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Comment l'ambassade d'Iran à Rabat a franchi les lignes vertes

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  • Comment l'ambassade d'Iran à Rabat a franchi les lignes vertes

    L’activisme iranien, au Maroc, a commencé trois ans, à peine après le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays en 1991. Il est détecté par le contre-espionnage marocain dès 1994.

    L’ambassadeur Wahid Ahmadi et son équipe sont rentrés à Téhéran. L’ambassadeur de la République islamique d’Iran a quitté le Maroc, mercredi dernier, à bord d’un avion officiel envoyé par le gouvernement iranien à cette fin. Avec ce départ, la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays est consommée. Elle clôt son dernier épisode. Et, comme le veut la logique diplomatique, les deux pays commencent, déjà, et naturellement, une campagne de sensibilisation de la communauté internationale à la légitimité de leurs positions respectives. Cela dépend, juste, de la voilure diplomatique de chaque pays, de sa crédibilité ou de l’image dont il bénéficie.


    Au Maroc, deux actions sont en cours. Une dynamique est enclenchée par le ministère des Affaires étrangères pour expliquer cette affaire, — une affaire hors agenda, comme dit Taïeb Fassi Fihri—, à l’opinion publique nationale, les mœurs démocratiques l’exigent, et à la communauté internationale. Il va falloir expliciter les raisons qui ont conduit à cette rupture des relations avec la République iranienne. Sur un autre plan, une autre opération a démarré, parallèlement, pour réparer les dégâts provoqués par près de quinze ans d’activisme iranien chiite sur le territoire national. Un vrai chantier.


    En effet, l’activisme iranien a commencé trois ans, à peine après le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays en 1991. Il est détecté par le contre-espionnage marocain dès 1994 suite à des prises de contact entre des membres de la représentation diplomatique de ce pays avec des islamistes marocains. Il est suivi de près et toléré, à l’époque, tant qu’il ne prenait pas la forme d’une collaboration active mais consistait seulement en des contacts localisés et publics. Cette période s’est caractérisée par la prudence de la part des services diplomatiques iraniens qui ne pouvaient s’aventurer à aller au-delà de la «prospection du terrain». Aller sur une terre qui a non seulement adopté le sunnisme, mais qui l’a exporté, défendu et soutenu dans tout son environnement géographique et faire du prosélytisme chiite, est un travail de longue haleine. Les activistes iraniens en avaient conscience. En plus, le modèle iranien n’a jamais séduit les Marocains et l’islamisme wahhabite était le seul capable de se forger une petite place dans un climat général caractérisé par l’hégémonie de l’Islam sunnite malékite très attaché aux valeurs de l’Imamat du Commandeur des croyants.


    Toutefois, ces contacts «maîtrisés» ont abouti à quelques résultats dont l’effet était insignifiant et restait dans la limite du «tolérable. Parmi ces résultats, figure la naissance, en 1995, du mouvement Al Badil Al Hadari. Un mouvement qui allait se transformer en parti politique par la suite et dont on ne révélera, étonnemment, et officiellement, les affinités iraniennes qu’au lendemain du démantèlement du fameux réseau Abdelkader Belliraj.


    Mais, pour aller plus loin, il manquait aux activistes prosélytes quelque chose de fort capable de faire changer l’attitude de réserve des Marocains en suscitant chez eux de la sympathie, ou juste de la curiosité, pour le chiisme iranien. Ceci arriva en mai 2000. La décision d’Israël de se retirer du Sud du Liban présentée comme une victoire du Hezbollah a constitué un tournant dans l’approche iranienne en matière d’exportation de son idéologie politico-religieuse. Le triomphalisme politique, un peu surdimensionné, dans ce cas, allait, désormais, porter dans ses bagages une religion, le chiisme, celle de la victoire contre l’ennemi sioniste. Retransmis en direct sur la chaîne Al-Jazeera, les images du retrait israélien, des festivités organisées par le Hezbollah et, finalement, le discours de son chef Hassan Nasrallah, allait impressionner et marquer la population arabo-musulmane du Golfe à l’Atlantique. Le modèle de la résistance capable de réaliser une «grande victoire» face à «l’ennemi sioniste», considéré jusque-là comme imbattable, a changé la donne.


    Cela arrive au moment où le Maroc passe par une période de transition où le pouvoir est occupé par l’ouverture de multiples chantiers de réforme démocratique, la construction de l’Etat de droit, la consolidation de la liberté d'opinion et d’expression, et la réconciliation avec le passé. Le pays était aussi absorbé par le lancement de grands projets structurants pour le développement économique et la justice sociale. Ce moment est exploité par les activistes chiites. Ils en profitent pour marquer une petite accélération dans leur action prosélyte. Ils passent à une autre étape. De petites «cellules militantes dormantes» s’activent et donnent naissance à des associations chiites comme Al Ghadir à Meknès, Al Inbiât à Tanger, Attawassoul dans la région du Rif et d’autres de dimension plus petite.
    Mais, le coup le plus important sera, sans consteste, celui de la tenue par les membres d’Al Badil Al Hadari, deux mois à peine après la «victoire du Hezbollah au Liban», de leur assemblée générale à Fès. C’était en juillet 2000.


    A ce moment, tout change au niveau de l’ambassade iranienne à Rabat. Elle est restructurée, développée et dotée de plus de personnel. Ce mouvement n’est pas passé inaperçu. Il est remarqué par le contre-espionnage marocain. Il dénote, selon des analystes, d’une volonté de faire du Maroc une plate-forme pour la conquête de l’Europe. Le déploiement de nouveaux agents est, effectivement, considéré comme excessif par rapport à un projet limité au Maroc. L’objectif réel de cette mobilisation sera détecté, cette fois, par les services marocains à l’étranger. En Hollande, d’abord, puis en Allemagne, des notes du renseignement marocain révèlent l’existence d’une intense mobilisation pour propager le chiisme chez la communauté marocaine dans ces pays. Deux actions sont, alors, menées en parallèle d’une manière synchronisée, toujours, depuis l’ambassade iranienne à Rabat. Des imams sont recrutés au Maroc par les associations locales récemment créées, et envoyés, ensuite, dans ces pays européens, pour prôner le chiisme sous la couverture des traditionnelles missions de sensibilisation aux valeurs de l’Islam que la communauté marocaine, attachée à ses valeurs et à sa religion musulmane, accueille les bras ouverts. L’activisme chiite profite du manque de connaissance de la différence entre le sunnisme et le chiisme.

    Certains jeunes tombent sous le charme de ce qu’ils appellent, dans une première phase, «l’Islam des vrais musulmans, ceux qui ont pu repousser l’armée sioniste
    ». Un autre élément joue en faveur des chiites : ils se distinguent par rapport aux intégristes salafistes sunnites par le fait qu’ils prônent la résistance armée et structurée et non pas des actes terroristes. L’intégrisme sunnite était honni. Les attentats comme ceux de Madrid ou de Londres ont causé beaucoup de problèmes aux membres de la communauté marocaine à l’étranger. C’est à cause de cela que certains sont séduits par le modèle chiite.
    Dernière modification par Alloudi, 15 mars 2009, 15h52.

  • #2
    Suite

    Au Maroc, l’activisme continue oscillant entre des périodes où il accélère la cadence et d’autres moments de repli stratégique. Des journées culturelles sont organisées par l’ambassade, suivies de journées commerciales, des va-et-vient sont organisés par ladite ambassade pour des hommes d’affaires et, parfois même, des politiques des deux côtés.


    Les pouvoirs publics marocains envoient de temps en temps des signaux à l’égard de la représentation diplomatique sur le fait que des agissements sont en train de dépasser ce fameux niveau «tolérable» existant dans tous les pays du monde moderne et démocratique où une ambassade a droit, toujours, à un petit périmètre d’action, en dehors de son rôle diplomatique ordinaire, mais qui ne doit pas dépasser certaines limites conventionnelles.


    C’est cette limite que l’ambassade iranienne, profitant d’un climat général d’ouverture, allait dépasser fin 2008. Les agents iraniens se permettent habilement «une petite accélération» en jetant des ponts de communication, des contacts, des liens, avec certains dirigeants au niveau régional, notamment au Nord et dans l’Oriental, du Mouvement de Abdessalam Yassine. Pour un analyste qui connaît bien le dossier, les agents iraniens sont parvenus à la conclusion qu’en agissant à petits pas, le chemin sera très long, l’objectif sera difficile à atteindre, et que les petites associations compte tenu de leur taille et de leur nature, ne pourront pas bousculer la réalité marocaine. Il fallait frapper plus fort.


    L’objectif des Iraniens était la propagation du chiisme et de leur modèle religieux à travers la communauté musulmane résidant en Europe car elle est jugée plus vulnérable. Aussi, l’enracinement et la forte présence d’Al Adl Wal Ihssane en Europe pouvaient faire en sorte que leur réseau devienne intéressant. C'est sur ce terrain qu'ils vont attaquer. Le mouvement de Yassine a été jugé par les spécialistes iraniens en place à Rabat comme un mouvement qui s’apparente, un peu, à celui de l’Ayatollah Khomeiny. Notamment au niveau du principe de la « gouvernance du savant» (Wilayat al Faquih). Des rapprochements sont opérés et détectés tant par l’espionnage que par le contre-espionnage marocains et les recoupements démontrent, tout au moins, «une volonté de collaboration de part et d’autre». En novembre 2005, Nadia Yassine, fille et porte-parole du cheikh, avait lancé un signal dont seuls les observateurs avertis avaient détecté la signification réelle et identifié le destinataire principal. Elle déclare dans un entretien qu’elle préfère «la république à la monarchie». Elle donnera par la suite l’exemple du modèle de la République islamique d’Iran.

    Ces déclarations avaient été accueillies très favorablement à Téhéran. Le message reçu cinq sur cinq donna lieu à tout un travail de terrain qui aboutit fin 2008 à des contacts établis tant sur le territoire national qu’en Europe, surtout en Allemagne. C’est cette mécanique montée pertinemment par les services iraniens et scrupuleusement observée par les services locaux que les autorités marocaines viennent d’enrayer. Chacun revient à la case départ. Chaque protagoniste est renvoyé à sa propre responsabilité.


    La patience dont ont fait preuve les Marocains était nourrie par le souci d’éviter d’arriver à l’irréparable avec les Iraniens. Ces derniers, portés par leur enthousiasme prosélyte ont négligé les messages fréquents, notamment de retenue, qui leur avaient été envoyés. Le clash était inévitable. L’ambassadeur Wahid Ahmadi et son équipe, sur le chemin du retour, sont probablement en train de revoir le film de cette affaire et, surtout, voir où ils ont failli. Il arrive parfois que les mécaniques les plus huilées se grippent sans crier gare. Un des mystères divins.

    ALM
    Dernière modification par Alloudi, 15 mars 2009, 15h49.

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    • #3
      Fou Tai Ses... :22:
      La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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      • #4
        les affinités iraniennes qu’au lendemain du démantèlement du fameux réseau Abdelkader Belliraj.
        ça ! ..au moins! ce n'est pas foutaise

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        • #5
          Wouaaaaaaaaa! Et y'avait aussi des Saoudiens dans d'autres réseaux, mais c'est pas une raison pour couper les relations avec un pays.
          Fou TAI SES!
          La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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          • #6
            "...l’islamisme wahhabite était le seul capable de se forger une petite place dans un climat général..."
            Ce passage renseigne sur les allégences...Un clin d'oeil au grand frère Saoudien.
            Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

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            • #7
              ça ! ..au moins! ce n'est pas foutaise
              Alloudi
              Affaire Belliraj et le , démantèlement de son fameux réseau c est les résultats des investigations de l interpole , drogue liée avec le terrorisme international en Afrique du Nord et en Europe .....rien avoir avec la connexion iranienne . » le chiisme »
              Pour ta gouverne le chiisme exploite le moyen orient , n a rien à gratter au Maghreb !!!
              Eh bien , la spécialité … ?? on exploite pour la propagande même qui sont en prison ….tous les moyens sont bon … ????
              A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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              • #8
                Alloudi
                Affaire Belliraj et le , démantèlement de son fameux réseau c est les résultats des investigations de l interpole , drogue liée avec le terrorisme international en Afrique du Nord et en Europe .....rien avoir avec la connexion iranienne . » le chiisme »
                ça c'est houari16 qui le dit
                L’Afrique du Nord est une cible de choix de la Révolution chiite iranienne

                Lancement réussi du premier journal chiite au Maroc
                lundi 19 mai 2008 - 17h52, par Chawki Freïha - Beyrouth

                La "victoire divine" du Hezbollah et le brassage médiatique qui l’a accompagnée et suivie, et les fonds iraniens investis dans l’exportation de la Révolution chiite, inquiètent les pays du Maghreb. Après l’établissement par les autorités marocaines de liens entre le groupe terroriste de Bellarij et le Hezbollah libanais, voici le FIS algérien qui soutient le parti de Dieu.

                En effet, Selon le site « Aafaq.org », Ali Behajj, le N°2 du FIS dissous, a critiqué l’Arabie Saoudite avec une virulence inouïe, apportant un soutien sans faille au Hezbollah libanais qui, selon lui, « joue un rôle essentiel dans la défense de la nation islamique ». Benhajj, dont le fils Abdelkahhar a rejoint Qaïdat Al Jihad au Maghreb Islamique (QJMI), a dénoncé le régime saoudien qui, selon le chef charismatique du FIS (interdit de parole depuis sa sortie de prison), « trahit la nation et qui s’allie aux ennemis de l’islam et s’efforce de cacher sa trahison avec des aides apportées ici ou là. L’Arabie pense ainsi acheter les gens avec son argent... ».
                L’intérêt de cette sortie de Benhajj, qui demeure très influent dans les milieux djihadistes algériens, est qu’il dément le quotidien « Ech-Chorouk » qui affirmait, récemment, que « des dizaines d’Algériens étaient enrôlés au Liban pour combattre le Hezbollah ».
                Outre cette prise de position particulièrement inquiétante, une mutation semble s’opérer en Algérie, où les conversions au chiisme sont de plus en plus nombreuses. Lors de la dernière fête chiite d’Al-Ashoura, la presse algérienne avait tiré la sonnette d’alarme quant au nombre de personnes qui se sont livrées à des scènes d’autoflagellation, pour commémorer la mort de Hassan et de Hussein.


                L’autre preuve sur cette infiltration chiite au Maghreb est sans doute le lancement du premier journal chiite au Maroc, pourtant un pays purement sunnite. « Aafaq.org » nous a appris, le 18 mai, que « Rou’a Moassira » (vision contemporaine) a été tiré à 7.000 exemplaire pour son premier numéro, et le journal a été vendu en un temps record. La naissance de ce journal chiite, dont les sources de son financement restent inconnues, intervient au moment où plusieurs milliers de Marocains se seraient convertis. De sources dignes de foi estiment leur nombre à 7.000. D’ailleurs, les derniers sondages réalisés au Maroc sont révélateurs : 52% des personnes interrogées estiment que le Hezbollah est un parti de résistance exemplaire, alors que 32% le qualifient d’outil iranien.


                Rappelons que les autorités de Rabat avaient accusé le groupe islamiste de Bellarij, démantelé en février dernier, d’avoir des liens avec le Hezbollah et l’Iran, et avait tenté d’installer un camp d’entraînement dans la zone libanaise contrôlée par le parti iranien.


                Chawki Freïha
                Dernière modification par Alloudi, 15 mars 2009, 16h19.

                Commentaire


                • #9
                  ça c'est houari16 qui le dit
                  non ya pas que lui qui le dit ...

                  Affaire Belliraj au Maroc: version officielle, version douteuse

                  Quand Chakib Benmoussa, le ministre marocain de l’Intérieur, a réuni la presse mercredi 20 février pour annoncer le démantèlement d’un dangereux réseau terroriste, peut-être croyait-il que cela passerait comme une lettre à la poste. Le « paquet » était pourtant très gros…
                  Depuis trois semaines, plusieurs journalistes, juristes et chercheurs affichent leur perplexité quant aux ressorts et rebondissements de l’« affaire Belliraj », peu enclins à se contenter d’une version officielle souffrant d’« incohérences“… Ce qui n’a pas manqué d’irriter le porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri. Complexe et fracassant, le dossier a en tout cas provoqué du remous dans l’opinion, et un petit séisme dans le milieu politique du royaume.
                  Selon les enquêteurs marocains, le réseau, démantelé via l’arrestation de trente-cinq personnes aux profils hétéroclites (du gardien de voiture au pharmacien, du policier au gérant d’hôtel, du militant socialiste au correspondant d'Al Manar, la chaîne du Hezbollah libanais…) aurait des liens avec Al Qaïda, le Groupe islamique combattant marocain (GICM) et l’ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC algérien, devenu branche d’Al Qaïda pour le Maghreb islamique). Ses cibles potentielles restent imprécises, mais l’arsenal découvert à Casablanca et Nador -kalachnikovs, pistolets mitrailleurs…- pourrait constituer la plus grosse saisie d’armes du Maroc.
                  ‘Le visage lisse et légal d’une structure clandestine et armée’
                  Il aurait été créé à Tanger en 1992, et principalement financé par de l’argent issu de hold-up (casse historique de la Brink’s au Luxembourg en 2000) puis blanchi dans des projets touristiques et immobiliers entre Marrakech, Casa, Agadir et Fès. Son chef présumé s’appelle Abdelkader Belliraj, un Belgo-marocain de 50 ans, à qui la police marocaine attribue six assassinats politiques en Belgique fin des années 1980, jusqu’ici non élucidés, et qui aurait aussi été un informateur de l’Etat belge.
                  Au Maroc, le choc vient surtout de la présence, parmi les prévenus, de trois leaders de partis islamistes réputés modérés (Mustapha Moâtassim, Mohamed Amine Regala et Mohamed Merouani) : c’est une ‘première’ depuis le début de la lutte antiterroriste en 2003, a relevé le quotidien marocain Le Soir. Ils représenteraient le visage lisse et légal d’une structure clandestine et armée visant la déstabilisation du régime.
                  L’idée est loin de convaincre partout. Certes, eux, de même qu’Abdelkader Belliraj, ont appartenu un temps à la Chabiba islamiya, mouvement islamiste des années 1970 à tendance révolutionnaire (impliquée dans le meurtre en 1975 du militant de gauche Omar Benjelloun, compagnon de Mehdi Ben Barka). Mais ils l’avaient quittée, puis avaient ‘définitivement rompu avec la radicalité depuis 1990’, rappelle l’islamologue Mohamed Darif :

                  « Ils sont aujourd’hui plus proches de la gauche démocratique que des islamistes. »
                  Le chercheur note, en outre, des ‘omissions’ et ‘erreurs’ dans la version officielle sur les parcours politiques des prévenus.
                  Dans un tel flou, on rappelle que les ‘liens avérés’ entre les prévenus et le réseau, encore plus Al Qaïda, restent à démontrer, et que la défense n’a toujours pas accès au dossier. Un juriste s’indigne que ‘la présomption d’innocence a été bafouée’ dans les déclarations gouvernementales et organes de presse dits ‘officiels’ (l’agence de presse MAP aurait annoncé une arrestation avant même qu’elle ait lieu…). On pointe le caractère précipité et moyennement légal de la dissolution sur décret du petit parti islamiste Al Badil al hadari (Alternative civilisationnelle), sans attendre que la justice ait pipé mot.
                  ‘Des preuves, et non des aveux arrachés sous la torture’
                  Les médias exigent des preuves, ‘et non des aveux, habituellement arrachés sous la torture quand il s’agit d’affaires de terrorisme’, lance TelQuel, qui s’étonne : comment diable les service n’ont ‘rien signalé depuis seize ans’ ? Et l'hebdomadaire, jugeant l’explication d’un démantèlement ‘par hasard’ un peu mince, d'ironiser :

                  « Difficile d'imaginer que le système de renseignement du puissant ministre de l'Intérieur, Driss Basri, soit passé en 1992 à côté de la création d'un réseau terroriste. »
                  Enfin, les racines idéologiques présumées du réseau Belliraj, où se mêleraient accointances avec le salafisme djihadiste d’Al Qaïda et le chiisme du Hezbollah, paraissent improbables aux yeux des spécialistes. Conclusion de TelQuel :

                  « Les journalistes restent sur leur faim. Le joker du 'secret de l'enquête' est brandi à chaque question gênante. »
                  Plus radical, le Journal hebdomadaire, auteur, selon ses termes, d’une ‘contre-enquête’, affirme que l’‘énormité des accusations (…) est franchement bancale’ :

                  « Les autorités belges sont d’ailleurs tout aussi perplexes. »
                  En Belgique, effectivement, la démarche unilatérale de l’enquête marocaine sur les ramifications belges du dossier Belliraj agace. ‘Dommage pour la crédibilité générale des choses’, lit-on dans La Libre Belgique.
                  A l’heure où polices et services du Maroc et de Belgique, mais aussi le FBI et la CIA planchent sur le sujet, et alors que le procès n’a pas commencé, aucune conclusion n'est possible. Mais une hypothèse se détache, le Journal hebdomadaire l'analyse ainsi :

                  « Un grossissement volontaire de cette affaire (…) alors que le PJD (Parti de la justice et du développement) semble renouer avec un ton très critique (…) rappelle à s’y méprendre la tentative avortée de l’Etat pour décrédibiliser les islamistes modérés (PJD en tête) au lendemain des attentats du 16 mai. »
                  Pour Mohamed Darif, ‘il faut attendre, et s’attendre à tout’.
                  Anakin

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                  • #10
                    alloudi

                    le chiisme au moyen orient .

                    lancer un journal au Maroc ça veut rien dire !!!!
                    Benhajj, dont le fils Abdelkahhar a rejoint Qaïdat Al Jihad au Maghreb Islamique (QJMI), a dénoncé le régime saoudien qui, selon le chef charismatique du FIS (interdit de parole depuis sa sortie de prison), « trahit la nation et qui s’allie aux ennemis de l’islam et s’efforce de cacher sa trahison avec des aides apportées ici ou là. L’Arabie pense ainsi acheter les gens avec son argent... ».
                    tu ne sais pas ce que tu postes ...? au moins lit le ! avant de le poster !
                    tu confirmes là : le wahhabiste sous la banniere "la salafia "" en Afrique du nord ...Ali Bel hadj est tjrs salafiste !
                    , que « des dizaines d’Algériens étaient enrôlés au Liban pour combattre le Hezbollah ».
                    ces algeriens sont alignés avec qui pour combattre le Hizbollah ..?
                    le mensonge facilement détectable !
                    A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

                    Commentaire


                    • #11
                      Alloudi
                      tu veux encore une chose : Belliraj la création des sevices secrets marocains , tu sais contre a été utilisé ... "" drogue et armé les terroristes "".... et blanchissemt d argent au Maroc , m

                      - ont berné même les belges ...maintenant il est laché par l état ( un dossier volumineux chez l interpol et les pays touchés !

                      **Belliraj rien à avoir avec le chiisme .
                      A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

                      Commentaire


                      • #12
                        non ya pas que lui qui le dit ...
                        ben enfin l'article de tel quel datait du tout début de l'enquête, l'éditorialiste le marque lui même en conclusion
                        **Belliraj rien à avoir avec le chiisme .
                        il faut avoir du cran et du front mon ami

                        Commentaire


                        • #13
                          Je pense que depuis la declaration d'Obama de retirer l'armee en 2010, et il a deja commencé avec 12000 ou 16000, depuis ce temps on cherche à bloquer l'hegemonie Iranienne Chiite à partir de l'iraq.
                          Donc en 2010, y aura plus de soldat US mais y aura toujours les voisins Turquie, Syrie, Iran et Arabie Seoudite.
                          Le Maroc fait partie de ce jeux, mais l'Irans est entrain de preparer le terrain en faisant des contacts surtout avecd l'Arabie Seoudite et puis les autres pays du Golf, mais pas de contact avec Egypt.
                          Le Hizboallah dans une declaration supporte la reconciliation Arabe et se garde de critiquer les pays pro-occidentals.????

                          A quel jeux jouent tout ce monde. ce qui est probable est qu'il a un etroit rapport avec la declaration US de retirer leurs troupes. Donc le Maroc pourrait avoir pris cette decision en rapport avec ça ou en partie.
                          La haine aveugle

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                          • #14
                            Tres interessant l'article, si ca demontre une chose, c'est que c'est une acumulation de transgressions a limite du tolerable. Il est totalement justifie que le Maroc reponde avec un message fort a l'Iran qu'il est intolerable qu'elle s'imisse dans ses affaires interieures Un adl wal Ihsane chiite sonnerait une catastrophe au Mroc et nous menerait sur les pas de l'Algerie. Maintenant, il reste bcp plus difficile a faire, retourner la vapeur concernant la propagation de l'islam chiite parmi les marocains a l'etranger dans les pays cités. Ca c'est une autre paire de manches...

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                            • #15
                              Saïd Elakhal : «Le chiisme est la pièce maîtresse du projet iranien expansionniste»

                              La rupture des relations diplomatiques avec l’Iran décidée par Rabat pourrait réduire l’influence chiite au Maroc mais ne peut y mettre fin, pense l’islamologue Saïd Elakhal.


                              ALM : Le Maroc dénonce l’ingérence de l’Iran dans les affaires intérieures du Royaume, l’accusant de porter atteinte aux fondamentaux de l’Islam malékite. Quel danger représente cette ingérence pour la stabilité religieuse au Maroc ?
                              Saïd Elakhal : Chacun sait que le Maroc considère le rite malékite comme une constante qui fait le consensus du peuple marocain. Le fait de porter atteinte à cette constante mettrait en cause la stabilité du pays. Tout atteinte au rite malékite, rite officiel du Maroc, est de nature à exposer le Maroc à un conflit sectaire qui menacerait la stabilité et l’unité de la nation. Je vous rappelle que ce n’est pas la première fois que le Maroc pointe l’Iran du doigt. En 1984, lors du Sommet islamique de Casablanca, le Maroc a connu des émeutes. A l’époque, Feu Hassan II avait suspecté trois parties d’être derrière ces événements : l’Iran, Israël et la gauche marocaine. Ce qui nous intéresse, c’est que c’était déjà le premier affrontement entre le Maroc et l’Iran de l’Ayatollah Khomeini.

                              Pourriez-vous être plus explicite à propos de ce danger ?
                              L’Iran a de fortes relations avec des organisations islamistes au Maroc. Des relations idéologiques et politiques avec, bien évidemment, les échanges de visites. C’est le cas du Parti de la justice et du développement (PJD) dont certains responsables viennent de se rendre en Iran ou le mouvement d’Al Adl wal Ihssan. Ce mouvement partage plusieurs convictions avec l’Iran concernant le système des croyances. C’est le cas de l’institution du gouvernement du docte (Wilayat Al Fakih) ou la théorie de la Imama. Les relations entre l’Iran et ces organisations islamistes pourraient se développer et se consolider à l’image de ce qui se passe actuellement au Liban. Le danger est réel puisque, il y a des années, personne n’imaginait que les relations entre l’Iran et le Hamas allaient se conforter au point que ce dernier devient un outil entre les mains des Iraniens. Chacun sait que l’Iran subit la pression en raison de son programme nucléaire. Elle joue ainsi la carte de ses alliés afin de réduire la pression. C’est sous cet angle qu’il faut concevoir le danger de la poussée chiite.

                              Le divorce entre Rabat et Téhéran peut-il mettre fin à la propagation des idées chiites au Maroc ?
                              Certes, la rupture des relations diplomatiques pourrait réduire l’influence mais elle est pratiquement incapable de mettre fin à la poussée chiite. La rupture aura un effet car elle mettra fin aux activités de l’ambassade de l’Iran à Rabat. Dorénavant, toute activité iranienne au Maroc sera soumise au contrôle des autorités. En plus, les organisations qui entretenaient des relations avec l’Iran devraient réduire leurs contacts avec l’Etat iranien. Toutefois, comme je viens de le préciser, la rupture n’aura qu’un effet limité car la poussée chiite adopte d’autres méthodes à savoir les chaînes de télévision, l’Internet, etc. Par exemple, lors du dernier Salon du livre, nous avons constaté que les maisons d’édition iraniennes ont exposé des livres qui contribuent à la propagation du rite chiite. D’ailleurs, le Maroc n’est pas le seul à faire l’objet de cette poussée. D’autres pays arabes, comme l’Arabie Saoudite, le Bahreïn ou le Koweït, souffrent de ce problème, sauf que le Maroc a eu le courage de dénoncer officiellement l’ingérence iranienne. Le Maroc veut assurer sa sécurité spirituelle et sa stabilité interne. Nous devions agir afin de prévenir une poussée chiite qui mettrait en place au Maroc une organisation chiite qui revendique ses droits et déstabilise le pays à l’image de ce qui arrive actuellement au Liban ou au Bahreïn.

                              L’Iran est accusé par le monde arabe d’avoir des visées expansionnistes. Cet expansionnisme peut-il s’accentuer par la diffusion des idées chiites ?
                              La dimension religieuse est la pièce maîtresse du projet iranien expansionniste. L’Iran combine trois éléments. L’expansionnisme géographique à l’image de ce qui arrive actuellement avec le Bahreïn ou les Emirats Arabes Unis. Un expansionnisme politique qui permet à l’Iran de jouer la carte de ses alliés. Et enfin un expansionnisme idéologique. L’Iran tente à travers la propagation des idées chiites de semer le doute au sein des sociétés. Elle vise à conquérir les esprits des citoyens afin de les transformer en adeptes de la pensée chiite et par la même du projet iranien expansionniste. La démarche est très simple. Un citoyen marocain, par exemple, qui adopte le rite chiite, change complètement de loyauté. Ce qui a permis à l’Iran de jouer ce rôle, c’est la chute du système baâthiste en Irak. Le régime de Saddam Husseïn protégeait les Etats arabes de la poussée chiite. La chute de ce rempart a permis à l’Iran d’avoir des visées dans la région. Ajoutons à cela que l’Iran est désormais une force militaire qui jouit du soutien de la Russie et de la Chine.

                              Chacun sait qu’au Maroc, cohabitent plusieurs religions. Pourquoi le rite chiite constituerait particulièrement un danger ?
                              Bien évidemment, le Maroc est connu par la cohabitation de plusieurs religions. Mais il faut préciser que les Chrétiens et les juifs qui habitent au Maroc sont des citoyens marocains et ne cessent d’afficher leur appartenance au Maroc et leur loyauté pour le chef de l’Etat, Commandeur des croyants. Alors que le chiite marocain n’est pas un citoyen marocain. Il ne reconnaît d’autre autorité ni autre loyauté que le gouvernement du docte (Wilayat Al Fakih) en Iran. Il faut faire très attention à la dimension religieuse de l’expansion de la croyance chiite. Un exemple très simple peut rendre compte de cette réalité : le cas du mouvement d’Al Adl wal Ihssan. Ce mouvement, dont les préceptes ressemblent dans une large mesure au soufisme et au chiisme, n’a aucune loyauté pour le Maroc ni pour le Roi du Maroc. Ils ne reconnaissent d’autre autorité que l'Emir de la jamâa.

                              Le chiisme a réussi à susciter une large adhésion au sein des citoyens arabes et musulmans. A quoi est due cette adhésion à votre avis ?
                              Tout simplement parce que l’Iran exploite bien les causes de la Nation arabe et islamique. Les causes qui font mobiliser les peuples arabes. C’est le cas par exemple de la cause palestinienne. Le vide occasionné par le retrait des Etats arabes a donné à l’action de l’Iran une certaine légitimité.
                              Le soutien qu’il apporte aux mouvements de résistance et les exploits du Hamas et du Hezbollah ont fait que les peuples arabes sentent une certaine sympathie pour l’Iran. Cette sympathie permet facilement à l’Iran de répandre son idéologie et son rite chiite. Au Maroc, après la guerre du Liban de 2006 et l’agression israélienne contre la bande de Gaza, même les courants gauchistes ont affiché leur sympathie avec l’Iran. Tout cela est en mesure de faciliter l’intrusion du culte chiite et met en exergue l’ampleur de l’influence iranienne. Malheureusement, ce que les gens ne réalisent pas, c’est que derrière le soutien qu’accorde l’Iran aux mouvements de résistance, se dissimule un véritable projet expansionniste.

                              Que pensez-vous de la thèse selon laquelle le chiisme serait porteur de schismes ?
                              La division existe déjà et l’immixtion iranienne tend à l’accentuer. Ce qui se passe actuellement entre la Syrie d’une part et l’Arabie saoudite et l’Egypte d’autre part, est un exemple typique. Je vous rappelle que c’est l’Iran qui a été derrière le coup d’Etat organisé par le Hamas contre le gouvernement de Mahmoud Abbas dans la bande de Gaza. La fissure qui existe actuellement entre les Etats arabes est à imputer à la politique de l’Iran. Ce dernier ne ménage aucun effort pour transpercer l’unité arabe et dessiner les grandes lignes d’un conflit arabo-arabe. A cause de l’Iran, la Syrie est devenue un acteur déstabilisateur dans la région.
                              La politique étrangère syrienne est désormais préparée à Téhéran. L’intrusion de l’Iran vise la division des peuples et l’instabilité des régimes.

                              Des observateurs font état d’une poussée des idées chiites au Maroc. Quelle est l’ampleur de cette poussée ?
                              Personne n’est en mesure de constater l’ampleur de cette poussée. L’intrusion de l’idéologie chiite a commencé depuis 1979, date de la révolution iranienne. A cette époque, même les organisations gauchistes voyaient dans la personne du Khomeini un véritable «Che Guevara islamiste». Donc l’idéologie chiite révolutionnaire est présente dans les esprits des organisations qui revendiquent la libération des peuples.

                              Comment peut-on expliquer le nombre élevé des adeptes du chiisme au Maroc, particulièrement dans la région du Nord ?
                              La répartition géographique et le nombre des adeptes du chiisme au Maroc est difficile à déterminer. Chacun sait que les adeptes du chiisme à travers le monde adoptent le principe de la circonspection (la taqîya), une pratique qui consiste à dissimuler son appartenance religieuse et à pratiquer en secret sa religion. Ainsi, ils ne déclarent leur appartenance au chiisme qu’une fois leurs rangs renforcés.

                              Le 15-03-2009 à 11:46
                              Par : Bachir HAJJAJ

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