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Usine IA : NVIDIA après l’Afrique du Sud vise le marché marocain

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  • Usine IA : NVIDIA après l’Afrique du Sud vise le marché marocain

    Leader du chantier des usines IA en Europe, NVIDIA prépare une expansion sur le continent. Après son installation en Afrique du Sud d’ici juin 2025, le géant vise d’autres marchés, notamment le Maroc, l’Égypte et le Nigéria. On vous explique.

    Si l’Afrique a raté le coche de l’industrialisation, elle ne souhaite guère rater celui de la transition technologique. Avec l’émergence de l’ère de l’intelligence artificielle, bon nombre de pays sont en course pour construire un soft power dans ce chantier. Les États-Unis, la France, les Émirats, la Russie, personne ne veut rester en marge de cette révolution de l’IA. La Commission européenne, l’an dernier, a impulsé un fonds de 1,5 milliard d’euros pour sept usines d’intelligence artificielle (IA), nouvelles ou modernisées, réparties dans toute l’Europe. L’enjeu de recherche est de faire de l’Europe un « continent de l’IA », selon la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Alors, dans le fond, que sont concrètement les usines d’IA ? Selon un article paru en 2020 dans la Harvard Business Review, une usine d’IA solide se compose de quatre éléments : un « pipeline » de données qui prépare les données pour l’IA, la construction d’algorithmes, une infrastructure logicielle telle que des superordinateurs qui prennent en charge la formation de l’IA, et une plateforme d’expérimentation où l’IA peut ensuite être testée. Et en tant que leader de cette technologie, NVIDIA, après l’Europe, décide d’investir le chantier africain. C’est en Afrique du Sud, en partenariat avec Cassava Technologies, la holding du milliardaire zimbabwéen Strive Masiyiwa, que NVIDIA envisage de construire la première usine d’intelligence artificielle. « Cassava prévoit de déployer les logiciels d’accélération informatique et d’IA de NVIDIA, utilisant les architectures de référence NVIDIA Cloud Partner (NCP), dans ses centres de données d’Afrique du Sud d’ici juin 2025. Une expansion est également prévue dans ses autres centres de données en Égypte, au Kenya, au Maroc et au Nigéria. L’usine d’IA de Cassava s’appuiera sur le réseau panafricain de fibre optique à haut débit et à très faible latence de l’entreprise, ainsi que sur des centres de données durables pour fournir l’IA en tant que service (AIaaS). Les centres de données de classe mondiale de Cassava sont conçus pour être économes en énergie, consommant moins d’électricité pour alimenter les charges de travail de calcul d’IA », précise le groupe dans un communiqué. « Ce mouvement stratégique illustre avec force que l’Afrique est devenue un espace d’opportunités majeures, notamment dans un secteur comme l’intelligence artificielle », prévient Abdelilah Kadili, président de la Fondation Tamkine, expert en IA.

    Et pourquoi ce choix stratégique ?

    L’Afrique est encore un marché émergent en matière d’IA, mais son potentiel est immense. Avec une croissance démographique soutenue, une numérisation accélérée et une demande croissante en solutions technologiques, le continent représente un levier de croissance à long terme. Le Maroc, en particulier, dispose de plusieurs atouts : sa proximité avec l’Europe, un cadre fiscal attractif pour les entreprises technologiques, et une ambition affichée de devenir un hub numérique régional. Mais pour attirer NVIDIA, le pays devra prouver sa capacité à répondre aux exigences d’une industrie gourmande en infrastructures, en compétences et en énergie. Décryptage d’une bataille qui pourrait redessiner la carte de l’IA en Afrique.

    Le Maroc, un hub d’usine IA ?

    Si NVIDIA envisage le Maroc comme un marché prioritaire, ce n’est pas un hasard. Plusieurs facteurs rendent le pays attractif. Contacté par Challenge, le président de l’Apebi, Redouane El Haloui, déclare : « Le secteur des technologies de l’information et du numérique au Maroc s’est considérablement structuré ces dernières années pour devenir un véritable levier de transformation économique. Cette ambition nationale se traduit par des initiatives concrètes qui positionnent le pays non seulement comme un hub régional, mais comme une passerelle entre l’Europe et l’Afrique en matière de digitalisation. Être un hub technologique ne signifie pas seulement accueillir des entreprises sur son sol, mais construire un écosystème solide capable d’attirer et de connecter les grands acteurs mondiaux aux dynamiques africaines. Cela passe par l’implantation de grandes entreprises stratégiques, mais aussi par la mise en place de stratégies structurantes à l’échelle du continent. »

    Et d’ajouter : « C’est dans cette logique que nous avons créé la Fédération Africaine des Entreprises du Numérique (FADB) : pour accompagner, de manière opérationnelle, la mise en œuvre des visions nationales africaines en matière de transformation numérique. Cette fédération regroupe des entreprises africaines prêtes à réaliser les projets imaginés au niveau institutionnel. De son côté, le président Paul Kagame a parfaitement saisi cette nécessité de coordination continentale en lançant Smart Africa, aujourd’hui reconnu comme un acteur incontournable dans la définition des stratégies numériques africaines.

    Nous avons d’ailleurs officialisé ce partenariat stratégique par un Mémorandum d’Entente (MoU) entre Smart Africa et la FADB, afin de travailler main dans la main : Smart Africa pour l’alignement stratégique et institutionnel entre les États, la FADB pour l’exécution concrète via un tissu structuré d’entreprises africaines du numérique. À titre personnel, je suis convaincu que le Maroc est à un tournant stratégique. Ce que nous avons construit à travers la Fédération et la création de la FADB n’est pas un simple réseau d’acteurs — c’est une infrastructure d’impact. L’Afrique ne peut pas se permettre d’attendre que des géants mondiaux décident seuls de son avenir technologique. En structurant une réponse continentale, à la fois institutionnelle avec Smart Africa et opérationnelle avec la FADB, nous avons posé les bases d’un modèle unique. Si l’État marocain soutient pleinement ces dynamiques, alors oui, nous pourrons accueillir des acteurs comme NVIDIA, non pas comme un pays parmi d’autres, mais comme le pays qui catalyse la transformation numérique africaine

    Nous avons d’ailleurs officialisé ce partenariat stratégique par un Mémorandum d’Entente (MoU) entre Smart Africa et la FADB, afin de travailler main dans la main : Smart Africa pour l’alignement stratégique et institutionnel entre les États, la FADB pour l’exécution concrète via un tissu structuré d’entreprises africaines du numérique. À titre personnel, je suis convaincu que le Maroc est à un tournant stratégique. Ce que nous avons construit à travers la Fédération et la création de la FADB n’est pas un simple réseau d’acteurs — c’est une infrastructure d’impact. L’Afrique ne peut pas se permettre d’attendre que des géants mondiaux décident seuls de son avenir technologique. En structurant une réponse continentale, à la fois institutionnelle avec Smart Africa et opérationnelle avec la FADB, nous avons posé les bases d’un modèle unique. Si l’État marocain soutient pleinement ces dynamiques, alors oui, nous pourrons accueillir des acteurs comme NVIDIA, non pas comme un pays parmi d’autres, mais comme le pays qui catalyse la transformation numérique africaine


    d’adopter une approche holistique intégrant : Le développement des compétences : Former une main-d’œuvre qualifiée en IA et en calcul haute performance pour répondre aux exigences des entreprises technologiques de demain. L’amélioration de l’infrastructure numérique : Renforcer les capacités en cloud computing, en connectivité et en puissance de calcul pour créer un écosystème propice à l’innovation. La mise en place d’un cadre réglementaire incitatif : Développer des politiques d’accompagnement encourageant les investissements en IA et facilitant la collaboration entre le secteur privé et les institutions publiques.

    L’installation d’un acteur comme NVIDIA au Maroc pourrait agir comme un catalyseur pour l’ensemble du secteur technologique, attirant d’autres investisseurs et favorisant l’émergence d’un hub africain de l’IA. Cela représenterait une avancée stratégique pour positionner le pays comme un acteur clé de la transformation numérique sur le continent. »
    Challenge

  • #2
    Balak ghaydirou

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