Avec l'expulsion de presque tous les militants étrangers et l'éloignement forcé des journalistes, il devient de plus en plus difficile d'obtenir des informations en provenance du Sahara Occidental, une dizaine de jours après l'irruption militaire du Maroc dans un camp sahraoui installé à quelques kilomètres de Laâyoune. Selon des sources proches du peuple sahraoui, plusieurs autres personnes ont été arrêtées mercredi tandis que des dizaines de prisonniers auraient été emmenés en autocars plus au nord, en territoire marocain. La police continue ses perquisitions domicile par domicile, sans communiquer le nombre exact de personnes jusque là arrêtées, mais que le Front Polisario estime à plus de 2000. L'ong américaine Human rights watch (Hrw) – une des rares autorisées à se rendre sur les lieux de l'irruption militaire - dénonce quant à elle des cas de torture et de mauvais traitements sur les Sahraouis. Dans un entretien à la radio Cadena Ser, l'émissaire de Hrw au Sahara Occidental Peter Bouckaert, a évoqué le sort de nombreux Sahraouis "battus jusqu'à ce qu'ils perdent connaissance", de prisonniers non alimentés plusieurs jours durant ou empêchés de dormir, d'hommes et de femmes menacées de viol et de blessés dont l'accès à l'hôpital aurait été refusé. Selon les sources locales de la MISNA, à Laâyoune, la situation n'est tranquille qu'en apparence et la ville est entièrement militarisée. Hier à l'occasion de la fête de l'Aïd al-Adha, les Sahraouis n'ont accompli aucun rituel et toute la communauté musulmane locale a partagé le deuil de nombreuses familles. Pendant ce temps, le Conseil national du barreau espagnol a sollicité l'intervention du gouvernement espagnol – le Sahara Occidental étant une ancienne colonie de l'Espagne – concernant les menaces et les obstacles subis par les avocats de militants sahraouis. La Ligue espagnole des Droits de l'homme a quant à elle saisi le Parquet contre les ministres marocains de l'Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères et contre le gouverneur de Laâyoune, exigeant, conformément au principe de juridiction universelle, l'ouverture d'une enquête sur les faits survenus depuis l'irruption des militaires marocains. De son côté, le Conseil de sécurité de l'Onu s'est contenté de condamner génériquement les récentes violences au Sahara Occidental, sans en imputer une quelconque responsabilité.
Misna-Missionary International service news agency
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