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PARIS (AP) — Le président Nicolas Sarkozy a accepté la démission du gouvernement de François Fillon, a annoncé samedi soir le palais de l'Elysée dans un communiqué. Il s'agit de la première étape du remaniement attendu depuis des mois.
Nommé Premier ministre en mai 2007 juste après la victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, François Fillon a dirigé les gouvernements qui se sont succédé depuis. Samedi, il a été reçu par le chef de l'Etat qui l'a ensuite reconduit sur le perron de l'Elysée pour une longue poignée de mains devant les caméras de télévision.
"En application de l'article 8 de la Constitution, François Fillon a présenté au président de la République la démission du gouvernement", écrit la présidence de la République dans le communiqué. "Le président de la République a accepté cette démission et a ainsi mis fin aux fonctions de François Fillon".
Bien qu'annoncé de longue date, le remaniement n'était pas attendu avant lundi. Il pourrait avoir été précipité par les déclarations à la presse d'Alain Juppé.
L'ancien Premier ministre a laissé entendre qu'il pourrait entrer au gouvernement, exprimant l'espoir de démontrer aux Bordelais qu'il peut faire "deux choses". "Comme je l'ai dit, je resterai maire (de Bordeaux). Et d'ailleurs, je ne serais pas le seul dans cette situation. Ce n'est pas la première fois qu'un ministre est également maire d'une grande ville", a déclaré Alain Juppé sur France-Info et LCI.
Fin juin, Nicolas Sarkozy avait fait part de son intention de procéder à un remaniement gouvernemental une fois la réforme des retraites passée.
Le projet de loi sur la réforme des retraites a été définitivement adopté par le Parlement le 27 octobre. Et mardi dernier, le Conseil constitutionnel a jugé le texte conforme à la Constitution. Le soir même, le chef de l'Etat a signé le décret de promulgation de cette loi, qui a été publiée mercredi au Journal officiel.
Mercredi, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, le porte-parole du gouvernement Luc Chatel avait confirmé que Nicolas Sarkozy avait décidé de passer à une "nouvelle séquence" du quinquennat. "Maintenant c'est à lui de se prononcer, d'indiquer aux Français le moment venu quel sera son choix pour ces dix-huit prochains mois et puis donc d'indiquer quels seront les hommes et les femmes qui incarneront l'équipe qui mettra en oeuvre la politique", avait-il déclaré.
On ignorait samedi soir si François Fillon allait être chargé de former cette nouvelle équipe.
"Lorsqu'un Premier ministre est reconduit, on accepte sa démission et on le charge en règle générale immédiatement de composer un nouveau gouvernement", a souligné samedi soir sur France-Info le porte-parole de l'UMP Dominique Paillé. "Visiblement, ça n'est pas le cas. Le communiqué de l'Elysée ne l'indique pas. C'est peut-être un changement de méthode, je n'en sais rien. En tout état de cause, c'est un peu singulier par rapport à ce que nous avons pu connaître constitutionnellement avant".
Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale Jean-Marc Ayrault a de son côté estimé que le "feuilleton" du remaniement n'avait "que trop duré". "On va beaucoup faire de mousse autour de ça, on va dire: 'c'est une nouvelle étape'" mais "je ne crois pas que ça change grand-chose", a-t-il dit à France Info.
"On voit très bien que c'est une opération de com' pour essayer de faire de la surprise mais le fond de la politique, c'est ça l'essentiel, qu'est-ce que ça va changer? personne n'est dupe, ça sera la même politique qui va continuer avec Nicolas Sarkozy", a-t-il ajouté.
C'est "Au théâtre ce soir!" après "six mois d'un interminable feuilleton", a de son côté ironisé Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout la République. Les Français "savent depuis longtemps que (...) la politique de la France (...) est mise en oeuvre, non pas par l'hôte de Matignon, mais par le vrai Premier ministre, Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée', a-t-il dit dans un communiqué.
Pour le constitutionnaliste Guy Carcassonne, le nom du nouveau Premier nouveau ministre devrait être connu "demain au plus tard": ce "serait assez usuel" car "généralement (...), on ne laisse pas la France sans Premier ministre pendant plus de temps que nécessaire", a-t-il dit, précisant que la France avait pour l'heure un gouvernement démissionnaire qui expédie les affaires courantes. AP
cb/cov/cr
13/11/10
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Nommé Premier ministre en mai 2007 juste après la victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, François Fillon a dirigé les gouvernements qui se sont succédé depuis. Samedi, il a été reçu par le chef de l'Etat qui l'a ensuite reconduit sur le perron de l'Elysée pour une longue poignée de mains devant les caméras de télévision.
"En application de l'article 8 de la Constitution, François Fillon a présenté au président de la République la démission du gouvernement", écrit la présidence de la République dans le communiqué. "Le président de la République a accepté cette démission et a ainsi mis fin aux fonctions de François Fillon".
Bien qu'annoncé de longue date, le remaniement n'était pas attendu avant lundi. Il pourrait avoir été précipité par les déclarations à la presse d'Alain Juppé.
L'ancien Premier ministre a laissé entendre qu'il pourrait entrer au gouvernement, exprimant l'espoir de démontrer aux Bordelais qu'il peut faire "deux choses". "Comme je l'ai dit, je resterai maire (de Bordeaux). Et d'ailleurs, je ne serais pas le seul dans cette situation. Ce n'est pas la première fois qu'un ministre est également maire d'une grande ville", a déclaré Alain Juppé sur France-Info et LCI.
Fin juin, Nicolas Sarkozy avait fait part de son intention de procéder à un remaniement gouvernemental une fois la réforme des retraites passée.
Le projet de loi sur la réforme des retraites a été définitivement adopté par le Parlement le 27 octobre. Et mardi dernier, le Conseil constitutionnel a jugé le texte conforme à la Constitution. Le soir même, le chef de l'Etat a signé le décret de promulgation de cette loi, qui a été publiée mercredi au Journal officiel.
Mercredi, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, le porte-parole du gouvernement Luc Chatel avait confirmé que Nicolas Sarkozy avait décidé de passer à une "nouvelle séquence" du quinquennat. "Maintenant c'est à lui de se prononcer, d'indiquer aux Français le moment venu quel sera son choix pour ces dix-huit prochains mois et puis donc d'indiquer quels seront les hommes et les femmes qui incarneront l'équipe qui mettra en oeuvre la politique", avait-il déclaré.
On ignorait samedi soir si François Fillon allait être chargé de former cette nouvelle équipe.
"Lorsqu'un Premier ministre est reconduit, on accepte sa démission et on le charge en règle générale immédiatement de composer un nouveau gouvernement", a souligné samedi soir sur France-Info le porte-parole de l'UMP Dominique Paillé. "Visiblement, ça n'est pas le cas. Le communiqué de l'Elysée ne l'indique pas. C'est peut-être un changement de méthode, je n'en sais rien. En tout état de cause, c'est un peu singulier par rapport à ce que nous avons pu connaître constitutionnellement avant".
Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale Jean-Marc Ayrault a de son côté estimé que le "feuilleton" du remaniement n'avait "que trop duré". "On va beaucoup faire de mousse autour de ça, on va dire: 'c'est une nouvelle étape'" mais "je ne crois pas que ça change grand-chose", a-t-il dit à France Info.
"On voit très bien que c'est une opération de com' pour essayer de faire de la surprise mais le fond de la politique, c'est ça l'essentiel, qu'est-ce que ça va changer? personne n'est dupe, ça sera la même politique qui va continuer avec Nicolas Sarkozy", a-t-il ajouté.
C'est "Au théâtre ce soir!" après "six mois d'un interminable feuilleton", a de son côté ironisé Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout la République. Les Français "savent depuis longtemps que (...) la politique de la France (...) est mise en oeuvre, non pas par l'hôte de Matignon, mais par le vrai Premier ministre, Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée', a-t-il dit dans un communiqué.
Pour le constitutionnaliste Guy Carcassonne, le nom du nouveau Premier nouveau ministre devrait être connu "demain au plus tard": ce "serait assez usuel" car "généralement (...), on ne laisse pas la France sans Premier ministre pendant plus de temps que nécessaire", a-t-il dit, précisant que la France avait pour l'heure un gouvernement démissionnaire qui expédie les affaires courantes. AP
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