Face à l’inertie française en matière de maillage énergétique avec la péninsule Ibérique, la ministre portugaise de l’environnement et de l’énergie, Maria da Graça Carvalho, a fait savoir mercredi 21 mai qu’un raccordement électrique sous-marin avec le Maroc était désormais envisagé. Elle s’exprimait à Bruxelles, à l’issue d’un entretien avec le commissaire européen à l’énergie, Dan Jørgensen, des propos rapportés par l’agence EFE.
Blocage français et recours méridional
Dans le cas du Portugal et de l’Espagne, l’interconnexion la plus cohérente et raisonnable demeure la France, mais nous envisageons un tracé alternatif avec le Maroc», a déclaré Maria da Graça Carvalho, qui a remis à Dan Jørgensen une lettre signée également par la vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre de la transition écologique, Sara Aagesen.
Dans ce courrier commun, Lisbonne et Madrid sollicitent un soutien politique et financier au développement des réseaux transfrontaliers, rappelant que le taux actuel d’interconnexion avec la France plafonne à 2,84 %, loin des 10 % fixés pour 2020 et des 15 % prévus à l’horizon 2030.
«Nous souhaitons que cette question dépasse le cadre tripartite et devienne une priorité européenne. Tout blocage entrave la construction du marché intérieur, pilier de l’unité continentale», a ajouté la ministre portugaise.
Alternative marocaine envisagée
Lisbonne, en l’absence de signes tangibles d’ouverture de la part de Paris, se penche désormais sur une connexion directe avec le Maroc, sur le modèle du lien existant entre le royaume chérifien et l’Espagne. Ce scénario, bien qu’onéreux en raison de la distance et de la nature sous-marine de l’infrastructure, n’est plus exclu.
«Ce serait une solution plus coûteuse, mais elle est à l’étude. L’absence de jonctions suffisantes avec le nord du continent a ralenti le rétablissement du courant après l’interruption du 28 avril. Une interconnexion robuste avec la France aurait permis une reprise plus rapide en Espagne, avec un effet immédiat pour le Portugal», a observé Maria da Graça Carvalho.
Elle a en outre souligné que les deux tracés pyrénéens prévus dans le schéma directeur français ont été retirés des prévisions de RTE pour la période allant jusqu’en 2035, «ce qui dénote un désintérêt persistant». Un nouveau courrier commun sera adressé à Paris dans les prochains jours pour rappeler les obligations initialement prises.
La ministre portugaise a par ailleurs sollicité, auprès du commissaire européen, la tenue d’une réunion quadripartite associant les ministres de l’énergie de France, d’Espagne et du Portugal, sous l’égide de la Commission européenne. «Nous souhaitons que la France, dans un esprit de solidarité et à la lumière des événements récents, reconnaisse l’intérêt commun d’un réseau interconnecté», a-t-elle insisté.
Maria da Graça Carvalho s’est également entretenue avec les responsables de l’ENTSO-E (réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d’électricité), qui ont accepté de diligenter une enquête indépendante sur la panne du 28 avril. Cette étude impliquera experts indépendants, régulateurs et opérateurs de réseau. Un rapport factuel est en cours d’élaboration.
Nous avons demandé que les conclusions soient prêtes dans un délai maximal de six mois. Bien qu’aucun engagement ferme n’ait été pris, une volonté d’accélérer la procédure a été exprimée. Vu la gravité de l’incident, il serait inadmissible d’attendre l’été 2026», a précisé la ministre.
Incertitudes sur l’origine de l’incident
Quant aux causes de la panne, les premiers éléments d’analyse pointent vers le sud de la péninsule, notamment l’Andalousie. Les experts de l’ENTSO-E n’écartent à ce stade aucune hypothèse, y compris celle d’un acte malveillant de type cyberattaque, bien qu’elle soit jugée peu probable.
Les discussions avec l’ENTSO-E ont également porté sur le rôle potentiel joué par les énergies renouvelables, leur caractère intermittent, et la nécessité d’un équilibre entre sources variables et capacités pilotables. «Cela pourrait être un facteur contributif, mais rien n’est encore établi», a conclu Maria da Graça Carvalho.
Barlamane
Blocage français et recours méridional
Dans le cas du Portugal et de l’Espagne, l’interconnexion la plus cohérente et raisonnable demeure la France, mais nous envisageons un tracé alternatif avec le Maroc», a déclaré Maria da Graça Carvalho, qui a remis à Dan Jørgensen une lettre signée également par la vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre de la transition écologique, Sara Aagesen.
Dans ce courrier commun, Lisbonne et Madrid sollicitent un soutien politique et financier au développement des réseaux transfrontaliers, rappelant que le taux actuel d’interconnexion avec la France plafonne à 2,84 %, loin des 10 % fixés pour 2020 et des 15 % prévus à l’horizon 2030.
«Nous souhaitons que cette question dépasse le cadre tripartite et devienne une priorité européenne. Tout blocage entrave la construction du marché intérieur, pilier de l’unité continentale», a ajouté la ministre portugaise.
Alternative marocaine envisagée
Lisbonne, en l’absence de signes tangibles d’ouverture de la part de Paris, se penche désormais sur une connexion directe avec le Maroc, sur le modèle du lien existant entre le royaume chérifien et l’Espagne. Ce scénario, bien qu’onéreux en raison de la distance et de la nature sous-marine de l’infrastructure, n’est plus exclu.
«Ce serait une solution plus coûteuse, mais elle est à l’étude. L’absence de jonctions suffisantes avec le nord du continent a ralenti le rétablissement du courant après l’interruption du 28 avril. Une interconnexion robuste avec la France aurait permis une reprise plus rapide en Espagne, avec un effet immédiat pour le Portugal», a observé Maria da Graça Carvalho.
Elle a en outre souligné que les deux tracés pyrénéens prévus dans le schéma directeur français ont été retirés des prévisions de RTE pour la période allant jusqu’en 2035, «ce qui dénote un désintérêt persistant». Un nouveau courrier commun sera adressé à Paris dans les prochains jours pour rappeler les obligations initialement prises.
La ministre portugaise a par ailleurs sollicité, auprès du commissaire européen, la tenue d’une réunion quadripartite associant les ministres de l’énergie de France, d’Espagne et du Portugal, sous l’égide de la Commission européenne. «Nous souhaitons que la France, dans un esprit de solidarité et à la lumière des événements récents, reconnaisse l’intérêt commun d’un réseau interconnecté», a-t-elle insisté.
Maria da Graça Carvalho s’est également entretenue avec les responsables de l’ENTSO-E (réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d’électricité), qui ont accepté de diligenter une enquête indépendante sur la panne du 28 avril. Cette étude impliquera experts indépendants, régulateurs et opérateurs de réseau. Un rapport factuel est en cours d’élaboration.
Nous avons demandé que les conclusions soient prêtes dans un délai maximal de six mois. Bien qu’aucun engagement ferme n’ait été pris, une volonté d’accélérer la procédure a été exprimée. Vu la gravité de l’incident, il serait inadmissible d’attendre l’été 2026», a précisé la ministre.
Incertitudes sur l’origine de l’incident
Quant aux causes de la panne, les premiers éléments d’analyse pointent vers le sud de la péninsule, notamment l’Andalousie. Les experts de l’ENTSO-E n’écartent à ce stade aucune hypothèse, y compris celle d’un acte malveillant de type cyberattaque, bien qu’elle soit jugée peu probable.
Les discussions avec l’ENTSO-E ont également porté sur le rôle potentiel joué par les énergies renouvelables, leur caractère intermittent, et la nécessité d’un équilibre entre sources variables et capacités pilotables. «Cela pourrait être un facteur contributif, mais rien n’est encore établi», a conclu Maria da Graça Carvalho.
Barlamane