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Kadhafi joue avec les nerfs et l'orgueil national des Suisses

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  • Kadhafi joue avec les nerfs et l'orgueil national des Suisses



    BERNE - Mouammar Kadhafi met à rude épreuve les nerfs et l'orgueil national des Suisses, dont deux compatriotes sont toujours retenus à Tripoli en dépit des excuses du président de la Confédération Hans-Rudolf Merz pour la brève arrestation d'un fils du leader libyen en juillet 2008 à Genève.
    • Le président suisse se trouvait mercredi sous le feu des critiques, certains n'hésitant pas à demander sa démission.
    • "Hans-Rudolf Merz est en train de perdre la face", estime le quotidien La Tribune de Genève, tandis que pour le journal Le Temps le président de la Confédération "est désormais pour beaucoup +politiquement mort+".
    • Avec l'enlisement de l'affaire libyenne, la situation semble devenir intenable pour M. Merz, qui assure pour un an la présidence tournante de la Confédération helvétique.
    • Le président suisse avait affirmé avoir reçu l'assurance que les deux hommes d'affaires suisses, retenus depuis plus d'un an à Tripoli, pourraient regagner leur pays "avant la fin août". Mais deux jours après l'échéance, les Suisses ne sont toujours pas rentrés...
    • La Libye, où le dirigeant Mouammar Kadhafi a fêté mardi avec faste 40 ans de pouvoir, exige désormais le versement de plus d'un demi million d'euros de caution pour permettre aux deux Suisses de rentrer, selon une source "proche du dossier, côté suisse".
    • La Confédération a pourtant fait plusieurs gestes pour amadouer le leader libyen, courroucé par l'arrestation de son fils Hannibal en juillet 2008 à Genève dans un palace genevois avec son épouse enceinte. Le couple, accusé de mauvais traitements sur deux de ses domestiques, avait été libéré sous caution.
    • Après plus d'un an de rupture des relations avec Tripoli en raison de cette affaire, M. Merz s'était rendu en Libye le 20 août pour présenter les excuses de la Suisse, une décision qui avait provoqué l'ire d'une partie de la classe politique.
    • M. Merz a aussi signé un accord prévoyant la mise en place d'un tribunal indépendant devant statuer sur la légalité de l'arrestation du fils Kadhafi mais le président du parti des Libéraux démocrates (PLR, centre droit) Fulvio Pelli demande désormais "de suspendre la mise en oeuvre de l'accord, jusqu'à ce que la Libye s'acquitte de ses engagements".
    • Plus radical, le président de la jeunesse socialiste suisse Cédric Wermuth exige la démission de M. Merz. "Merz doit partir - mais seulement après avoir résolu le problème" des deux ressortissants, estime-t-il.
    • Un avis qui n'est pas forcément partagé. Pour Kathy Riklin, députée du Parti démocrate chrétien (PDC, centre-droit), l'action du président de la Confédération s'est bien transformée en "débâcle", mais "il doit finir son année de présidence dans la dignité, et puis démissionner".
    • Mais une suspension de l'accord serait la plus mauvaise solution, prévient Marcelo Kohen, professeur de droit international à l'Institut de hautes études internationales et du développement à Genève.
    • "Les Suisses devraient éviter la surenchère. La demande de suspension du traité serait très grave pour la Suisse", estime-t-il. Pour M. Kohen, le contentieux avec Tripoli répond à une logique simple: "l'honneur blessé de la famille Kadhafi. La Libye veut faire payer à la Suisse exactement ce qu'Hannibal a subi à Genève".
    • Les atermoiements politiques suisses nuisent aux "intérêts et l'image de la Suisse à l'étranger. Les partis politiques devraient adopter un profil bas et laisser agir la diplomatie", juge le professeur de droit international, qui exclut une nouvelle visite de M. Merz en Libye.
    • Ennaharonline/ AFP
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