LES REBELLES AVANCENT VERS N’DJAMENA
Violents combats dans l’est du Tchad
09 Mai 2009 - Page : 12 L'EXPRESSION
Lu 152 fois
Au moment où le gouvernement annonce avoir «neutralisé» l’avancée des rebelles, ces derniers réfutent, affirmant avoir tué ou fait prisonnier plusieurs soldats de l’armée tchadienne.
L’est du Tchad était hier le théâtre de nouveaux affrontements meurtriers cinq jours après l’entrée de rebelles tchadiens venus du Soudan et affirmant viser N’Djamena, alors que les condamnations de cette offensive se multipliaient à l’étranger. De «violents combats» terrestres opposant les troupes de l’Union des forces de la résistance (UFR, alliance de neuf factions rebelles) et les forces gouvernementales ont été engagés «dès les premières heures» du jour près d’Am-Dam (plus de 100 km au sud d’Abéché), selon la rébellion et le gouvernement. Située à quelque 600 km de N’Djamena, Abéché est la grande ville stratégique où se trouvent les sièges de plusieurs ONG, un aéroport militaire - utilisé par Tchadiens et Français - ainsi que le commandement militaire tchadien pour tout l’est du pays.
N’Djamena a affirmé à la télévision publique avoir «neutralisé» dans le secteur de Haouich 60 véhicules de la rébellion, ce qu’a réfuté une source rebelle jointe par l’AFP. La rébellion a, elle, revendiqué «plusieurs dizaines de morts et blessés» et plusieurs prisonniers faits dans le camp des forces gouvernementales, dans un communiqué. Elle fait aussi état de plusieurs chars, «véhicules armés et de ravitaillement» de l’armée détruits, sans fournir de bilan de son côté. «Nos troupes ont décidé de changer de position après les combats de la veille.
L’armée tchadienne a essayé de les en empêcher. Il y a eu des combats. Nous avons pu nous dégager», a affirmé une source de l’UFR, précisant que les rebelles s’étaient déplacés vers un autre secteur «tenu secret». Elle a assuré que la rébellion poursuivait son avancée, avec des conditions météorologiques favorables. «Il y a du brouillard» réduisant la traçabilité des troupes, a-t-elle commenté. Rebelles et forces gouvernementales s’étaient déjà affrontés jeudi vers la localité d’Am-Deressa, proche d’Am-Dam, utilisant d’importants moyens aériens et terrestres, selon les deux camps qui s’attribuaient chacun l’avantage.
L’armée tchadienne avait annoncé 125 morts parmi les rebelles et 21 parmi les militaires. L’UFR a réfuté ce bilan, sans communiquer de chiffres.
Les combats de jeudi ont aussi fait 30 blessés parmi les militaires, selon l’armée, qui a annoncé avoir fait 152 prisonniers. L’est du Tchad abrite quelque 450.000 réfugiés soudanais, centrafricains et des déplacés tchadiens, auxquels de nombreuses organisations apportent une assistance humanitaire.
Par mesure de sécurité, certaines agences ont déplacé une majorité de leurs employés et réduit leurs activités. Entrée le 4 mai dans l’est du Tchad en provenance du Soudan voisin, l’UFR déclare avoir pour «objectif final» N’Djamena, la capitale, où une précédente coalition de rebelles avait pénétré en février 2008, manquant de peu de renverser le président Idriss Deby Itno.
Le Conseil de sécurité de l’ONU devait consacrer dans la soirée d’hier une réunion à la situation au Tchad, alors que la nouvelle offensive rebelle a été condamnée jeudi par les Etats-Unis et la France, hier par l’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA).
Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a exprimé une «très ferme condamnation des attaques» et de tous les «actes de déstabilisation». Javier Solana, diplomate en chef de l’UE, a invité les rebelles «à définitivement renoncer à la violence et à entamer des négociations avec le gouvernement du Tchad», ce que souhaitent aussi les Etats-Unis.
Washington soutient la sécurité, la stabilité et l’intégrité territoriale du Tchad pendant que Paris se dit «préoccupé par cette violation de l’intégrité territoriale et de la souveraineté du Tchad» par des Tchadiens «appuyés» par le Soudan, «en violation des accords» signés par ces pays voisins, notamment celui du 4 mai au Qatar.
R.I
Violents combats dans l’est du Tchad
09 Mai 2009 - Page : 12 L'EXPRESSION
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Au moment où le gouvernement annonce avoir «neutralisé» l’avancée des rebelles, ces derniers réfutent, affirmant avoir tué ou fait prisonnier plusieurs soldats de l’armée tchadienne.
L’est du Tchad était hier le théâtre de nouveaux affrontements meurtriers cinq jours après l’entrée de rebelles tchadiens venus du Soudan et affirmant viser N’Djamena, alors que les condamnations de cette offensive se multipliaient à l’étranger. De «violents combats» terrestres opposant les troupes de l’Union des forces de la résistance (UFR, alliance de neuf factions rebelles) et les forces gouvernementales ont été engagés «dès les premières heures» du jour près d’Am-Dam (plus de 100 km au sud d’Abéché), selon la rébellion et le gouvernement. Située à quelque 600 km de N’Djamena, Abéché est la grande ville stratégique où se trouvent les sièges de plusieurs ONG, un aéroport militaire - utilisé par Tchadiens et Français - ainsi que le commandement militaire tchadien pour tout l’est du pays.
N’Djamena a affirmé à la télévision publique avoir «neutralisé» dans le secteur de Haouich 60 véhicules de la rébellion, ce qu’a réfuté une source rebelle jointe par l’AFP. La rébellion a, elle, revendiqué «plusieurs dizaines de morts et blessés» et plusieurs prisonniers faits dans le camp des forces gouvernementales, dans un communiqué. Elle fait aussi état de plusieurs chars, «véhicules armés et de ravitaillement» de l’armée détruits, sans fournir de bilan de son côté. «Nos troupes ont décidé de changer de position après les combats de la veille.
L’armée tchadienne a essayé de les en empêcher. Il y a eu des combats. Nous avons pu nous dégager», a affirmé une source de l’UFR, précisant que les rebelles s’étaient déplacés vers un autre secteur «tenu secret». Elle a assuré que la rébellion poursuivait son avancée, avec des conditions météorologiques favorables. «Il y a du brouillard» réduisant la traçabilité des troupes, a-t-elle commenté. Rebelles et forces gouvernementales s’étaient déjà affrontés jeudi vers la localité d’Am-Deressa, proche d’Am-Dam, utilisant d’importants moyens aériens et terrestres, selon les deux camps qui s’attribuaient chacun l’avantage.
L’armée tchadienne avait annoncé 125 morts parmi les rebelles et 21 parmi les militaires. L’UFR a réfuté ce bilan, sans communiquer de chiffres.
Les combats de jeudi ont aussi fait 30 blessés parmi les militaires, selon l’armée, qui a annoncé avoir fait 152 prisonniers. L’est du Tchad abrite quelque 450.000 réfugiés soudanais, centrafricains et des déplacés tchadiens, auxquels de nombreuses organisations apportent une assistance humanitaire.
Par mesure de sécurité, certaines agences ont déplacé une majorité de leurs employés et réduit leurs activités. Entrée le 4 mai dans l’est du Tchad en provenance du Soudan voisin, l’UFR déclare avoir pour «objectif final» N’Djamena, la capitale, où une précédente coalition de rebelles avait pénétré en février 2008, manquant de peu de renverser le président Idriss Deby Itno.
Le Conseil de sécurité de l’ONU devait consacrer dans la soirée d’hier une réunion à la situation au Tchad, alors que la nouvelle offensive rebelle a été condamnée jeudi par les Etats-Unis et la France, hier par l’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA).
Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a exprimé une «très ferme condamnation des attaques» et de tous les «actes de déstabilisation». Javier Solana, diplomate en chef de l’UE, a invité les rebelles «à définitivement renoncer à la violence et à entamer des négociations avec le gouvernement du Tchad», ce que souhaitent aussi les Etats-Unis.
Washington soutient la sécurité, la stabilité et l’intégrité territoriale du Tchad pendant que Paris se dit «préoccupé par cette violation de l’intégrité territoriale et de la souveraineté du Tchad» par des Tchadiens «appuyés» par le Soudan, «en violation des accords» signés par ces pays voisins, notamment celui du 4 mai au Qatar.
R.I