La solution du conflit créé par Israël est un Etat Palestinien
18 mai 2008, par Agustin Velloso
Source : Zmag
1. Le débat actuel sur ce qui est mieux : un Etat ou deux.
Le nombre d’articles et de déclarations sur la solution du conflit palestinien a considérablement augmenté pendant 2008. L’augmentation accompagne le 60e anniversaire de l’Etat d’Israël, établi le 14 mai 1948. Des millions de Palestiniens en ont subi les conséquences depuis lors. Israël a été établi et existe aux dépens du peuple palestinien.
Pendant toutes ces années, Israël a clairement montré que son existence est incompatible avec les droits humains et politiques des Palestiniens en tant qu’être humains et en tant que peuple. Il est bien connu que les Palestiniens doivent payer n’importe quel prix – peu importe son importance : la mort, l’exil, l’occupation – qu’Israël considère comme approprié afin de faire du Projet sioniste en Palestine une réussite. Ce projet consiste en l’acquisition les terres palestiniennes et arabes et ce, pour le bénéfice exclusif des Juifs venant des quatre coins du monde et en excluant les habitant légitimes.
Ni les nombreuses Résulutions des Nations Unies dévouées au conflit palestinien, ni les critiques généralisées et répétées contre les politiques et les actes d’Israël, sans parler des revendications et de la résistance palestiniennes, n’ont réussi à arrêter le projet sioniste.
Israël est une anomalie politique qui défie aussi bien la loi internationale que les principes moraux. Elle représente aussi une source continue de problèmes politiques et de griefs personnels qui vont complètement contre le bon sens. Pourquoi des millions d’êtres humains devraient-ils être victimes alors qu’il existe une solution pour le conflit ?
Aujourd’hui, le débat se concentre sur l’établissement d’un Etat palestinien vivant côte à côte avec Israël ou bien d’un Etat qui incorpore les deux nations. Ce débat est aussi vieux que le conflit lui-même, même si la proposition de deux Etats paraît impraticable aujourd’hui, à cause de la carte imposée par Israël sur la Palestine.
2. Ce que la solution des deux Etats a réalisé.
La version la plus désastreuse de la solution de deux Etats est celle proposée par le Président des Etats-Unis George W. Bush à la Maison Blanche, le 24 juin 2002.
“Et lorsque les Palestiniens auront de nouveaux dirigeants, de nouvelles institutions et de nouvelles dispositions sécuritaires avec leurs voisins, les Etats-Unis d’Amérique soutiendront la création d’un Etat palestinien dont les frontières et certains aspects de souveraineté seront provisoires jusqu’à ce qu’ils soient résolus dans le cadre d’un règlement final des problèmes du Moyen-Orient ».
http://www.whitehouse.gov/news/releases/2002/06/20020624-3.html
Six ans après, il n’y a toujours par d’Etat palestinien. L’Iraq et l’Afghanistan ont presque disparu. Le Liban est harcelé et a été attaqué par Israël pendant l’été 2006. L’Iran est sous une menace constante. La Syrie a été bombardée par des avions de guerres israéliens en septembre 2007. Et plus globalement dans la région, des problèmes s’accumulent, particulièrement en Somalie, le Soudan et le Pakistan.
Une autre version a été proposée par Uri Avneri, un ancien membre du Knesset et personne connu internationalement pour ses critiques contre les politiques israéliennes contre le peuple palestinien. Il préconise le dialogue avec les Palestiniens sur un Etat palestinien dans les frontières de 1967, avec comme capitale El-Qods-Est (Jérusalem-Est). Sur la question des réfugiés, il préfère la reconnaissance du droit de retour mais en reportant sa réalisation à des négociations qui auront lieu entre les deux Etats.
Avneri a eu un débat avec le professeur Ilan Pappé à Tel-Aviv en mai 2007, organisé par Gush Shalom –l’organisation politique israélienne représentant le bloc de paix. Pappé, qui a quitté Israël en 2007 pour travailler comme maître de conférence en Angleterre, a, en effet, fui les pressions qu’il subissait à l’Université de Haifa et les menaces de mort qu’il a reçues de la part de certains sionistes. Il est en faveur « d’une solution qui, en définitive, donnera la possibilité à toute personne vivant ici de sentir que ses droits historiques sont respectés, et que ses droits civiques et humains sont également respectés ».
http://www.ilanpappe.org/Interviews/Two%20States%20or%20One%20State.html
Personne ne doit être trompé par la signification de la solution de deux Etats : une bande de 363 kilomètres carrés, c’est-à-dire Gaza, en plus de quelques bantoustans dans la Cisjordanie. Gaza est sous blocus et isolée, la Cisjourdanie est coupée en des portions de terre sans connexion entre eux, entourée de colonies illégales et encerclée par une muraille longue de 700 kilomètres. Quant à El-Qods (Jérusalem), elle reste une ville où nul Palestinien n’a le droit de rendre.
Les Palestiniens rejettent cette solution, mais ils ne peuvent pas réaliser ce qu’ils veulent. En prenant en compte la politique mondiale et la puissance militaire israélienne, certains Palestiniens et leurs partisans ont, depuis récemment, proposé une solution d’un Etat pour tous les peuples vivant en Israël et dans les Territoires occupés.
On pourrait comprendre que le parti le plus faible essaye de survivre aux coups du parti puissant. Cependant, une question reste sans réponse : pourquoi les sionistes accepteraient-ils un Etat qui inclue les Palestiniens, alors qu’ils ne veulent qu’un seul Etat rien que pour les Juifs ? Les objectifs du sionisme excluent, clairement, les Palestiniens, et ils ont toujours été ainsi durant les derniers 100 ans.
Ehud Olmert, le Premier Ministre israélien, est contre la solution d’un Etat : « S’il arrive un jour où la solution de deux Etats échoue, et que nous ferions face à une lutte du type de celle qui a eu en Afrique du Sud, pour l’égalite des droits de vote (même pour les Palestiniens des territoires), alors, aussitôt que cela arrivera, ce sera la fin l’Etat d’Israël ».
(Haarezt : http://www.haaretz.com/hasen/spages/929439.html)
Le Hamas est bien conscient des injustices commises contre le peuple palestinien. Mahmoud al-Zahar, l’un de ses fondateurs et ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Gaza, a déclaré que « notre mouvement continue à se battre parce que nous ne pouvons pas permettre au crime fondateur, dans le cœur de l’Etat juif – l’expulsion violente de nos terres et villages qui a fait de nous des réfugiés – d’échapper à la conscience mondiale, en se faisant oublier ou négocier ».
(Washington Post : http://www.washingtonpost.com/wp-dyn...=opinionsbox1)
Il est également conscient des limites de la résistance palestinienne et par consequent, il opte pour les négociations : “”Un processus de paix” avec les Palestiniens ne peut faire le moindre pas jusqu’à ce qu’Israël se retire, d’abord, aux frontières de 1967, détruise les colonies, enlève tous ses soldats de Gaza et de la Cisjordanie, abandonne son annexion d’El-Qods (Jérusalem) ; libère tous les prisonniers ; et mette un terme au blocus qu’il impose en permanence sur nos frontières internationales, nos côtes et notre espace aérien. Ceci fournira le point de départ de négociations justes et préparera le terrain au retour de millions de réfugiés ».
18 mai 2008, par Agustin Velloso
Source : Zmag
1. Le débat actuel sur ce qui est mieux : un Etat ou deux.
Le nombre d’articles et de déclarations sur la solution du conflit palestinien a considérablement augmenté pendant 2008. L’augmentation accompagne le 60e anniversaire de l’Etat d’Israël, établi le 14 mai 1948. Des millions de Palestiniens en ont subi les conséquences depuis lors. Israël a été établi et existe aux dépens du peuple palestinien.
Pendant toutes ces années, Israël a clairement montré que son existence est incompatible avec les droits humains et politiques des Palestiniens en tant qu’être humains et en tant que peuple. Il est bien connu que les Palestiniens doivent payer n’importe quel prix – peu importe son importance : la mort, l’exil, l’occupation – qu’Israël considère comme approprié afin de faire du Projet sioniste en Palestine une réussite. Ce projet consiste en l’acquisition les terres palestiniennes et arabes et ce, pour le bénéfice exclusif des Juifs venant des quatre coins du monde et en excluant les habitant légitimes.
Ni les nombreuses Résulutions des Nations Unies dévouées au conflit palestinien, ni les critiques généralisées et répétées contre les politiques et les actes d’Israël, sans parler des revendications et de la résistance palestiniennes, n’ont réussi à arrêter le projet sioniste.
Israël est une anomalie politique qui défie aussi bien la loi internationale que les principes moraux. Elle représente aussi une source continue de problèmes politiques et de griefs personnels qui vont complètement contre le bon sens. Pourquoi des millions d’êtres humains devraient-ils être victimes alors qu’il existe une solution pour le conflit ?
Aujourd’hui, le débat se concentre sur l’établissement d’un Etat palestinien vivant côte à côte avec Israël ou bien d’un Etat qui incorpore les deux nations. Ce débat est aussi vieux que le conflit lui-même, même si la proposition de deux Etats paraît impraticable aujourd’hui, à cause de la carte imposée par Israël sur la Palestine.
2. Ce que la solution des deux Etats a réalisé.
La version la plus désastreuse de la solution de deux Etats est celle proposée par le Président des Etats-Unis George W. Bush à la Maison Blanche, le 24 juin 2002.
“Et lorsque les Palestiniens auront de nouveaux dirigeants, de nouvelles institutions et de nouvelles dispositions sécuritaires avec leurs voisins, les Etats-Unis d’Amérique soutiendront la création d’un Etat palestinien dont les frontières et certains aspects de souveraineté seront provisoires jusqu’à ce qu’ils soient résolus dans le cadre d’un règlement final des problèmes du Moyen-Orient ».
http://www.whitehouse.gov/news/releases/2002/06/20020624-3.html
Six ans après, il n’y a toujours par d’Etat palestinien. L’Iraq et l’Afghanistan ont presque disparu. Le Liban est harcelé et a été attaqué par Israël pendant l’été 2006. L’Iran est sous une menace constante. La Syrie a été bombardée par des avions de guerres israéliens en septembre 2007. Et plus globalement dans la région, des problèmes s’accumulent, particulièrement en Somalie, le Soudan et le Pakistan.
Une autre version a été proposée par Uri Avneri, un ancien membre du Knesset et personne connu internationalement pour ses critiques contre les politiques israéliennes contre le peuple palestinien. Il préconise le dialogue avec les Palestiniens sur un Etat palestinien dans les frontières de 1967, avec comme capitale El-Qods-Est (Jérusalem-Est). Sur la question des réfugiés, il préfère la reconnaissance du droit de retour mais en reportant sa réalisation à des négociations qui auront lieu entre les deux Etats.
Avneri a eu un débat avec le professeur Ilan Pappé à Tel-Aviv en mai 2007, organisé par Gush Shalom –l’organisation politique israélienne représentant le bloc de paix. Pappé, qui a quitté Israël en 2007 pour travailler comme maître de conférence en Angleterre, a, en effet, fui les pressions qu’il subissait à l’Université de Haifa et les menaces de mort qu’il a reçues de la part de certains sionistes. Il est en faveur « d’une solution qui, en définitive, donnera la possibilité à toute personne vivant ici de sentir que ses droits historiques sont respectés, et que ses droits civiques et humains sont également respectés ».
http://www.ilanpappe.org/Interviews/Two%20States%20or%20One%20State.html
Personne ne doit être trompé par la signification de la solution de deux Etats : une bande de 363 kilomètres carrés, c’est-à-dire Gaza, en plus de quelques bantoustans dans la Cisjordanie. Gaza est sous blocus et isolée, la Cisjourdanie est coupée en des portions de terre sans connexion entre eux, entourée de colonies illégales et encerclée par une muraille longue de 700 kilomètres. Quant à El-Qods (Jérusalem), elle reste une ville où nul Palestinien n’a le droit de rendre.
Les Palestiniens rejettent cette solution, mais ils ne peuvent pas réaliser ce qu’ils veulent. En prenant en compte la politique mondiale et la puissance militaire israélienne, certains Palestiniens et leurs partisans ont, depuis récemment, proposé une solution d’un Etat pour tous les peuples vivant en Israël et dans les Territoires occupés.
On pourrait comprendre que le parti le plus faible essaye de survivre aux coups du parti puissant. Cependant, une question reste sans réponse : pourquoi les sionistes accepteraient-ils un Etat qui inclue les Palestiniens, alors qu’ils ne veulent qu’un seul Etat rien que pour les Juifs ? Les objectifs du sionisme excluent, clairement, les Palestiniens, et ils ont toujours été ainsi durant les derniers 100 ans.
Ehud Olmert, le Premier Ministre israélien, est contre la solution d’un Etat : « S’il arrive un jour où la solution de deux Etats échoue, et que nous ferions face à une lutte du type de celle qui a eu en Afrique du Sud, pour l’égalite des droits de vote (même pour les Palestiniens des territoires), alors, aussitôt que cela arrivera, ce sera la fin l’Etat d’Israël ».
(Haarezt : http://www.haaretz.com/hasen/spages/929439.html)
Le Hamas est bien conscient des injustices commises contre le peuple palestinien. Mahmoud al-Zahar, l’un de ses fondateurs et ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Gaza, a déclaré que « notre mouvement continue à se battre parce que nous ne pouvons pas permettre au crime fondateur, dans le cœur de l’Etat juif – l’expulsion violente de nos terres et villages qui a fait de nous des réfugiés – d’échapper à la conscience mondiale, en se faisant oublier ou négocier ».
(Washington Post : http://www.washingtonpost.com/wp-dyn...=opinionsbox1)
Il est également conscient des limites de la résistance palestinienne et par consequent, il opte pour les négociations : “”Un processus de paix” avec les Palestiniens ne peut faire le moindre pas jusqu’à ce qu’Israël se retire, d’abord, aux frontières de 1967, détruise les colonies, enlève tous ses soldats de Gaza et de la Cisjordanie, abandonne son annexion d’El-Qods (Jérusalem) ; libère tous les prisonniers ; et mette un terme au blocus qu’il impose en permanence sur nos frontières internationales, nos côtes et notre espace aérien. Ceci fournira le point de départ de négociations justes et préparera le terrain au retour de millions de réfugiés ».
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