Maxime Dublanc
Oumma .com
Manifestement désireux de se surpasser, l’Etat d’Israël, avec la « guerre de Gaza », a accompli le grand chelem. On sait, dorénavant, qu’il ne voit aucun inconvénient à larguer des bombes au phosphore blanc sur les écoliers palestiniens.
Cette débauche de violence gratuite n’est pas sans rappeler l’atmosphère sanguinaire des massacres coloniaux, des « ratonnades » aux « corvées de bois » de sinistre mémoire. Est-ce pour cette raison qu’elle ne suscite aucun sursaut moral auprès d’une partie de l’opinion française ? La diabolisation de « l’Autre » palestinien, son rejet en deçà des frontières de l’humanité civilisée semblent autoriser toutes les transgressions. Pour les inconditionnels hexagonaux de Tsahal, l’offfensive militaire contre Gaza n’est pas seulement légitime. Le choix des moyens employés ne saurait s’embarrasser de considérations morales, puisque l’adversaire désigné est un ennemi substantiel passible d’un châtiment absolu.
Révélatrice, à cet égard, fut la façon dont les médias français firent le tri des victimes. Les policiers palestiniens rangés en dépit du bon sens dans la catégorie des « combattants », dont le massacre par surprise (ils étaient rassemblés pour une remise de diplômes) fut ainsi banalisé, le message implicite selon lequel tout habitant de Gaza, dès lors qu’il appartenait au Hamas, pouvait légitimement être abattu comme « activiste » : cette grille de lecture invitait au carnage purificateur, assumé sans complexes par un Etat assuré de son impunité.
Simultanément, une avalanche de « tribunes libres » vint apporter des justifications explicites à l’immolation de l’engeance terroriste. Ces courageux intellectuels applaudissant aux salves d’artillerie sur un bidonville surpeuplé utilisèrent deux registres. Dans le premier, celui du mépris occidental pour l’indigène récalcitrant, la palme revient à un éminent dirigeant religieux qui explique benoîtement, dans les colonnes du « Monde », pourquoi il y a tant de victimes civiles palestiniennes : les bombes au phospore, les tirs d’artillerie ? Non, c’est parce que le Hamas, indifférent à la vie humaine, et contrairement à Israël, n’a pas construit d’abris antiaériens pour la population de Gaza. (Joël Mergui, « Pourquoi y a-t-il moins d’Israéliens tués ? », « le Monde », 15/01/2008) On croit rêver. Va-t-on un jour nous expliquer que la Résistance française est responsable du massacre d’Oradour-sur-Glane parce qu’elle a oublié de distribuer les gilets-pare-balles ?
Oumma .com
Manifestement désireux de se surpasser, l’Etat d’Israël, avec la « guerre de Gaza », a accompli le grand chelem. On sait, dorénavant, qu’il ne voit aucun inconvénient à larguer des bombes au phosphore blanc sur les écoliers palestiniens.

Révélatrice, à cet égard, fut la façon dont les médias français firent le tri des victimes. Les policiers palestiniens rangés en dépit du bon sens dans la catégorie des « combattants », dont le massacre par surprise (ils étaient rassemblés pour une remise de diplômes) fut ainsi banalisé, le message implicite selon lequel tout habitant de Gaza, dès lors qu’il appartenait au Hamas, pouvait légitimement être abattu comme « activiste » : cette grille de lecture invitait au carnage purificateur, assumé sans complexes par un Etat assuré de son impunité.
Simultanément, une avalanche de « tribunes libres » vint apporter des justifications explicites à l’immolation de l’engeance terroriste. Ces courageux intellectuels applaudissant aux salves d’artillerie sur un bidonville surpeuplé utilisèrent deux registres. Dans le premier, celui du mépris occidental pour l’indigène récalcitrant, la palme revient à un éminent dirigeant religieux qui explique benoîtement, dans les colonnes du « Monde », pourquoi il y a tant de victimes civiles palestiniennes : les bombes au phospore, les tirs d’artillerie ? Non, c’est parce que le Hamas, indifférent à la vie humaine, et contrairement à Israël, n’a pas construit d’abris antiaériens pour la population de Gaza. (Joël Mergui, « Pourquoi y a-t-il moins d’Israéliens tués ? », « le Monde », 15/01/2008) On croit rêver. Va-t-on un jour nous expliquer que la Résistance française est responsable du massacre d’Oradour-sur-Glane parce qu’elle a oublié de distribuer les gilets-pare-balles ?
Commentaire