A l'image de son frère (-ennemi?) Bouteflika, Hosni Moubarak ne pouvait se permettre un score en dessous de 80%. Le pharaon Hosni Moubarak est officiellement réélu président de l'Egypte avec 88,5 % des voix mais avec un taux de participation de 23 %, un chiffre inadmissible pour la grande démocratie égyptienne.
Félicitations au neo-pharaon et à ses supporters.
=== Hosni Moubarak réélu sans surprise à la tête de l'Egypte ===
Le président Hosni Moubarak a remporté la première élection présidentielle multipartite d'Egypte avec 88,5 % des voix, a annoncé, vendredi 9 septembre, la commission électorale. Elle a ajouté que le taux de participation avait été de 23 %.
Le président de la Commission électorale, Mamdouh Maraï, a annoncé ce chiffre-clé lors d'une conférence de presse, deux jours après le scrutin, marqué selon des ONG et les rivaux de M. Moubarak par de nombreuses irrégularités. Un taux réel voisin de 18 % de participation a été avancé par le centre Ibn Khaldoun du sociologue et pionnier des droits humains, Saad Eddine Ibrahim.
Le résultat, proclamé à 20 heures (19 heures à Paris), avait déja courru, toute la presse annonçant déjà une victoire du présidentau pouvoir depuis un quart de siècle avec au moins 80 % des suffrages. "Moubarak, devant ses rivaux" et "Moubarak obtient la confiance et le soutien du peuple" titraient vendredi les quotidiens gouvernementaux Al-Ahram et Al-Akhbar.
CINQUIÈME MANDAT EN SIX ANS
Le président Moubarak est donc loin devant son rival le plus pugnace, Ayman Nour, 40 ans, qui arrive second avec environ 10 % des suffrages, et Noamane Gomaa, 70 ans, chef du néo-Wafd. Ses deux principaux rivaux ont immédiatement dénoncé un trafic des résultats en faveur de M. Moubarak, tout en s'accusant mutuellement de collusion avec le parti du président, le Parti national démocrate (PND).
A 77 ans, M. Moubarak obtient un cinquième mandat de six ans, le premier obtenu à l'issue d'un scrutin historique multi-candidats et au suffrage universel, et non d'un référendum plébiscite comme depuis 24 ans.Son dernier score, en 1999, était de 93,79 %.
M. Nour, chef du parti Al-Ghad, affirmé que son score réel serait de "30 à 38 %", et qu'il avait déposé une plainte vendredi auprès de la commission électorale pour demander l'organisation d'un nouveau scrutin. Selon lui, "la prochaine bataille réelle (lors de la présidentielle de 2011) sera entre lui-même et Gamal Moubarak, le fils cadet du président".
Gamal Moubarak, 42 ans, est souvent présenté comme le dauphin du président dont il a été le chef de campagne, et un scénario circule déjà au Caire d'un départ anticipé, dans deux ou trois ans, du président Moubarak pour faire place à son fils. M. Gomaa a aussi accusé le pouvoir d'avoir trafiqué les résultats : "c'est un revers pour les espoirs de démocratie et de changement en Egypte".
IRRÉGULARITÉS
Seuls des chefs de partis ont pu entrer en lice. Aucun indépendant n'a pu se présenter, et aucune femme ne figure parmi les candidats, en majorité peu connus et fantaisistes. Des ONG locales ayant envoyé des observateurs dans les bureaux de vote, ont répertorié de nombreux cas de fraudes et d'irrégularités. Rameutant en bus des électeurs, ou les payant, se livrant à des pressions et de la propagande ouverte et s'insinuant dans les bureaux de vote : les militants du PND ont été, selon eux, omniprésents et très actifs. Le ministre de l'information, Anas al-Fiki, a néanmoins qualifié le scrutin d'"expérience sans précédent dans l'histoire de la démocratie en Egypte".
Les partis de la gauche marxiste et nassérienne et le mouvement contestataire Kefaya ("Ça suffit") avaient appelé au boycottage. Les Frères musulmans, le puissant mouvement islamiste d'opposition, avaient appelé à participer à l'élection, sans toutefois donner de consigne de vote.
Ils ont annoncé leur intention de présenter des candidats aux prochaines législatives de novembre, cruciales parce que leur résultat va déterminer qui pourra être candidat à la prochaine présidentielle. Seuls les partis ayant obtenu au moins 25 sièges lors de cette élection, soit environ 5 % de l'Assemblée, pourront y présenter un candidat, selon un récent amendement très controversé. Le PND, qui contrôle à 75 % des 454 sièges de l'actuelle Assemblée, est le seul parti à remplir ce critère.
Source : Le Monde
Félicitations au neo-pharaon et à ses supporters.
=== Hosni Moubarak réélu sans surprise à la tête de l'Egypte ===
Le président Hosni Moubarak a remporté la première élection présidentielle multipartite d'Egypte avec 88,5 % des voix, a annoncé, vendredi 9 septembre, la commission électorale. Elle a ajouté que le taux de participation avait été de 23 %.
Le président de la Commission électorale, Mamdouh Maraï, a annoncé ce chiffre-clé lors d'une conférence de presse, deux jours après le scrutin, marqué selon des ONG et les rivaux de M. Moubarak par de nombreuses irrégularités. Un taux réel voisin de 18 % de participation a été avancé par le centre Ibn Khaldoun du sociologue et pionnier des droits humains, Saad Eddine Ibrahim.
Le résultat, proclamé à 20 heures (19 heures à Paris), avait déja courru, toute la presse annonçant déjà une victoire du présidentau pouvoir depuis un quart de siècle avec au moins 80 % des suffrages. "Moubarak, devant ses rivaux" et "Moubarak obtient la confiance et le soutien du peuple" titraient vendredi les quotidiens gouvernementaux Al-Ahram et Al-Akhbar.
CINQUIÈME MANDAT EN SIX ANS
Le président Moubarak est donc loin devant son rival le plus pugnace, Ayman Nour, 40 ans, qui arrive second avec environ 10 % des suffrages, et Noamane Gomaa, 70 ans, chef du néo-Wafd. Ses deux principaux rivaux ont immédiatement dénoncé un trafic des résultats en faveur de M. Moubarak, tout en s'accusant mutuellement de collusion avec le parti du président, le Parti national démocrate (PND).
A 77 ans, M. Moubarak obtient un cinquième mandat de six ans, le premier obtenu à l'issue d'un scrutin historique multi-candidats et au suffrage universel, et non d'un référendum plébiscite comme depuis 24 ans.Son dernier score, en 1999, était de 93,79 %.
M. Nour, chef du parti Al-Ghad, affirmé que son score réel serait de "30 à 38 %", et qu'il avait déposé une plainte vendredi auprès de la commission électorale pour demander l'organisation d'un nouveau scrutin. Selon lui, "la prochaine bataille réelle (lors de la présidentielle de 2011) sera entre lui-même et Gamal Moubarak, le fils cadet du président".
Gamal Moubarak, 42 ans, est souvent présenté comme le dauphin du président dont il a été le chef de campagne, et un scénario circule déjà au Caire d'un départ anticipé, dans deux ou trois ans, du président Moubarak pour faire place à son fils. M. Gomaa a aussi accusé le pouvoir d'avoir trafiqué les résultats : "c'est un revers pour les espoirs de démocratie et de changement en Egypte".
IRRÉGULARITÉS
Seuls des chefs de partis ont pu entrer en lice. Aucun indépendant n'a pu se présenter, et aucune femme ne figure parmi les candidats, en majorité peu connus et fantaisistes. Des ONG locales ayant envoyé des observateurs dans les bureaux de vote, ont répertorié de nombreux cas de fraudes et d'irrégularités. Rameutant en bus des électeurs, ou les payant, se livrant à des pressions et de la propagande ouverte et s'insinuant dans les bureaux de vote : les militants du PND ont été, selon eux, omniprésents et très actifs. Le ministre de l'information, Anas al-Fiki, a néanmoins qualifié le scrutin d'"expérience sans précédent dans l'histoire de la démocratie en Egypte".
Les partis de la gauche marxiste et nassérienne et le mouvement contestataire Kefaya ("Ça suffit") avaient appelé au boycottage. Les Frères musulmans, le puissant mouvement islamiste d'opposition, avaient appelé à participer à l'élection, sans toutefois donner de consigne de vote.
Ils ont annoncé leur intention de présenter des candidats aux prochaines législatives de novembre, cruciales parce que leur résultat va déterminer qui pourra être candidat à la prochaine présidentielle. Seuls les partis ayant obtenu au moins 25 sièges lors de cette élection, soit environ 5 % de l'Assemblée, pourront y présenter un candidat, selon un récent amendement très controversé. Le PND, qui contrôle à 75 % des 454 sièges de l'actuelle Assemblée, est le seul parti à remplir ce critère.
Source : Le Monde
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