A la surprise générale, des sondages sortie des urnes montrent que l'initiative de la droite populiste contre les minarets serait acceptée par 59% des voix. Les résultats définitifs sont attendus en fin d'après-midi.
Contre toute attente et défiant tous les sondages, les Suisses ont, semble-t-il, approuvé en majorité dimanche l'initiative de la droite populiste d'interdire la construction des minarets. Selon des sondages sortie des urnes cités par la télévision suisse romande (TSR), le oui l'emporterait avec 59% des voix. En outre, la plupart des 26 cantons helvétiques serait également favorable à l'initiative. Seuls Genève, Vaud, Neuchâtel et Bâle-Ville y seraient opposés. Si cette double majorité est confirmée, cela permettra la modification de l'article de la constitution sur la liberté religieuse pour prohiber de nouveaux minarets. Les résultats définitifs du référendum sont attendus en fin d'après-midi.
Ce raz-de-marée contredit les dernières enquêtes d'opinion qui prédisaient un rejet à 53% de la proposition de l'UDC (Union démocratique du centre, une formation populiste de droite) et de l'Union démocratique fédérale (UDF, droite chrétienne). Ce résultat est un désaveu pour le reste de la classe politique suisse, qui s'était unie contre le projet. Le Conseil fédéral [le gouvernement suisse, ndlr] et l'Assemblée fédérale avaient mis en garde contre les conséquences négatives du texte sur la paix religieuse et sur les relations extérieures de la Suisse. Fait inhabituel, le gouvernement avait, pour manifester son opposition, pris position le jour-même du dépôt du texte, qui avait recueilli 113.000 signatures .
Vers une saisie de la Cour européenne des droits de l'Homme ?
La victoire du «oui» constitue une claque pour la communauté musulmanne helvétique. «C'est indigne de la Suisse», a dénoncé le président de la Coordination des organisations islamiques en Suisse (COIS). «Les partis suisses auraient dû davantage s'engager dans la campagne», estime-t-il. La ministre suisse de la Justice Eveline Widmer-Schlumpf a prévenu, avant même le référendum, que l'interdiction des minarets serait contraire à la liberté de religion et discriminatoire. Une acceptation de l'initiative violerait les droits de l'homme et mettrait en péril l'image de la Suisse. Les Verts ont annoncé dimanche étudier la possibilité de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme sur la validité du projet anti-minarets.
Pour justifier leur texte, UDF et UDC ont mis en avant la crainte d'une «islamisation rampante» de la Suisse. Les minarets sont le «symbole apparent d'une revendication politico-religieuse du pouvoir, qui remet en cause les droits fondamentaux. Ces édifices incarnent l'Islam politique et la charia (loi islamique)», ont martelé les deux partis. La campagne n'a pas été exempte de dérapages. Les affiches de l'UDC et l'UDF ont représenté une femme complètement voilée devant le drapeau suisse couvert de minarets, dont la silhouette stylisée évoque des missiles.
Quelque 400.000 musulmans vivent dans la Confédération sur une population totale d'environ 7,6 millions d'habitants. 14% des musulmans sont pratiquants. Il existe en Suisse environ 150 lieux de prière à leur intention. Jusqu'ici, quatre mosquées disposent d'un minaret: à Genève, Zurich, Winterthour (canton de Zurich) et Wangen bei Olten (canton de Soleure).
Le Figaro
Contre toute attente et défiant tous les sondages, les Suisses ont, semble-t-il, approuvé en majorité dimanche l'initiative de la droite populiste d'interdire la construction des minarets. Selon des sondages sortie des urnes cités par la télévision suisse romande (TSR), le oui l'emporterait avec 59% des voix. En outre, la plupart des 26 cantons helvétiques serait également favorable à l'initiative. Seuls Genève, Vaud, Neuchâtel et Bâle-Ville y seraient opposés. Si cette double majorité est confirmée, cela permettra la modification de l'article de la constitution sur la liberté religieuse pour prohiber de nouveaux minarets. Les résultats définitifs du référendum sont attendus en fin d'après-midi.
Ce raz-de-marée contredit les dernières enquêtes d'opinion qui prédisaient un rejet à 53% de la proposition de l'UDC (Union démocratique du centre, une formation populiste de droite) et de l'Union démocratique fédérale (UDF, droite chrétienne). Ce résultat est un désaveu pour le reste de la classe politique suisse, qui s'était unie contre le projet. Le Conseil fédéral [le gouvernement suisse, ndlr] et l'Assemblée fédérale avaient mis en garde contre les conséquences négatives du texte sur la paix religieuse et sur les relations extérieures de la Suisse. Fait inhabituel, le gouvernement avait, pour manifester son opposition, pris position le jour-même du dépôt du texte, qui avait recueilli 113.000 signatures .
Vers une saisie de la Cour européenne des droits de l'Homme ?
La victoire du «oui» constitue une claque pour la communauté musulmanne helvétique. «C'est indigne de la Suisse», a dénoncé le président de la Coordination des organisations islamiques en Suisse (COIS). «Les partis suisses auraient dû davantage s'engager dans la campagne», estime-t-il. La ministre suisse de la Justice Eveline Widmer-Schlumpf a prévenu, avant même le référendum, que l'interdiction des minarets serait contraire à la liberté de religion et discriminatoire. Une acceptation de l'initiative violerait les droits de l'homme et mettrait en péril l'image de la Suisse. Les Verts ont annoncé dimanche étudier la possibilité de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme sur la validité du projet anti-minarets.
Pour justifier leur texte, UDF et UDC ont mis en avant la crainte d'une «islamisation rampante» de la Suisse. Les minarets sont le «symbole apparent d'une revendication politico-religieuse du pouvoir, qui remet en cause les droits fondamentaux. Ces édifices incarnent l'Islam politique et la charia (loi islamique)», ont martelé les deux partis. La campagne n'a pas été exempte de dérapages. Les affiches de l'UDC et l'UDF ont représenté une femme complètement voilée devant le drapeau suisse couvert de minarets, dont la silhouette stylisée évoque des missiles.
Quelque 400.000 musulmans vivent dans la Confédération sur une population totale d'environ 7,6 millions d'habitants. 14% des musulmans sont pratiquants. Il existe en Suisse environ 150 lieux de prière à leur intention. Jusqu'ici, quatre mosquées disposent d'un minaret: à Genève, Zurich, Winterthour (canton de Zurich) et Wangen bei Olten (canton de Soleure).
Le Figaro
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