Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a récemment classé le Maroc 130ème sur 182 pays, un résultat qui a suscité la réprobation des responsables marocains.
L'un des points de litige est que l'indice du Rapport sur le développement humain 2009, publié lundi 5 octobre, se base sur les chiffres du PIB par habitant, de l'éducation et de l'espérance de vie datant de 2007.
"Le Maroc est contre les critères, retenus il y a bientôt vingt ans, devenus largement dépassés, clairement sélectifs et certainement insuffisants pour mesurer, de manière objective, les avancées réalisées en matière de développement humain", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Taieb Fassi Fihri.
La Norvège arrive en tête de ce classement. Le Niger occupe quant à lui la dernière place, tandis que les Etats-Unis sont classés treizièmes. En bas du classement, on trouve l'Afghanistan et le Sierra Leone. Ce rapport couvre des sujets aussi larges que la liberté culturelle et le financement, ainsi que des défis globaux plus larges comme la coopération et les changements climatiques.
En septembre, avant la publication de ce rapport, le ministère des Affaires étrangères avait convoqué le représentant du PNUD au Maroc, Mourad Wahba, pour discuter de ce rapport. Après la publication de ce dernier, la semaine dernière, une délégation marocaine a rencontré à New York le directeur du PNUD pour parler de ces chiffres, que les autorités marocaines estiment ne pas refléter l'ensemble de la réalité.
Le Haut commissaire marocain au Plan, Ahmed Lahlimi, avait affirmé le 8 octobre à Rabat que ses services avaient lancé des discussions avec les responsables du PNUD. M. Lahlimi avait indiqué que les personnes qu'il avait rencontrées "reconnaissent que le classement du Maroc ne reflète pas la situation réelle du développement dans notre pays".
Il avait affirmé le classement du Maroc n'a "aucun sens". Lors du 26ème Congrès international de la population qui s'est tenu à Marrakech du 27 septembre au 1er octobre, il a appelé les pays en développement à se joindre au débat entre le PND et le Maroc concernant l'indice de développement humain.
"Le rapport du PNUD ne comporte pas que l’indice du développement humain, qui donne un classement", avait souligné M. Wahba le mois dernier à Rabat. "[Ce rapport] fait état d’autres secteurs, notamment la participation de la femme, le développement humain, les libertés publiques, l'accès aux modes de communication modernes", avait-il précisé.
"Tous ces indicateurs figurent dans les autres tableaux du rapport et font ressortir la progression du Maroc", avait-il ajouté.
"Cet indice ne prétend pas être un outil exhaustif et ne donne pas une idée sur les progrès réalisés à court terme", a expliqué Alison Kennedy, directrice de l'Unité des statistiques au Bureau du rapport mondial sur le développement humain à New York.
S'exprimant lors d'une conférence organisée à Rabat le 8 octobre, Mme Kennedy avait décrit cet indice comme "un instrument qui permet d’attirer l’attention des pays sur un certain nombre de problèmes".
"Le Maroc ne conteste pas la réalité des chiffres qui constituent la matière première de l’IDH, mais il remet plutôt en cause la pertinence de l’indice composite", a expliqué l'économiste Larbi Jaidi. "Mesurer le développement d’un pays à l’aide d’un indicateur composite présente des limites et une dose d’arbitraire, vu que l’indicateur donne en le même poids à trois paramètres différents."
"Néanmoins, quelles que soient les critiques adressées à l’indice, il faut en prendre acte et ajuster les politiques publiques qui sont à l’origine de ce classement", a-t-il ajouté.
Bon nombre de citoyens semblent partager cet avis.
"Le Maroc doit accepter son classement, car du point de vue des indicateurs de [ce rapport], le pays présente un véritable retard", a expliqué Ahmed T., un ingénieur. "Sur le plan de l’alphabétisation et du revenu, il y a lieu de faire de grands efforts."
"Mis à part cet indice, il faut reconnaître que le Maroc adopte deux vitesses de développement", a-t-il ajouté. "La première est accélérée, à l’image du TGV qu’on veut mettre en place au Maroc. Et l’autre est relative au monde rural, qui s’appuie toujours sur des moyens traditionnels dans le transport et l’agriculture. Le contraste est bel et bien réel."
Par Siham Ali pour Magharebia à Rabat — 14/10/09
L'un des points de litige est que l'indice du Rapport sur le développement humain 2009, publié lundi 5 octobre, se base sur les chiffres du PIB par habitant, de l'éducation et de l'espérance de vie datant de 2007.
"Le Maroc est contre les critères, retenus il y a bientôt vingt ans, devenus largement dépassés, clairement sélectifs et certainement insuffisants pour mesurer, de manière objective, les avancées réalisées en matière de développement humain", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Taieb Fassi Fihri.
La Norvège arrive en tête de ce classement. Le Niger occupe quant à lui la dernière place, tandis que les Etats-Unis sont classés treizièmes. En bas du classement, on trouve l'Afghanistan et le Sierra Leone. Ce rapport couvre des sujets aussi larges que la liberté culturelle et le financement, ainsi que des défis globaux plus larges comme la coopération et les changements climatiques.
En septembre, avant la publication de ce rapport, le ministère des Affaires étrangères avait convoqué le représentant du PNUD au Maroc, Mourad Wahba, pour discuter de ce rapport. Après la publication de ce dernier, la semaine dernière, une délégation marocaine a rencontré à New York le directeur du PNUD pour parler de ces chiffres, que les autorités marocaines estiment ne pas refléter l'ensemble de la réalité.
Le Haut commissaire marocain au Plan, Ahmed Lahlimi, avait affirmé le 8 octobre à Rabat que ses services avaient lancé des discussions avec les responsables du PNUD. M. Lahlimi avait indiqué que les personnes qu'il avait rencontrées "reconnaissent que le classement du Maroc ne reflète pas la situation réelle du développement dans notre pays".
Il avait affirmé le classement du Maroc n'a "aucun sens". Lors du 26ème Congrès international de la population qui s'est tenu à Marrakech du 27 septembre au 1er octobre, il a appelé les pays en développement à se joindre au débat entre le PND et le Maroc concernant l'indice de développement humain.
"Le rapport du PNUD ne comporte pas que l’indice du développement humain, qui donne un classement", avait souligné M. Wahba le mois dernier à Rabat. "[Ce rapport] fait état d’autres secteurs, notamment la participation de la femme, le développement humain, les libertés publiques, l'accès aux modes de communication modernes", avait-il précisé.
"Tous ces indicateurs figurent dans les autres tableaux du rapport et font ressortir la progression du Maroc", avait-il ajouté.
"Cet indice ne prétend pas être un outil exhaustif et ne donne pas une idée sur les progrès réalisés à court terme", a expliqué Alison Kennedy, directrice de l'Unité des statistiques au Bureau du rapport mondial sur le développement humain à New York.
S'exprimant lors d'une conférence organisée à Rabat le 8 octobre, Mme Kennedy avait décrit cet indice comme "un instrument qui permet d’attirer l’attention des pays sur un certain nombre de problèmes".
"Le Maroc ne conteste pas la réalité des chiffres qui constituent la matière première de l’IDH, mais il remet plutôt en cause la pertinence de l’indice composite", a expliqué l'économiste Larbi Jaidi. "Mesurer le développement d’un pays à l’aide d’un indicateur composite présente des limites et une dose d’arbitraire, vu que l’indicateur donne en le même poids à trois paramètres différents."
"Néanmoins, quelles que soient les critiques adressées à l’indice, il faut en prendre acte et ajuster les politiques publiques qui sont à l’origine de ce classement", a-t-il ajouté.
Bon nombre de citoyens semblent partager cet avis.
"Le Maroc doit accepter son classement, car du point de vue des indicateurs de [ce rapport], le pays présente un véritable retard", a expliqué Ahmed T., un ingénieur. "Sur le plan de l’alphabétisation et du revenu, il y a lieu de faire de grands efforts."
"Mis à part cet indice, il faut reconnaître que le Maroc adopte deux vitesses de développement", a-t-il ajouté. "La première est accélérée, à l’image du TGV qu’on veut mettre en place au Maroc. Et l’autre est relative au monde rural, qui s’appuie toujours sur des moyens traditionnels dans le transport et l’agriculture. Le contraste est bel et bien réel."
Par Siham Ali pour Magharebia à Rabat — 14/10/09
Commentaire