À l’heure où les Européens multiplient les échanges de pompiers et de canadairs, la préoccupation des 27 ne fait qu’augmenter à la suite du constat des scientifiques de l’UE sur le manque de précipitations. Il y a non seulement la chaleur, mais il y a aussi la sécheresse. Le centre commun de recherche de l’Union européenne publie un rapport alarmant sur la sécheresse qui toucherait la moitié de l’UE à des degrés divers, qui vont de « l’avertissement » à « l’alerte ».
Le rapport du centre commun de recherche concerne l’Union et le Royaume-Uni. Le constat pour ces 28 pays est accablant, rapporte notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet. Sur la troisième décade du mois de juin, plus de la moitié du territoire est à risque, 46 % relèvent d’un « niveau d'avertissement » et 11 % qui sont carrément au « niveau d’alerte ».
Le premier niveau d’avertissement, c'est un déficit de pluie : il n’a pas plu assez en Italie centrale et en Campanie entre le 20 et le 30 juin par exemple. Le deuxième niveau d’avertissement, c'est un déficit d’humidité du sol. Et la quasi-totalité de l’Europe est touchée, en particulier la Suède, la Pologne, la Roumanie, la moitié nord de l’Italie et de l’Allemagne, le Portugal ou l’Angleterre.
Le niveau d’alerte maximal, c'est le « stress végétal » suite à un déficit d’humidité du sol et à un déficit de végétation. Et la carte de l’Observatoire européen de la sécheresse est très frappante : de la péninsule ibérique à la puszta hongroise en passant par le Languedoc et la plaine du Pô, de nombreuses régions sont en alerte.
L’Italie est particulièrement frappée dans le Nord. La plaine du Pô est même, selon la Commission européenne, « confronté au niveau de gravité de sécheresse le plus élevé de l’UE ». L’état d’urgence a même été décrété dans plusieurs régions. C’est le cas dans le Piémont.
La difficile gestion de l'eau potable dans le Piémont
Dans cette région italienne, l'impact varie d'une commune à l'autre, a constaté notre envoyée spéciale Pauline Gleize. À Mergozzo, près du lac homonyme, la sécheresse ne perturbe pas vraiment le quotidien d'Antonio, mais elle inquiète l’octogénaire : « Il n’y a pas beaucoup d'eau. C’est suffisant pour se laver, mais si cela continue, on aura un problème. On ira se laver dans le lac comme quand on était petit. J’essaie d’économiser et de ne pas prendre ma douche tous les jours. Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? On va aller prier à l’église ou faire la danse de la pluie ? »
Faute de pluie miraculeuse, un camion-citerne ravitaille à quelques kilomètres de là un bassin d’eau potable. À la manœuvre : Marco Scarsetti. Le chauffeur livre son chargement prélevé sur un site de la compagnie locale des eaux, près du lac Majeur : « On envoie l’eau avec une pompe pendant une paire d’heures vers un réservoir là-haut, à 45 mètres. Et de là, elle pourra servir aux maisons que vous voyez là. Il y a un contrôle à distance dans le bassin, un flotteur, quand l’eau arrive à 20-25%, on amène de l’eau, mais s’il ne pleut pas, ça va être compliqué. »
Dans quelques communes, la compagnie Acqua Novara.VCO doit parfois couper le robinet de nuit. Une situation provoquée par de multiples facteurs, explique Daniele Barbone, le directeur général de l’entreprise : « Cet hiver et les deux précédents, il n’a pas neigé. Les réserves et les glaciers ne se sont donc pas régénérés, et à cela s’ajoute le fait que dans cette zone, il y a les aqueducs les plus anciens. » En moyenne, 40 % de l'eau injectée dans le réseau se perd en chemin. La compagnie prévoit d'investir 150 millions d'euros, notamment pour limiter le gaspillage.
Outre les risques d’incendies accrus, le rapport européen pointe aussi pour cet été la perspective d’une réduction drastique de la production agricole ainsi qu’une baisse de la production hydro-électrique. Seuls l’Autriche, l’Irlande, l’Écosse, la Catalogne et les Pays-Bas échappent pour l’instant à la sécheresse européenne
RFI
Le rapport du centre commun de recherche concerne l’Union et le Royaume-Uni. Le constat pour ces 28 pays est accablant, rapporte notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet. Sur la troisième décade du mois de juin, plus de la moitié du territoire est à risque, 46 % relèvent d’un « niveau d'avertissement » et 11 % qui sont carrément au « niveau d’alerte ».
Le premier niveau d’avertissement, c'est un déficit de pluie : il n’a pas plu assez en Italie centrale et en Campanie entre le 20 et le 30 juin par exemple. Le deuxième niveau d’avertissement, c'est un déficit d’humidité du sol. Et la quasi-totalité de l’Europe est touchée, en particulier la Suède, la Pologne, la Roumanie, la moitié nord de l’Italie et de l’Allemagne, le Portugal ou l’Angleterre.
Le niveau d’alerte maximal, c'est le « stress végétal » suite à un déficit d’humidité du sol et à un déficit de végétation. Et la carte de l’Observatoire européen de la sécheresse est très frappante : de la péninsule ibérique à la puszta hongroise en passant par le Languedoc et la plaine du Pô, de nombreuses régions sont en alerte.
L’Italie est particulièrement frappée dans le Nord. La plaine du Pô est même, selon la Commission européenne, « confronté au niveau de gravité de sécheresse le plus élevé de l’UE ». L’état d’urgence a même été décrété dans plusieurs régions. C’est le cas dans le Piémont.
La difficile gestion de l'eau potable dans le Piémont
Dans cette région italienne, l'impact varie d'une commune à l'autre, a constaté notre envoyée spéciale Pauline Gleize. À Mergozzo, près du lac homonyme, la sécheresse ne perturbe pas vraiment le quotidien d'Antonio, mais elle inquiète l’octogénaire : « Il n’y a pas beaucoup d'eau. C’est suffisant pour se laver, mais si cela continue, on aura un problème. On ira se laver dans le lac comme quand on était petit. J’essaie d’économiser et de ne pas prendre ma douche tous les jours. Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? On va aller prier à l’église ou faire la danse de la pluie ? »
Faute de pluie miraculeuse, un camion-citerne ravitaille à quelques kilomètres de là un bassin d’eau potable. À la manœuvre : Marco Scarsetti. Le chauffeur livre son chargement prélevé sur un site de la compagnie locale des eaux, près du lac Majeur : « On envoie l’eau avec une pompe pendant une paire d’heures vers un réservoir là-haut, à 45 mètres. Et de là, elle pourra servir aux maisons que vous voyez là. Il y a un contrôle à distance dans le bassin, un flotteur, quand l’eau arrive à 20-25%, on amène de l’eau, mais s’il ne pleut pas, ça va être compliqué. »
Dans quelques communes, la compagnie Acqua Novara.VCO doit parfois couper le robinet de nuit. Une situation provoquée par de multiples facteurs, explique Daniele Barbone, le directeur général de l’entreprise : « Cet hiver et les deux précédents, il n’a pas neigé. Les réserves et les glaciers ne se sont donc pas régénérés, et à cela s’ajoute le fait que dans cette zone, il y a les aqueducs les plus anciens. » En moyenne, 40 % de l'eau injectée dans le réseau se perd en chemin. La compagnie prévoit d'investir 150 millions d'euros, notamment pour limiter le gaspillage.
Outre les risques d’incendies accrus, le rapport européen pointe aussi pour cet été la perspective d’une réduction drastique de la production agricole ainsi qu’une baisse de la production hydro-électrique. Seuls l’Autriche, l’Irlande, l’Écosse, la Catalogne et les Pays-Bas échappent pour l’instant à la sécheresse européenne
RFI
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