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BNP Paribas première banque de dépôts de la zone euro

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  • BNP Paribas première banque de dépôts de la zone euro

    C'est un coup de théâtre : dans la nuit du dimanche 5 au lundi 6 octobre, trois jours après avoir nationalisé en urgence la banque belgo-néerlandaise Fortis aux côtés des Pays-Bas et du Luxembourg – la sauvant de justesse de la faillite –, l'Etat belge a annoncé le rachat de l'entreprise par BNP Paribas. La partie néerlandaise de Fortis demeure nationalisée à plus de 99 %.

    Au terme d'un long week-end de négociations, la banque française prend le contrôle de Fortis, en acquérant 75 % de ses activités bancaires en Belgique (l'Etat belge conservant les 25 % restants) et 100 % de ses activités d'assurance belges. Elle achète aussi 66 % de Fortis Luxembourg, le solde restant entre les mains du gouvernement luxembourgeois.

    Payée pour deux tiers en actions (9 milliards d'euros), cette transaction d'un montant total de 14,5 milliards d'euros a pour conséquence inattendue de faire de l'Etat belge le principal actionnaire de BNP Paribas, avec 11,1 % du capital. La Belgique disposera de deux sièges au conseil de la banque française. De son côté, Le Luxembourg possédera 1,1 % du capital. Il s'agit d'une évolution hautement symbolique pour ce fleuron du capitalisme financier européen même si, souligne-t-on chez BNP Paribas, "nous restons une banque française basée à Paris dont la majorité des actionnaires sont Français".

    Cette présence des Etats va "conforter les fonds propres et la solidité" de BNP Paribas, a commenté Baudouin Prot, son directeur général, dimanche, lors d'une conférence de presse à Bruxelles. Le ratio de solvabilité de 7,6 % de l'établissement, que la Commission bancaire jugeait un peu juste, en sortira amélioré.

    20,9 MILLIONS DE CLIENTS

    S'érigeant en incontestable gagnant de la crise financière, M. Prot s'est satisfait de voir BNP Paribas devenir "la première banque de dépôts de la zone euro", un modèle résistant à la crise de liquidités qui fait rage, avec désormais "quatre marchés domestiques", la Belgique et le Luxembourg, en sus de la France et de l'Italie.

    Fortis permet, de fait, à BNP Paribas de porter sa base de dépôts à 600 milliards d'euros (250 milliards d'euros de plus qu'aujourd'hui) et le nombre de ses clients à presque 20,9 millions (5,9 millions de clients supplémentaires). A titre de comparaison, le néerlandais ING et l'allemand Deutsche Bank possèdent respectivement 525 et 460 milliards de dépôts.

    Pour faire en sorte que Fortis, victime de la crise des subprimes américains et de la défiance des marchés, voie sa survie définitivement assurée, les diverses parties ont créé une nouvelle holding. Cette structure séparée accueillera les actifs douteux, les fameux "produits structurés", dans lesquels Fortis avait investi à hauteur de 10,4 milliards d'euros.

    BNP Paribas ne possédera que 10 % de cette société de défaisance, l'essentiel des risques de ce grand nettoyage financier étant assumé par l'Etat belge. Ces "mesures complémentaires" visent à assurer la "solvabilité de Fortis de manière durable", ainsi que l'emploi, a expliqué le premier ministre belge, Yves Leterme, pour qui la priorité était d'assurer la sécurité des épargnants.

    Comme annoncé, la nationalisation de Fortis n'a été que provisoire. BNP Paribas avait déposé une première offre de rachat de Fortis avant son sauvetage public du 3 octobre. Celle-ci avait été jugée insuffisante, mais les tractations n'avaient jamais cessé.

    Dès dimanche soir, dans un contexte anxiogène pour les clients des banques partout en Europe, BNP Paribas a adressé une "lettre ouverte" à tous "les salariés et clients" de la banque sur "un grand projet européen".

    Le nouveau propriétaire de Fortis leur indique qu'ils rejoignent "une des banques européennes les plus solides. (…) Trimestre après trimestre, il se confirme qu'elle est l'un des établissements européens les moins exposés à la crise, grâce à une politique de risque rigoureuse et un business model centré sur l'économie réelle".

    Par Le Monde
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