FRANCE: La presse se lâche contre Sarkozy
«Cet homme est-il dangereux? » «Le voyou de la République» : la presse française se déchaîne ces dernières semaines contre Nicolas Sarkozy, aussi critiqué dans la presse étrangère après y avoir été loué pour son énergie, un effet boomerang de «l'hyperprésident », selon les experts. Ces dernières semaines, les hebdomadaires français, davantage lus que les quotidiens, ont sorti l'artillerie lourde contre le président.
Mariannea ouvert le feu début août en qualifiant Nicolas Sarkozy en Une de «voyou de la République» après ses propositions sécuritaires sur l'immigration, la délinquance et la nationalité. Dans sa dernière livraison, Le Nouvel Observateur (gauche) frappe également fort avec une photo plein cadre en noir et blanc de Nicolas Sarkozy mal rasé, les yeux cernés, sur le mode «wanted ». «Cet homme est-il dangereux ?» interroge la Une.
Le Point, pourtant classé à droite, s'interrogeait aussi en juin sur sa couverture: «Est-il si nul?» alors que Nicolas Sarkozy était déjà au plus bas dans les sondages. Ces Unes au ton assez inhabituel en France ont fait bondir plusieurs députés et ministres de la majorité présidentielle qui ont dénoncé une «dérive populiste». Dans Le Parisien hier, un des plus proches conseillers de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, juge «affligeant» qu'une presse «qui se prétend sérieuse se laisse ainsi aller à la caricature, à l'insulte, à l'attaque personnelle». Mais la presse étrangère n'est pas plus tendre avec Nicolas Sarkozy, surtout depuis les mesures sécuritaires annoncées cet été. Et son dynamisme, vanté au moment de la crise financière ou de sa présidence de l'Union européenne en 2008, est souvent dénoncé aujourd'hui comme de la gesticulation ou de l'autoritarisme.
Dernier en date : le très sérieux hebdomadaire britannique The Economist qui cette semaine s'intéresse à «l'incroyable président qui rétrécit» avec une illustration des plus caustiques. Derrière une photo de Carla Bruni-Sarkozy en pied, suivent deux jambes courtes chaussées de mocassins noirs à talonnettes surmontées d'un bicorne napoléonien. «Les médias se nourrissent des malheurs du "téléprésident" comme ils se sont nourris à un moment donné de ses coups d'éclat», explique le sociologue Denis Muzet. «Les journalistes détruisent les icônes qu'ils ont contribué à créer. Ça a toujours fonctionné comme cela», ajoutet-il.
En ayant lui aussi recours à un langage direct, familier, voire violent, Nicolas Sarkozy a aussi désacralisé la fonction de chef de l'Etat par rapport à ses prédécesseurs. La gouvernance de Nicolas Sarkozy étant fondée «sur l'émotion et la passion», il déclenche en retour des «réactions émotionnelles et passionnelles qui peuvent être aussi excessives dans le rejet que dans la célébration», souligne Denis Muzet. «En concentrant tous les pouvoirs, Nicolas Sarkozy concentre aussi toutes les attaques», abonde un autre sociologue interrogé par l'AFP, Philippe Riutort, qui met aussi en avant le «suivisme» des journalistes dans leur traitement de l'actualité.
Il faut aussi voir dans ces choix éditoriaux une raison économique selon l'universitaire Rémy Rieffel, alors que la vente des magazines a chuté depuis deux ans entre 5 et 9 %. «On ne peut plus se contenter de Unes neutres. Il faut se positionner de manière beaucoup plus ferme pour renouveler le genre avec des "Unes" "accrocheuses et fortes"», estime l'universitaire.
Le soir dz
«Cet homme est-il dangereux? » «Le voyou de la République» : la presse française se déchaîne ces dernières semaines contre Nicolas Sarkozy, aussi critiqué dans la presse étrangère après y avoir été loué pour son énergie, un effet boomerang de «l'hyperprésident », selon les experts. Ces dernières semaines, les hebdomadaires français, davantage lus que les quotidiens, ont sorti l'artillerie lourde contre le président.
Mariannea ouvert le feu début août en qualifiant Nicolas Sarkozy en Une de «voyou de la République» après ses propositions sécuritaires sur l'immigration, la délinquance et la nationalité. Dans sa dernière livraison, Le Nouvel Observateur (gauche) frappe également fort avec une photo plein cadre en noir et blanc de Nicolas Sarkozy mal rasé, les yeux cernés, sur le mode «wanted ». «Cet homme est-il dangereux ?» interroge la Une.
Le Point, pourtant classé à droite, s'interrogeait aussi en juin sur sa couverture: «Est-il si nul?» alors que Nicolas Sarkozy était déjà au plus bas dans les sondages. Ces Unes au ton assez inhabituel en France ont fait bondir plusieurs députés et ministres de la majorité présidentielle qui ont dénoncé une «dérive populiste». Dans Le Parisien hier, un des plus proches conseillers de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, juge «affligeant» qu'une presse «qui se prétend sérieuse se laisse ainsi aller à la caricature, à l'insulte, à l'attaque personnelle». Mais la presse étrangère n'est pas plus tendre avec Nicolas Sarkozy, surtout depuis les mesures sécuritaires annoncées cet été. Et son dynamisme, vanté au moment de la crise financière ou de sa présidence de l'Union européenne en 2008, est souvent dénoncé aujourd'hui comme de la gesticulation ou de l'autoritarisme.
Dernier en date : le très sérieux hebdomadaire britannique The Economist qui cette semaine s'intéresse à «l'incroyable président qui rétrécit» avec une illustration des plus caustiques. Derrière une photo de Carla Bruni-Sarkozy en pied, suivent deux jambes courtes chaussées de mocassins noirs à talonnettes surmontées d'un bicorne napoléonien. «Les médias se nourrissent des malheurs du "téléprésident" comme ils se sont nourris à un moment donné de ses coups d'éclat», explique le sociologue Denis Muzet. «Les journalistes détruisent les icônes qu'ils ont contribué à créer. Ça a toujours fonctionné comme cela», ajoutet-il.
En ayant lui aussi recours à un langage direct, familier, voire violent, Nicolas Sarkozy a aussi désacralisé la fonction de chef de l'Etat par rapport à ses prédécesseurs. La gouvernance de Nicolas Sarkozy étant fondée «sur l'émotion et la passion», il déclenche en retour des «réactions émotionnelles et passionnelles qui peuvent être aussi excessives dans le rejet que dans la célébration», souligne Denis Muzet. «En concentrant tous les pouvoirs, Nicolas Sarkozy concentre aussi toutes les attaques», abonde un autre sociologue interrogé par l'AFP, Philippe Riutort, qui met aussi en avant le «suivisme» des journalistes dans leur traitement de l'actualité.
Il faut aussi voir dans ces choix éditoriaux une raison économique selon l'universitaire Rémy Rieffel, alors que la vente des magazines a chuté depuis deux ans entre 5 et 9 %. «On ne peut plus se contenter de Unes neutres. Il faut se positionner de manière beaucoup plus ferme pour renouveler le genre avec des "Unes" "accrocheuses et fortes"», estime l'universitaire.
Le soir dz
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