Par William James Martin > [email protected].
L'article original, "Zionism for Dummies", est paru sur The Palestine Chronicle le 8 septembre 2009. L'auteur est professeur à la Faculté de Mathématiques de l'Université de la Nouvelle-Orléans.
Plus je réfléchis au conflit israélo-palestinien, plus je constate que très rares sont les gens à avoir une compréhension basique du conflit et qu’encore plus rares sont ceux qui sont capables de le définir ne serait-ce qu’en termes approximatifs. Ainsi l’on entend dire parfois que tout tournerait autour du « terrorisme » arabe/palestinien, autour des attentats suicides et que le but ultime des terroristes palestiniens serait de « jeter tous les juifs à la mer, morts ou vifs », que leur motivation ne seraient rien d’autre que l’antisémitisme et une haine viscérale des juifs. Ceux qui entretiennent cette vision considèrent que le conflit tourne essentiellement autour de la survie d’un Etat juif au milieu d’un océan de haine irrationnelle.
C’est ainsi que les sionistes voient la chose, et c’est la vision qu’ils voudraient que le monde retienne. On entend aussi parfois dire que le conflit serait religieux, entre juifs et Arabes et que ce conflit durerait, sans interruption, depuis « des millénaires ».
Tout cela est faux.
Le premier attentat-suicide palestinien s’est produit en 1994, quarante jours après le massacre, par Baruch Goldstein, natif de Brooklyn, de vingt-neuf fidèles en prière à la Mosquée d’Abraham, à Hébron. A l’époque, cela faisait plus de vingt-cinq ans que la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza étaient sous occupation, à la suite de la guerre de juin 1967. Ainsi, une génération entière de Palestiniens avait accédé à l’âge adulte sans avoir rien connu d’autre que l’occupation militaire, au moment où le premier attentat-suicide s’est produit.
La phrase « jeter tous les juifs à la mer, morts ou vifs » fut dite pour la première fois par le Premier ministre israélien Ben Gourion devant la Knesset (le parlement israélien) ; c’était en 1961. Ce fut sans doute la première occurrence de cette phrase, prononcée par une personnalité politique éminente, si bien qu’en tout état de cause cette citation a une origine juive, et non une origine arabe. La propagation de cette phrase chargée d’émotion dans l’ensemble du débat israélo-palestinien trouve donc sa source chez le Premier ministre israélien lui-même (voir : « Qui pousse qui, à la mer ? » [Who is Pushing Whom into the Sea? ] :
L’idée qu’il s’agirait d’un conflit religieux, qui se poursuivrait depuis des milliers d’années, est inexacte. Depuis près de deux mille ans, juifs et Arabes entretenaient des relations harmonieuses et, depuis quatre siècles avant la Première guerre mondiale jusqu’à celle-ci incluse, ils avaient les mêmes droits, en tant que citoyens de l’Empire ottoman. De fait, les juifs occupaient des positions officielles éminentes, dans l’administration dudit Empire.
Tout a changé en 1896, avec la publication de l’ouvrage de Theodore Herzl, L’Etat juif, dans lequel il proposait l’idée de l’inévitabilité, de l’immuabilité, de la permanence et de l’omniprésence de l’antisémitisme, arguant que la seule solution à ce problème était un Etat séparé, pour les juifs.
L’idée hertzlienne de l’inéluctabilité de l’antisémitisme a sans doute été auto-réalisatrice, puisque plutôt que de s’opposer à l’antisémitisme, durant la première moitié du vingtième siècle, les sionistes firent cause commune avec Hitler, Eichmann et les nazis, utilisant l’antisémitisme et le nazisme en tant que moyens d’obtenir leur but, la création d’un Etat juif. Les deux mouvements réactionnaires (le nazisme et le sionisme, ndt) avaient en partage l’idée que les juifs qui vivaient en Allemagne représentaient dans ce pays une « race » étrangère et que la séparation raciale devait être pérennisée à tout prix (l’historien Lenny Brenner a écrit trois ouvrages remarquables sur la collaboration siono-nazie).
L’utilisation du nazisme par les sionistes prit notamment la forme du blocage de voies de secours pour les juifs vers d’autres pays d’Europe et leur détournement vers la Palestine, même après que les trains de la mort eurent commencé à sillonner l’Europe.
L’ascension politique d’Hitler et son accession au pouvoir n’ont jamais fait l’objet d’une quelconque opposition du mouvement sioniste, antérieurement à la création de l’Etat d’Israël.
L’histoire aurait sans doute été bien différente, si la composante sioniste de la communauté juive s’était opposée au nazisme, il n’y aurait sans doute jamais eu d’Holocauste. Et il n’y aurait peut-être pas d’Etat d’Israël (ce que beaucoup de sionistes, à l’époque, avaient parfaitement compris).
Voici ce qu’en dit Lenni Brenner :
… parmi tous les juifs opposants actifs à l’idée de boycotter l’Allemagne nazie, le plus important fut l’Organisation Sioniste Mondiale [World Zionists Organisation – WZO].
Non seulement cette organisation acheta des équipements allemands, elle les revendit et elle alla jusqu’à chercher de nouveaux clients à Hitler et aux industriels qui le finançaient et le soutenaient.
… « La WZO perçut la victoire d’Hitler comme sa filiale allemande, la ZVfD, l’Organisation Sioniste d’Allemagne : elles y virent non pas principalement une défaite pour tous les juifs, mais comme une preuve positive de l’échec de l’assimilation et du libéralisme »
[Brenner, Zionism in the Age of Dictators].
Mais la collaboration des sionistes avec les nazis, ainsi qu’avec les fascistes et Mussolini est une vaste question, à laquelle il faudrait consacrer des dizaines de volumes, que nous nous ne développerons pas ici.
Bien qu’Herzl eût envisagé de jeter son dévolu sur une région d’Argentine, et même sur une région de l’Ethiopie, la Palestine fut le site sur lequel se dégagea le plus important consensus. A propos des indigènes palestiniens, qui étaient à l’époque environ un million à vivre en Palestine, il avait dit :
« Nous ferons disparaître la population sans le sou à travers la frontière en lui refusant tout emploi. Le processus de l’expropriation et le déplacement des pauvres doivent être menés à bien avec discrétion et circonspection. »
C’est ainsi que fut introduit le concept de nettoyage ethnique de la Palestine. Cela ne relève pas de la physique nucléaire, ça n’est pas sorcier : si vous voulez créer un Etat qui soit peuplé exclusivement de juifs européens au beau milieu du Moyen-Orient, vous devez, avant toute chose, vous débarrasser des Arabes.
Herzl créa donc l’Organisation Sioniste Mondiale, dont l’intention était d’établir un Etat sioniste en Palestine et de se muter en proto-gouvernement, d’où émergerait le gouvernement du véritable Etat, sans raccords, une fois créé l’Etat juif.
Le monde semble ne pas comprendre quelle est la véritable intention du programme sioniste. Mais il faut dire que les sionistes eux-mêmes n’étaient pas d’accord entre eux, à ce sujet.
Dans son ouvrage Le Mur de fer, paru en 1923, Vladimir Jabotinsky, fondateur de l’aile « révisionniste » du sionisme, écrivait :
« Il ne saurait être question de réconciliation volontaire avec les Arabes, ni aujourd’hui, ni dans un avenir envisageable. Tous les gens bien intentionnés, à l’exception des aveugles de naissance, ont compris depuis bien longtemps la totale impossibilité de parvenir à un accord volontaire avec les Arabes de Palestine sur la transformation de la Palestine, de pays arabe qu’elle était, en un pays peuplé d’une majorité de juifs.
« Tout peuple voit dans son pays son foyer national, dont il veut être le maître total. Un peuple ne laissera jamais son pays, de son plein gré, à un nouveau maître. Ce sont donc les tenants d’un compromis avec les Arabes, parmi nous, qui sont invités à nous convaincre que les Arabes sont des sortes d’imbéciles qu’il serait possible de duper avec des formulations dissimulant nos objectifs fondamentaux. Je refuse tout de go d’avaliser cette vision avilissante des Arabes palestiniens…
« Les Palestiniens vont se battre comme ils le font tant qu’il leur restera la moindre étincelle d’espoir…. Peu importe les termes dont nous usons pour expliquer notre colonisation. La colonisation a sa signification, intégrale et inéluctable, que chaque juif et que chaque Arabe connaît fort bien. La colonisation n’a qu’un seul but. C’est dans la nature même des choses. Changer cette nature est quelque chose d’impossible. Il a été nécessaire de poursuivre la colonisation à l’encontre de la volonté des Arabes palestiniens, et les conditions actuelles sont strictement les mêmes.
« Un accord volontaire est inconcevable. Toute colonisation, aussi raisonnable soit-elle, doit continuer, défiant la volonté de la population indigène. Par conséquent, la colonisation ne peut se poursuivre et se développer qu’à l’abri d’un bouclier protecteur comportant un Mur d’Acier, que la population locale ne pourra jamais franchir. Telle est notre politique arabe. La formuler différemment ne serait que pure hypocrisie.
« Que ce soit au moyen de la Déclaration Balfour ou du Mandat, la force extérieure est nécessaire à l’établissement, dans le pays, des conditions administratives et militaires au moyen desquelles la population locale, quelles que soient ses aspirations, sera privée de la possibilité de faire obstacle à notre colonisation, que ce soit administrativement ou physiquement. L’armée doit jouer son rôle – avec force et sans indulgence. En cela, il n’y a aucune différence d’une quelconque importance entre nos militaristes et nos végétariens. Les uns préfèrent un Mur de Fer constitué de baïonnettes juives, et les autres le préfèrent, constitué de baïonnettes britanniques.
« Si vous voulez coloniser une terre déjà habitée par des gens, vous devez lever une armée pour conquérir cette terre…
L'article original, "Zionism for Dummies", est paru sur The Palestine Chronicle le 8 septembre 2009. L'auteur est professeur à la Faculté de Mathématiques de l'Université de la Nouvelle-Orléans.
Plus je réfléchis au conflit israélo-palestinien, plus je constate que très rares sont les gens à avoir une compréhension basique du conflit et qu’encore plus rares sont ceux qui sont capables de le définir ne serait-ce qu’en termes approximatifs. Ainsi l’on entend dire parfois que tout tournerait autour du « terrorisme » arabe/palestinien, autour des attentats suicides et que le but ultime des terroristes palestiniens serait de « jeter tous les juifs à la mer, morts ou vifs », que leur motivation ne seraient rien d’autre que l’antisémitisme et une haine viscérale des juifs. Ceux qui entretiennent cette vision considèrent que le conflit tourne essentiellement autour de la survie d’un Etat juif au milieu d’un océan de haine irrationnelle.
C’est ainsi que les sionistes voient la chose, et c’est la vision qu’ils voudraient que le monde retienne. On entend aussi parfois dire que le conflit serait religieux, entre juifs et Arabes et que ce conflit durerait, sans interruption, depuis « des millénaires ».
Tout cela est faux.
Le premier attentat-suicide palestinien s’est produit en 1994, quarante jours après le massacre, par Baruch Goldstein, natif de Brooklyn, de vingt-neuf fidèles en prière à la Mosquée d’Abraham, à Hébron. A l’époque, cela faisait plus de vingt-cinq ans que la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza étaient sous occupation, à la suite de la guerre de juin 1967. Ainsi, une génération entière de Palestiniens avait accédé à l’âge adulte sans avoir rien connu d’autre que l’occupation militaire, au moment où le premier attentat-suicide s’est produit.
La phrase « jeter tous les juifs à la mer, morts ou vifs » fut dite pour la première fois par le Premier ministre israélien Ben Gourion devant la Knesset (le parlement israélien) ; c’était en 1961. Ce fut sans doute la première occurrence de cette phrase, prononcée par une personnalité politique éminente, si bien qu’en tout état de cause cette citation a une origine juive, et non une origine arabe. La propagation de cette phrase chargée d’émotion dans l’ensemble du débat israélo-palestinien trouve donc sa source chez le Premier ministre israélien lui-même (voir : « Qui pousse qui, à la mer ? » [Who is Pushing Whom into the Sea? ] :
L’idée qu’il s’agirait d’un conflit religieux, qui se poursuivrait depuis des milliers d’années, est inexacte. Depuis près de deux mille ans, juifs et Arabes entretenaient des relations harmonieuses et, depuis quatre siècles avant la Première guerre mondiale jusqu’à celle-ci incluse, ils avaient les mêmes droits, en tant que citoyens de l’Empire ottoman. De fait, les juifs occupaient des positions officielles éminentes, dans l’administration dudit Empire.
Tout a changé en 1896, avec la publication de l’ouvrage de Theodore Herzl, L’Etat juif, dans lequel il proposait l’idée de l’inévitabilité, de l’immuabilité, de la permanence et de l’omniprésence de l’antisémitisme, arguant que la seule solution à ce problème était un Etat séparé, pour les juifs.
L’idée hertzlienne de l’inéluctabilité de l’antisémitisme a sans doute été auto-réalisatrice, puisque plutôt que de s’opposer à l’antisémitisme, durant la première moitié du vingtième siècle, les sionistes firent cause commune avec Hitler, Eichmann et les nazis, utilisant l’antisémitisme et le nazisme en tant que moyens d’obtenir leur but, la création d’un Etat juif. Les deux mouvements réactionnaires (le nazisme et le sionisme, ndt) avaient en partage l’idée que les juifs qui vivaient en Allemagne représentaient dans ce pays une « race » étrangère et que la séparation raciale devait être pérennisée à tout prix (l’historien Lenny Brenner a écrit trois ouvrages remarquables sur la collaboration siono-nazie).
L’utilisation du nazisme par les sionistes prit notamment la forme du blocage de voies de secours pour les juifs vers d’autres pays d’Europe et leur détournement vers la Palestine, même après que les trains de la mort eurent commencé à sillonner l’Europe.
L’ascension politique d’Hitler et son accession au pouvoir n’ont jamais fait l’objet d’une quelconque opposition du mouvement sioniste, antérieurement à la création de l’Etat d’Israël.
L’histoire aurait sans doute été bien différente, si la composante sioniste de la communauté juive s’était opposée au nazisme, il n’y aurait sans doute jamais eu d’Holocauste. Et il n’y aurait peut-être pas d’Etat d’Israël (ce que beaucoup de sionistes, à l’époque, avaient parfaitement compris).
Voici ce qu’en dit Lenni Brenner :
… parmi tous les juifs opposants actifs à l’idée de boycotter l’Allemagne nazie, le plus important fut l’Organisation Sioniste Mondiale [World Zionists Organisation – WZO].
Non seulement cette organisation acheta des équipements allemands, elle les revendit et elle alla jusqu’à chercher de nouveaux clients à Hitler et aux industriels qui le finançaient et le soutenaient.
… « La WZO perçut la victoire d’Hitler comme sa filiale allemande, la ZVfD, l’Organisation Sioniste d’Allemagne : elles y virent non pas principalement une défaite pour tous les juifs, mais comme une preuve positive de l’échec de l’assimilation et du libéralisme »
[Brenner, Zionism in the Age of Dictators].
Mais la collaboration des sionistes avec les nazis, ainsi qu’avec les fascistes et Mussolini est une vaste question, à laquelle il faudrait consacrer des dizaines de volumes, que nous nous ne développerons pas ici.
Bien qu’Herzl eût envisagé de jeter son dévolu sur une région d’Argentine, et même sur une région de l’Ethiopie, la Palestine fut le site sur lequel se dégagea le plus important consensus. A propos des indigènes palestiniens, qui étaient à l’époque environ un million à vivre en Palestine, il avait dit :
« Nous ferons disparaître la population sans le sou à travers la frontière en lui refusant tout emploi. Le processus de l’expropriation et le déplacement des pauvres doivent être menés à bien avec discrétion et circonspection. »
C’est ainsi que fut introduit le concept de nettoyage ethnique de la Palestine. Cela ne relève pas de la physique nucléaire, ça n’est pas sorcier : si vous voulez créer un Etat qui soit peuplé exclusivement de juifs européens au beau milieu du Moyen-Orient, vous devez, avant toute chose, vous débarrasser des Arabes.
Herzl créa donc l’Organisation Sioniste Mondiale, dont l’intention était d’établir un Etat sioniste en Palestine et de se muter en proto-gouvernement, d’où émergerait le gouvernement du véritable Etat, sans raccords, une fois créé l’Etat juif.
Le monde semble ne pas comprendre quelle est la véritable intention du programme sioniste. Mais il faut dire que les sionistes eux-mêmes n’étaient pas d’accord entre eux, à ce sujet.
Dans son ouvrage Le Mur de fer, paru en 1923, Vladimir Jabotinsky, fondateur de l’aile « révisionniste » du sionisme, écrivait :
« Il ne saurait être question de réconciliation volontaire avec les Arabes, ni aujourd’hui, ni dans un avenir envisageable. Tous les gens bien intentionnés, à l’exception des aveugles de naissance, ont compris depuis bien longtemps la totale impossibilité de parvenir à un accord volontaire avec les Arabes de Palestine sur la transformation de la Palestine, de pays arabe qu’elle était, en un pays peuplé d’une majorité de juifs.
« Tout peuple voit dans son pays son foyer national, dont il veut être le maître total. Un peuple ne laissera jamais son pays, de son plein gré, à un nouveau maître. Ce sont donc les tenants d’un compromis avec les Arabes, parmi nous, qui sont invités à nous convaincre que les Arabes sont des sortes d’imbéciles qu’il serait possible de duper avec des formulations dissimulant nos objectifs fondamentaux. Je refuse tout de go d’avaliser cette vision avilissante des Arabes palestiniens…
« Les Palestiniens vont se battre comme ils le font tant qu’il leur restera la moindre étincelle d’espoir…. Peu importe les termes dont nous usons pour expliquer notre colonisation. La colonisation a sa signification, intégrale et inéluctable, que chaque juif et que chaque Arabe connaît fort bien. La colonisation n’a qu’un seul but. C’est dans la nature même des choses. Changer cette nature est quelque chose d’impossible. Il a été nécessaire de poursuivre la colonisation à l’encontre de la volonté des Arabes palestiniens, et les conditions actuelles sont strictement les mêmes.
« Un accord volontaire est inconcevable. Toute colonisation, aussi raisonnable soit-elle, doit continuer, défiant la volonté de la population indigène. Par conséquent, la colonisation ne peut se poursuivre et se développer qu’à l’abri d’un bouclier protecteur comportant un Mur d’Acier, que la population locale ne pourra jamais franchir. Telle est notre politique arabe. La formuler différemment ne serait que pure hypocrisie.
« Que ce soit au moyen de la Déclaration Balfour ou du Mandat, la force extérieure est nécessaire à l’établissement, dans le pays, des conditions administratives et militaires au moyen desquelles la population locale, quelles que soient ses aspirations, sera privée de la possibilité de faire obstacle à notre colonisation, que ce soit administrativement ou physiquement. L’armée doit jouer son rôle – avec force et sans indulgence. En cela, il n’y a aucune différence d’une quelconque importance entre nos militaristes et nos végétariens. Les uns préfèrent un Mur de Fer constitué de baïonnettes juives, et les autres le préfèrent, constitué de baïonnettes britanniques.
« Si vous voulez coloniser une terre déjà habitée par des gens, vous devez lever une armée pour conquérir cette terre…
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