Le gouverneur de la BCT: La Tunisie à l’abri de la crise financière internationale
“Les facteurs à l’origine de la crise financière internationale qui secoue actuellement le monde n’existent pas en Tunisie” , a déclaré M. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), au cours d’une conférence de presse, tenue, vendredi, à Tunis.
M. Baccar a ajouté que “la situation en Tunisie est totalement différente, et ce, pour plusieurs raisons, consistant notamment en le maintien de l’encours des crédits de logement à des niveaux acceptables, ne dépassant pas 10% du PIB, contre environ 87% aux Etats-Unis.
Par ailleurs, le montant du crédit de logement ne peut dépasser 80% du prix du logement, la durée du crédit du logement peut atteindre 25 ans en vue d’alléger la charge du crédit et les banques sont tenues d’appliquer un taux d’intéret fixe, pour les crédits de logements dont la durée dépasse 15 ans, ce qui réduit les retombées néfastes de la hausse du taux d’intéret sur le marché monétaire.
Des mesures importantes pour faire face à la crise
Le gouverneur de la BCT a indiqué que la Tunisie a pris, dès l’année 2007, des mesures importantes visant à faire face à la situation. Parmi ce mesures la nécessité d’informer la clientèle, en cas d’adoption d’un taux d’intérêt variable, des répercussions pouvant résulter de la hausse du taux d’intérêt sur le marché monétaire et son effet sur les tranches mensuelles dues.
En outre, les crédits logements accordés par la Banque de l’habitat (BH) dans le cadre de l’épargne-logement sont soumis à un taux d’intérêt fixe de 6,75% seulement.
Le gouverneur de la BCT a ajouté que la Tunisie accorde une importance particulière aux catégories sociales aux revenus modestes à travers la mise en place de plusieurs mécanismes de financement de l’habitat en leur faveur. Parmi ces mécanimes, figure le Fonds de promotion du logement pour les salariés “Foprolos” qui est financé par le Trèsor public à des taux d’intérêt fixes et faibles.
Evoquant les éventuels impacts de la crise mondiale sur le système financier tunisien, M.Baccar a indiqué que «la maîtrise des trois canaux de transmission possible de cette crise, en l’occurrence, placements des avoirs en devises à l’étranger, recours aux marchés financiers internationaux et investissements étrangers dans la bourse de Tunis, suffit à elle seule pour écarter toute contagion du marché national».
Concernant les placements des avoirs en devises à l’étranger, le gouverneur de la BCT a indiqué « qu’aucune opposition n’a été enregistrée sur les placements tunisiens » et cela s’explique par le fait que ces placements sont principalement effectués à travers la BCT.
M.Baccar a indiqué que la BCT a adopté depuis le déclenchement de la crise en août 2007, plusieurs mesures visant à assurer la sécurité de ses placements dont la réduction de la part des placements auprès des banques internationales de 75% du total des réserves avant la crise à 39% actuellement. L’objectif est de ramener cette part à 30%, d’ici fin octobre 2008.
La banque centrale a privilégié, également, l’investissement dans les titres obligataires souverains qui présentent le plus haut degré de sécurité (70%).
Autres mesures : la BCT a effectué des dépôts auprès des banques internationales de premier rang. Cela a concerné les banques notées ”A” depuis le début de l’année, mesure renforcée depuis le mois d’octobre en se limitant aux banques notées ”AA”.
L’objectif est de limiter les maturités des placements bancaires à 1 mois au maximum, afin de préserver un degré élevé de liquidité, ce qui garantit une meilleure réactivité.
Pour ce qui est des banques tunisiennes, il convient de signaler qu’elles ne sont autorisées à placer sur les marchés internationaux que les avoirs en devises des non-résidents.
Le gouverneur de la BCT a précisé que la cellule de veille, créée pour la circonstance, a examiné les placements actuels des banques et n’a relevé aucun incident de paiement, sachant que ces placements représentent principalement des dépôts auprès des banques-mères à l’étranger (ATB auprès d’Arab Bank, Citibank auprès de Citigroup….).
Excédent de liquidité sur le marché monétaire
Il a ajouté que la décision de ne pas recourir en 2008 aux marchés financiers internationaux pour la mobilisation de ressources extérieures a permis à la Tunisie d’éviter le coût additionnel lié à l’élargissement des marges de crédit. De même, et compte tenu de la disponibilité des liquidités sur le marché domestique, qui représente l’alternative au recours à l’endettement extérieur. La même ligne de conduite sera poursuivie en 2009.
M.Baccar a avancé que le marché monétaire se caractérise, en Tunisie, par une surliquidité importante ayant amené la banque centrale à intervenir pour éponger l’excédent de liquidité qui s’élève actuellement à 615 millions de dinars auxquels s’ajoute une enveloppe de 915 millions de dinars à titre de réserves obligatoires non rémunérées constituées par les banques auprès de la banque centrale.
De ce fait, une enveloppe de 1530 millions de dinars est disponible pour être injectée en cas de besoin.
Les banques continuent, a t-il ajouté, à s’échanger les liquidités de manière normale et l’encours moyen de l’interbancaire s’élève à 610 millions de dinars dont 72% sont à terme.
Ceci dénote de l’état de confiance qui règne au sein du secteur bancaire tunisien. Les canaux par lesquels la crise financière internationale pourrait se transmettre sont maîtrisés, a t-il affirmé. La participation étrangère en dehors de celle des actionnaires de référence ne dépasse par 3% de la capitalisation boursière.
Le gouverneur a relevé qu’une frange de ces investisseurs, constituée de fonds, s’est déjà désengagée de sa participation au cours du mois de septembre.
Ce comportement ne résulte pas d’un manque de confiance dans l’économie tunisienne, a t-il expliqué, mais découle plutôt d’un besoin de liquidité face à un marché international asséché.
S’agissant du marché boursier tunisien, les cours boursiers n’ont pas connu au cours des dernières années d’augmentation excessive pouvant exposer le marché à des corrections, tout en signalant que la capitalisation actuelle est inférieure à 20% du PIB, alors qu’elle dépasse les 100 pc dans certains pays.
Situation financière solide
M.Baccar a affirmé que les fondamentaux du marché sont sains du fait que les indicateurs afférents aux entreprises de la cote, dénotent de la solidité de leur situation financière. En ce qui concerne la situation des banques, elle ne cesse de s’améliorer et le produit net bancaire s’est accru de 12,8% au cours du premier semestre 2008.
De même, la confiance des clients dans le secteur bancaire ne cesse de se renforcer telle que l’atteste l’augmentation de 13,7% de leurs dépôts sur la période août 2007/août 2008.
Le gouverneur de la BCT a affirmé qu’aucun pays ne peut être a l’abri d’une baisse de la croissance économique mondiale, ce qui montre l’importance des programmes, mesures et réformes adoptés par la Tunisie, en vue de renforcer la production et relever la compétitivité de l’économie nationale, soulignant que la commission qui vient d’être créée sur instructions du président de la république vise la présentation de propositions concrètes permettant de poursuivre l’oeuvre de développement sur des bases solides.
“Les facteurs à l’origine de la crise financière internationale qui secoue actuellement le monde n’existent pas en Tunisie” , a déclaré M. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), au cours d’une conférence de presse, tenue, vendredi, à Tunis.
M. Baccar a ajouté que “la situation en Tunisie est totalement différente, et ce, pour plusieurs raisons, consistant notamment en le maintien de l’encours des crédits de logement à des niveaux acceptables, ne dépassant pas 10% du PIB, contre environ 87% aux Etats-Unis.
Par ailleurs, le montant du crédit de logement ne peut dépasser 80% du prix du logement, la durée du crédit du logement peut atteindre 25 ans en vue d’alléger la charge du crédit et les banques sont tenues d’appliquer un taux d’intéret fixe, pour les crédits de logements dont la durée dépasse 15 ans, ce qui réduit les retombées néfastes de la hausse du taux d’intéret sur le marché monétaire.
Des mesures importantes pour faire face à la crise
Le gouverneur de la BCT a indiqué que la Tunisie a pris, dès l’année 2007, des mesures importantes visant à faire face à la situation. Parmi ce mesures la nécessité d’informer la clientèle, en cas d’adoption d’un taux d’intérêt variable, des répercussions pouvant résulter de la hausse du taux d’intérêt sur le marché monétaire et son effet sur les tranches mensuelles dues.
En outre, les crédits logements accordés par la Banque de l’habitat (BH) dans le cadre de l’épargne-logement sont soumis à un taux d’intérêt fixe de 6,75% seulement.
Le gouverneur de la BCT a ajouté que la Tunisie accorde une importance particulière aux catégories sociales aux revenus modestes à travers la mise en place de plusieurs mécanismes de financement de l’habitat en leur faveur. Parmi ces mécanimes, figure le Fonds de promotion du logement pour les salariés “Foprolos” qui est financé par le Trèsor public à des taux d’intérêt fixes et faibles.
Evoquant les éventuels impacts de la crise mondiale sur le système financier tunisien, M.Baccar a indiqué que «la maîtrise des trois canaux de transmission possible de cette crise, en l’occurrence, placements des avoirs en devises à l’étranger, recours aux marchés financiers internationaux et investissements étrangers dans la bourse de Tunis, suffit à elle seule pour écarter toute contagion du marché national».
Concernant les placements des avoirs en devises à l’étranger, le gouverneur de la BCT a indiqué « qu’aucune opposition n’a été enregistrée sur les placements tunisiens » et cela s’explique par le fait que ces placements sont principalement effectués à travers la BCT.
M.Baccar a indiqué que la BCT a adopté depuis le déclenchement de la crise en août 2007, plusieurs mesures visant à assurer la sécurité de ses placements dont la réduction de la part des placements auprès des banques internationales de 75% du total des réserves avant la crise à 39% actuellement. L’objectif est de ramener cette part à 30%, d’ici fin octobre 2008.
La banque centrale a privilégié, également, l’investissement dans les titres obligataires souverains qui présentent le plus haut degré de sécurité (70%).
Autres mesures : la BCT a effectué des dépôts auprès des banques internationales de premier rang. Cela a concerné les banques notées ”A” depuis le début de l’année, mesure renforcée depuis le mois d’octobre en se limitant aux banques notées ”AA”.
L’objectif est de limiter les maturités des placements bancaires à 1 mois au maximum, afin de préserver un degré élevé de liquidité, ce qui garantit une meilleure réactivité.
Pour ce qui est des banques tunisiennes, il convient de signaler qu’elles ne sont autorisées à placer sur les marchés internationaux que les avoirs en devises des non-résidents.
Le gouverneur de la BCT a précisé que la cellule de veille, créée pour la circonstance, a examiné les placements actuels des banques et n’a relevé aucun incident de paiement, sachant que ces placements représentent principalement des dépôts auprès des banques-mères à l’étranger (ATB auprès d’Arab Bank, Citibank auprès de Citigroup….).
Excédent de liquidité sur le marché monétaire
Il a ajouté que la décision de ne pas recourir en 2008 aux marchés financiers internationaux pour la mobilisation de ressources extérieures a permis à la Tunisie d’éviter le coût additionnel lié à l’élargissement des marges de crédit. De même, et compte tenu de la disponibilité des liquidités sur le marché domestique, qui représente l’alternative au recours à l’endettement extérieur. La même ligne de conduite sera poursuivie en 2009.
M.Baccar a avancé que le marché monétaire se caractérise, en Tunisie, par une surliquidité importante ayant amené la banque centrale à intervenir pour éponger l’excédent de liquidité qui s’élève actuellement à 615 millions de dinars auxquels s’ajoute une enveloppe de 915 millions de dinars à titre de réserves obligatoires non rémunérées constituées par les banques auprès de la banque centrale.
De ce fait, une enveloppe de 1530 millions de dinars est disponible pour être injectée en cas de besoin.
Les banques continuent, a t-il ajouté, à s’échanger les liquidités de manière normale et l’encours moyen de l’interbancaire s’élève à 610 millions de dinars dont 72% sont à terme.
Ceci dénote de l’état de confiance qui règne au sein du secteur bancaire tunisien. Les canaux par lesquels la crise financière internationale pourrait se transmettre sont maîtrisés, a t-il affirmé. La participation étrangère en dehors de celle des actionnaires de référence ne dépasse par 3% de la capitalisation boursière.
Le gouverneur a relevé qu’une frange de ces investisseurs, constituée de fonds, s’est déjà désengagée de sa participation au cours du mois de septembre.
Ce comportement ne résulte pas d’un manque de confiance dans l’économie tunisienne, a t-il expliqué, mais découle plutôt d’un besoin de liquidité face à un marché international asséché.
S’agissant du marché boursier tunisien, les cours boursiers n’ont pas connu au cours des dernières années d’augmentation excessive pouvant exposer le marché à des corrections, tout en signalant que la capitalisation actuelle est inférieure à 20% du PIB, alors qu’elle dépasse les 100 pc dans certains pays.
Situation financière solide
M.Baccar a affirmé que les fondamentaux du marché sont sains du fait que les indicateurs afférents aux entreprises de la cote, dénotent de la solidité de leur situation financière. En ce qui concerne la situation des banques, elle ne cesse de s’améliorer et le produit net bancaire s’est accru de 12,8% au cours du premier semestre 2008.
De même, la confiance des clients dans le secteur bancaire ne cesse de se renforcer telle que l’atteste l’augmentation de 13,7% de leurs dépôts sur la période août 2007/août 2008.
Le gouverneur de la BCT a affirmé qu’aucun pays ne peut être a l’abri d’une baisse de la croissance économique mondiale, ce qui montre l’importance des programmes, mesures et réformes adoptés par la Tunisie, en vue de renforcer la production et relever la compétitivité de l’économie nationale, soulignant que la commission qui vient d’être créée sur instructions du président de la république vise la présentation de propositions concrètes permettant de poursuivre l’oeuvre de développement sur des bases solides.
