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Marcel Pagnol - Marius - Dosage du mandarin-citron-curaçao

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  • Marcel Pagnol - Marius - Dosage du mandarin-citron-curaçao

    CÉSAR
    ..Tu ne sais même pas doser un mandarin-citron-curaçao.
    Tu n'en fais pas deux pareils !

    MARIUS
    Comme les clients n'en boivent qu'un à la fois, ils ne peuvent pas comparer.

    CÉSAR
    Ah ! Tu crois ça ! Tiens le père Cougourde, un homme admirable qui buvait douze mandarins par jour, sais-tu pourquoi il ne vient plus ?
    Il me l'a dit. Parce que tes mélanges fantaisistes risquaient de lui gâter la bouche.

    MARIUS
    Lui gâter la bouche ! Un vieux pochard qui a le bec en zinc.

    CÉSAR
    C'est ça ! Insulte la clientèle au lieu de te perfectionner dans ton métier ! Eh bien, pour la dixième fois, je vais te l'expliquer, le picon-citron-curaçao. (Il s'installe derrière le comptoir.) Approche-toi !
    (Marius s'avance et va suivre de près l'opération. César prend un grand verre, une carafe et trois bouteilles. Tout en parlant, il compose le breuvage.)
    Tu mets d'abord un tiers de curaçao. Fais attention : un tout petit tiers. Bon. Maintenant, un tiers de citron. Un peu plus gros. Bon. Ensuite, un BON tiers de Picon. Regarde la couleur. Regarde comme c'est joli. Et à la fin, un GRAND tiers d'eau. Voilà.

    MARIUS
    Et ça fait quatre tiers.

    CÉSAR
    Exactement. J'espère que cette fois, tu as compris.
    (Il boit une gorgée du mélange).

    MARIUS
    Dans un verre, il n'y a que trois tiers.

    CÉSAR
    Mais, imbécile, ça dépend de la grosseur des tiers !

    MARIUS
    Eh non, ça ne dépend pas.
    Même dans un arrosoir, on ne peut mettre que trois tiers.

    CÉSAR (triomphal)
    Alors, explique moi comment j'en ai mis quatre dans ce verre.

    MARIUS
    Ça, c'est de l'arithmétique.

    CÉSAR
    Oui, quand on ne sait plus quoi dire, on cherche à détourner la conversation.
    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

  • #2
    bonjour Benam !

    ouuuuu ! ça m'a ramené à mon adolescence ce sympatique extrait!

    C'est l'époque où j'ai dévoré la trilogie de Pagnol, l'époque où Cesar était quelque part un peu mon papa et où j'ai eu le coeur fendu pour Fanny et ses déboires, mais néanmoins aussiun chouia de compréhension pour Marius !

    Au fait comment va Estacarfigue ?








    Allez une séance de travaux pratique par l'image




    Merci pour cette agréabe remontée dans le temps !
    Résistez. Gardez par-dessus tout l'amour de la liberté et votre sens critique...... Combattez par l'espérance un pessimisme trop justifié.» Jean d'Ormesson

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