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Startups, réseaux sociaux, Web3.0, blockchain…Mohamed Skander le fondateur de Punchword nous dit tout

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  • Startups, réseaux sociaux, Web3.0, blockchain…Mohamed Skander le fondateur de Punchword nous dit tout




    février 16, 2022

    Punchword est l’un des premiers réseaux sociaux algériens. Sa version beta est disponible sur les stores Apple et Google et selon son fondateur, Mohamed Skander, ce n’est que le début de l’aventure.

    Dans cette interview nous revenons sur le projet Punchword, sur les grands principes qui régissent l’univers startup et sur la mutation que connait le web avec la notion de décentralisation permise notamment par la blockchain.

    Mohamed Skander, comment se porte votre projet Punchword. Pouvez-vous nous décrire la plateforme ?

    Merci le projet se porte plutôt bien. La version beta qui avait pour mission de tester notre fonctionnalité phare, le punchword (une association d’une image et d’une punchline) a dépassé les 200 000 téléchargements sur les stores. On peut donc dire que l’on a validé le concept et que l’on peut à présent lancer une version aboutie.

    L’objectif de Punchword est de devenir l’un des premiers réseaux sociaux décentralisés où les utilisateurs et les créateurs de contenu décident et perçoivent l’essentiel des revenus. Nous avons l’ambition d’être forts en Algérie mais également dans le monde (d’ailleurs la version beta, disponible en plusieurs langues est téléchargée un peu partout).

    Qu’entendez-vous par réseaux sociaux décentralisés ?

    Les réseaux sociaux existent depuis une trentaine d’années avec de gros projets comme Myspace. Mais c’est bien Facebook, aujourd’hui Meta, qui a révolutionné le secteur et qui en a fait un canal majeur de la publicité en ligne. Mais ce qui est étonnant chez Meta ( 119 milliards USD de chiffre d’affaires en 2021) comme chez ses concurrents chinois Bytedance (Tik Tok) c’est que l’essentiel du trafic est généré par les créateurs de contenus (les utilisateurs qui postent) alors que ces derniers perçoivent une infime partie des revenus. Par ailleurs, beaucoup de règles sont opaques à commencer par les algorithmes d’affichage ou les règles de bannissement. On peut ici parler de réseaux sociaux centralisés.


    Concentration dans les réseaux sociaux (source : visual capitalist)

    Dans notre cas, nous souhaitons non seulement mettre en place une gouvernance décentralisée, c’est-à-dire que les utilisateurs décideront des règles de la plateforme en toute transparence ainsi que pour les prochaines fonctionnalités, mais également permettre aux utilisateurs de devenir les principaux bénéficiaires des campagnes lancées par les marques. Ce n’est plus la plateforme qui leur reversera des revenus, mais au contraire eux qui en reverseront à la plateforme.



    Est-ce bien cela que l’on appelle le Web 3.0 ? Comment cela sera-t-il possible techniquement ?

    Exactement ! La première version du web fut celle où l’on pouvait lire de l’information en ligne. Le web 2.0 a introduit l’interactivité : on a alors pu écrire, parler, filmer, payer… tout ça en ligne. Cette phase a vu l’émergence de géants qui ont proposé leurs services à toute la planète. Aujourd’hui on assiste à la naissance du Web 3.0 qui non seulement donne la possibilité d’éviter une trop grande concentration (la concentration du secteur des réseaux sociaux est l’une des plus importantes de l’Histoire) mais également de donner du pouvoir aux utilisateurs. Cela est rendu possible grâce à la blockchain. La phase ultime de la décentralisation sera de permettre à des développeurs de créer leurs propres fonctionnalités au sein de la plateforme.

    On peut prendre l’exemple de Decentraland (où Punchword possède un terrain virtuel pour exposer les meilleurs posts punchword).
    Decentraland est aujourd’hui le plus grand metaverse et sa gouvernance est aujourd’hui décentralisée grâce à l’émission de jetons de gouvernance (Governance tokens) sur la blockchain. Les terrains sont également des NFTs (Non Fongible Token, soit des actifs numériques sur la blockchain) et les détenteurs de terrains et de jetons de gouvernance décident de tout.

    De notre côté, nous comptons collaborer avec les marques algériennes et internationales pour lancer de grandes campagnes virales qui impliqueraient des milliers de petits comptes. C’est cela la décentralisation.

    Pourquoi avoir commencé par une version beta ?

    Le but d’une startup et de trouver ce qu’on appelle le « product-market fit », c’est-à-dire de concevoir un produit qui correspond totalement à un besoin du marché. Lorsqu’une startup atteint le product-market fit, l’usage du produit explose (et cela même quand le marketing est faible). Cependant cela peut prendre des années et beaucoup de startups (même très grandes) ne l’atteignent jamais vraiment. La bonne pratique est de mettre sur le marché un produit basique et de le faire évoluer au fur et à mesure des retours des utilisateurs.

    Dans notre cas nous voulions tester à quel point les citations et punchlines étaient des outils intéressants pour transmettre les émotions et cela a dépassé nos attentes. Les utilisateurs de la version beta de Punchword partagent des citations (issues de notre bibliothèques) créent leurs propres Punchlines, et certaines utilisent même l’application pour créer des memes humoristiques. L’enjeu maintenant va être de construire tout un réseau social avec des outils innovants autour de cette première fonctionnalité qui a forgé notre identité.

    Que pensez-vous de l’ecosystème startup algérien ?

    Il évolue à grande vitesse. Je sais qu’on parle souvent de potentiel, mais pour le coup le terme est complètement approprié lorsque l’on voit l’ingeniosité des startupers algériens.

    Le MECS (dont nous avons obtenu le label récemment) fait un travail énorme pour que les porteurs de projet puissent évoluer dans le meilleur environnement (statuts juridiques, avantages fiscaux, programmes…). D’autres organisations comme la Banque Centrale sont également en train de faire évoluer les lignes pour que les projets innovants puissent croitre. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de difficultés, mais c’est très encourageant de voir notre environnement évoluer si rapidement.

    Je pense que maintenant que la communauté de l’innovation et des startups devient solide le prochain défi sera celui du financement. Le fonds ASF (Algeria Startup Fund) est en train de mettre le pied à l’étrier à de nombreux projets et il faudrait attirer des investisseurs internationaux pour anticiper la croissance des champions algériens.

    Nous avons la chance d’avoir des modèles comme Yassir qui prouvent qu’il est aujourd’hui possible de croitre et de s’internationaliser et nous pouvons dans leur sillage développer des solutions pour le monde.

    Dans notre cas par exemple, notre objectif est clairement international et je pense que toutes les startups doivent se construire avec un objectif international dès l’origine.
    Algerianext.
    Dernière modification par Ismail, 17 février 2022, 14h48.
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