voilà un article sur la caisse de compensation au maroc:
Au Maroc la paix sociale coûte cher. Elle a un prix : 20 milliards de dirhams, un outil : la caisse de compensation et un concept : fausser les prix dans une dangereuse fuite en avant qui ne règle rien !
Un exemple tout d’abord : Une bouteille de gaz qui coûte 105 Dhs est mise en vente à 40 Dhs chez le commerçant du coin, l’Etat se charge de payer la différence (65 Dhs) . Le généreux Etat le fait aussi pour le sucre, le pain , les huiles alimentaires, les produits pétroliers et autres bonbonnes du gaz Butane. Si plus est vous résidiez dans les provinces du Sahara la subvention est encore plus grande et le différentiel est toujours payé sur le budget de l’Etat et donc par le contribuable. En des termes plus directs : les prix de beaucoup de produits sont faussés et n’affichent pas leur vraie valeur, le Maroc vit toujours « 3am lboune » dans sa version contemporaine et transparente pour le consommateur final. L’Etat via la caisse de compensation achète la paix sociale, pour éviter l’émeute populaire, ce qui est ni plus ni moins qu’une véritable fuite comptable en avant.
Pour ne rien arranger, le projet de loi de finances 2008 affiche une hausse de plus de 48 % des crédits de la caisse qui atteignent désormais plus de 20 milliards de DHs un coût très important pour les finances publiques. Pourtant la hausse du prix du pétrole conjuguée à celle des produits alimentaires en particulier le blé nous astreignent à regarder la réalité en face et à s’y atteler : la caisse de compensation ne peut augmenter sans limites et tôt ou tard les finances publiques seront incapables de suivre la courbe des prix. Pour 2008 déjà on peut parier que le budget sera plombé par la caisse et l’on se rendra vite compte que les 20 milliards allouées ne seront pas suffisants le ministre des finances ayant élaboré sa copie sous l’hypothèse très optimiste d’un cours du baril à 75 dollars alors que ce dernier s’approche dangereusement des 100.
Certains économistes recommandent la suppression de la dite caisse pour rétablir la vérité des prix et mettre terme à l’hypocrisie de l’Etat. Une proposition qui semble pragmatique mais qui fait fi d’une réalité sociale à la limite de l’exposition, les dernières émeutes populaires du pain sont là pour nous le rappeler. D’autres soulignent le caractère inégalitaire de la compensation: que vous soyez pauvre ou riche vous êtes subventionné du même montant. Ils proposent une indexation de la subvention sur les revenus des ménages. Une mesure d’équité qui paraît très simple sur le papier mais techniquement impossible à appliquer. On ne peut enfin remettre en cause la contribution de la caisse à la subvention des prix dans les provinces du Sahara, très supérieure à celle des autres régions, sans tenir compte du contexte politique actuel.
C’est un vrai casse tête. Mais une chose est sûre : aucune solution ne pourra être portée sans courage politique . Tôt ou tard il faudra dire aux gens de ne plus compter sur la caisse de compensation pour maintenir la paix sociale car il faudra bien porter le prix sur le consommateur et non plus sur le contribuable. C’est aussi cela le courage politique : dire la vérité même s’elle est brutale, violente et amère .
Mais gardons-nous de tout catastrophisme : le pire n’est heureusement pas sûr. Avec une politique économique efficace, une optimisation des finances publiques, une rationalisation de la gestion de l’Etat et des résultats concrets en matière de l’emploi et du pouvoir d’achat cette hausse inévitable des prix pourrait être supportable par les consommateurs et ne pas déboucher sur des émeutes populaires et aggraver encore plus la crise sociale. Il y’a urgence d’agir car, qu’on se le dise, ce n’est plus tenable !
Au Maroc la paix sociale coûte cher. Elle a un prix : 20 milliards de dirhams, un outil : la caisse de compensation et un concept : fausser les prix dans une dangereuse fuite en avant qui ne règle rien !
Un exemple tout d’abord : Une bouteille de gaz qui coûte 105 Dhs est mise en vente à 40 Dhs chez le commerçant du coin, l’Etat se charge de payer la différence (65 Dhs) . Le généreux Etat le fait aussi pour le sucre, le pain , les huiles alimentaires, les produits pétroliers et autres bonbonnes du gaz Butane. Si plus est vous résidiez dans les provinces du Sahara la subvention est encore plus grande et le différentiel est toujours payé sur le budget de l’Etat et donc par le contribuable. En des termes plus directs : les prix de beaucoup de produits sont faussés et n’affichent pas leur vraie valeur, le Maroc vit toujours « 3am lboune » dans sa version contemporaine et transparente pour le consommateur final. L’Etat via la caisse de compensation achète la paix sociale, pour éviter l’émeute populaire, ce qui est ni plus ni moins qu’une véritable fuite comptable en avant.
Pour ne rien arranger, le projet de loi de finances 2008 affiche une hausse de plus de 48 % des crédits de la caisse qui atteignent désormais plus de 20 milliards de DHs un coût très important pour les finances publiques. Pourtant la hausse du prix du pétrole conjuguée à celle des produits alimentaires en particulier le blé nous astreignent à regarder la réalité en face et à s’y atteler : la caisse de compensation ne peut augmenter sans limites et tôt ou tard les finances publiques seront incapables de suivre la courbe des prix. Pour 2008 déjà on peut parier que le budget sera plombé par la caisse et l’on se rendra vite compte que les 20 milliards allouées ne seront pas suffisants le ministre des finances ayant élaboré sa copie sous l’hypothèse très optimiste d’un cours du baril à 75 dollars alors que ce dernier s’approche dangereusement des 100.
Certains économistes recommandent la suppression de la dite caisse pour rétablir la vérité des prix et mettre terme à l’hypocrisie de l’Etat. Une proposition qui semble pragmatique mais qui fait fi d’une réalité sociale à la limite de l’exposition, les dernières émeutes populaires du pain sont là pour nous le rappeler. D’autres soulignent le caractère inégalitaire de la compensation: que vous soyez pauvre ou riche vous êtes subventionné du même montant. Ils proposent une indexation de la subvention sur les revenus des ménages. Une mesure d’équité qui paraît très simple sur le papier mais techniquement impossible à appliquer. On ne peut enfin remettre en cause la contribution de la caisse à la subvention des prix dans les provinces du Sahara, très supérieure à celle des autres régions, sans tenir compte du contexte politique actuel.
C’est un vrai casse tête. Mais une chose est sûre : aucune solution ne pourra être portée sans courage politique . Tôt ou tard il faudra dire aux gens de ne plus compter sur la caisse de compensation pour maintenir la paix sociale car il faudra bien porter le prix sur le consommateur et non plus sur le contribuable. C’est aussi cela le courage politique : dire la vérité même s’elle est brutale, violente et amère .
Mais gardons-nous de tout catastrophisme : le pire n’est heureusement pas sûr. Avec une politique économique efficace, une optimisation des finances publiques, une rationalisation de la gestion de l’Etat et des résultats concrets en matière de l’emploi et du pouvoir d’achat cette hausse inévitable des prix pourrait être supportable par les consommateurs et ne pas déboucher sur des émeutes populaires et aggraver encore plus la crise sociale. Il y’a urgence d’agir car, qu’on se le dise, ce n’est plus tenable !
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