Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Interpellation humiliante en France de l’ancien directeur de Libération

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Interpellation humiliante en France de l’ancien directeur de Libération

    Une indignation sélective
    [IMG]http://www.lejourd***********/Editions/011208/une/Lejour3.jpg[/IMG]Il ne fait pas bon être journaliste français actuellement, avec les tentatives d’intimidation qui se multiplient contre le secteur de la presse.

    Pour preuve, souligne l’Association des journalistes de la presse judiciaire, «les exemples d’intimidation judiciaire se multiplient ces derniers mois à l’encontre de journalistes».

    L’interpellation musclée de Vittorio de Filippis, ancien directeur de la publication de Libération de mai à décembre 2006, vendredi a soulevé l’indignation des professionnels et de certains politiques français qui certainement n’étaient pas disposés à penser que dans les pays des droits de l’homme on puisse interpeller de manière «volontairement humiliante» un ancien directeur d’un prestigieux quotidien «visé ès qualité par une plainte en diffamation, délit passible d’une amende».

    L’association française des journalistes de la presse judiciaire fera remarquer que Vittorio Filippis «a été traité comme de nombreux citoyens, victimes du zèle de certains fonctionnaires de police et de quelques magistrats qui estiment que rendre la justice, c’est d’abord humilier le justiciable». Pour cette association, «ce dérapage honteux ne constitue pas, hélas, un cas isolé».

    Et qui mieux que l’Algérie saurait témoigner sur cette réalité. Elle dont l’un des ses meilleurs diplomates est placé sous contrôle judicaire depuis quatre mois, sous prétexte qu’il est ce qu’il n’est pas. C’est-à-dire qu’on veut qu’il soit Rachid Hassani, alors qu’il est Mohamed Ziane Hasseni. Pis, le magistrat en charge de cette instruction demande à Hasseni de prouver son innocence et de démontrer que la présumée complicité dans l’assassinat de l’avocat Ali André Mecili dont il est accusé n’est pas fondée. C’est dire que le magistrat n’a pas peur du ridicule. Pis, il se refuse tout simplement à tenir compte de ce principe universel qui veut que tout suspect est présumé innocent jusqu’à preuve du contraire. Mais dans le pays des Droits de l’Homme, ce principe est inversé. On peut se dire quel est le lien avec l’affaire de l’interpellation de l’ancien directeur de «Libération». C’est juste pour souligner cette indignation sélective suscitée par le comportement de la police et de la justice française. Ainsi, lorsque le personnel politique français, et les associations des professionnels se révoltent contre un fait tout à fait inadmissible et ce qui est sans nul doute un déni de droit, demandant comme l’a fait la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel, à ce que «toute la lumière soit faite sur les circonstances» dans lesquelles l’ex-directeur de la publication de «Libération», Vittorio de Filippis, «a été présenté devant la justice» vendredi, et que l’un des porte-parole de l’UMP considère que «le traitement subi par le responsable de ‘’Libération’’, (…) parait surréaliste», et que «la méthode utilisée dans une simple affaire de diffamation semble tellement disproportionnée qu’elle nous parait devoir donner lieu à une enquête», on se met à croire que ces personnalités doivent vivre en décalage par rapport à la réalité.

    Le réveil est douloureux. «Recourir à des procédés tels que la fouille au corps, est non seulement choquant, mais aussi indigne de la justice française», écrit reporters sans frontières dans un communiqué. «Il ne faudrait pas que dans une atmosphère de fermeté policière croissante, cette interpellation stupide et volontairement humiliante puisse servir de précédent pour que se déploie, peu à peu, un arbitraire judiciaire dont on a vu ailleurs les conséquences et qui finit par menacer tous les citoyens», s’emporte Laurent Joffrin, directeur de la publication de «Libération». «J’ai été arrêté comme si j’étais le dernier des malfrats, à 6h40 du matin, devant des enfants mineurs», témoignait M. de Filippis samedi sur France Info. «J’ai été embarqué manu militari au commissariat de Raincy (Seine-Saint-Denis, NDLR), et de là j’ai été déferré menottes dans le dos jusqu’au tribunal de grande instance de Paris pour être présenté devant la juge», a-t-il expliqué. Mais a-t-on pensé à ce que peut ressentir la famille de Mohamed Ziane Hasseni, du fait que ce dernier soit retenu en otage à des milliers de kilomètres d’eux ?


    Le Jour d'Algérie
Chargement...
X