Depuis 1996, chaque année, le Maroc a perdu une part de sa place, déjà bien réduite, dans le commerce mondial. Au bout de douze ans, la perte est devenue considérable. Le plus grave dans cette affaire, c’est que cette perte se compte directement en pertes d’emplois: en effet, quand on a un commerce déficitaire, cela signifie ipso facto que l’on exporte des emplois.
S’il y a une chose dont notre pays n’a vraiment pas besoin, c’est d’exporter des emplois!
En général, les accords de libre-échange permettent de développer les exportations, d’entrer sur des marchés qui, avant, étaient plus ou moins fermés.
C’est le contraire qui s’est passé: l’économie marocaine est restée en deçà de ces opportunités comme si elle n’avait pas osé saisir la chance qui se présentait.
Effectivement, il y a des éléments psychologiques dans le dramatique ratage qui s’est produit et continue de se produire sous nos yeux.
Cependant, cela n’explique pas tout.
Au cours de ces dix dernières années, le Maroc a conduit deux politiques économiques en complète contradiction l’une avec l’autre. D’un côté, il a multiplié les accords de libre-échange sans s’occuper de la compétitivité des entreprises, tandis que de l’autre, il a poussé son économie vers la consommation avec des subventions massives, des déficits budgétaires et un taux de change surévalué. Le résultat est simple: la consommation locale a soutenu les productions étrangères… Le Maroc est donc entré dans la phase la plus dangereuse: il a commencé à pomper ses réserves pour continuer à s’approvisionner.
Sur ces questions, il ne s’agit pas que de chiffres, de transferts ou de commandes. Derrière, c’est un choix de société qui de fait s’imposera.
Ou bien le Maroc va avoir la force de redresser ses comptes, de reprendre sa place et de continuer sur la voie d’une société ouverte, ou bien il sera obligé de se replier sur sa crise, incapable de faire face à ses vieux démons.
Nadia SALAH
Editorial In leconomiste du 20 juin 2008
S’il y a une chose dont notre pays n’a vraiment pas besoin, c’est d’exporter des emplois!
En général, les accords de libre-échange permettent de développer les exportations, d’entrer sur des marchés qui, avant, étaient plus ou moins fermés.
C’est le contraire qui s’est passé: l’économie marocaine est restée en deçà de ces opportunités comme si elle n’avait pas osé saisir la chance qui se présentait.
Effectivement, il y a des éléments psychologiques dans le dramatique ratage qui s’est produit et continue de se produire sous nos yeux.
Cependant, cela n’explique pas tout.
Au cours de ces dix dernières années, le Maroc a conduit deux politiques économiques en complète contradiction l’une avec l’autre. D’un côté, il a multiplié les accords de libre-échange sans s’occuper de la compétitivité des entreprises, tandis que de l’autre, il a poussé son économie vers la consommation avec des subventions massives, des déficits budgétaires et un taux de change surévalué. Le résultat est simple: la consommation locale a soutenu les productions étrangères… Le Maroc est donc entré dans la phase la plus dangereuse: il a commencé à pomper ses réserves pour continuer à s’approvisionner.
Sur ces questions, il ne s’agit pas que de chiffres, de transferts ou de commandes. Derrière, c’est un choix de société qui de fait s’imposera.
Ou bien le Maroc va avoir la force de redresser ses comptes, de reprendre sa place et de continuer sur la voie d’une société ouverte, ou bien il sera obligé de se replier sur sa crise, incapable de faire face à ses vieux démons.
Nadia SALAH
Editorial In leconomiste du 20 juin 2008
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