salam,
- "projet remis en cause par des découvertes récentes" : j'ai aussi lu l'article et ça m'étonne, parce que le schéma géologique a été réalisé depuis longtemps (je crois d'ailleurs qu'on peut le consulter sur le site officiel du projet) et on y voit effectivement de l'argile. et ce "scoop" sort finalement à deux semaines de la présentation, dans un média espagnol. Or, on savait depuis un moment que ça serait encore plus complexe que le tunnel sous la manche de par la profondeur (-300m là où le shuttle ne dépasse pas -50), le relief accidenté (faille tectonique), et donc la composition géologique, les ingénieurs d'états les plus qualifiés des deux pays (reconnaissance géologique) ainsi que les cabinets les plus renommés (faisabilité technico-financière) planchent dessus depuis plusieurs années, donc l'aspect récent des découvertes me laisse perplexe. à projet innovant, techniques innovantes, ça a été le cas pour le tunnel sous la manche et ça le sera le cas échéant pour le tunnel du détroit.
- "5,3 Mrds €" là aussi ça m'étonne : ça serait beaucoup plus apparemment, aux alentours des 8Mrds € sachant que dans ce genre de projet les dépassements budgétaires sont courants (+20% serait un chiffre raisonnable). donc ça pourrait monter jusqu'à 10Mrds au final en étant large : sur une période de quinze ans que durera le chantier (mettons 20) ça nous fait du 0.5Mrds € par an. un montage financier raisonnable incluerait une aide de l'UE (0.1Mrds / an soit 2Mrds au total) + une participation capitalistique des deux états (0.1 Mrds chacun par an soient 4Mrds), et le reste (0.2Mrds/an soient 4Mrds) par un consortium privé international, cette dernière option ayant été évoquée. en gros il faudra que l'union européenne et les deux royaumes enclenchent financièrement le projet et que par exemple l'ONU (qui soutient officiellement le projet) en fasse la promotion auprès de partenaires privés (bailleurs de fonds, préteurs ou fonds d'investissement). je suis sûr que rien que de côté marocain, des entreprises comme la CDG (certes publique), l'ONA (privée mais proche des intérêts de l'état), le groupe AKWA (qui tente déjà ce type d'expérience dans le cadre de l'exploitation de tanger med), ynna holding, addoha ou encore le groupe benjelloun pourraient facilement assurer le tiers de l'apport privé de manière échelonnée sans grêver leurs finances. et puis les pétrodollars pullulent dans le golfe, souvent employés dans des projets encore plus démesurés. la rentabilité du projet est largement jouable en se projetant à l'horizon 2025 : évolution du PIB du Maroc, niveau des échanges en fret ferroviaire europe-maroc/maghreb, afflux de passagers par voie ferroviaire, notamment avec l'espagne (TGV, séjours courte durée, voire migration pendulaire, etc.). l'impact économique est pour sa part évident (ce qui justifie largement les efforts des deux états et l'éventuel bonus de l'UE). en tout cas, tout ces aspects ont été étudiés en profondeur, et si la faisabilité technique est définitivement assurée, il y a toutes les chances que ça se réalise. c'est loin d'être un joujou ou une simple "lubie du makhzen", sinon y aurait de quoi s'inquiéter que l'UE, l'ONU et l'espagne se compromettent à le soutenir.
- "projet remis en cause par des découvertes récentes" : j'ai aussi lu l'article et ça m'étonne, parce que le schéma géologique a été réalisé depuis longtemps (je crois d'ailleurs qu'on peut le consulter sur le site officiel du projet) et on y voit effectivement de l'argile. et ce "scoop" sort finalement à deux semaines de la présentation, dans un média espagnol. Or, on savait depuis un moment que ça serait encore plus complexe que le tunnel sous la manche de par la profondeur (-300m là où le shuttle ne dépasse pas -50), le relief accidenté (faille tectonique), et donc la composition géologique, les ingénieurs d'états les plus qualifiés des deux pays (reconnaissance géologique) ainsi que les cabinets les plus renommés (faisabilité technico-financière) planchent dessus depuis plusieurs années, donc l'aspect récent des découvertes me laisse perplexe. à projet innovant, techniques innovantes, ça a été le cas pour le tunnel sous la manche et ça le sera le cas échéant pour le tunnel du détroit.
- "5,3 Mrds €" là aussi ça m'étonne : ça serait beaucoup plus apparemment, aux alentours des 8Mrds € sachant que dans ce genre de projet les dépassements budgétaires sont courants (+20% serait un chiffre raisonnable). donc ça pourrait monter jusqu'à 10Mrds au final en étant large : sur une période de quinze ans que durera le chantier (mettons 20) ça nous fait du 0.5Mrds € par an. un montage financier raisonnable incluerait une aide de l'UE (0.1Mrds / an soit 2Mrds au total) + une participation capitalistique des deux états (0.1 Mrds chacun par an soient 4Mrds), et le reste (0.2Mrds/an soient 4Mrds) par un consortium privé international, cette dernière option ayant été évoquée. en gros il faudra que l'union européenne et les deux royaumes enclenchent financièrement le projet et que par exemple l'ONU (qui soutient officiellement le projet) en fasse la promotion auprès de partenaires privés (bailleurs de fonds, préteurs ou fonds d'investissement). je suis sûr que rien que de côté marocain, des entreprises comme la CDG (certes publique), l'ONA (privée mais proche des intérêts de l'état), le groupe AKWA (qui tente déjà ce type d'expérience dans le cadre de l'exploitation de tanger med), ynna holding, addoha ou encore le groupe benjelloun pourraient facilement assurer le tiers de l'apport privé de manière échelonnée sans grêver leurs finances. et puis les pétrodollars pullulent dans le golfe, souvent employés dans des projets encore plus démesurés. la rentabilité du projet est largement jouable en se projetant à l'horizon 2025 : évolution du PIB du Maroc, niveau des échanges en fret ferroviaire europe-maroc/maghreb, afflux de passagers par voie ferroviaire, notamment avec l'espagne (TGV, séjours courte durée, voire migration pendulaire, etc.). l'impact économique est pour sa part évident (ce qui justifie largement les efforts des deux états et l'éventuel bonus de l'UE). en tout cas, tout ces aspects ont été étudiés en profondeur, et si la faisabilité technique est définitivement assurée, il y a toutes les chances que ça se réalise. c'est loin d'être un joujou ou une simple "lubie du makhzen", sinon y aurait de quoi s'inquiéter que l'UE, l'ONU et l'espagne se compromettent à le soutenir.


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