Si les investissements sont généralement très lourds dans ce domaine et les marchés fortement concurrentiels, les responsables espèrent attirer les potentiels investisseurs grâce aux carnets de commandes locales. Un engagement a déjà été pris pour acquérir pas moins de 80 trains auprès de la future unité de construction.
Après l’aéronautique et l’automobile, le Maroc prend le train de l’industrie ferroviaire. Le Royaume se fixe ainsi pour objectif de se doter d’un écosystème national de industrie ferroviaire à court et moyen termes. Pour ce faire, les responsables veulent attirer des investisseurs étrangers pour poser les jalons de cette industrie au niveau national. Concrètement, il est question, selon les données du ministère du transport et de la logistique, de construire une unité industrielle spécialisée dans la fabrication des trains. Si les investissements sont généralement très lourds dans ce domaine et les marchés fortement concurrentiels, les responsables espèrent attirer les potentiels investisseurs grâce aux carnets de commandes locales. Un engagement a déjà été pris pour acquérir pas moins de 80 trains auprès de la future unité de construction. Ce n’est pas tout. La commande locale peut même être portée à 100 trains. L’autre défi face à ce projet concerne la mise en place d’un tissu d’entreprises capables de répondre à la demande de cette industrie selon les derniers standards de qualité et de sécurité et dans les meilleurs délais. Il est également question d’intégrer ce futur projet dans la vision plus globale de la promotion des activités industrielles et le développement de technologie et produits «made in Morocco». C’est pour cette raison que le ministère de tutelle veut atteindre un taux d’intégration locale progressivement de 60%. Pour mettre le projet de construction de cette unité industrielle spécialisée dans la fabrication des trains sur les rails, les premières mesures ont déjà été envisagées. Dans ce sens, un appel à manifestation d’intérêt a été annoncé à destination des sociétés internationales spécialisées dans l’industrie ferroviaire. Des premiers contacts auraient déjà être établis avec des acteurs et opérateurs de renom habitués de grands marchés en Europe et dans la région. Les prochaines années le Maroc sera très actif dans ce marché et entend bien profiter d’une bonne partie de la manne d’argent qui sera investie pour le développement des réseaux ferrés et surtout le lancement de nouveaux projets gigantesques. Il s’agit bien évidemment du chantier tant attendu de la future Ligne à grande vitesse (LGV) Casa – Marrakech – Agadir. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie globale à moyen et long termes pour connecter l’ensemble du territoire national au réseau ferroviaire avec l’objectif d’atteindre à terme un réseau global de 1.300 km et de desservir 43 villes contre 23 actuellement. Plus loin encore, l’objectif est d’augmenter la part de marché du ferroviaire dans le transport des voyageurs à 87% contre 51% pour le moment en plus de la création de 10 pôles régionaux de correspondance pour l’amélioration et l’organisation ainsi que la convergence des différents modes de transport. Le même plan ambitionne à terme de connecter pas moins de 14 ports au réseau ferroviaire en plus de 10 aéroports, en harmonie avec la stratégie nationale visant à accompagner le développement portuaire, industriel et logistique du pays. Les enjeux économiques sont importants et le Maroc entend bien en profiter.
LGV Rabat -Fès
Les responsables travaillent également sur le projet de Ligne à grande vitesse reliant Rabat à la capitale spirituelle, Fès. Il s’agit d’une composante importante du plan de développement du transport ferroviaire au Royaume. Dans ce sens, une première étape a été réalisée concernant les études d’un premier tracé reliant Rabat à Meknès via Khemisset. Concrètement, il a été question de l’étude de faisabilité, l’étude d’impact environnemental et social du projet ainsi qu’une étude des perspectives de la mobilité des voyageurs et des marchandises à travers la ligne Rabat-Fès au cours des années de l’exploitation de cette même ligne et enfin une étude du rendement socio-économique du projet. La prochaine étape concerne la réalisation des études d’exécution en plus du montage financier pour le projet. Le Maroc entend capitaliser sur le succès de la première Ligne à grande vitesse reliant Casa à Tanger. Al boraq a compté en 2021, 100% de nouveaux adeptes en transportant 2,4 millions de passagers, contre 1,3 million de voyageurs en 2020 et le chiffre d’affaires généré a suivi la même tendance en s’établissant à 317 MDH en 2021 contre 165 MDH en 2020 (soit 100%).
ALM

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