RÉUNION DES CHEFS DE SERVICES DE RENSEIGNEMENTS DES PAYS DU SAHEL À ALGER02 Octobre 2010 -
En plus de l’Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger, les chefs de services de renseignements du Burkina Faso, du Tchad et de la Libye ont pris part à cette réunion.
La réunion des chefs de service renseignements des pays du Sahel qui a eu lieu, à Alger, mercredi dernier a regroupé sept pays et non quatre comme l’ont indiqué certains médias. «Contrairement à ce qui a été rapporté par certains journaux et les agences de presse concernant le nombre de pays ayant pris part à cette réunion, il y a eu sept pays et non pas quatre», a affirmé à L’Expression une source sécuritaire proche du dossier. En plus de l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger, les chefs de renseignement du Burkina Faso, du Tchad et de la Libye ont pris part à cette réunion, a précisé la même source. La présence de ces trois pays à cette réunion a été motivée par le fait qu’ils soient frontaliers aux pays du Sahel. La réunion d’Alger a donné naissance à une coalition des services de renseignements, composée de sept pays et qui porte, désormais, l’appellation de «Union de fusion et de liaison», précise notre source. Il ne s’agit pas, seulement, d’un centre de renseignements, mais d’une «Union» qui effectue, périodiquement, des réunions techniques pour évaluer la situation et surtout «pour analyser les renseignements sécuritaires qui concernent la région», a-t-elle indiqué. Des réunions similaires ne sont pas à écarter. «Pour l’instant rien n’est prévu, mais il y aura certainement d’autres réunions», affirme le même vis-à-vis. S’agissant de l’obstacle auquel ont fait face les participants à cette réunion concernant l’adhésion du Maroc à cette réunion, notre source affirme que ce pays n’est pas concerné par la crise que traverse le Sahel. Citant des sources maliennes, l’AFP a rapporté que les patrons du renseignement ne sont pas tombés d’accord sur l’intégration du Maroc à cette Union, à cause notamment, du «différend sur le Sahara occidental». Or, la position de l’Algérie sur cette question ne souffre d’aucune ambigüité. Pour Alger, les problèmes de la région doivent concerner seulement les pays de la région. Le Maroc est loin d’être concerné par ce problème. La position de l’Algérie quant à l’intégration du Maroc à cette alliance est loin d’être liée à la question du Sahara occidental. Cette dernière est une affaire de légalité internationale se trouvant entre les mains des Nations unies. L’Algérie ne fait que défendre le principe inaliénable du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il est tout à fait clair, ainsi, que la question du Sahara occidental n’est d’aucune manière liée aux problèmes du Sahel. Comme souligné dans nos précédentes éditions, le Royaume chérifien n’est concerné ni politiquement ni géographiquement par la question du Sahel. Géographiquement, le Maroc n’est pas frontalier de cette zone de turbulences. Politiquement, il n’est pas membre de l’Union africaine. Le Royaume chérifien a non seulement tourné le dos à l’Afrique, mais il est allé se chercher des alliances ailleurs. Il bénéficie d’un statut avancé au sein de l’Union européenne d’une part, et il se rapproche de l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique Nord) d’autre part. Pour notre source, ces deux positions suffiront à mettre la zone en danger d’une ingérence étrangère. «L’Algérie est ferme sur cette question et elle s’oppose à toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires du Sahel», a-t-elle précisé, encore. Les autres pays, tels que le Tchad, le Burkina-Faso, la Libye et même le Nigeria n’ont pas les mêmes liens qu’entretient le Maroc avec l’Occident. A cela s’ajoute surtout le fait que les trois pays qui ont intégré «l’Union» sont membres de l’Union africaine. Rappelons que cette organisation encourage les regroupements régionaux et les propositions de lutte antiterroriste. A bien juger, les partisans de l’intégration du Maroc ne tentent pas de rendre service aux pays du Sahel, mais plutôt à imploser cette «Union». Rabat ne possède pas une riche expérience dans la lutte antiterroriste, notamment dans le Sahel. C’est l’Algérie qui reste, au prix d’une lourde facture, leader en matière de lutte antiterroriste au Maghreb. La proposition de l’intégration du Maroc n’est qu’une manoeuvre initiée par des pays extra-africains. L’objectif de cette opération est de faire imploser le groupe du Sahel et ouvrir, par ricochet, la voie à une intervention étrangère dans la région.
Tahar FATTANI
En plus de l’Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger, les chefs de services de renseignements du Burkina Faso, du Tchad et de la Libye ont pris part à cette réunion.
La réunion des chefs de service renseignements des pays du Sahel qui a eu lieu, à Alger, mercredi dernier a regroupé sept pays et non quatre comme l’ont indiqué certains médias. «Contrairement à ce qui a été rapporté par certains journaux et les agences de presse concernant le nombre de pays ayant pris part à cette réunion, il y a eu sept pays et non pas quatre», a affirmé à L’Expression une source sécuritaire proche du dossier. En plus de l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger, les chefs de renseignement du Burkina Faso, du Tchad et de la Libye ont pris part à cette réunion, a précisé la même source. La présence de ces trois pays à cette réunion a été motivée par le fait qu’ils soient frontaliers aux pays du Sahel. La réunion d’Alger a donné naissance à une coalition des services de renseignements, composée de sept pays et qui porte, désormais, l’appellation de «Union de fusion et de liaison», précise notre source. Il ne s’agit pas, seulement, d’un centre de renseignements, mais d’une «Union» qui effectue, périodiquement, des réunions techniques pour évaluer la situation et surtout «pour analyser les renseignements sécuritaires qui concernent la région», a-t-elle indiqué. Des réunions similaires ne sont pas à écarter. «Pour l’instant rien n’est prévu, mais il y aura certainement d’autres réunions», affirme le même vis-à-vis. S’agissant de l’obstacle auquel ont fait face les participants à cette réunion concernant l’adhésion du Maroc à cette réunion, notre source affirme que ce pays n’est pas concerné par la crise que traverse le Sahel. Citant des sources maliennes, l’AFP a rapporté que les patrons du renseignement ne sont pas tombés d’accord sur l’intégration du Maroc à cette Union, à cause notamment, du «différend sur le Sahara occidental». Or, la position de l’Algérie sur cette question ne souffre d’aucune ambigüité. Pour Alger, les problèmes de la région doivent concerner seulement les pays de la région. Le Maroc est loin d’être concerné par ce problème. La position de l’Algérie quant à l’intégration du Maroc à cette alliance est loin d’être liée à la question du Sahara occidental. Cette dernière est une affaire de légalité internationale se trouvant entre les mains des Nations unies. L’Algérie ne fait que défendre le principe inaliénable du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il est tout à fait clair, ainsi, que la question du Sahara occidental n’est d’aucune manière liée aux problèmes du Sahel. Comme souligné dans nos précédentes éditions, le Royaume chérifien n’est concerné ni politiquement ni géographiquement par la question du Sahel. Géographiquement, le Maroc n’est pas frontalier de cette zone de turbulences. Politiquement, il n’est pas membre de l’Union africaine. Le Royaume chérifien a non seulement tourné le dos à l’Afrique, mais il est allé se chercher des alliances ailleurs. Il bénéficie d’un statut avancé au sein de l’Union européenne d’une part, et il se rapproche de l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique Nord) d’autre part. Pour notre source, ces deux positions suffiront à mettre la zone en danger d’une ingérence étrangère. «L’Algérie est ferme sur cette question et elle s’oppose à toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires du Sahel», a-t-elle précisé, encore. Les autres pays, tels que le Tchad, le Burkina-Faso, la Libye et même le Nigeria n’ont pas les mêmes liens qu’entretient le Maroc avec l’Occident. A cela s’ajoute surtout le fait que les trois pays qui ont intégré «l’Union» sont membres de l’Union africaine. Rappelons que cette organisation encourage les regroupements régionaux et les propositions de lutte antiterroriste. A bien juger, les partisans de l’intégration du Maroc ne tentent pas de rendre service aux pays du Sahel, mais plutôt à imploser cette «Union». Rabat ne possède pas une riche expérience dans la lutte antiterroriste, notamment dans le Sahel. C’est l’Algérie qui reste, au prix d’une lourde facture, leader en matière de lutte antiterroriste au Maghreb. La proposition de l’intégration du Maroc n’est qu’une manoeuvre initiée par des pays extra-africains. L’objectif de cette opération est de faire imploser le groupe du Sahel et ouvrir, par ricochet, la voie à une intervention étrangère dans la région.
Tahar FATTANI
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