Non non l'article n'est pas du réchauffé, il date du 09 juillet 2009
A moins de vivre dans une dimension parallèle qui aurait quelques décennies de plus que la nôtre, on constatera donc que l'article est "vieux" de 2 jours seulement.
Je n'ai pas résisté au plaisir d'une petite traduction Pardon aux traducteurs chevronnés, je suis loin d'être parfaite bilingue.
A moins de vivre dans une dimension parallèle qui aurait quelques décennies de plus que la nôtre, on constatera donc que l'article est "vieux" de 2 jours seulement.
Je n'ai pas résisté au plaisir d'une petite traduction Pardon aux traducteurs chevronnés, je suis loin d'être parfaite bilingue.
Passage en revue de la presse marocaine. Les journaux de langue française sont "Le Matin", "Aujourd'hui", "Au fait". Les arabophones sont "Al Alam", "Al Maghribia". L'actualité internationale est traitée de la même manière que n'importe où ailleurs. L'actualité locale parle de politique, de nombreux événements insignifiants, sport, tv. Rien de bien distinctif ni de bien différent. Rien, par contre, un seul thème récurrent. Tous les jours depuis plus de 30 ans, tous les journaux marocains traitent d'une question: le Sahara occidental. Mais il n'y a pas de question en réalité. Juste une seule certitude: le Sahara occidental est partie intégrante du Maroc, lequel se bat pour une Union nationale et l'intégrité de son territoire.
Que disent les journaux marocains sur le Sahara Occidental?
A la lecture , nous remarquons que le sujet est traité pratiquement quotidiennement. La plupart du temps, les articles sont signés de la même journaliste (Latifa Cherkaoui pour "Le Matin" ou bien non signé, émanant de la MAP (l'agence de presse nationale).
Les articles parlent de la crise subsaharienne et la manière dont le Maroc met tout en oeuvre pour régler le conflit alors que le Polisario met tout en oeuvre pour faire capoter les négociations. Les articles évoquent les conditions terribles des camps de réfugiés de Tindouf et le consensus de l'ONU et d'autres nations autour du plan d'autonomie proposé par le Maroc.
Les journalistes ont créé leur propre vocabulaire pour le Sahara occidental (mot qu'ils n'utilisent jamais préférant «Sahara marocain» ou «provinces sahariennes»). Si nous jetons un coup d'oeil aux expressions utilisées dans les articles, on s'aperçoit que ce sujet ne permet qu'une seule vision. Chaque fois qu'un journaliste écrit à propos du "Sahara marocain", on retrouve les mots : "Nos provinces, l'union sacrée, la souveraineté nationale, l'unanimité, l'intégrité territoriale, la légalité internationale, le peuple marocain, la mère patrie, la fierté nationale, de l'unité, le sacrifice ».
Lorsque les articles concernent le plan d'autonomie, ils ne sont pas seulement orientés mais ils ne laissent aucune chance à un point de vue différent. La position marocaine est toujours qualifiée de juste, sérieuse, crédible, réaliste, raisonnable, sans aucune ambiguïté".
Beaucoup d'expressions sont utilisées mot pour mot dans les médias : "solution politique et définitive; salué par le Conseil de sécurité et l'engagement international;. alternative sérieuse et crédible;pais négociée; . Seule solution démocratique fiable et valable.
La même stratégie est reprise lorsqu'il s'agit du mouvement indépendantiste. Lorsque le Polisario et les camps de Tindouf sont cités, les expressions usitées sont : "les mercenaires du polisario, endoctrinement à Cuba, actions terroristes, pseudo RASD; relations avec les mouvements terroristes, violation des droits de l'homme, traitement raciste, séquestration, prisons secrètes, stalinisme, manque de liberté, camps de la honte. "
Tant les sujets que le vocabulaire sont violents et aggressifs. Les journalistes s'attachent à présent à bâtir une nouvelle image du Polisario. Les derniers articles expliquent comment le Polisario vend des armes à des groupements terroristes, ses liens avec Al Qaïda, que le Polisario est composé majoritairement de trafiquants venus d'Algérie au Maroc pour vendre drogue, cigarettes, etc.
Quand on voit l'attitude des journaux utilisant le même vocabulaire unilatéral en jouant sur les craintes conscientes ou non de notre société telles que la drogue ou le terrorisme, on ne peut s'empêcher de penser à cette définition :
Le secret de la propagande moderne : simplifier les choses complexes à l'extrême de la sorte que le moins intelligent puisse comprendre ce que je dis. Simplifier et répéter tous les jours. Simplifier et répéter : le secret de la propagande moderne.
Pas d'opinion alternative possible.
Pourquoi n'y a t-il pas d'alternative possible à ce martelage quotidien? Une partie de la réponse se trouve dans la Constitution marocaine : il y est stipulé que toute atteinte au roi ou à l'intégrité territoriale peut être condamnée. Parler de Sahara Occidental ou toute autre position qui n'abonde pas dans le sens marocain sera immédiatement réprimé.
Ce texte existe non seulement pour protéger le roi et le point de vue marocain, mais c'est aussi le moyen légal de poursuivre tous les activistes, tout journaliste, tout citoyen qui n'est pas d'accord avec l'opinion marocaine. Les tribunaux ont déjà condamnés de nombreux sahraouis à plusieurs années de prison en vertu de cette disposition de la Constitution. Le simple fait de prendre part à une manifestation suffit pour se retrouver en prison . Les brutalités policières se trouvant légitimées par la loi.
Les journalistes marocains sont victimes de cette loi. Ali Lmrabet, rédacteur en chef de "Demain Magazine" est en attente de la décision de justice et encourt une peine de 3 à 5 ans de prison pour «insulte à la personne du roi" .
Le droit à la liberté d'expression est reconnue comme un droit fondamental en vertu de l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme, mais la Constitution marocaine à trouvé la parade pour priver le peuple de cette liberté. Le roi Mohamed VI a voulu que sa nouvelle constitution soit "moderne", "démocratique" et "respectueuse". Finalement, la presse et les journalistes ne sont toujours pas libres d'écrire ce qu'ils veulent, le citoyen peut encore être condamné quand ils critiquent le roi ou "la souveraineté nationale". même l'homosexualité est encore considérée comme un délit (voir le rapport 2009 d'Amnesty International).
Signalons que beaucoup de journaux marocains sont étroitement liés au régime. Leurs dirigeants,propriétaires ou actionnaires, les annonceurs publicitaires, tous font partie du système chapeauté par le roi Mohamed VI. Par exemple, Moulay Ahmed Alaoui, le cousin de Hassan II et ex-ministre, est président de "Maroc Soir", le groupe de presse qui publie "Le Matin" dont il est aussi le «directeur politique». Un autre quotidien, "Al-Anbaa", est , quant à lui, purement et simplement géré par le ministère de l'information.
La presse et les autorités marocaines s'emploient au quotidien à formater l'opinion publique quant au Sahara Occidental. Le rôle des medias est d'orienter l'opinion du peuple marocain et la faire converger avec le point de vue officiel du Maroc sur la question du SO. Les autorités marocaines peuvent interdire toute autre forme d'opinion "non conforme". Elles peuvent également user d'autres stratégies en censurant le site ARSO (www.arso.org), le plus important site consacré au SO et en interdisant son accès à partir du Maroc.
La manipulation de l'opinion publique et le lobbying très actif auprès des instances internationales pour imposer son projet, sont les armes principales du Maroc. Mais ce sont également les principales raisons de l'enlisement du conflit et l'obstacle à toute résolution de ce dernier.
Que disent les journaux marocains sur le Sahara Occidental?
A la lecture , nous remarquons que le sujet est traité pratiquement quotidiennement. La plupart du temps, les articles sont signés de la même journaliste (Latifa Cherkaoui pour "Le Matin" ou bien non signé, émanant de la MAP (l'agence de presse nationale).
Les articles parlent de la crise subsaharienne et la manière dont le Maroc met tout en oeuvre pour régler le conflit alors que le Polisario met tout en oeuvre pour faire capoter les négociations. Les articles évoquent les conditions terribles des camps de réfugiés de Tindouf et le consensus de l'ONU et d'autres nations autour du plan d'autonomie proposé par le Maroc.
Les journalistes ont créé leur propre vocabulaire pour le Sahara occidental (mot qu'ils n'utilisent jamais préférant «Sahara marocain» ou «provinces sahariennes»). Si nous jetons un coup d'oeil aux expressions utilisées dans les articles, on s'aperçoit que ce sujet ne permet qu'une seule vision. Chaque fois qu'un journaliste écrit à propos du "Sahara marocain", on retrouve les mots : "Nos provinces, l'union sacrée, la souveraineté nationale, l'unanimité, l'intégrité territoriale, la légalité internationale, le peuple marocain, la mère patrie, la fierté nationale, de l'unité, le sacrifice ».
Lorsque les articles concernent le plan d'autonomie, ils ne sont pas seulement orientés mais ils ne laissent aucune chance à un point de vue différent. La position marocaine est toujours qualifiée de juste, sérieuse, crédible, réaliste, raisonnable, sans aucune ambiguïté".
Beaucoup d'expressions sont utilisées mot pour mot dans les médias : "solution politique et définitive; salué par le Conseil de sécurité et l'engagement international;. alternative sérieuse et crédible;pais négociée; . Seule solution démocratique fiable et valable.
La même stratégie est reprise lorsqu'il s'agit du mouvement indépendantiste. Lorsque le Polisario et les camps de Tindouf sont cités, les expressions usitées sont : "les mercenaires du polisario, endoctrinement à Cuba, actions terroristes, pseudo RASD; relations avec les mouvements terroristes, violation des droits de l'homme, traitement raciste, séquestration, prisons secrètes, stalinisme, manque de liberté, camps de la honte. "
Tant les sujets que le vocabulaire sont violents et aggressifs. Les journalistes s'attachent à présent à bâtir une nouvelle image du Polisario. Les derniers articles expliquent comment le Polisario vend des armes à des groupements terroristes, ses liens avec Al Qaïda, que le Polisario est composé majoritairement de trafiquants venus d'Algérie au Maroc pour vendre drogue, cigarettes, etc.
Quand on voit l'attitude des journaux utilisant le même vocabulaire unilatéral en jouant sur les craintes conscientes ou non de notre société telles que la drogue ou le terrorisme, on ne peut s'empêcher de penser à cette définition :
Le secret de la propagande moderne : simplifier les choses complexes à l'extrême de la sorte que le moins intelligent puisse comprendre ce que je dis. Simplifier et répéter tous les jours. Simplifier et répéter : le secret de la propagande moderne.
Pas d'opinion alternative possible.
Pourquoi n'y a t-il pas d'alternative possible à ce martelage quotidien? Une partie de la réponse se trouve dans la Constitution marocaine : il y est stipulé que toute atteinte au roi ou à l'intégrité territoriale peut être condamnée. Parler de Sahara Occidental ou toute autre position qui n'abonde pas dans le sens marocain sera immédiatement réprimé.
Ce texte existe non seulement pour protéger le roi et le point de vue marocain, mais c'est aussi le moyen légal de poursuivre tous les activistes, tout journaliste, tout citoyen qui n'est pas d'accord avec l'opinion marocaine. Les tribunaux ont déjà condamnés de nombreux sahraouis à plusieurs années de prison en vertu de cette disposition de la Constitution. Le simple fait de prendre part à une manifestation suffit pour se retrouver en prison . Les brutalités policières se trouvant légitimées par la loi.
Les journalistes marocains sont victimes de cette loi. Ali Lmrabet, rédacteur en chef de "Demain Magazine" est en attente de la décision de justice et encourt une peine de 3 à 5 ans de prison pour «insulte à la personne du roi" .
Le droit à la liberté d'expression est reconnue comme un droit fondamental en vertu de l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme, mais la Constitution marocaine à trouvé la parade pour priver le peuple de cette liberté. Le roi Mohamed VI a voulu que sa nouvelle constitution soit "moderne", "démocratique" et "respectueuse". Finalement, la presse et les journalistes ne sont toujours pas libres d'écrire ce qu'ils veulent, le citoyen peut encore être condamné quand ils critiquent le roi ou "la souveraineté nationale". même l'homosexualité est encore considérée comme un délit (voir le rapport 2009 d'Amnesty International).
Signalons que beaucoup de journaux marocains sont étroitement liés au régime. Leurs dirigeants,propriétaires ou actionnaires, les annonceurs publicitaires, tous font partie du système chapeauté par le roi Mohamed VI. Par exemple, Moulay Ahmed Alaoui, le cousin de Hassan II et ex-ministre, est président de "Maroc Soir", le groupe de presse qui publie "Le Matin" dont il est aussi le «directeur politique». Un autre quotidien, "Al-Anbaa", est , quant à lui, purement et simplement géré par le ministère de l'information.
La presse et les autorités marocaines s'emploient au quotidien à formater l'opinion publique quant au Sahara Occidental. Le rôle des medias est d'orienter l'opinion du peuple marocain et la faire converger avec le point de vue officiel du Maroc sur la question du SO. Les autorités marocaines peuvent interdire toute autre forme d'opinion "non conforme". Elles peuvent également user d'autres stratégies en censurant le site ARSO (www.arso.org), le plus important site consacré au SO et en interdisant son accès à partir du Maroc.
La manipulation de l'opinion publique et le lobbying très actif auprès des instances internationales pour imposer son projet, sont les armes principales du Maroc. Mais ce sont également les principales raisons de l'enlisement du conflit et l'obstacle à toute résolution de ce dernier.
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