Des fidèles en deuil, nombre d'entre eux vêtus de noir, ont assisté dimanche matin à la messe dominicale en l'Eglise des Saints d'Alexandrie, là-même où la veille, 21 chrétiens d'Egypte rassemblés pour fêter le Nouvel An avaient trouvé la mort, tués dans ce qui semble être un attentat-suicide.
Entre tristesse et colère, la congrégation a également laissé cours à son sentiment d'abandon, accusant le gouvernement Moubarak de ne pas tout mettre en oeuvre pour protéger les édifices religieux coptes. Nombre de fidèles sanglotaient, d'autres exprimaient leur fureur, hurlant ou se flagellant.
"Nous passons chaque fête dans la douleur", sanglotait Sohair Fawzy, qui a perdu deux soeurs et une nièce la veille, déplorant que les attentats les frappent en général lieu pendant les occasions de liesse, Noël ou Nouvel An. Le père Magar, qui a dit la messe, s'est abstenu de prononcer un sermon, choisissant le silence pour marquer sa colère.
La crainte d'une nouvelle attaque reste en effet vivace, alors qu'approche de Noël: les chrétiens orthodoxes, dont les Coptes, qui n'ont pas adopté le calendrier grégorien, fêtent Noël le 7 janvier et non pas le 25 décembre.
Dimanche, la police anti-émeutes et des véhicules blindés étaient déployés en force autour de l'église. A l'intérieur, on voyait encore les traces de l'attentat: le sol était encore tâché du sang des victimes, deux statues renversées et un panneau "2011", déchiqueté, pendait au-dessus de la porte.
Les autorités égyptiennes ont mis en cause des "éléments étrangers" dans cette attaque non-revendiquée qui a également fait 97 blessés, le gouverneur d'Alexandrie montrant du doigt la branche irakienne d'Al-Qaïda, qui s'en est déjà prise aux chrétiens d'Irak et a lancé des menaces contre ceux d'Egypte.
Mais dimanche, l'enquête semblait s'orienter vers des extrémistes locaux, basés à Alexandrie, selon des responsables égyptiens de la sécurité. Vingt-cinq personnes ont été interpellées pour interrogatoire, principalement les propriétaires de véhicules garés devant l'église, des boutiquiers des environs ou des riverains connus pour leurs sympathies fondamentalistes.
Selon ces responsables s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, il se pourrait que les auteurs ne soient pas membres de la mouvance salafiste égyptienne, mais plutôt de groupuscules marginaux encore plus extrémistes.
S'il a peut-être été inspiré par Al-Qaïda, l'attentat ne semblerait en tous cas pas commandité de l'étranger, selon les premiers éléments de l'enquête.
Des listes de passagers en provenance d'Irak étaient cependant étudiées, ainsi que la piste d'un éventuel financement ou recrutement par Al-Qaïda. Les enquêteurs examinaient également deux têtes retrouvées sur les lieux, considérant que l'une d'elles serait celle du kamikaze, rapportait l'agence officielle MENA.
Dimanche, après les affrontements de samedi, qui ont fait craindre une nouvelle aggravation des tensions, déjà forte ces dernières années, entre cette minorité chrétienne, principalement copte, qui représente 10% de la population, et la majorité musulmane, de nouvelles manifestations ont eu lieu, à Alexandrie, au Caire et à Assiout (sud), rapidement dispersées par les forces de l'ordre.
Alexandrie, autrefois connue pour être la plus cosmopolite et tolérante des villes d'Egypte, est devenue depuis une dizaine d'années un bastion des extrémistes musulmans. En 2006, des attaques à l'arme blanche dans trois églises de la ville y avaient déclenché trois jours d'émeutes qui ont fait au moins quatre morts, mais Alexandrie était depuis redevenue plutôt calme.
Samedi, alors que les condamnations pleuvaient du monde entier, Hosni Moubarak a noté que l'attentat avait visé l'Egypte, sans faire de distinction entre coptes et musulmans, et l'attaque a été condamnée par les autorités religieuses de l'islam égyptien, ainsi que par le mouvement fondamentaliste des Frères musulmans.
Des marches de solidarité rassemblant chrétiens et musulmans ont eu lieu en plusieurs endroits du pays, certains y scandant des slogans contre Moubarak.
Mais l'archevêque copte d'Alexandrie Raweis, a dénoncé lui aussi le manque de protection. "Il n'y avait que trois soldats et un officier devant l'église. Pourquoi si peu de sécurité dans une période si sensible, alors qu'il y a tant de menaces de la part d'Al-Qaïda?", a-t-il demandé.
Source : AP
Entre tristesse et colère, la congrégation a également laissé cours à son sentiment d'abandon, accusant le gouvernement Moubarak de ne pas tout mettre en oeuvre pour protéger les édifices religieux coptes. Nombre de fidèles sanglotaient, d'autres exprimaient leur fureur, hurlant ou se flagellant.
"Nous passons chaque fête dans la douleur", sanglotait Sohair Fawzy, qui a perdu deux soeurs et une nièce la veille, déplorant que les attentats les frappent en général lieu pendant les occasions de liesse, Noël ou Nouvel An. Le père Magar, qui a dit la messe, s'est abstenu de prononcer un sermon, choisissant le silence pour marquer sa colère.
La crainte d'une nouvelle attaque reste en effet vivace, alors qu'approche de Noël: les chrétiens orthodoxes, dont les Coptes, qui n'ont pas adopté le calendrier grégorien, fêtent Noël le 7 janvier et non pas le 25 décembre.
Dimanche, la police anti-émeutes et des véhicules blindés étaient déployés en force autour de l'église. A l'intérieur, on voyait encore les traces de l'attentat: le sol était encore tâché du sang des victimes, deux statues renversées et un panneau "2011", déchiqueté, pendait au-dessus de la porte.
Les autorités égyptiennes ont mis en cause des "éléments étrangers" dans cette attaque non-revendiquée qui a également fait 97 blessés, le gouverneur d'Alexandrie montrant du doigt la branche irakienne d'Al-Qaïda, qui s'en est déjà prise aux chrétiens d'Irak et a lancé des menaces contre ceux d'Egypte.
Mais dimanche, l'enquête semblait s'orienter vers des extrémistes locaux, basés à Alexandrie, selon des responsables égyptiens de la sécurité. Vingt-cinq personnes ont été interpellées pour interrogatoire, principalement les propriétaires de véhicules garés devant l'église, des boutiquiers des environs ou des riverains connus pour leurs sympathies fondamentalistes.
Selon ces responsables s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, il se pourrait que les auteurs ne soient pas membres de la mouvance salafiste égyptienne, mais plutôt de groupuscules marginaux encore plus extrémistes.
S'il a peut-être été inspiré par Al-Qaïda, l'attentat ne semblerait en tous cas pas commandité de l'étranger, selon les premiers éléments de l'enquête.
Des listes de passagers en provenance d'Irak étaient cependant étudiées, ainsi que la piste d'un éventuel financement ou recrutement par Al-Qaïda. Les enquêteurs examinaient également deux têtes retrouvées sur les lieux, considérant que l'une d'elles serait celle du kamikaze, rapportait l'agence officielle MENA.
Dimanche, après les affrontements de samedi, qui ont fait craindre une nouvelle aggravation des tensions, déjà forte ces dernières années, entre cette minorité chrétienne, principalement copte, qui représente 10% de la population, et la majorité musulmane, de nouvelles manifestations ont eu lieu, à Alexandrie, au Caire et à Assiout (sud), rapidement dispersées par les forces de l'ordre.
Alexandrie, autrefois connue pour être la plus cosmopolite et tolérante des villes d'Egypte, est devenue depuis une dizaine d'années un bastion des extrémistes musulmans. En 2006, des attaques à l'arme blanche dans trois églises de la ville y avaient déclenché trois jours d'émeutes qui ont fait au moins quatre morts, mais Alexandrie était depuis redevenue plutôt calme.
Samedi, alors que les condamnations pleuvaient du monde entier, Hosni Moubarak a noté que l'attentat avait visé l'Egypte, sans faire de distinction entre coptes et musulmans, et l'attaque a été condamnée par les autorités religieuses de l'islam égyptien, ainsi que par le mouvement fondamentaliste des Frères musulmans.
Des marches de solidarité rassemblant chrétiens et musulmans ont eu lieu en plusieurs endroits du pays, certains y scandant des slogans contre Moubarak.
Mais l'archevêque copte d'Alexandrie Raweis, a dénoncé lui aussi le manque de protection. "Il n'y avait que trois soldats et un officier devant l'église. Pourquoi si peu de sécurité dans une période si sensible, alors qu'il y a tant de menaces de la part d'Al-Qaïda?", a-t-il demandé.
Source : AP
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