Quatrième Commission
3e séance – après-midi
Mme NANCY HUFF, Teach the Children International, a rapporté l’histoire d’une femme qui a été enfermée sept fois pour avoir voulu échapper du camp de réfugiés de Tindouf. Cette femme a dû également faire usage de son corps pour obtenir de la nourriture, a-t-elle ajouté. L’histoire de cette femme n’est toutefois pas unique et reflète la vie de plusieurs centaines d’autres femmes, a-t-elle déploré. Elle a également dénoncé la menace terroriste qui pèse sur la Mauritanie, le Niger et l’Algérie, où le trafic d’armes s’intensifie et représente un réel danger, notamment pour la vie de la population du camp de Tindouf. Mme ANNA COLLEEN FARISH a dénoncé la colonisation du camp de Tindouf par les Algériens. Le Front POLISARIO, a-t-elle dit, empêche les observateurs de s’y rendre et a fermé les portes du camp fermant la voie aux familles se trouvant à l’extérieur. Elle a par ailleurs fait part de sa préoccupation concernant la menace islamique, avec les cellules d’Al-Qaida au Maghreb qui recrutent dans les camps de réfugiés sahraouis.
Mme HELEN HARDIN a indiqué qu’elle appuyait le processus d’autodétermination du Sahara occidental. Elle a, par ailleurs, dénoncé le procès le 15 octobre prochain, à Casablanca (Maroc), de trois défenseurs des droits de l’homme. Elle a, à cet égard, appelé la communauté internationale à faire pression sur le Maroc pour empêcher ce procès. Elle a, par ailleurs, regretté la détérioration de la situation au Sahara occidental qui est devenue un « flou politique ». Elle a critiqué la position de la France, qui continue de soutenir le Maroc.
Mme GALE SHERRILL, The Landing, a évoqué la situation des réfugiés sahraouis qui se trouvent toujours dans le camp de Tindouf. De nombreuses années sont passées depuis 1975, et aujourd’hui les enfants nés dans les camps de refugiés ont plus de 30 ans, a-t-elle regretté. Leurs histoires sont terribles, viols, abus, enlèvements d’enfants, a-t-elle affirmé, avant de demander aux Nations Unies de définir une stratégie de sortie de ces camps pour permettre à ceux qui y sont de rentrer chez eux sans craintes de représailles. M. ANDREAS BALOG, qui s’exprimait au nom de trois ONG, a insisté sur le fait que le peuple du Sahara occidental attend depuis plus de 45 ans de pouvoir exercer son droit à l’autodétermination. Pour ce faire, il a demandé que le Maroc se retire de la partie du territoire du Sahara occidental qu’il occupe illégalement. De plus, il a soutenu qu’unplan d’autonomie sans l’option de l’indépendance est contraire aux principes du droit international. Il a demandé qu’un mécanisme soit établi pour surveiller et protéger les droits de l’homme dans le territoire. À son avis, il est temps de persuader le Maroc, par tous les moyens, d’accepter un référendum libre et juste. M. SETH LENZ, Christ the Rock Community Church, a témoigné de ses visites dans le camp de Tindouf et à Layoune où il a eu l’occasion d’interagir avec la population locale qui n’a pas manqué de lui demander de faire entendre sa voix.
Mme JANET LENZ, Not Forgotten, International, a indiqué qu’elle travaillait dans les camps de réfugiés depuis plus de 11 ans. Elle a relaté la rencontre d’un jeune garçon et de sa sœur alors qu’ils ne s’étaient pas vus depuis de nombreuses années. Ce moment a été emprunt d’émotion, a-t-elle indiqué. Le jeune garçon a grandi dans les camps dépendant de l’aide humanitaire, alors que sa sœur s’était mariée et est devenue une femme, une mère, puis une grand-mère. Après leurs retrouvailles, la sœur est retournée auprès des siens, où elle a été battue et violentée. Cette histoire malheureusement est celle de milliers de sahraouis, a-t-elle déploré.
M. FRANCOIS PAUL BLANC, Professeur, a estimé que le Royaume du Maroc n’avait pas opté pour la radicalisation du conflit. En réponse à la communauté internationale, le Maroc a présenté « une initiative pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara, dans le cadre de la souveraineté du Royaume, de son intégrité territoriale et de son unité nationale », a-t-il ajouté. Il a estimé que l’initiative marocaine se voulait innovante et tentait de trouver un règlement pacifique aux différends. Le projet d’autonomie présenté par le Maroc à la négociation s’inscrit, a-t-il précisé, dans une logique démocratique et libérale, selon le mode opératoire pluraliste dans lequel l’État central partage le pouvoir normatif avec des entités régionales autonomes. Ainsi, dans ce cadre, a-t-il ajouté, les populations de la région autonome du Sahara, agissant par l’intermédiaire d’organes législatif, exécutif et judiciaire, disposeraient, dans les limites territoriales de la région, des compétences étatiques. Ce statut d’autonomie serait ouvert à la négociation et soumis à une libre consultation référendaire des populations concernés, a-t-il expliqué.
M. ÁLVARRO BUTUREIRA, AC Centro Marroqui de Amistad, a lancé un appel à la communauté internationale pour exiger de l’Algérie qu’elle autorise les organisations humanitaires à se rendre dans les camps de réfugiés sahraouis pour y évaluer la situation de ces derniers. De son côté, Mme LATIFA AÏT-BAALA, Action International Femmes, a rappelé les difficultés d’assurer les visites familiales dans les camps de réfugiés sahraouis se trouvant en Algérie. Elle a également dénoncé les mauvais traitements subis par les journalistes marocains par les autorités algériennes et le sort subi par Moustapha Selma, un militant pour l’émancipation des populations des camps par rapport à la direction du POLISARIO à laquelle il appartient toujours. Pour la pétitionnaire, le règlement de ce dossier est une nécessité pour les populations, mais aussi pour la stabilité et la sécurité dans la région. On ne peut cautionner des parodies de justice dans une zone de non- droit ou des justiciers algériens du POLISARIO et d’Al-Qaida au Maghreb islamique trouvent refuge », a-t-elle déclaré. Elle a rappelé la proposition d’un statut d’autonomie négocié de la région du Sahara occidental qui avait été présentée au Secrétaire général par le Maroc et qui avait été qualifiée de « crédible » et « sérieuse » par les instances onusiennes. Pour elle, il est impératif que la communauté internationale préserve l’intégrité des personnes dans les camps et exige leur recensement. À défaut, la communauté internationale se doit d’exercer son droit d’ingérence en Algérie, a-t-elle conclu.
Mme CYNTHIA BASINET a rappelé l’obligation qui incombe au Maroc d’autoriser une plus grande liberté d’expression. S’agissant de la question des droits de l’homme, des progrès ont été enregistrés par le Maroc, a-t-elle dit, mais ces progrès doivent se poursuivre. M. MIGUEL ORTIZ ASIN, Forum Canario-Saharaoui, a rappelé qu’il avait occupé des positions importantes dans les services d’information et de sécurité espagnols à l’époque où le Sahara était une colonie espagnole. À la lumière des 35 dernières années, la situation au Sahara s’est dégradée. Société économiquement développée à l’époque de la domination espagnole, le Sahara est aujourd’hui fracturé. Nous devons entendre et écouter la volonté d’autonomie de ce peuple, a-t-il dit, « un peuple qui souffre ». Il a espéré que la Commission créée par le Roi Mohammed VI, permettra à la question du Sahara occidental d’être réglée. Il faut trouver une solution à ce conflit afin de stopper la fragmentation du peuple sahraoui et de ses familles, a-t-il exhorté. Nous appelons à une solution juste et définitive au Sahara, et ce, conformément à la légitimité internationale, a conclu le représentant.
M. JESÚS LOZA AGUIRRE, au nom du Parlement basque, a souligné qu’en l’absence de progrès politique, la situation humanitaire du Sahara occidental n’a cessé de se dégrader et que cette crise chronique comporte désormais des risques d’embrasement pour toute la région. Militant en faveur d’une solution future qui tienne compte de la dignité de tous et qui assainirait les relations au sein même du Maghreb, il a proposé une solution basée sur le principe de souveraineté partagée. Un tel accord devrait être approuvé par un référendum par les Sahraouis, a-t-il poursuivi.
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3e séance – après-midi
Mme NANCY HUFF, Teach the Children International, a rapporté l’histoire d’une femme qui a été enfermée sept fois pour avoir voulu échapper du camp de réfugiés de Tindouf. Cette femme a dû également faire usage de son corps pour obtenir de la nourriture, a-t-elle ajouté. L’histoire de cette femme n’est toutefois pas unique et reflète la vie de plusieurs centaines d’autres femmes, a-t-elle déploré. Elle a également dénoncé la menace terroriste qui pèse sur la Mauritanie, le Niger et l’Algérie, où le trafic d’armes s’intensifie et représente un réel danger, notamment pour la vie de la population du camp de Tindouf. Mme ANNA COLLEEN FARISH a dénoncé la colonisation du camp de Tindouf par les Algériens. Le Front POLISARIO, a-t-elle dit, empêche les observateurs de s’y rendre et a fermé les portes du camp fermant la voie aux familles se trouvant à l’extérieur. Elle a par ailleurs fait part de sa préoccupation concernant la menace islamique, avec les cellules d’Al-Qaida au Maghreb qui recrutent dans les camps de réfugiés sahraouis.
Mme HELEN HARDIN a indiqué qu’elle appuyait le processus d’autodétermination du Sahara occidental. Elle a, par ailleurs, dénoncé le procès le 15 octobre prochain, à Casablanca (Maroc), de trois défenseurs des droits de l’homme. Elle a, à cet égard, appelé la communauté internationale à faire pression sur le Maroc pour empêcher ce procès. Elle a, par ailleurs, regretté la détérioration de la situation au Sahara occidental qui est devenue un « flou politique ». Elle a critiqué la position de la France, qui continue de soutenir le Maroc.
Mme GALE SHERRILL, The Landing, a évoqué la situation des réfugiés sahraouis qui se trouvent toujours dans le camp de Tindouf. De nombreuses années sont passées depuis 1975, et aujourd’hui les enfants nés dans les camps de refugiés ont plus de 30 ans, a-t-elle regretté. Leurs histoires sont terribles, viols, abus, enlèvements d’enfants, a-t-elle affirmé, avant de demander aux Nations Unies de définir une stratégie de sortie de ces camps pour permettre à ceux qui y sont de rentrer chez eux sans craintes de représailles. M. ANDREAS BALOG, qui s’exprimait au nom de trois ONG, a insisté sur le fait que le peuple du Sahara occidental attend depuis plus de 45 ans de pouvoir exercer son droit à l’autodétermination. Pour ce faire, il a demandé que le Maroc se retire de la partie du territoire du Sahara occidental qu’il occupe illégalement. De plus, il a soutenu qu’unplan d’autonomie sans l’option de l’indépendance est contraire aux principes du droit international. Il a demandé qu’un mécanisme soit établi pour surveiller et protéger les droits de l’homme dans le territoire. À son avis, il est temps de persuader le Maroc, par tous les moyens, d’accepter un référendum libre et juste. M. SETH LENZ, Christ the Rock Community Church, a témoigné de ses visites dans le camp de Tindouf et à Layoune où il a eu l’occasion d’interagir avec la population locale qui n’a pas manqué de lui demander de faire entendre sa voix.
Mme JANET LENZ, Not Forgotten, International, a indiqué qu’elle travaillait dans les camps de réfugiés depuis plus de 11 ans. Elle a relaté la rencontre d’un jeune garçon et de sa sœur alors qu’ils ne s’étaient pas vus depuis de nombreuses années. Ce moment a été emprunt d’émotion, a-t-elle indiqué. Le jeune garçon a grandi dans les camps dépendant de l’aide humanitaire, alors que sa sœur s’était mariée et est devenue une femme, une mère, puis une grand-mère. Après leurs retrouvailles, la sœur est retournée auprès des siens, où elle a été battue et violentée. Cette histoire malheureusement est celle de milliers de sahraouis, a-t-elle déploré.
M. FRANCOIS PAUL BLANC, Professeur, a estimé que le Royaume du Maroc n’avait pas opté pour la radicalisation du conflit. En réponse à la communauté internationale, le Maroc a présenté « une initiative pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara, dans le cadre de la souveraineté du Royaume, de son intégrité territoriale et de son unité nationale », a-t-il ajouté. Il a estimé que l’initiative marocaine se voulait innovante et tentait de trouver un règlement pacifique aux différends. Le projet d’autonomie présenté par le Maroc à la négociation s’inscrit, a-t-il précisé, dans une logique démocratique et libérale, selon le mode opératoire pluraliste dans lequel l’État central partage le pouvoir normatif avec des entités régionales autonomes. Ainsi, dans ce cadre, a-t-il ajouté, les populations de la région autonome du Sahara, agissant par l’intermédiaire d’organes législatif, exécutif et judiciaire, disposeraient, dans les limites territoriales de la région, des compétences étatiques. Ce statut d’autonomie serait ouvert à la négociation et soumis à une libre consultation référendaire des populations concernés, a-t-il expliqué.
M. ÁLVARRO BUTUREIRA, AC Centro Marroqui de Amistad, a lancé un appel à la communauté internationale pour exiger de l’Algérie qu’elle autorise les organisations humanitaires à se rendre dans les camps de réfugiés sahraouis pour y évaluer la situation de ces derniers. De son côté, Mme LATIFA AÏT-BAALA, Action International Femmes, a rappelé les difficultés d’assurer les visites familiales dans les camps de réfugiés sahraouis se trouvant en Algérie. Elle a également dénoncé les mauvais traitements subis par les journalistes marocains par les autorités algériennes et le sort subi par Moustapha Selma, un militant pour l’émancipation des populations des camps par rapport à la direction du POLISARIO à laquelle il appartient toujours. Pour la pétitionnaire, le règlement de ce dossier est une nécessité pour les populations, mais aussi pour la stabilité et la sécurité dans la région. On ne peut cautionner des parodies de justice dans une zone de non- droit ou des justiciers algériens du POLISARIO et d’Al-Qaida au Maghreb islamique trouvent refuge », a-t-elle déclaré. Elle a rappelé la proposition d’un statut d’autonomie négocié de la région du Sahara occidental qui avait été présentée au Secrétaire général par le Maroc et qui avait été qualifiée de « crédible » et « sérieuse » par les instances onusiennes. Pour elle, il est impératif que la communauté internationale préserve l’intégrité des personnes dans les camps et exige leur recensement. À défaut, la communauté internationale se doit d’exercer son droit d’ingérence en Algérie, a-t-elle conclu.
Mme CYNTHIA BASINET a rappelé l’obligation qui incombe au Maroc d’autoriser une plus grande liberté d’expression. S’agissant de la question des droits de l’homme, des progrès ont été enregistrés par le Maroc, a-t-elle dit, mais ces progrès doivent se poursuivre. M. MIGUEL ORTIZ ASIN, Forum Canario-Saharaoui, a rappelé qu’il avait occupé des positions importantes dans les services d’information et de sécurité espagnols à l’époque où le Sahara était une colonie espagnole. À la lumière des 35 dernières années, la situation au Sahara s’est dégradée. Société économiquement développée à l’époque de la domination espagnole, le Sahara est aujourd’hui fracturé. Nous devons entendre et écouter la volonté d’autonomie de ce peuple, a-t-il dit, « un peuple qui souffre ». Il a espéré que la Commission créée par le Roi Mohammed VI, permettra à la question du Sahara occidental d’être réglée. Il faut trouver une solution à ce conflit afin de stopper la fragmentation du peuple sahraoui et de ses familles, a-t-il exhorté. Nous appelons à une solution juste et définitive au Sahara, et ce, conformément à la légitimité internationale, a conclu le représentant.
M. JESÚS LOZA AGUIRRE, au nom du Parlement basque, a souligné qu’en l’absence de progrès politique, la situation humanitaire du Sahara occidental n’a cessé de se dégrader et que cette crise chronique comporte désormais des risques d’embrasement pour toute la région. Militant en faveur d’une solution future qui tienne compte de la dignité de tous et qui assainirait les relations au sein même du Maghreb, il a proposé une solution basée sur le principe de souveraineté partagée. Un tel accord devrait être approuvé par un référendum par les Sahraouis, a-t-il poursuivi.
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