Mohammed Abdelaziz lance un défi
Le Parlement national sahraoui a célébré le 35e anniversaire de sa création – le 28 novembre 1975 – dans le camp de réfugiés à Ouserd, en présence des délégations parlementaires de Cuba, du Nigeria et du Mexique. L’Algérie a été représentée par une délégation de 25 parlementaires issus des deux chambres.
Mohammed Abdelaziz, le président de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD), s’est montré clair et catégorique. Il a défié le Maroc. Vêtu d’un treillis militaire, il a affirmé que rien ne fera reculer son peuple jusqu’à son indépendance.
Il a en outre rappelé la situation déplorable dans laquelle se trouve la ville d’El Ayoun, jusqu’à présent sous blocus marocain, interdisant tout accès à la presse et aux observateurs étrangers qui voulaient s’y rendre pour voir de près ce qui s’y était passé. M. Mohammed Abdelaziz, qui n’a pas omis de saluer la position algérienne et de défier le Maroc, a soutenu que le peuple sahraoui est plus fort que la répression marocaine.
«Nous préférons les prisons marocaines que de vivre en exil», a-t-il dit, ajoutant que ni les chars marocains, ni les geôles utilisées par le Maroc ne nous feront peur, et nous resterons à Dakhla, Laayoun et Smara, malgré la répression». Sous des applaudissement nourris, il a réaffirmé la volonté du peuple sahraoui d’arracher son indépendance.
La marche organisée par les autorités marocaines a été qualifiée au passage d’échec cuisant pour le Makhzen, après que la communauté internationale eut pris conscience des répressions des populations sahraouies sans défense dans les territoires occupés. Le premier magistrat sahraoui, qui a salué la décision du Parlement européen d’envoyer une commission d’enquête internationale pour déterminer les responsabilités de chacun, a indiqué que l’attaque meurtrière contre le Camp de la liberté a dévoilé, encore une fois, la politique répressive du régime marocain. Pour étayer ses dires, il a affirmé qu’à chaque fois que les Sahraouis se sont soulevés pour protester contre les mauvaises conditions dans lesquelles ils vivent, l’armée d’occupation marocaine les réprime dans le sang.
De son côté, Khatri Adouh, le président du Conseil national sahraoui, a déclaré son soutien aux victimes du Camp de la liberté, affirmant que le recours aux armes est une nécessité, en raison de l’escalade de la violence dans les territoires occupés. «Nous allons reprendre les armes d’un moment à l’autre, même si nous avions opté pour la lutte pacifique en 1991», a-t-il rappelé. M. Adouh, qui a salué la dernière condamnation du Parlement européen, a indiqué qu’on n’est pas seuls, contrairement à ce que les autorités marocaines veulent faire croire à l’opinion internationale. Pour sa part, Tayeb El Houari, président du Club d’amitié parlementaire algéro-sahraoui, a indiqué que la présence des parlementaires algériens à Ouserd est un soutien à la lutte des Sahraouis.
Il a, en outre, accusé la France de vouloir s’immiscer dans tout ce qui se passe en Afrique du Nord. Les délégations parlementaires ont réaffirmé leur solidarité avec les Sahraouis et énergiquement condamné le Maroc. A souligner que des activités culturelles ont été organisées à l’occasion de l’anniversaire du Conseil national sahraoui, qui se tient dans un contexte particulier marqué par la répression et les massacres des femmes et enfants par l’armée marocaine.
De notre envoyé spécial à Ouserd (Sahara occidental), Mohammed Zerrouki
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