Il suffisait d'y penser. Pour empêcher les Bourses de dégringoler, la solution la plus radicale était encore d'interdire les ventes ! Difficile de mesurer l'impact réel qu'a eu la décision des autorités boursières américaines, britanniques et suisses de ne plus autoriser les ventes à découvert sur les valeurs financières, mais sans doute a-t-elle contribué au rebond historique des places observé vendredi 19 septembre. Il faut, bien sûr, y ajouter l'annonce, par la Réserve fédérale américaine et le Trésor, de la création d'une structure destinée à accueillir les actifs "toxiques" des banques.
Ces mesures ont permis d'effacer, au moins dans les cours, le traumatisme provoqué par l'annonce de la faillite, en début de semaine, de la banque d'affaires Lehman Brothers. A Wall Street, l'indice Dow Jones, qui avait déjà bondi de plus de 4 % jeudi, a pris 3,35 % vendredi, permettant de limiter ses pertes sur la semaine à 0,29 %. C'est en Europe que l'envolée des cours a été la plus spectaculaire, vendredi, la plupart des indices enregistrant des progressions historiques. L'indice européen Eurostoxx 50 a bondi de 8,40 %.
A Paris, le CAC40 a fini sur une envolée de 9,27 %, du jamais-vu depuis sa création en 1988. En tête du hit-parade des hausses, logiquement, les valeurs bancaires. Dexia a grimpé de 22,50 % à 10,50 euros, Crédit agricole (+ 26,32% à 14,40 euros), BNP Paribas (+ 17,50% à 68 euros), Société générale (+ 19,94% à 67 euros) et Axa (+ 21,28 % à 24,65 euros).
La place parisienne a gommé ainsi quasiment en un jour les 8,63 % de pertes enregistrées sur les quatre premières séances. Au final, le CAC 40 n'aura cédé que 0,18 % sur la semaine pour terminer à 4 324,87 points, ce qui porte à 22,96 % son recul depuis le début de l'année.
Même situation à Londres, où l'indice FTSE-100 a gagné 8,84 %. Records de gains en une séance également à Madrid (+ 8,71 %), Milan (+ 8,62 %), Lisbonne (+ 8,03 %), Bruxelles (+ 9,66 %) et Vienne (11,5 %), Stockholm (8,24 %), Oslo (8,86 %). Les Bourses latino-américaines n'ont pas échappé à l'euphorie générale : les indices vedettes ont repris 10,24 % à Buenos Aires et 9,57 % à Sao Paulo, des records journaliers historiques.
LE PIRE DE LA CRISE EST PASSÉ
Les opérateurs ont le sentiment que, cette fois, le pire de la crise est passé. "Les avantages du plan de suspicion pourraient être substantiels. En déversant tous les déchets toxiques dans un seul silo, le climat de suspicion qui a conduit aux problèmes de refinancement des banques devrait se dissiper", juge Rob Carnell, économiste de la banque ING. Cependant, si "les marchés financiers ont traversé le gros de la tempête", tempèrent les analystes de Crédit agricole Asset Management, "la crise de l'économie réelle est encore à venir, surtout en Europe, où la croissance devrait stagner".
"Les marchés se sont largement focalisés sur le sort des établissements financiers, mais ils vont recommencer à observer la conjoncture économique et en particulier les impacts de la crise financière sur l'économie réelle", renchérit Arnaud Riverain, responsable de la recherche chez Arkéon Finance.
Les perspectives ont été encore assombries par deux indicateurs publiés jeudi aux Etats-Unis : les demandes hebdomadaires d'allocations chômage y ont fortement augmenté, tandis que le Conference Board, indice composite censé préfigurer l'évolution de la conjoncture, affichait un recul de 0,5 % en août.
"Nous sommes bien entrés en récession, la situation est critique, c'est ce que confirment depuis un certain temps les indicateurs conjoncturels", affirme Véronique Riches-Flores, économiste de la Société générale. "Je ne crois pas que la Bourse va connaître une phase de rebond majeure. Je pense plutôt que la volatilité va se poursuivre, même si c'est dans une moindre mesure que ce qu'on a constaté depuis deux semaines", juge M. Riverain.
Pierre-Antoine Delhommais. avec AFP
Ces mesures ont permis d'effacer, au moins dans les cours, le traumatisme provoqué par l'annonce de la faillite, en début de semaine, de la banque d'affaires Lehman Brothers. A Wall Street, l'indice Dow Jones, qui avait déjà bondi de plus de 4 % jeudi, a pris 3,35 % vendredi, permettant de limiter ses pertes sur la semaine à 0,29 %. C'est en Europe que l'envolée des cours a été la plus spectaculaire, vendredi, la plupart des indices enregistrant des progressions historiques. L'indice européen Eurostoxx 50 a bondi de 8,40 %.
A Paris, le CAC40 a fini sur une envolée de 9,27 %, du jamais-vu depuis sa création en 1988. En tête du hit-parade des hausses, logiquement, les valeurs bancaires. Dexia a grimpé de 22,50 % à 10,50 euros, Crédit agricole (+ 26,32% à 14,40 euros), BNP Paribas (+ 17,50% à 68 euros), Société générale (+ 19,94% à 67 euros) et Axa (+ 21,28 % à 24,65 euros).
La place parisienne a gommé ainsi quasiment en un jour les 8,63 % de pertes enregistrées sur les quatre premières séances. Au final, le CAC 40 n'aura cédé que 0,18 % sur la semaine pour terminer à 4 324,87 points, ce qui porte à 22,96 % son recul depuis le début de l'année.
Même situation à Londres, où l'indice FTSE-100 a gagné 8,84 %. Records de gains en une séance également à Madrid (+ 8,71 %), Milan (+ 8,62 %), Lisbonne (+ 8,03 %), Bruxelles (+ 9,66 %) et Vienne (11,5 %), Stockholm (8,24 %), Oslo (8,86 %). Les Bourses latino-américaines n'ont pas échappé à l'euphorie générale : les indices vedettes ont repris 10,24 % à Buenos Aires et 9,57 % à Sao Paulo, des records journaliers historiques.
LE PIRE DE LA CRISE EST PASSÉ
Les opérateurs ont le sentiment que, cette fois, le pire de la crise est passé. "Les avantages du plan de suspicion pourraient être substantiels. En déversant tous les déchets toxiques dans un seul silo, le climat de suspicion qui a conduit aux problèmes de refinancement des banques devrait se dissiper", juge Rob Carnell, économiste de la banque ING. Cependant, si "les marchés financiers ont traversé le gros de la tempête", tempèrent les analystes de Crédit agricole Asset Management, "la crise de l'économie réelle est encore à venir, surtout en Europe, où la croissance devrait stagner".
"Les marchés se sont largement focalisés sur le sort des établissements financiers, mais ils vont recommencer à observer la conjoncture économique et en particulier les impacts de la crise financière sur l'économie réelle", renchérit Arnaud Riverain, responsable de la recherche chez Arkéon Finance.
Les perspectives ont été encore assombries par deux indicateurs publiés jeudi aux Etats-Unis : les demandes hebdomadaires d'allocations chômage y ont fortement augmenté, tandis que le Conference Board, indice composite censé préfigurer l'évolution de la conjoncture, affichait un recul de 0,5 % en août.
"Nous sommes bien entrés en récession, la situation est critique, c'est ce que confirment depuis un certain temps les indicateurs conjoncturels", affirme Véronique Riches-Flores, économiste de la Société générale. "Je ne crois pas que la Bourse va connaître une phase de rebond majeure. Je pense plutôt que la volatilité va se poursuivre, même si c'est dans une moindre mesure que ce qu'on a constaté depuis deux semaines", juge M. Riverain.
Pierre-Antoine Delhommais. avec AFP