Billets d'avion de 7 journalistes annulés : La RAM ne veut-elle pas des médias espagnols à Laâyoune ?
26.10.2010 | 21h30
Une compagnie aérienne qui ne veut pas de journalistes à bord ? A en croire le portail d'information espagnol Cope.es, la RAM aurait fourni un exemple de ce fait à priori improbable. Ce lundi, 25 octobre, 7 journalistes de médias espagnols qui espéraient se rendre à Laâyoune en provenance de Casablanca, auraient vu leurs billets annulés. Pour le moment, la RAM reste silencieuse à ce sujet.
Selon Cope.es, la seule explication que la RAM aurait donnée aux 7 journalistes est que « quelqu'un » a annulé leurs billets. Information qui laisse planer le doute sur l'origine de la décision qui a entrainé le chômage technique des journalistes.
Les 7 journalistes, dont un Marocain, devaient partir à Laâyoune, théâtre d'importantes manifestations de Sahraouis regroupés en campements en dehors de la ville, et d'affrontements qui ont couté la vie à un jeune Sahraoui dimanche dernier. Il est difficile d'avoir des informations neutres en provenance de cette région, il semble ainsi normal que des journalistes veuillent se rendre sur les lieux des faits. Des journalistes par ailleurs dûment accrédités auprès du Ministère de la Communication, poursuit le portail d'informations espagnol.
Mais ils ont été empêchés d'embarquer à bord du vol de la RAM, unique moyen de rallier rapidement Laâyoune. La Fédération des associations de journalistes espagnols (FAPE) a dénoncé « l'attitude coercitive » du Maroc et la décision de la Royal Air Maroc d'annuler les billets, rapporte Europa Press. La FAPE exige que le travail des journalistes soit « respecté » et demanderait par ailleurs à la RAM de restituer les billets aux 7 journalistes, ajoute l'agence de presse. Contactée à ce sujet, la compagnie aérienne s'est dite « au courant de l'incident » mais tarde encore à se prononcer.
Ce refus d'embarquement laisse perplexe. S'il s'agit, comme le sous-entend la FAPE, d'une manière d'empêcher les journalistes à faire leur travail, ce serait une manière peu élégante et mal placée. A l'heure où le Maroc gagnerait à attirer les populations sahraouies par des libertés que le Polisario peut difficilement leur offrir, ces derniers jours le contraire semble se produire. Le Royaume donne l'impression de s'enliser dans un manque de transparence flagrant. A l'inquiétude suscitée par la mort du jeune Sahraoui, s'ajoute aujourd'hui le cas de la RAM qui semblerait faire figure d'outil politique dans l'affaire du Sahara. Pas de quoi rassurer ceux qui espèrent voir un traitement constructif du dossier.
Frederic Schmachtel
26.10.2010 | 21h30
Une compagnie aérienne qui ne veut pas de journalistes à bord ? A en croire le portail d'information espagnol Cope.es, la RAM aurait fourni un exemple de ce fait à priori improbable. Ce lundi, 25 octobre, 7 journalistes de médias espagnols qui espéraient se rendre à Laâyoune en provenance de Casablanca, auraient vu leurs billets annulés. Pour le moment, la RAM reste silencieuse à ce sujet.
Selon Cope.es, la seule explication que la RAM aurait donnée aux 7 journalistes est que « quelqu'un » a annulé leurs billets. Information qui laisse planer le doute sur l'origine de la décision qui a entrainé le chômage technique des journalistes.
Les 7 journalistes, dont un Marocain, devaient partir à Laâyoune, théâtre d'importantes manifestations de Sahraouis regroupés en campements en dehors de la ville, et d'affrontements qui ont couté la vie à un jeune Sahraoui dimanche dernier. Il est difficile d'avoir des informations neutres en provenance de cette région, il semble ainsi normal que des journalistes veuillent se rendre sur les lieux des faits. Des journalistes par ailleurs dûment accrédités auprès du Ministère de la Communication, poursuit le portail d'informations espagnol.
Mais ils ont été empêchés d'embarquer à bord du vol de la RAM, unique moyen de rallier rapidement Laâyoune. La Fédération des associations de journalistes espagnols (FAPE) a dénoncé « l'attitude coercitive » du Maroc et la décision de la Royal Air Maroc d'annuler les billets, rapporte Europa Press. La FAPE exige que le travail des journalistes soit « respecté » et demanderait par ailleurs à la RAM de restituer les billets aux 7 journalistes, ajoute l'agence de presse. Contactée à ce sujet, la compagnie aérienne s'est dite « au courant de l'incident » mais tarde encore à se prononcer.
Ce refus d'embarquement laisse perplexe. S'il s'agit, comme le sous-entend la FAPE, d'une manière d'empêcher les journalistes à faire leur travail, ce serait une manière peu élégante et mal placée. A l'heure où le Maroc gagnerait à attirer les populations sahraouies par des libertés que le Polisario peut difficilement leur offrir, ces derniers jours le contraire semble se produire. Le Royaume donne l'impression de s'enliser dans un manque de transparence flagrant. A l'inquiétude suscitée par la mort du jeune Sahraoui, s'ajoute aujourd'hui le cas de la RAM qui semblerait faire figure d'outil politique dans l'affaire du Sahara. Pas de quoi rassurer ceux qui espèrent voir un traitement constructif du dossier.
Frederic Schmachtel
Commentaire