
La seconde usine marocaine de Renault se dressera à proximité de Tanger.
La marque au losange a dévoilé, lors d’une cérémonie à Rabat, le 4 juin 2010, les détails d’un projet développé en partenariat avec Veolia : une usine respectueuse de l’Environnement, truffée d’innovations technologiques, qui sera inaugurée à Tanger en 2012.
Ce n’était pas à «proprement» parler la pose de la première pierre. Mais il s’agissait de la mise en route, par le biais d’une petite cérémonie à Rabat, d’un projet assez inédit : une usine «zéro carbone» ainsi que «zéro rejet liquide industriel». La construction du second site industriel de Renault au Maroc, en l’occurrence à Tanger, va bientôt démarrer, et l’inauguration est prévue en 2012.
Autour de Jacques Chauvet, responsable régional pour Renault de la zone Euromed: le ministre marocain de l’Energie, des représentants des collectivités locales ainsi que des dirigeants de Veolia Environnement. Cette usine qui se veut respectueuse des écosystèmes avoisinants résulte d’un partenariat noué entre Veolia et le constructeur automobile. A Tanger seront assemblés des véhicules issus de la plateforme Logan. La future usine marocaine de Renault viendra en renfort de celle que possède «le Losange» en Roumanie, dont les capacités de production sont pratiquement dépassées. Initialement, 170.000 véhicules y seront conçus par année. A terme: 400.000 véhicules.
Un premier pas, à Curitiba
La plus récente usine inaugurée par Renault se trouve à Curitiba, dans le sud du Brésil. A l’époque, en 1998, Renault avait déjà fait de l’environnement une profession de foi, dans la banlieue de cette ville considérée comme un précurseur en matière de développement durable. «Depuis, fait observer une collaboratrice de Renault chargée des relations publiques, il y a eu le protocole de Kyoto et d’autres événements qui ont influé sur les mentalités.» A Tanger, Renault va plus loin qu’à Curitiba dans les soins apportés à l’air et à l’eau.
Comme le proclame le constructeur dans un communiqué, «les émissions de C02 seront réduites de 98 %, soit environ 135.000 tonnes de CO2 évitées par an.» De surcroît, «aucun rejet d’eaux usées d’origine industrielle ne sera émis en milieu naturel et le prélèvement des ressources en eau pour les process industriels sera réduit de 70 %».
On y brûlera des noyaux d’olive
C’est le département peinture qui a mobilisé le plus d’efforts parmi les spécialistes de Veolia impliqués dans ce projet industriel. Le département en question consommera 70 % de l’énergie thermique de l’usine. Les phases de cuisson ont donc été «repensées», avec l’adoption de technologies appropriées.
Parmi les «détails sympathiques et exotiques» fournis par Renault, pour dépeindre cette usine du futur: «La chaufferie biomasse brûlera, pour partie, des noyaux d’olive d’origine locale. Le reste du combustible sera constitué dans un premier temps de bois d’eucalyptus…»
Un surcoût de 40 millions d’euros
Mais au fait, une usine verte en fait-elle voir de toutes les couleurs aux investisseurs pour ce qui est des surcoûts ? Pas tant que ça… Renault va consacrer 600 millions d’euros à la construction de sa seconde usine au Maroc, et les technologies déployées pour limiter les impacts sur l’environnement on généré des dépenses supplémentaires (incluses dans ce montant) de 40 millions d’euros. «Le retour sur investissements est garanti, quand on songe à la réduction des factures d’eau et d’énergie», observe-t-on, en toute lucidité, au siège parisien de Renault.
Ce constructeur automobile aspire à se placer parmi les trois premiers constructeurs mondiaux émettant le moins de CO2. Il désire prendre en compte le cycle de vie complet du véhicule, de sa conception à la décharge…
Usine nouvelle Le 04 juin 2010 par Yann Le Houelleur
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