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Le soldat allemand Josef Salz a été condamné et fusillé le 8 février 1944 à Stettin, (aujourd'hui Szczecin) en Pologne, pour "trahison de guerre". Dans son journal intime, il s'était présenté comme un ami des juifs et avait critiqué la Wehrmacht et sa hiérarchie. Comme lui, de nombreux soldats qui ont simplement fait preuve de distance à l'égard du régime national-socialiste ont subi le même sort.
Les deux partis de la grande coalition, SPD et CDU-CSU, veulent réparer l'honneur de ces victimes de la justice militaire nazie, longtemps considérées comme de vulgaires criminels. Jeudi 2 juillet, un projet de loi qui réhabilite ceux qu'on appelait les "traîtres de guerre", a été présenté au Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand. "Les éléments constituant la trahison de guerre se sont révélés être un instrument de la justice nazie, pour punir de manière arbitraire, par la peine de mort, presque tout comportement politique mal vu", peut-on lire dans le projet de loi.
Dans les archives militaires, l'historien Wolfram Wette a dénombré 68 cas. Il ne s'agit pas des déserteurs de la Wehrmacht, dont les condamnations ont été levées en 2002, mais de soldats qui ont pris part à une résistance politique : certains ont aidé des prisonniers de guerre ou des juifs, d'autres ont distribué des tracts pour appeler à la résistance ou vendu des armes sur le marché noir. Parmi eux figurent deux prisonniers de guerre français condamnés pour leurs contacts avec la Résistance française.
Cette initiative parlementaire n'a pu aboutir qu'après une volte-face des chrétiens-démocrates qui, jusqu'à présent, refusaient de réhabiliter en bloc ces victimes. Ils craignaient une confusion entre les Résistants et des criminels de droit commun, et plaidaient plutôt en faveur d'une abrogation de ces jugements au cas par cas. Un argument peu sérieux quand on sait qu'aucun des descendants n'a osé demander un réexamen de ces condamnations. "Ils avaient une image très négative au sein de la société allemande", explique M. Wette.
SOUPÇONS LEVÉS
Ses recherches avaient montré que tous les "traîtres de guerre" étaient des victimes du régime hitlérien. Elles ont été confirmées par une expertise du ministère de la justice au début de l'année 2009.
Depuis 2007, les députés die Linke (gauche radicale) avaient réclamé une réhabilitation de ces soldats. Les sociaux-démocrates (SPD), favorables à ce projet, n'ont pas voulu s'allier à la gauche radicale et ont préféré attendre le changement d'avis récent de leurs partenaires de coalition, les unions chrétiennes CDU-CSU. Concrètement, ce texte modifie une législation de 1998 sur l'abrogation des jugements des tribunaux militaires nazis. Il doit être adopté par le Bundestag le 26 août.
Par Le Monde
Les deux partis de la grande coalition, SPD et CDU-CSU, veulent réparer l'honneur de ces victimes de la justice militaire nazie, longtemps considérées comme de vulgaires criminels. Jeudi 2 juillet, un projet de loi qui réhabilite ceux qu'on appelait les "traîtres de guerre", a été présenté au Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand. "Les éléments constituant la trahison de guerre se sont révélés être un instrument de la justice nazie, pour punir de manière arbitraire, par la peine de mort, presque tout comportement politique mal vu", peut-on lire dans le projet de loi.
Dans les archives militaires, l'historien Wolfram Wette a dénombré 68 cas. Il ne s'agit pas des déserteurs de la Wehrmacht, dont les condamnations ont été levées en 2002, mais de soldats qui ont pris part à une résistance politique : certains ont aidé des prisonniers de guerre ou des juifs, d'autres ont distribué des tracts pour appeler à la résistance ou vendu des armes sur le marché noir. Parmi eux figurent deux prisonniers de guerre français condamnés pour leurs contacts avec la Résistance française.
Cette initiative parlementaire n'a pu aboutir qu'après une volte-face des chrétiens-démocrates qui, jusqu'à présent, refusaient de réhabiliter en bloc ces victimes. Ils craignaient une confusion entre les Résistants et des criminels de droit commun, et plaidaient plutôt en faveur d'une abrogation de ces jugements au cas par cas. Un argument peu sérieux quand on sait qu'aucun des descendants n'a osé demander un réexamen de ces condamnations. "Ils avaient une image très négative au sein de la société allemande", explique M. Wette.
SOUPÇONS LEVÉS
Ses recherches avaient montré que tous les "traîtres de guerre" étaient des victimes du régime hitlérien. Elles ont été confirmées par une expertise du ministère de la justice au début de l'année 2009.
Depuis 2007, les députés die Linke (gauche radicale) avaient réclamé une réhabilitation de ces soldats. Les sociaux-démocrates (SPD), favorables à ce projet, n'ont pas voulu s'allier à la gauche radicale et ont préféré attendre le changement d'avis récent de leurs partenaires de coalition, les unions chrétiennes CDU-CSU. Concrètement, ce texte modifie une législation de 1998 sur l'abrogation des jugements des tribunaux militaires nazis. Il doit être adopté par le Bundestag le 26 août.
Par Le Monde
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