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Le Fonds monétaire international a relevé, hier, ses prévisions de croissance mondiale pour 2008 à 4,1 % au regard des bons résultats du premier trimestre. L'institution s'inquiète des pressions inflationnistes.
Les chiffres peuvent être trompeurs. La publication, hier, d'une actualisation des prévisions de croissance du Fonds monétaire international (FMI) d'avril dernier a pu, au premier abord, laisser penser à un regain d'optimisme. L'institution internationale a, en effet, revu en hausse de 0,8 point de pourcentage, à 1,3 %, sa prévision de croissance aux Etats-Unis et de 0,6 point à 2 % celle de l'Allemagne (voir graphique). La croissance française devrait s'élever à 1,6 % et non plus à 1,4 %.
Cet ajustement à la hausse quasi général est largement imputable au fait que « le ralentissement du premier trimestre a été moins prononcé que ne le prévoyait l'édition d'avril 2008 des perspectives de l'économie mondiale ». Pour le Fonds, le tableau est simple : « Le ralentissement de la croissance mondiale qui s'est amorcé l'été dernier devrait se poursuivre au second semestre 2008, avant qu'un redressement timide ne commence à se dessiner en 2009. » Les raisons de cette atonie conjoncturelle tiennent à la crise financière, l'envol des prix du pétrole et des produits alimentaires.
Aux Etats-Unis, l'économie devrait ainsi se contracter légèrement dans les six mois à venir, la consommation étant freinée par la hausse des prix du pétrole et des produits alimentaires ainsi que par le manque de crédit. Le constat est rigoureusement similaire pour la zone euro et le Japon. Quant aux pays en développement, l'activité devrait aussi perdre de sa vigueur au cours de la même période même si leur taux de croissance moyen devrait évoluer aux alentours de 7 %.
Déséquilibres financiers
Face à ces évolutions, le FMI a renouvelé ses mises en garde contre les déséquilibres financiers internationaux. Certes, la baisse du dollar et la moindre croissance américaine ont permis d'améliorer la balance commerciale des Etats-Unis. Cependant, la structure des échanges commerciaux ne se reflète pas dans l'évolution des taux de change. Implicitement, le Fonds met en cause les pays affichant des excédents commerciaux record (Chine, pays du Golfe et Japon) et dont la monnaie aurait dû logiquement s'apprécier. Or, jusqu'à aujourd'hui, la monnaie unique européenne a supporté l'essentiel de l'ajustement du taux de change du dollar.
Le FMI se montre également plus alarmiste sur le front des prix à la consommation. En particulier pour les pays émergents. Dans les pays riches, les tensions inflationnistes seront vraisemblablement neutralisées par le repli de la demande. Les pressions devraient s'atténuer en 2009. En revanche, dans les pays émergents et en développement, ces tensions « gagnent plus vite en intensité sous l'effet de la flambée des prix des matières premières, de taux de croissance supérieurs (...) et de politiques macroéconomiques plus accommodantes ». Pour atténuer l'impact désastreux de ces renchérissements énergétique et alimentaire, le FMI recommande une répercussion intégrale des augmentations de prix sur les consommateurs. Mais, reconnaît-il, « des mesures sociales temporaires et ciblées » seront aussi nécessaires. « Certains pays auront besoin du concours de la communauté internationale pour financer leurs importations et leurs dépenses sociales. » La situation est d'autant plus critique que les prix du pétrole et des produits alimentaires resteront élevés à l'avenir, selon le FMI.
Par Richard Hiault
Sources : lesechos.fr.
Les chiffres peuvent être trompeurs. La publication, hier, d'une actualisation des prévisions de croissance du Fonds monétaire international (FMI) d'avril dernier a pu, au premier abord, laisser penser à un regain d'optimisme. L'institution internationale a, en effet, revu en hausse de 0,8 point de pourcentage, à 1,3 %, sa prévision de croissance aux Etats-Unis et de 0,6 point à 2 % celle de l'Allemagne (voir graphique). La croissance française devrait s'élever à 1,6 % et non plus à 1,4 %.
Cet ajustement à la hausse quasi général est largement imputable au fait que « le ralentissement du premier trimestre a été moins prononcé que ne le prévoyait l'édition d'avril 2008 des perspectives de l'économie mondiale ». Pour le Fonds, le tableau est simple : « Le ralentissement de la croissance mondiale qui s'est amorcé l'été dernier devrait se poursuivre au second semestre 2008, avant qu'un redressement timide ne commence à se dessiner en 2009. » Les raisons de cette atonie conjoncturelle tiennent à la crise financière, l'envol des prix du pétrole et des produits alimentaires.
Aux Etats-Unis, l'économie devrait ainsi se contracter légèrement dans les six mois à venir, la consommation étant freinée par la hausse des prix du pétrole et des produits alimentaires ainsi que par le manque de crédit. Le constat est rigoureusement similaire pour la zone euro et le Japon. Quant aux pays en développement, l'activité devrait aussi perdre de sa vigueur au cours de la même période même si leur taux de croissance moyen devrait évoluer aux alentours de 7 %.
Déséquilibres financiers
Face à ces évolutions, le FMI a renouvelé ses mises en garde contre les déséquilibres financiers internationaux. Certes, la baisse du dollar et la moindre croissance américaine ont permis d'améliorer la balance commerciale des Etats-Unis. Cependant, la structure des échanges commerciaux ne se reflète pas dans l'évolution des taux de change. Implicitement, le Fonds met en cause les pays affichant des excédents commerciaux record (Chine, pays du Golfe et Japon) et dont la monnaie aurait dû logiquement s'apprécier. Or, jusqu'à aujourd'hui, la monnaie unique européenne a supporté l'essentiel de l'ajustement du taux de change du dollar.
Le FMI se montre également plus alarmiste sur le front des prix à la consommation. En particulier pour les pays émergents. Dans les pays riches, les tensions inflationnistes seront vraisemblablement neutralisées par le repli de la demande. Les pressions devraient s'atténuer en 2009. En revanche, dans les pays émergents et en développement, ces tensions « gagnent plus vite en intensité sous l'effet de la flambée des prix des matières premières, de taux de croissance supérieurs (...) et de politiques macroéconomiques plus accommodantes ». Pour atténuer l'impact désastreux de ces renchérissements énergétique et alimentaire, le FMI recommande une répercussion intégrale des augmentations de prix sur les consommateurs. Mais, reconnaît-il, « des mesures sociales temporaires et ciblées » seront aussi nécessaires. « Certains pays auront besoin du concours de la communauté internationale pour financer leurs importations et leurs dépenses sociales. » La situation est d'autant plus critique que les prix du pétrole et des produits alimentaires resteront élevés à l'avenir, selon le FMI.
Par Richard Hiault
Sources : lesechos.fr.
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