Alors que Ahmadinedjad venait de terminer son discours particulièrement applaudi, un haut responsable de l’Autorité palestinienne, conseiller du président Abbas, intervenait à partir de Ramallah pour dire ceci : “Pourquoi aller à une rencontre qui n’a pas réuni le consensus arabe alors qu’un sommet est prévu deux jours après si ce n’est pour consacrer la division ?”. Dans la foulée, M. Hammad rappelait que l’Iran, sollicitée en 1982 pour arrêter la guerre avec l’Irak afin de renforcer la résistance palestinienne, y avait opposé un refus catégorique.
Le sommet de Doha, en dépit des effets d’annonce, était mal parti. Si les Emirs du Qatar avaient une âme de résistants déterminés, cela se serait su depuis longtemps. Mais les circonstances et les enjeux du sommet “Ghaza” de Doha valaient bien quelque véhémence dans le discours, surtout que ça ne coûtera rien au pays organisateur, étant entendu que personne n’attend vraiment qu’il en sorte quelque chose.
Et l’Emir Hamed ne s’en est pas privé. En accablant “les pays modérés” et surtout en désignant ostentatoirement le siège réservé au président palestinien resté désespérément vide. Et s’il a pris quelques précautions de pure forme en déclarant que Doha n’est pas contradictoire avec Koweit City -où se tiendra le sommet extraordinaire de la Ligue arabe- il y avait quand même du cynisme dans son propos puisqu’il n’attend pas moins que le ralliement des “frères” à ce qui va se décider à... Doha.
Et quand on sait que l’initiative qatarie n’est rien d’autre qu’une tentative d’isoler l’Autorité palestinienne au profit du Hamas, on mesure le niveau de ce cynisme.
Le rédacteur en chef de la revue El Qods El Arabi ne croyait pas si bien dire en comparant ce sommet à celui qui a intronisé en 1968 Yasser Arafat comme l’incarnation de la résistance au détriment de son prédécesseur à la tête de l’OLP. Sauf que l’héritage d’Abou Ammar précisément, c’est du côté d’Abou Mazen qu’il faut aller le chercher et que les circonstances ne sont pas vraiment les mêmes. Bachar El Assad, qui n’a pas soufflé mot sur “son” Galou a été dans le sens du vent et a formulé quelques “propositions concrètes”, mais le plus important dans son discours est dans l’enterrement de l’initiative arabe de Beyrouth en 2002 dont l’Arabie saoudite a été le promoteur.
Il ne l’a pas dit, mais il n’en avait pas besoin : l’axe Damas-Teheran-Hamas doit définitivement triompher de l’axe Le Caire-Djedda-Autorité palestinienne. Et il a quitté le sommet juste après son discours, rassuré sur la suite des évènements. Rassuré comme Mohamed Nasr, membre du bureau politique de Hamas qui ralliera directement Le Caire pour s’enquérir de la suite de l’initiative égyptienne.
La délégation de Hammas s’est donc rendue en Egypte renforcée dans sa position initiale qui consistait à imposer ses conditions. Avec en prime Ahmadinedjad et... le Turc Erghoban adoubés à Doha. Là aussi, c’est mal parti, mais on s’en doutait un peu. Ni Bachar El Assad, ni Ahmedinedjad, encore moins Khaled Mechaâl ne se font la moindre illusion. Il n’est pas question que Moubarek et Mohamed Abbas se plient à la position de Hammas. Sinon ils se seraient rendus à Doha. Mais ils se rendront à Koweït City et c’est sans doute là que les choses sérieuses vont commencer. Que vaudront des décisions prises sans l’Egypte et l’Autorité palestinienne ? Pas grand-chose. Et les voix qui ont tempéré le discours à Doha l’ont déjà compris. Même Erghoban qui s’est rendu compte qu’il était embarqué dans une belle galère a reculé d’un cran : “Il ne faut surtout pas couper avec l’Egypte”. Il en était donc question ?
Par Slimane Laouari, La Dépêche de Kabylie
Le sommet de Doha, en dépit des effets d’annonce, était mal parti. Si les Emirs du Qatar avaient une âme de résistants déterminés, cela se serait su depuis longtemps. Mais les circonstances et les enjeux du sommet “Ghaza” de Doha valaient bien quelque véhémence dans le discours, surtout que ça ne coûtera rien au pays organisateur, étant entendu que personne n’attend vraiment qu’il en sorte quelque chose.
Et l’Emir Hamed ne s’en est pas privé. En accablant “les pays modérés” et surtout en désignant ostentatoirement le siège réservé au président palestinien resté désespérément vide. Et s’il a pris quelques précautions de pure forme en déclarant que Doha n’est pas contradictoire avec Koweit City -où se tiendra le sommet extraordinaire de la Ligue arabe- il y avait quand même du cynisme dans son propos puisqu’il n’attend pas moins que le ralliement des “frères” à ce qui va se décider à... Doha.
Et quand on sait que l’initiative qatarie n’est rien d’autre qu’une tentative d’isoler l’Autorité palestinienne au profit du Hamas, on mesure le niveau de ce cynisme.
Le rédacteur en chef de la revue El Qods El Arabi ne croyait pas si bien dire en comparant ce sommet à celui qui a intronisé en 1968 Yasser Arafat comme l’incarnation de la résistance au détriment de son prédécesseur à la tête de l’OLP. Sauf que l’héritage d’Abou Ammar précisément, c’est du côté d’Abou Mazen qu’il faut aller le chercher et que les circonstances ne sont pas vraiment les mêmes. Bachar El Assad, qui n’a pas soufflé mot sur “son” Galou a été dans le sens du vent et a formulé quelques “propositions concrètes”, mais le plus important dans son discours est dans l’enterrement de l’initiative arabe de Beyrouth en 2002 dont l’Arabie saoudite a été le promoteur.
Il ne l’a pas dit, mais il n’en avait pas besoin : l’axe Damas-Teheran-Hamas doit définitivement triompher de l’axe Le Caire-Djedda-Autorité palestinienne. Et il a quitté le sommet juste après son discours, rassuré sur la suite des évènements. Rassuré comme Mohamed Nasr, membre du bureau politique de Hamas qui ralliera directement Le Caire pour s’enquérir de la suite de l’initiative égyptienne.
La délégation de Hammas s’est donc rendue en Egypte renforcée dans sa position initiale qui consistait à imposer ses conditions. Avec en prime Ahmadinedjad et... le Turc Erghoban adoubés à Doha. Là aussi, c’est mal parti, mais on s’en doutait un peu. Ni Bachar El Assad, ni Ahmedinedjad, encore moins Khaled Mechaâl ne se font la moindre illusion. Il n’est pas question que Moubarek et Mohamed Abbas se plient à la position de Hammas. Sinon ils se seraient rendus à Doha. Mais ils se rendront à Koweït City et c’est sans doute là que les choses sérieuses vont commencer. Que vaudront des décisions prises sans l’Egypte et l’Autorité palestinienne ? Pas grand-chose. Et les voix qui ont tempéré le discours à Doha l’ont déjà compris. Même Erghoban qui s’est rendu compte qu’il était embarqué dans une belle galère a reculé d’un cran : “Il ne faut surtout pas couper avec l’Egypte”. Il en était donc question ?
Par Slimane Laouari, La Dépêche de Kabylie
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