Juan Pablo de Laiglesia, Secrétaire d’Etat espagnol aux affaires étrangères en charge de l’Amérique Latine, est arrivé jeudi 16 septembre à Alger où il a été accueilli à l’aéroport Houari Boumediène par Abdelkader Messahel, ministre délégué en charge des Affaires africaines. Pour sa première visite en Algérie, M. Laiglesia, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, arrive dans un contexte difficile entre Alger et Madrid. Les Algériens reprochent aux Espagnols d’avoir accepté de payer des rançons aux groupes armés d’Al-Qaïda (Aqmi) pour obtenir la libération de leurs otages kidnappés dans la région du Sahel.
L'Espagne est le pays qui a le plus dépensé pour libérer ses ressortissants retenus par la branche maghrébine d'Al-Qaïda. Selon Kamel Rezag Bara, Conseiller de la présidence de République pour les questions de sécurité, Madrid a dépensé un total de 8 millions d'euros pour les libérations de ces trois Espagnols, en mars puis en août. Ce montant place l'Espagne devant l'Italie, qui aurait versé 3,6 millions pour la libération de deux otages aux mains d'Aqmi en mai, et l'Autriche, qui aurait versé 2,5 millions pour la libération de deux otages en avril 2009, selon la même source.
Or, pour Alger, payer des rançons aux groupes armés est une façon de financer le terrorisme et de rendre Aqmi plus puissante. Mais les Algériens n’ont pas non plus apprécié l’opération franco-mauritanienne contre Aqmi, le 22 juillet dernier pour libérerl'otage français Michel Germaneau. Alger n’a pas exprimé publiquement son désaccord avec l’utilisation de la force mais il l’a fait savoir.
Pour les Occidentaux directement concernés par les prises d’otages, la position d’Alger est difficilement tenable. « Il est tout à fait légitime que l’Algérie ne souhaite pas que Aqmi soit renforcé à travers les rançons. Mais il est difficile de contester à la fois le versement de rançons et l’utilisation de la force pour libérer les otages », explique un diplomate français. « C’est un sujet difficile sur lequel nous discutons actuellement avec nos amis Algériens. Pour nous, le non-paiement de rançons est unerègle que nous nous efforcerons de respecter », ajoute-t-il. Comprendre : si le paiement d’une rançon pouvaitsauver un otage français, Paris réfléchirait à l’option.
En fait, l’Algérie voudrait se voir confier la gestion des prises d’otages occidentaux dans le Sahel. L’échec du raid franco-mauritanien contre Aqmi, avec l’exécution de l’otage Michel Germaneau, lui a donné en partie raison concernant les limites de l’option militaire. Mais cet échec a aussi renforcé en parallèle les partisans d’un paiement de rançon en échange de la vie des otages. Plus inquiétant, pour les pays occidentaux notamment la France, le problème du terrorisme au Sahel ne doit pas être traité de la seule question des prises d’otages. Mais plus globalement : celui d’une région qui va de la Somalie jusqu’au nord du Mali en passant par le nord du Niger et le sud de l’Algérie, échappant à tout contrôle.
TSA
L'Espagne est le pays qui a le plus dépensé pour libérer ses ressortissants retenus par la branche maghrébine d'Al-Qaïda. Selon Kamel Rezag Bara, Conseiller de la présidence de République pour les questions de sécurité, Madrid a dépensé un total de 8 millions d'euros pour les libérations de ces trois Espagnols, en mars puis en août. Ce montant place l'Espagne devant l'Italie, qui aurait versé 3,6 millions pour la libération de deux otages aux mains d'Aqmi en mai, et l'Autriche, qui aurait versé 2,5 millions pour la libération de deux otages en avril 2009, selon la même source.
Or, pour Alger, payer des rançons aux groupes armés est une façon de financer le terrorisme et de rendre Aqmi plus puissante. Mais les Algériens n’ont pas non plus apprécié l’opération franco-mauritanienne contre Aqmi, le 22 juillet dernier pour libérerl'otage français Michel Germaneau. Alger n’a pas exprimé publiquement son désaccord avec l’utilisation de la force mais il l’a fait savoir.
Pour les Occidentaux directement concernés par les prises d’otages, la position d’Alger est difficilement tenable. « Il est tout à fait légitime que l’Algérie ne souhaite pas que Aqmi soit renforcé à travers les rançons. Mais il est difficile de contester à la fois le versement de rançons et l’utilisation de la force pour libérer les otages », explique un diplomate français. « C’est un sujet difficile sur lequel nous discutons actuellement avec nos amis Algériens. Pour nous, le non-paiement de rançons est unerègle que nous nous efforcerons de respecter », ajoute-t-il. Comprendre : si le paiement d’une rançon pouvaitsauver un otage français, Paris réfléchirait à l’option.
En fait, l’Algérie voudrait se voir confier la gestion des prises d’otages occidentaux dans le Sahel. L’échec du raid franco-mauritanien contre Aqmi, avec l’exécution de l’otage Michel Germaneau, lui a donné en partie raison concernant les limites de l’option militaire. Mais cet échec a aussi renforcé en parallèle les partisans d’un paiement de rançon en échange de la vie des otages. Plus inquiétant, pour les pays occidentaux notamment la France, le problème du terrorisme au Sahel ne doit pas être traité de la seule question des prises d’otages. Mais plus globalement : celui d’une région qui va de la Somalie jusqu’au nord du Mali en passant par le nord du Niger et le sud de l’Algérie, échappant à tout contrôle.
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