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La Banque Mondiale s’inquiète du niveau d’endettement des pays en développement

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  • La Banque Mondiale s’inquiète du niveau d’endettement des pays en développement

    Tous les ans depuis un demi-siècle, la Banque mondiale publie un rapport( Algérie page :77/Maroc page:152) sur la dette dans le monde. Les conclusions de son rapport 2023 sont alarmantes : « Pour les pays les plus pauvres, la dette est sur le point de devenir un fardeau paralysant », écrit Indermit Gill, l’économiste en chef de l’institution. Des 214 pages de ce rapport aride, on peut retenir que les pays en développement sont au bord de la crise, étranglés par une dette qui pèse de plus en plus lourd dans leur budget. Pour rembourser ce qu’ils doivent aux emprunteurs privés, aux banques, à d’autres États (comme la Chine, ou les États-Unis, par exemple), ou bien encore à des institutions comme le FMI, ces pays pauvres sont obligés de « détourner des ressources qui jusque-là servaient à financer la santé, les hôpitaux, l’éducation ou encore la transition écologique », s’inquiète la Banque mondiale, y voyant un frein évident au développement.

    Le phénomène n’a rien d’anecdotique : « Sur les trois dernières années, 18 pays ont fait défaut sur leur dette souveraine, c’est plus que sur les deux décennies qui précèdent », souligne Indermit Gill. Les pays d’Afrique sont particulièrement concernés : « alors que le continent avait « le niveau d’endettement public le plus faible en 2010 avec 31,9 % du PIB en moyenne, l’Afrique a désormais le plus élevé en 2023 avec 62,5% du PIB », écrit le cabinet Global Sovereign Advisory (GSA) dans un rapport publié jeudi 14 décembre. Cinq des dix économies émergentes qui présentent les ratios de dette sur PIB les plus élevés en 2023 sont en Afrique : le Zimbabwe, l’Égypte, le Mozambique, le Ghana et l’Angola. Un endettement favorisé par une période où les taux d’intérêts étaient bas et les liquidités abondantes.

    Difficultés de refinancement

    L’augmentation brutale des taux d’intérêts, décidée par les banques centrales pour freiner l’inflation qui a suivi la pandémie, la guerre en Ukraine et la hausse du prix des matières premières et des produits alimentaires, a tout changé. « En une décennie, les taux d’intérêts des 75 pays les plus pauvres du monde ont été multipliés par 4 », souligne la Banque mondiale. Première conséquence : rembourser un emprunt coûte désormais plus cher. Mais ces pays ont aussi de plus en plus de mal à emprunter sur les marchés, à accéder à de nouveaux financements qui pouvaient parfois servir — en partie – à rembourser des emprunts passés. Un pays qui avait emprunté sur douze ans pouvait par exemple contracter un nouvel emprunt quelques années plus tard sur trente ans à des conditions plus avantageuses parce que sa situation financière s’était améliorée. Un mécanisme désormais grippé.

    Dans le contexte actuel, les banques ne veulent plus prêter et encore moins à des pays en difficulté financière. L’augmentation des taux d’intérêt décidés surtout par les banques centrales des pays occidentaux a aussi eu pour conséquence de rendre plus attractif les bons du Trésor émis par les pays européens ou par les États-Unis. Pour un investisseur privé, il est devenu plus rentable de prêter de l’argent à l’Allemagne, au Japon ou au Canada, par exemple, tout en étant toujours moins risqué que de faire la même chose avec un pays en développement. Dont certains comme la Zambie ou le Ghana, écrasé par leur dette, ont d'ailleurs fait défaut ces dernières années.

    443 milliards de dollars consacrés à la dette en 2022

    Si on additionne tout ce que les pays en développement ont consacré en 2022 au service de la dette (c’est-à-dire pour rembourser leurs emprunts et payer les intérêts), on arrive à 443,5 milliards de dollars. Un chiffre record souligne la Banque mondiale. La veille de la publication de ce rapport, à Dubaï, les États réunis à la COP28 ont gravé dans le marbre une estimation des besoins financiers qui doivent permettre à ces mêmes pays en développement de s’adapter au réchauffement climatique : 300 milliards de dollars par an. Si demain, d’un claquement de doigt, on effaçait la dette des pays en développement, on dégagerait donc une fois et demie cette somme.

    Ça ne fait évidemment pas partie des recommandations de la Banque mondiale, même si de nombreuses ONG plaident de longue date pour un allègement de la dette des pays les plus pauvres, mais la Banque mondiale appelle à une action concertée des gouvernements, des institutions financières pour restructurer la dette des pays émergents et en particulier des plus pauvres. Il faut aller vite : 60 % des pays à faibles revenus menacent de sombrer.


    Nathanaël Vittrant/RFI.
    Dernière modification par HADJRESS, 15 décembre 2023, 10h51.
    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر
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