La hausse des prix à la consommation s’est de nouveau accélérée en janvier aux États-Unis, selon un indice publié mercredi, un regain attribué par le président Donald Trump aux politiques de son prédécesseur.
De janvier 2024 à janvier 2025, les prix à la consommation ont augmenté de 3 %, en accélération pour le quatrième mois de suite, selon l’indice CPI publié par le département du Travail et sur lequel sont indexées les retraites américaines.
Les analystes s’attendaient à un ralentissement de l’indice à + 2,8 % sur un an en janvier, selon le consensus compilé par MarketWatch. Ils misaient aussi sur un ralentissement de l’inflation dite sous-jacente, hors prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, mais celle-ci a aussi progressé, s’élevant à + 3,3 % sur un an.
Le pouvoir d’achat au cœur de la campagne de Trump
Après avoir mis la reconquête du pouvoir d’achat au cœur de sa campagne, le président Donald Trump, investi depuis le 20 janvier, a immédiatement mis ce regain d’inflation sur le dos de son prédécesseur Joe Biden. « L’inflation de Biden est en hausse ! » a publié le chef d‘État sur son réseau social Truth Social.
Peu avant, également sur Truth Social, il avait une nouvelle fois jugé que les taux d’intérêt devaient baisser, plaçant la banque centrale américaine (Fed) dans une position délicate. Son rôle est justement de fixer les taux directeurs à un niveau qui permette de juguler l’inflation, tout en assurant le plein-emploi. Or les prix de janvier sont de nature à la conforter dans l’idée qu’elle ne devrait pas réduire rapidement ses principaux taux directeurs, surtout en l’absence de signes de faiblesse du marché du travail et d’essoufflement de la consommation aux États-Unis.
Mercredi, au début de son audition devant la chambre des représentants, Jerome Powell, a répété qu’il ne voyait « pas d’urgence » à abaisser les taux directeurs dans la mesure où la plupart des indicateurs étaient au vert, hormis l’inflation, encore « quelque peu élevée ».
L’indice CPI « est tout simplement trop élevé pour être confortable », a déclaré à l’AFP le chef économiste d’EY, Gregory Daco. « Vu la robustesse du marché du travail, les responsables de la Fed vont certainement considérer qu’ils peuvent prendre leur temps avant d’assouplir davantage leur politique monétaire », a-t-il ajouté, n’anticipant pas de baisse de taux avant juin, au mieux.
Pénurie d’œufs
D’autant que nombre d’économistes considèrent que les engagements de Donald Trump (droits de douane relevés, baisses d’impôts, expulsion massive de sans-papiers, dérégulation) sont de nature à relancer l’inflation. « Chaque gouvernement espère voir les taux d’intérêt baisser car c’est généralement un stimuli pour la croissance, a remarqué Gregory Daco. Le paradoxe, c’est que les politiques promues par la nouvelle administration tendent à être inflationnistes, et donc favorisent le maintien des taux d’intérêt à un niveau élevé » pour éviter la surchauffe, « ce qui va exactement à l’encontre de sa volonté de voir les taux baisser ».
Début février, Donald Trump a annoncé, puis suspendu pour un mois, 25 % de droits de douane sur les produits mexicains et canadiens, ainsi que 10 % de droits de douane, en plus de ceux déjà existants, sur les produits chinois, qui ont eux été maintenus. Il a ensuite annoncé 25 % de droits de douane sur tout l’acier et l’aluminium entrant aux États-Unis à compter du 12 mars. Par effet cumulatif, l’acier et l’aluminium produits par le Canada et le Mexique risquent d’être taxés à 50 % (25 % + 25 %), a précisé la Maison-Blanche à l’AFP mercredi.
« On se demande si l’indice d’inflation de janvier tempérera la volonté du gouvernement Trump de mettre en place ses droits de douane rapidement », rapporte Ryan Sweet, économiste de Oxforx Economics dans une note, estimant qu’une pression supplémentaire sur les prix ne lui rendrait pas service sur le plan politique.
Les prix ayant le plus augmenté récemment sont ceux des assurances automobile, des véhicules d’occasion, des loisirs, des soins médicaux, des billets d’avion ou encore des frais de communication. Les consommateurs ne peuvent pas manquer non plus les pénuries d’œufs dans les rayons et la flambée des étiquettes : à cause de la grippe aviaire, l’indice du prix des œufs a bondi de 13,8 % sur un mois et de 53 % sur un an.
Par Le Parisien
De janvier 2024 à janvier 2025, les prix à la consommation ont augmenté de 3 %, en accélération pour le quatrième mois de suite, selon l’indice CPI publié par le département du Travail et sur lequel sont indexées les retraites américaines.
Les analystes s’attendaient à un ralentissement de l’indice à + 2,8 % sur un an en janvier, selon le consensus compilé par MarketWatch. Ils misaient aussi sur un ralentissement de l’inflation dite sous-jacente, hors prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, mais celle-ci a aussi progressé, s’élevant à + 3,3 % sur un an.
Le pouvoir d’achat au cœur de la campagne de Trump
Après avoir mis la reconquête du pouvoir d’achat au cœur de sa campagne, le président Donald Trump, investi depuis le 20 janvier, a immédiatement mis ce regain d’inflation sur le dos de son prédécesseur Joe Biden. « L’inflation de Biden est en hausse ! » a publié le chef d‘État sur son réseau social Truth Social.
Peu avant, également sur Truth Social, il avait une nouvelle fois jugé que les taux d’intérêt devaient baisser, plaçant la banque centrale américaine (Fed) dans une position délicate. Son rôle est justement de fixer les taux directeurs à un niveau qui permette de juguler l’inflation, tout en assurant le plein-emploi. Or les prix de janvier sont de nature à la conforter dans l’idée qu’elle ne devrait pas réduire rapidement ses principaux taux directeurs, surtout en l’absence de signes de faiblesse du marché du travail et d’essoufflement de la consommation aux États-Unis.
Mercredi, au début de son audition devant la chambre des représentants, Jerome Powell, a répété qu’il ne voyait « pas d’urgence » à abaisser les taux directeurs dans la mesure où la plupart des indicateurs étaient au vert, hormis l’inflation, encore « quelque peu élevée ».
L’indice CPI « est tout simplement trop élevé pour être confortable », a déclaré à l’AFP le chef économiste d’EY, Gregory Daco. « Vu la robustesse du marché du travail, les responsables de la Fed vont certainement considérer qu’ils peuvent prendre leur temps avant d’assouplir davantage leur politique monétaire », a-t-il ajouté, n’anticipant pas de baisse de taux avant juin, au mieux.
Pénurie d’œufs
D’autant que nombre d’économistes considèrent que les engagements de Donald Trump (droits de douane relevés, baisses d’impôts, expulsion massive de sans-papiers, dérégulation) sont de nature à relancer l’inflation. « Chaque gouvernement espère voir les taux d’intérêt baisser car c’est généralement un stimuli pour la croissance, a remarqué Gregory Daco. Le paradoxe, c’est que les politiques promues par la nouvelle administration tendent à être inflationnistes, et donc favorisent le maintien des taux d’intérêt à un niveau élevé » pour éviter la surchauffe, « ce qui va exactement à l’encontre de sa volonté de voir les taux baisser ».
Début février, Donald Trump a annoncé, puis suspendu pour un mois, 25 % de droits de douane sur les produits mexicains et canadiens, ainsi que 10 % de droits de douane, en plus de ceux déjà existants, sur les produits chinois, qui ont eux été maintenus. Il a ensuite annoncé 25 % de droits de douane sur tout l’acier et l’aluminium entrant aux États-Unis à compter du 12 mars. Par effet cumulatif, l’acier et l’aluminium produits par le Canada et le Mexique risquent d’être taxés à 50 % (25 % + 25 %), a précisé la Maison-Blanche à l’AFP mercredi.
« On se demande si l’indice d’inflation de janvier tempérera la volonté du gouvernement Trump de mettre en place ses droits de douane rapidement », rapporte Ryan Sweet, économiste de Oxforx Economics dans une note, estimant qu’une pression supplémentaire sur les prix ne lui rendrait pas service sur le plan politique.
Les prix ayant le plus augmenté récemment sont ceux des assurances automobile, des véhicules d’occasion, des loisirs, des soins médicaux, des billets d’avion ou encore des frais de communication. Les consommateurs ne peuvent pas manquer non plus les pénuries d’œufs dans les rayons et la flambée des étiquettes : à cause de la grippe aviaire, l’indice du prix des œufs a bondi de 13,8 % sur un mois et de 53 % sur un an.
Par Le Parisien
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