Les abus sexuels étaient "endémiques" dans les pour garçons dirigées par l'Eglise catholique à partir de la fin des années 1930, a affirmé mercredi une commission d'enquête irlandaise dans un rapport qui dénonce le "silence" des autorités religieuses.
"Les abus sexuels étaient endémiques dans les institutions pour garçons", écrivent les auteurs du rapport, publié après neuf ans de travaux et plusieurs milliers de victimes interrogées.
"La situation dans les institutions pour filles était différente. Même si les filles étaient soumises à des abus sexuels... ceux-ci n'étaient pas systémiques", ajoutent-ils.
Durant la période concernée, de 1936 à nos jours selon le rapport, "les autorités religieuses savaient que les abus sexuels étaient un problème persistant dans les institutions religieuses masculines", selon ce document de 2.500 pages.
Le rapport accuse l'Eglise catholique de "ne pas avoir écouté les personnes qui se plaignaient d'abus sexuels survenus par le passé ou de ne pas les avoir crues en dépit de preuves recueillies dans des enquêtes policières, de condamnations criminelles ou de témoignages".
Les abus sexuels commis par des membres des ordres religieux étaient "rarement portés à l'attention du ministère de l'Education par les autorités religieuses en raison d'une culture du silence pesant sur cette question", regrette la Commission d'enquête.
"Quand du personnel religieux commettait des abus, le problème était plutôt traité avec des procédures disciplinaires internes et avec la loi canonique. La Gardai (police irlandaise, ndlr) n'était pas mise au courant", ajoute-t-elle, soulignant que "des hommes ayant déjà commis des abus sexuels quand ils étaient membres d'un ordre religieux continuaient à exercer en tant qu'enseignants".
Le rapport stigmatise également le ministère de l'Education qui, "dans les rares occasions où il était informé, se rendait complice du silence".
La Commission d'enquête avait été mise sur pied en 2000 par le Premier ministre de l'époque, Bertie Ahern, après une série de documentaires télévisés et d'enquêtes de police qui avaient révélé l'ampleur du scandale.
En 1999, M. Ahern avait présenté ses excuses aux victimes, dénonçant "l'échec collectif (du pays) à intervenir, à déceler leurs souffrances, à leur venir en aide".
Un organisme mis sur pied par le gouvernement parallèlement à la commission d'enquête, a déjà versé près d'un milliard d'euros de dédommagements à 12.500 des quelque 14.500 victimes qui se sont manifestées.
La plupart des victimes étaient des jeunes gens en situation difficile, souvent orphelins ou délinquants, placés dans des maisons de redressement, des orphelinats ou d'autres institutions pour enfants dirigées par l'Eglise catholique.
S'exprimant juste après la publication du document, l'une des victimes, John Kelly, a dénoncé le rapport. "Rien dans ce rapport n'est significatif en termes de justice rendue, rien", a-t-il lâché, ajoutant que les milliers de victimes "sentiront que leurs plaies sont encore béantes".
Par AFP
"Les abus sexuels étaient endémiques dans les institutions pour garçons", écrivent les auteurs du rapport, publié après neuf ans de travaux et plusieurs milliers de victimes interrogées.
"La situation dans les institutions pour filles était différente. Même si les filles étaient soumises à des abus sexuels... ceux-ci n'étaient pas systémiques", ajoutent-ils.
Durant la période concernée, de 1936 à nos jours selon le rapport, "les autorités religieuses savaient que les abus sexuels étaient un problème persistant dans les institutions religieuses masculines", selon ce document de 2.500 pages.
Le rapport accuse l'Eglise catholique de "ne pas avoir écouté les personnes qui se plaignaient d'abus sexuels survenus par le passé ou de ne pas les avoir crues en dépit de preuves recueillies dans des enquêtes policières, de condamnations criminelles ou de témoignages".
Les abus sexuels commis par des membres des ordres religieux étaient "rarement portés à l'attention du ministère de l'Education par les autorités religieuses en raison d'une culture du silence pesant sur cette question", regrette la Commission d'enquête.
"Quand du personnel religieux commettait des abus, le problème était plutôt traité avec des procédures disciplinaires internes et avec la loi canonique. La Gardai (police irlandaise, ndlr) n'était pas mise au courant", ajoute-t-elle, soulignant que "des hommes ayant déjà commis des abus sexuels quand ils étaient membres d'un ordre religieux continuaient à exercer en tant qu'enseignants".
Le rapport stigmatise également le ministère de l'Education qui, "dans les rares occasions où il était informé, se rendait complice du silence".
La Commission d'enquête avait été mise sur pied en 2000 par le Premier ministre de l'époque, Bertie Ahern, après une série de documentaires télévisés et d'enquêtes de police qui avaient révélé l'ampleur du scandale.
En 1999, M. Ahern avait présenté ses excuses aux victimes, dénonçant "l'échec collectif (du pays) à intervenir, à déceler leurs souffrances, à leur venir en aide".
Un organisme mis sur pied par le gouvernement parallèlement à la commission d'enquête, a déjà versé près d'un milliard d'euros de dédommagements à 12.500 des quelque 14.500 victimes qui se sont manifestées.
La plupart des victimes étaient des jeunes gens en situation difficile, souvent orphelins ou délinquants, placés dans des maisons de redressement, des orphelinats ou d'autres institutions pour enfants dirigées par l'Eglise catholique.
S'exprimant juste après la publication du document, l'une des victimes, John Kelly, a dénoncé le rapport. "Rien dans ce rapport n'est significatif en termes de justice rendue, rien", a-t-il lâché, ajoutant que les milliers de victimes "sentiront que leurs plaies sont encore béantes".
Par AFP
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