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L’Algérie se rêve en grand exportateur d’hydrogène

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  • L’Algérie se rêve en grand exportateur d’hydrogène


    L’Allemagne a manifesté son intérêt pour s’approvisionner avec ce «gaz vert».

    Alger Par Adama Arroudj

    C’est la nouvelle ambition de l’Algérie: devenir un pays exportateur d’hydrogène. Et plus précisément approvisionner l’Europe, à l’horizon 2040, à hauteur de 10 % de ses besoins en hydrogène vert. De l’autre côté de la Méditerranée, certaines capitales se sont déjà positionnées. Berlin s’active pour capter ces futures exportations. Début février, l’Allemagne et l’Algérie ont notamment signé un accord pour la création d’une «task force» commune pour le développement de l’hydrogène vert (produit à partir d’électricité renouvelable) et le lancement d’une unité expérimentale de production d’hydrogène vert sur le site de Sonatrach à Arzew (Ouest), d’une capacité de 50 mégawatts. L’Allemagne vient d’allouer 20 millions de dollars à ce projet. Un accord signé le 22 décembre entre Sonatrach, major algérienne et africaine des hydrocarbures, et la société allemande VNG, prévoit de livrer de l’hydrogène à partir de 2030.

    En janvier 2023, l’italien ENI avait, lui aussi, signé un accord de coopération avec Sonatrach, lors de la visite de la présidente du Conseil Giorgia Meloni à Alger, pour produire et exporter de l’hydrogène vert. Un projet de gazoduc entre les deux pays a été acté entre Alger et Rome: il suivra le tracé du gazoduc Galsi (Algérie-Sardaigne-Italie) qui n’a jamais vu le jour, pour acheminer du gaz, de l’ammoniac et de l’hydrogène à raison de 8 à 10 milliards de mètres cubes/an. Ce gazoduc aura des ramifications jusqu’en Allemagne et en Autriche.

    Ressources solaires


    L’Algérie, à qui les énergies renouvelables n’ont jusqu’ici pas trop réussi - malgré plus de 3 500 heures d’ensoleillement par an - peut-elle compter sur l’hydrogène pour sortir de sa dépendance aux hydrocarbures? Mehdi Bendimerad, président du Green Energy Cluster Algeria (groupement d’entreprises, d’universités, de grandes écoles et de centres de recherche), estime que l’hydrogène est aussi une chance pour le marché national. «Il existe déjà en Algérie des unités de production d’hydrogène, pour les besoins de Sonatrach, explique-t-il. C’est une formidable opportunité pour la production d’engrais, pour lesquels la demande intérieure est très forte.»

    Par ailleurs, note-t-il, dès 2026, le Mécanisme européen d’ajustement carbone aux frontières (aussi appelé «taxe carbone aux frontières») imposera une tarification du carbone équivalente à celle appliquée aux industriels européens. «Des industriels de l’acier ou du ciment en Algérie qui exportent vers l’Union européenne, sont plus que jamais motivés pour décarboner leurs productions en achetant par exemple l’électricité verte», précise-t-il en prévenant toutefois: «Il faudrait éviter d’exporter uniquement de l’hydrogène. Nous devons faire de la transformation ici, en Algérie, pour créer de la valeur ajoutée.»

    D’ici à 2040, Alger ambitionne de produire et d’exporter 30 à 40 TWh d’hydrogène gazeux et liquide, avec un mix composé d’hydrogène bleu (produit à partir de gaz) et d’hydrogène vert fabriqué par électrolyse grâce aux importantes ressources solaires du pays.

    Pour un ancien cadre de Sonatrach, qui témoigne sous couvert d’anonymat, «le potentiel éolien encore sous-exploité, l’étendue du pays, notre expertise dans les technologies de dessalement d’eau de mer, ou encore l’importance du réseau de gazoducs nationaux et transnationaux appelé à s’étendre» sont des atouts certains. «Il y a clairement un regain d’intérêt politique pour le renouvelable, avec, par exemple, le lancement d’une quinzaine de projets dans le solaire, dont certains datent de 2011!», note-t-il. Sauf que, regrette un investisseur local qui attend depuis longtemps de placer son argent dans le secteur du renouvelable, l’État reste omniprésent en faisant de la société publique Solengaz le principal opérateur et financeur des projets «au lieu de laisser des opérateurs privés investir et construire. On perd en efficacité».

    La stratégie hydrogène prévoit d’abord le lancement de projets pilotes (2023 à 2030), l’expansion et la création de marchés (2030 à 2040) et l’industrialisation et la compétitivité du marché (2040 à 2050). «Avec un prix de vente très compétitif de cette molécule d’hydrogène, l’Algérie pourrait en retirer 10 milliards de dollars de recettes d’exportation par an», prévoit le ministère de l’Énergie.

    Les investissements de l’État algérien dans l’hydrogène sont évalués par les professionnels du secteur entre 20 et 25 milliards de dollars. Selon nos informations, les autorités feront appel à des entreprises algériennes mais aussi chinoises avec la condition que «35 % des équipements soient fabriqués en Algérie», selon une source du ministère de l’Énergie.

    La France va-t-elle suivre l’Italie et l’Allemagne? Malgré l’engagement des présidents Tebboune et Macron, lors de la visite de ce dernier à Alger en août 2022, à «coopérer ensemble sur la transition énergétique, notamment à travers une coopération dans les domaines du gaz et de l’hydrogène», rien de concret n’a été envisagé. La France est déjà engagée sur les importations d’hydrogène avec l’Espagne, à travers le futur gazoduc reliant Barcelone à Marseille, ainsi que sur ce projet encore nébuleux de corridor reliant l’Inde, l’Arabie et les Émirats arabes à Marseille également.

    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

  • #2
    Une fabuleuse expérience dans l'énergie gazeuse avec d'immenses infrastructures pour l'exportation et la commercialisation l'hydrogène n'est que la suite logique.

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