Le chant des africains qu'a entonné George Frêche, président socialiste du Conseil régional du Languedoc-Roussillon est un hymne des partisans de "l'Algérie française". Meme si c'est par provocation, il a passé l'age des enfantillages et jeté ainsi de l'huile sur le feu n'est pas un acte glorieux et c'est d'autant plus regrettable venant d'un socialiste.
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Pour provocateur qu’il soit, le fait a le mérite de la clarté. Dans une mise en scène pour le moins surréaliste, George Frêche, président socialiste du Conseil régional du Languedoc-Roussillon, entonne «Le chant des africains». Qui plus est à voix haute et du haut du perchoir de l’Hôtel de région, lieu parmi d’autres du paysage institutionnel français.
«Le chant des africains», pour ceux qui ne le savent pas, fait quasiment office d’hymne solennel des partisans de l’«Algérie française» et du Front national. Entre 1954 et 1962, il a résonné, à maintes reprises, entre le siège du «Gouvernement général» - actuel Palais du gouvernement - et «Le Forum» au bas de l’actuelle salle Ibn Khaldoun. C’était une sorte de cri de ralliement de pieds-noirs furieux et désireux d’en découdre avec le général De Gaulle et sa politique de «bradage» de l’Algérie.
Ancien maire de Montpellier - il a dirigé la ville pendant près de trois décennies -, George Frêche s’en est donné à coeur joie. Au grand amusement d’élus du Front national. Lesquels, applaudissements à l’appui, ont goûté au plaisir de l’instant. Et quel instant: une personnalité agissante du Parti socialiste joignant le geste hautement symbolique à la parole.
Cela s’est passé mercredi. George Frêche a profité du débat sur le budget de la région pour se livrer à un commentaire sur les péripéties de l’article 4 de la loi du 23 février 2005. Faute d’avoir participé aux discussions - il n’est plus député depuis 1997 -, l’homme fort de Montpellier ne s’est pas privé de lancer quelques flèches vitriolées contre les «gugusses du PS qui font une opération politicienne».
A l’opposé des siens, il a clamé qu’il était «juste de reconnaître le rôle positif de la présence française en Algérie». La colonisation, «je veux bien qu’on la condamne», dit-il dans une allusion aux prises de position de la gauche parlementaire. «Mais on s’acharne sur rien du tout. Si je suis d’accord pour stigmatiser les gros colons, je salue le très bon boulot des instituteurs en Afrique du Nord».
Il va sans dire que cette sortie a créé un «grand malaise» au Conseil régional du Languedoc-Roussillon, selon les échos rapportés par les correspondants de presse locaux. Aux réactions fermes des socialistes se sont ajoutées les répliques des communistes et des verts qui ont demandé une suspension de séance. L’affaire aurait pu en rester là. Mais s’était compter sans le «plus» de George Frêche, un homme habitué, depuis l’arrivée des socialistes au pouvoir en 1981, à provoquer ce qu’il qualifie «d’éléphants» du PS. De Mitterrand à l’ancien Premier ministre Lionel Jospin en passant par les autres membres de la direction socialiste.
L’ancien maire a poursuivi la discussion autour d’un déjeuner à l’Hôtel de région. Empruntant à l’humour noir qui, entre autres facettes, a fait sa notoriété médiatique, il a lancé au porte-parole du groupe communiste au conseil: «Tu as eu raison de réagir comme cela. A ta place, j’aurais fait pareil». Sauf que George Frêche n’aurait jamais agi de la sorte et tenu des propos similaires à ceux de l’élu communiste. Il ne s’en cache pas du reste.
«Mais moi, fait-il comprendre à son voisin de table, tu comprends. Je ne suis pas à Nantes», allusion à Jean-Marc Ayrault, maire de la ville et président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. Dans la plus grande ville de Bretagne, «il n’y a pas l’ombre d’un rapatrié», rappelle George Frêche, initiateur passionné, voici quelques années, du très controversé Musée de la présence française en Algérie. «Ici, à Montpellier, c’est eux qui font les élections». Le propos se passe de commentaires.
Source: Le Quotidien d'oran
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Pour provocateur qu’il soit, le fait a le mérite de la clarté. Dans une mise en scène pour le moins surréaliste, George Frêche, président socialiste du Conseil régional du Languedoc-Roussillon, entonne «Le chant des africains». Qui plus est à voix haute et du haut du perchoir de l’Hôtel de région, lieu parmi d’autres du paysage institutionnel français.
«Le chant des africains», pour ceux qui ne le savent pas, fait quasiment office d’hymne solennel des partisans de l’«Algérie française» et du Front national. Entre 1954 et 1962, il a résonné, à maintes reprises, entre le siège du «Gouvernement général» - actuel Palais du gouvernement - et «Le Forum» au bas de l’actuelle salle Ibn Khaldoun. C’était une sorte de cri de ralliement de pieds-noirs furieux et désireux d’en découdre avec le général De Gaulle et sa politique de «bradage» de l’Algérie.
Ancien maire de Montpellier - il a dirigé la ville pendant près de trois décennies -, George Frêche s’en est donné à coeur joie. Au grand amusement d’élus du Front national. Lesquels, applaudissements à l’appui, ont goûté au plaisir de l’instant. Et quel instant: une personnalité agissante du Parti socialiste joignant le geste hautement symbolique à la parole.
Cela s’est passé mercredi. George Frêche a profité du débat sur le budget de la région pour se livrer à un commentaire sur les péripéties de l’article 4 de la loi du 23 février 2005. Faute d’avoir participé aux discussions - il n’est plus député depuis 1997 -, l’homme fort de Montpellier ne s’est pas privé de lancer quelques flèches vitriolées contre les «gugusses du PS qui font une opération politicienne».
A l’opposé des siens, il a clamé qu’il était «juste de reconnaître le rôle positif de la présence française en Algérie». La colonisation, «je veux bien qu’on la condamne», dit-il dans une allusion aux prises de position de la gauche parlementaire. «Mais on s’acharne sur rien du tout. Si je suis d’accord pour stigmatiser les gros colons, je salue le très bon boulot des instituteurs en Afrique du Nord».
Il va sans dire que cette sortie a créé un «grand malaise» au Conseil régional du Languedoc-Roussillon, selon les échos rapportés par les correspondants de presse locaux. Aux réactions fermes des socialistes se sont ajoutées les répliques des communistes et des verts qui ont demandé une suspension de séance. L’affaire aurait pu en rester là. Mais s’était compter sans le «plus» de George Frêche, un homme habitué, depuis l’arrivée des socialistes au pouvoir en 1981, à provoquer ce qu’il qualifie «d’éléphants» du PS. De Mitterrand à l’ancien Premier ministre Lionel Jospin en passant par les autres membres de la direction socialiste.
L’ancien maire a poursuivi la discussion autour d’un déjeuner à l’Hôtel de région. Empruntant à l’humour noir qui, entre autres facettes, a fait sa notoriété médiatique, il a lancé au porte-parole du groupe communiste au conseil: «Tu as eu raison de réagir comme cela. A ta place, j’aurais fait pareil». Sauf que George Frêche n’aurait jamais agi de la sorte et tenu des propos similaires à ceux de l’élu communiste. Il ne s’en cache pas du reste.
«Mais moi, fait-il comprendre à son voisin de table, tu comprends. Je ne suis pas à Nantes», allusion à Jean-Marc Ayrault, maire de la ville et président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. Dans la plus grande ville de Bretagne, «il n’y a pas l’ombre d’un rapatrié», rappelle George Frêche, initiateur passionné, voici quelques années, du très controversé Musée de la présence française en Algérie. «Ici, à Montpellier, c’est eux qui font les élections». Le propos se passe de commentaires.
Source: Le Quotidien d'oran
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