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Les opposants contrôlent l'est de la Libye, selon des témoins

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  • #31
    Le gouvernement libyen appelle au désarmement et à la délation

    Le Comité du peuple pour la sécurité, organisme du gouvernement libyen, a appelé jeudi les opposants à rendre leurs armes et promis de récompenser tout renseignement sur les dirigeants du mouvement de protestation.

    Mouammar Kadhafi refuse de quitter le pouvoir mais a perdu le contrôle de l'Est de la Libye, qu'il dirige depuis plus de 41 ans, après une semaine de révolte. Les combats entre les opposants et les forces loyales au colonel ont atteint la capitale Tripoli.

    "Celui qui rend son arme et se repent sera exempté de poursuites judiciaires. Le comité appelle les citoyens à collaborer et à l'informer sur ceux qui ont mené la jeunesse ou l'ont corrompue avec de l'argent, du matériel ou des excitants et des pilules hallucinogènes", dit l'institution dans un communiqué, promettant "une forte récompense".

    Le communiqué a été lu par un officier à la télévision libyenne.


    Reuters
    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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    • #32
      Kadhafi défendu dans les médias par ses enfants



      Un des fils du dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, l'ancien footballeur Saadi Kadhafi, estime que son père sera le "grand-père" de tout nouveau régime à Tripoli. "Mon père resterait comme le grand-père qui conseille", a-t-il déclaré au quotidien britannique The Financial Times, mercredi 23 février.

      "Après ce séisme positif, nous devons faire quelque chose pour la Libye", a-t-il ajouté. "Nous devons apporter du sang neuf pour gouverner notre pays."

      "L'ARMÉE EST TOUJOURS TRÈS FORTE"

      Le troisième fils du colonel Kadhafi a également affirmé que 85 % du pays était "très calme et très sûr" et que le régime reprendrait le contrôle du pays "tôt ou tard". "Il y a des gens qui protestent contre le règne de mon père, c'est normal. Tout le monde a besoin d'être libre d'exprimer son opinion", a-t-il ajouté. Le colonel Kadhafi semblait mercredi avoir perdu de vastes régions de l'est du pays, mais restait décidé à mater l'insurrection.

      "L'armée est toujours très forte", a également affirmé son fils : "Si nous entendons quelque chose, nous enverrons des régiments. Quand les gens voient l'armée, ils sont effrayés", a-t-il avancé. Saadi Kadhafi a aussi admis que des bateaux et des avions avaient été envoyés pour bombarder des dépôts de munitions près de Benghazi, principal foyer de la révolte.

      "JE DIS AUX LIBYENS QUE JE RÉSISTE"

      Aisha, fille du dirigeant libyen, s'est de son côté exprimée mercredi soir sur la télévision d'Etat, de Bab Al-Azizia, la résidence du colonel Kadhafi à Tripoli. Elle a démenti les informations diffusées par des télévisions arabes, selon lesquelles elle aurait quitté le pays.

      "Je dis aux Libyens et aux Libyennes que j'aime et qui m'aiment, que je résiste devant cette maison résistante", a-t-elle déclaré. Des médias ont rapporté qu'Aisha Kadhafi était à bord d'un avion de la compagnie Libyan Arab Airlines, qui a été interdit d'atterrir mercredi à l'aéroport de La Valette (Malte).


      Le Monde


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      • #33
        La révolte gagne l'Ouest libyen et des ports pétroliers



        Les forces fidèles au numéro un Mouammar Kadhafi ont lancé une contre-offensive jeudi dans l'ouest de la Libye, où plusieurs villes, comme Misrata, échappent semble-t-il désormais au contrôle du régime.

        L'insurrection, qui contrôle les grands centres urbains de l'Est du pays, fait tache d'huile et s'étend désormais à une grande partie des zones habitées du littoral méditerranéen, de la petite ville de Zouara, à 120 km de la capitale Tripoli, jusqu'à Misrata, à 200 km à l'est de la capitale.

        Deux grands terminaux pétroliers cruciaux pour les exportations libyennes, Ras Lanouf et Marsa el Brega, dans le golfe de Syrte, sont en outre tombés aux mains des insurgés, ont rapporté des habitants de Benghazi en contact avec des employés.

        Avant même que ces terminaux ne tombent aux mains des opposants, la production pétrolière de la Libye avait chuté des trois quarts, passant de 1,6 million de barils par jour (soit près de 2% de la production mondiale) habituellement à seulement 400.000 bpj, selon Paolo Scaroni, PDG de la société italienne des hydrocarbures Eni.

        Les événements de Libye, qui selon l'ambassadeur français pour les droits de l'homme ont peut-être fait jusqu'à 2.000 morts, ont des conséquences de plus en plus marquées sur les cours du pétrole. Le brut a atteint un nouveau plus haut de 29 mois jeudi matin, le Brent de Mer du Nord approchant de la barre des 120 dollars le baril. Mais l'annonce par l'Arabie saoudite qu'elle était en discussion pour combler le manque de pétrole a fait baisser le Brent, qui retombait aux alentours de 114 dollars le baril dans l'après-midi.

        Le colonel Kadhafi, qui avait prononcé mardi un discours fleuve retransmis par la télévision, a donné jeudi une interview téléphonique à la chaîne nationale, dans laquelle il a présenté ses condoléances aux personnes tombées dans les violences, déclarant qu'ils étaient les enfants de la Libye.

        Appelant au calme, il a accusé le chef d'Al Qaïda, Oussama ben Laden, d'orchestrer le soulèvement contre son régime. "Ben Laden, voilà l'ennemi qui manipule le peuple", a-t-il dit. "Ne vous laissez pas influencer par Ben Laden!".

        Selon lui, les manifestants sont victimes de substances hallucinogènes: "Ils ont 17 ans. On leur met des substances hallucinogènes dans leurs boissons, leur lait, leur café, leur Nescafé", a dit le colonel Kadhafi.

        Il a invité la population à s'emparer des armes aux mains des insurgés: "La constitution est très claire: prenez-leur leurs armes", a lancé le dirigeant libyen, qui a dit n'avoir "qu'une autorité morale".

        KADHAFI TENTE DE REPRENDRE MISRATA

        A une cinquantaine de kilomètres seulement de la capitale, des combats entre insurgés et éléments fidèles à Kadhafi avaient lieu jeudi dans la ville de Zaouiyah, où, selon le journal Kourina, rare média libyen fiable sur les événements en cours, une dizaine de personnes au moins ont été tuées et des dizaines d'autres blessées.

        Le numéro un libyen a jugé dérisoires les événements de Zaouiyah: "Les gens sains ne participent pas à une telle farce".

        Cette ville, qui abrite un terminal pétrolier, est cependant la plus proche de la capitale où aient été signalés de violents combats.

        La chaîne Al Djazira a diffusé des images d'un commissariat en flammes à Zaouiyah.

        "Le chaos règne ici. Il y a des gens avec des armes à feu et avec des sabres", a raconté un témoin, Mohamed Djaber, qui a traversé la ville pour se rendre en Tunisie.

        Les forces fidèles à Kadhafi ont attaqué en outre jeudi les insurgés qui contrôlent Misrata, la troisième ville de Libye.

        Selon des avocats et des juges, Misrata est aux mains des les insurgés, et plusieurs personnes ont péri dans des combats aux alentours de l'aéroport.

        Non loin de la frontière tunisienne, à Zouara, ville de 45.000 habitants, des "comités populaires" équipés d'armes automatiques contrôlent les rues, où l'on ne voyait plus aucun soldat ou policier, selon des ouvriers égyptiens qui ont atteint la frontière tunisienne.

        Rompant le silence qu'il observait jusqu'alors sur les événements de Libye, le président américain, Barack Obama, a condamné mercredi soir la répression "monstrueuse" des manifestations antigouvernementales.

        Le président américain a promis que Washington travaillerait en coordination avec ses partenaires internationaux pour tenir les autorités libyennes pour responsables de leurs actes.

        À Paris, le ministre français de la Défense, Alain Juppé, a dit jeudi matin souhaiter que Kadhafi "vive ses derniers moments de chef d'Etat en Libye". Sur France Inter, il a réclamé un durcissement des sanctions "de tous ordres" contre le régime libyen, n'écartant pas une exclusion de l'espace aérien voire l'arrêt des achats de pétrole.

        La France a dit en outre souhaiter l'envoi d'une mission d'enquête des Nations unies sur d'éventuels crimes contre l'humanité en Libye.


        Reuters
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        • #34
          La Suisse bloque les avoirs de Kadhafi



          Berne veut éviter tout risque de détournement de biens libyens.

          L'opposition contrôle une grande moitié est du pays et plusieurs villes dans l'ouest du littoral méditerranéen. Les forces fidèles au colonel Kadhafi ont lancé une contre-offensive sur ces villes , faisant plusieurs morts.

          Le colonel Mouammar Kadhafi appelle les Libyens à prendre les armes des insurgés. Il accuse les manifestants de servir les intérêts du chef d'al-Qaida Oussama Ben Laden, qui les manipulerait en leur donnant des pilules hallucinogènes.

          L'ambassadeur français chargé des droits de l'homme, François Zimeray, affirme qu'il existe des «éléments précis et concordants pour une enquête pour crimes contre l'humanité» en Libye. Le diplomate évoque un bilan non confirmé supérieur à 1.000 morts.

          19h40 : Le président américain Barack Obama va appeler ce soir Nicolas Sarkozy et le premier ministre britannique David Cameron pour coordonner leurs actions en vue de mettre fin à la répression en Libye. Interrogé sur d'éventuelles options militaires, le porte-parole de la Maison-Blanche a répondu que rien n'était exclu. Washington est par ailleurs favorable à l'expulsion de la Libye du Conseil des droits de l'homme de l'ONU.

          19h35 : Près de 20.000 personnes ont fui la Libye par la route depuis le 20 février pour se rendre en Tunisie via le principal poste frontalier de Ras Jedir, a déclaré la protection civile tunisienne. Il s'agit «essentiellement de Chinois, d'à peu près un millier d'Egyptiens, d'un millier aussi de Tunisiens, de Marocains et de 200 Libyens.

          19h00 : Le chef de l'Eglise catholique italienne, le cardinal Angelo Bagnasco, appelle «toute l'Europe» à «intervenir de façon efficace pour aider les pays en première ligne» face à un éventuel flux massif d'immigrés à la suite de l'insurrection en Libye. La France a pour le moment indiqué que les «clandestins seront reconduits».

          Le Figaro
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          • #35
            Libye: Washington favorable à la nomination d'un enquêteur spécial

            Washington est favorable à l'expulsion de la Libye du Conseil des droits de l'homme de l'ONU et à la nomination d'un enquêteur spécial chargé de se pencher sur les éventuels crimes contre l'humanité commis par le régime de Tripoli, ont annoncé jeudi des responsables américains.

            Selon le porte-parole du Département d'Etat P.J. Crowley, le gouvernement américain soutien la proposition européenne d'expulsion du Conseil des droits de l'homme. Ce dernier se réunit vendredi en urgence pour se pencher sur la situation en Libye.

            Selon des responsables américains s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, Washington est également favorable à l'ouverture d'une enquête de l'ONU sur les "violations systématiques et de grande ampleur des violations des droits de l'homme par les autorités libyennes".

            Les autorités américaines mettent également en garde les journalistes étrangers contre les risques d'arrestation en Libye. Selon une note du Département d'Etat aux médias, Tripoli "considère les journalistes non-accrédités comme des terroristes et affirme qu'ils seront arrêtés". Des responsables libyens ont fait savoir aux diplomates américains que certains journalistes de CNN, d'Al-Arabiya ou de la BBC en arabe seraient autorisés à entrer en Libye, mais que tout journaliste travaillant de manière indépendante et dans des équipes n'ayant pas l'aval du gouvernement sera poursuivi.

            AP
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            • #36
              Mouammar Kadhafi est en sursis, estime un diplomate français

              Les jours, voire les heures du régime libyen de Mouammar Kadhafi sont comptés, a déclaré jeudi à Paris l'ambassadeur de France pour les droits de l'Homme.

              Des "éléments précis et concordants" laissent penser qu'il a commis dans son pays des crimes contre l'humanité passibles de la justice internationale, a ajouté François Zimeray dans une interview accordée à Reuters, dans son bureau du Quai d'Orsay.

              "Le sentiment qui domine ici c'est que la question n'est pas de savoir si Kadhafi va tomber mais quand et à quel coût humain", a-t-il dit. "Je pense que ses jours, peut-être ses heures, sont comptés et la vraie question c'est : quel sera le prix en terme de vies humaines de ce changement."

              La portion de territoire libyen contrôlée par le régime de Mouammar Kadhafi "se réduit d'heure en heure", a souligné cet ancien avocat et ex-député européen âgé de 49 ans, chargé d'élaborer la politique française des droits de l'homme.

              Il y a peu de chance, selon lui, que le dirigeant libyen parte de lui-même et il n'est pas exclu qu'il le paye de sa vie: "Nous sommes dans une situation où tout est possible."

              Des combats meurtriers sont signalés dans les grandes villes de Libye, où Mouammar Kadhafi semble recourir à des mercenaires africains pour réprimer le soulèvement contre son régime.

              "Les chiffres que nous avons font état de plus d'un millier de morts et peut-être jusqu'à 2.000", précise François Zimeray, selon qui le ministère français des Affaires étrangères s'efforce de recouper ces chiffres recueillis auprès de personnes restées en Libye.

              "Il y a des éléments précis et concordants laissant penser que des crimes contre l'humanité ont été commis", ajoute-t-il. "Dès lors, cela justifie une enquête judiciaire et l'intervention de la justice internationale."

              En attendant, la France attend du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, qui siège à Genève, et du Conseil de sécurité de l'Onu une condamnation de ces actes et des sanctions "sans faiblesse", souligne le diplomate français.

              TACHE D'HUILE

              Les autorités françaises et européennes sont très inquiètes par la perspective d'un afflux massif de réfugiés. Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a ainsi dit que son pays pourrait avoir à faire face à l'afflux de 200.000 à 300.000 personnes venant de Libye.

              "Il y a une sorte de terrorisme migratoire que Kadhafi essaye de mettre en oeuvre", estime François Zimeray.

              "Quand bien même ce ne serait pas une politique délibérée de Kadhafi, il y a à craindre que le flottement soit mis à profit par les passeurs, les trafiquants, pour organiser des flux massifs de gens, qui ne sont pas d'ailleurs nécessairement libyens mais qui transitent par la Libye", ajoute-t-il.

              François Zimeray estime que les événements de Libye précédés par la chute des présidents tunisien Zine ben Ali et égyptien Hosni Moubarak, sous la pression de mouvements populaires, vont faire tache d'huile dans le reste du monde.

              "La première leçon que je tire est que nous vivons dans un monde où chacun sait ce qui se passe chez les autres et qu'il y a un effet d'émulation extrêmement fort", explique-t-il. "Il n'y a pas de raison que ce mouvement ne s'étende pas à une grande partie de l'Afrique et certains pays de l'Asie."

              "Les dictateurs du monde entier ont du souci à se faire", ajoute-t-il. "Ce que nous voyons est la meilleure réponse à ceux qui ont essayé de nous faire croire que les droits de l'homme sont un concept occidental imposé (...) On est au début de quelque chose dont on ne peut pas encore mesurer l'ampleur."

              Le président français, Nicolas Sarkozy, était allé en Libye en 2007 après la libération d'infirmières bulgares détenues par les autorités libyennes. Quelques mois plus tard, la France avait déroulé le tapis rouge pour recevoir en visite d'Etat Mouammar Kadhafi et engranger d'importantes promesses de contrats, y compris en matière d'armements.

              François Zimeray estime que cette double visite était justifiée par le contexte de l'époque. "A un moment, il nous a semblé que la Libye prenait une autre orientation. C'était notre devoir de l'encourager dans cette orientation", explique-t-il.


              Reuters
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              • #37
                Dernière info (à confirmer): Le cousin de Kaddafi et son représentant particulier, Ahmed Kaddaf Eddam, vient de démissionner et demander l'asile politique en Egypte. (Al-Jazeera)

                Si cette info se confirme, ce serait un autre coup dur pour Kaddafi !
                Dernière modification par fortuna, 24 février 2011, 20h30.
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                • #38
                  Les troupes d'élite de Kadhafi sont retranchées dans la région de Tripoli



                  Mathieu Guidère, professeur titulaire de la chaire 'Islamologie et pensée arabe' à l'Université de Toulouse-II, revient sur l'aspect militaire de la situation en Libye. Il fait le point sur la présence d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) dans le pays, sur les forces dont dispose encore Kadhafi ainsi que sur le rôle des mercenaires dans les provinces.


                  ***


                  Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) a récemment apporté son soutien aux insurgés. Au-delà de cette déclaration d'intention, peut-elle les aider matériellement ?

                  Il est d'abord nécessaire de rappeler que le soutien d'AQMI ne concerne pas que la Libye : l'organisation a soutenu tous les soulèvemAents populaires récents dans le monde arabe. AQMI est dans une stratégie de proximité par rapport aux révolutions en cours. Elle ne veut pas être à la marge du mouvement.

                  Quoi qu'il en soit, AQMI possède des Libyens dans ses rangs. Elle peut apporter des soutiens en termes d'hommes et d'expertise, mais n'a toutefois pas les moyens d'envoyer massivement des armes sur place.

                  Du 23 décembre 2006 au 3 janvier 2007, AQMI avait envoyé un commando armé et entraîné dans la banlieue de Tunis pour affronter l'armée durant trois semaines. On peut raisonnablement penser que l'organisation peut envoyer un ou deux commandos en Libye. Chacune de ces unités représente environ vingt personnes.

                  De quel appui militaire dispose Mouammar Kadhafi face à la rébellion ?

                  L'armée traditionnelle libyenne ne pèse pas bien lourd: le chef des armées a été écarté du pouvoir, et est actuellement en résidence surveillée. En revanche, Kadhafi peut compter sur les sept brigades qui sont sous l'autorité de ses fils. Ce sont elles qui constituent la véritable armature militaire du pouvoir.

                  Il s'agit de troupes d'élites qui sont en quelque sorte la garde prétorienne du régime. Elles sont majoritairement constituées de tribus alliées à son clan et de mercenaires. On estime qu'elles rassemblent environ 30 000 hommes, qui disposent d'un équipement assez récent, puisqu'il leur a été fourni par presque tous les pays européens. Il s'agit essentiellement d'un armement antiémeutes, auquel on peut ajouter quelques missiles.

                  Aujourd'hui, ces brigades encerclent la région de Tripoli. L'est du pays a échappé à leur contrôle, car une de ces brigades a fait défection. Il n'y en a désormais plus que six.

                  Qui sont ces mercenaires qui grossiraient les rangs des soutiens à Kadhafi ?

                  Il s'agit essentiellement d'hommes venant d'Afrique noire, et plus spécifiquement du Tchad et du Nigeria. Ils lui sont d'une certaine manière redevables, car depuis quelques années, Kadhafi a financé presque tous les mouvements insurrectionnels de cette région.

                  Leur poids est très difficile à évaluer : nous ne disposons que de rumeurs alimentées par des personnes en fuite. On sait cependant que le troisième fils de Kadhafi, Khamis, a affrété plusieurs avions en partance du Bénin pour les ramener sur le sol libyen. On peut très grossièrement estimer leur nombre à 10 000 dans la région de Benghazi.

                  Ils ne sont pas aux côtés des brigades que j'évoquais précédemment : ils sont envoyés dans les villes pour faire le "sale boulot". Ils sont financés par la famille Kadhafi, mais on ne dispose pas encore de détails concernant leur rémunération.


                  Le Monde
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                  • #39
                    Contre-offensive de Kaddafi sur Zawiya: de nombreuse victimes

                    Les affrontements continuent toujours à Zawiya, après que les troupes de Kaddafi ont lancé une contre-offensive afin de reprendre le contrôle de cette ville stratégique.

                    Dernière modification par fortuna, 24 février 2011, 21h03.
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                    • #40
                      Libye: Zouara désertée par les policiers, la ville "aux mains du peuple"


                      Des Egyptiens fuyant la Libye arrivent en Tunisie, au poste-frontière de Ras Jdir, à la frontière entre la Libye et la Tunisie, le 24 février 2011

                      (AFP) - 24.02.2011 17:19
                      Désertée par la police et les militaires, la ville de Zouara, dans l'ouest de la Libye, est "aux mains du peuple". Partisans et opposants de Kadhafi s'affrontent de nuit, des habitants protègent leur cité, des étrangers continuent de fuir, selon leurs témoignages.

                      Désertée par la police et les militaires, la ville de Zouara, dans l'ouest de la Libye, est "aux mains du peuple". Partisans et opposants de Kadhafi s'affrontent de nuit, des habitants protègent leur cité, des étrangers continuent de fuir, selon leurs témoignages.

                      "Le peuple a brûlé le poste de police, les policiers se sont enfuis, les militaires ont fait pareil", lance Meher Ali, pêcheur égyptien de 40 ans. "C'est le peuple qui tient la ville", confirme son compatriote Mahmoud Attia, ouvrier de 18 ans.

                      Cela fait plusieurs jours que Zouara, située à 120 km à l'ouest de Tripoli, est livrée à elle-même, racontent ces témoins arrivés jeudi parmi des centaines d'autres à Ras Jdir, en Tunisie, à la frontière avec la Libye. Selon M. Ali, les hommes de main du leader libyen, membres des comités révolutionnaires (piliers du régime) compris, sont partis vendredi. Selon d'autres témoins, il y a une semaine.

                      Dans leur fuite, ils ont abandonné leur attirail sans tirer sur la population, affirment-ils. "Les policiers se sont enfuis en abandonnant leurs armes", dit Meher Ali. "Ils les ont laissées sans tirer sur les manifestants. Maintenant, elles sont aux mains du peuple", confirme Salem Daoud, pêcheur égyptien de 27 ans.

                      La ville semble depuis aux mains des insurgés. "La plupart des gens sont des opposants, je les ai vus", affirme Rayan, ouvrier égyptien de 23 ans. "Les habitants veulent que Kadhafi dégage mais ils ont encore peur", ajoute Baker Hamouda, son collègue de 23 ans, également originaire d'Egypte.

                      Mais une fois le soleil couché, dans les rues, les combats continuent entre opposants et partisans du leader libyen Mouammar Kadhafi, en proie à une contestation sans précédent en 42 ans de pouvoir et qui semble avoir déjà perdu le contrôle de l'est du pays.

                      La nuit dernière, ça a tiré encore entre 19H00 et environ 23H00, selon ces témoins. "Il y a eu beaucoup d'affrontements entre petits groupes. Beaucoup de tirs", se souvient Mahmoud Ahmed, ouvrier égyptien de 23 ans, sans pouvoir dire qui a tiré.

                      Comme dans d'autres villes en proie au chaos, femmes et enfants restent terrés à la maison. Les magasins sont fermés. Des banques incendiées. Les hommes s'organisent pour défendre leur cité. "Les habitants protègent leurs biens avec des armes", raconte Salem Daoud.

                      Ailleurs dans l'ouest libyen, la situation reste peu claire.

                      En direction de la capitale, à Gherienne (environ 90 km de Tripoli), trois Egyptiens affirment que policiers et militaires ont disparu. "Le peuple tient Gherienne, les insurgés sont les plus nombreux. Les Libyens attaquent les miliciens africains. Il y a beaucoup d'affrontements la nuit", dit Mohamed, ouvrier de 28 ans.

                      Mais trois Tunisiens arrivés plus tard assurent que les hommes du régime sont toujours là. A commencer par "les membres des comités révolutionnaires", selon Bassem Yahyaoui, ouvrier de 22 ans.

                      Plus près de la frontière, Zelten (à 35 km de Ras Jdir) est "aux mains du peuple", affirme Mohamed, ouvrier égyptien de 21 ans. Mais c'est le seul témoin de cette ville rencontré à la frontière.

                      Sur la route, des hommes arrivés de Zouara racontent en mimant comment ils ont été arrêtés à deux reprises par des tirs.

                      A Boukameche (à 20 km de la Tunisie) "des hommes en uniforme ont visé notre convoi, nous ont fait sortir de la voiture mains sur la tête", relate Baker Hamouda, pêcheur égyptien de 23 ans. Un peu plus loin, tout près de la frontière, un autre check-point. "Des inconnus nous ont dépouillé de notre argent et des cartes mémoires de nos téléphones portables", pour que les images de Libye ne sortent pas, relate Ali, pêcheur égyptien de 40 ans.


                      TV5 Monde
                      Dernière modification par fortuna, 24 février 2011, 20h33.
                      Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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                      • #41
                        De plus en plus d'unités de l'armée régulière se joignent aux insurgés, à l'image de la base aérienne de Benina.

                        Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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                        • #42
                          Dans l'est "libéré", l'opposition libyenne pense à marcher sur Tripoli

                          (AFP) - 24.02.2011 15:35
                          Désormais maîtres de l'est de la Libye et des villes rendues célèbres par les batailles de la Seconde Guerre mondiale, l'opposition envisage de marcher sur Tripoli pour faire tomber le régime de Mouammar Kadhafi.

                          Désormais maîtres de l'est de la Libye et des villes rendues célèbres par les batailles de la Seconde Guerre mondiale, l'opposition envisage de marcher sur Tripoli pour faire tomber le régime de Mouammar Kadhafi.

                          Après plus d'une semaine d'insurrection et de violences qui ont fait des centaines de morts à travers le pays, les insurgés semblent contrôler la région orientale, de la frontière égyptienne à la localité d'Ajdabiya plus à l'ouest.

                          Tobrouk, Derna et Benghazi, épicentre de la contestation à 1.000 km à l'est de Tripoli, sont aux mains des opposants, selon des journalistes et des habitants.
                          Cette région, bordée au nord par la mer Méditerranée et au sud par le désert libyen, renferme les très précieux gisements pétroliers qui dopent le budget libyen.

                          Alors que plus à l'ouest, y compris dans la capitale Tripoli, les tirs de balles continuent de se faire entendre la nuit, les rues d'Al-Baïda, une ville côtière à l'est de Benghazi, sont calmes.

                          La ville, dont les murs criblés de balles sont autant de stigmates de la violence des combats entre opposants et "mercenaires" à la solde du "Guide" Kadhafi, panse ses plaies. Mais pense à Tripoli.

                          Dans une salle de réunion, une foule de protestataires ovationne une dizaine de généraux et de colonels qui ont refusé de tirer sur la foule et fait défection.
                          "On parle de marcher sur Tripoli s'il faut aider Tripoli. Notre objectif est Tripoli, si Tripoli n'arrive pas à se libérer par lui-même", lance un homme.

                          "On ne peut plus faire marche arrière. Mais même si nous mourrons tous, au moins nos enfants n'auront pas à vivre avec lui", résume un protestataire à Al-Baïda en allusion à M. Kadhafi, qui a gouverné la libye d'une main de fer depuis près de 42 ans.

                          "J'ai démissionné et je suis venu à al-Baïda pour être solidaire de mon peuple. Je serai en première ligne pour nous défendre contre toute attaque venant de l'extérieur", assure le général Salah Mathek, un responsable de la police judiciaire.

                          "Ils (les partisans de Kadhafi) disent que je suis un traître. Non, j'ai des principes", ajoute-t-il.

                          "Ils nous ont ordonnés d'attaquer le peuple et j'ai refusé. On ne peut pas utiliser les armes contre nos jeunes", explique un autre général, Abdel Aziz al-Busta.
                          "Ils n'ont jamais rien fait pour nous dans l'Est. Tout ce que vous pouvez voir l'a été par le roi" Idris renversé par Kadhafi en 1969, assure Khaled Abdul Aziz, un sergent de police.

                          "Nous avons tous rejoint les rangs de la révolution en voyant les mercenaires tirer sur nos jeunes. C'était le moment décisif, une violation de notre code d'honneur", estime le sergent.

                          A l'hôpital, des Libyens, blessés à la jambe ou à la poitrine, sont soignés.

                          "Ils tiraient dans tous les sens dans le centre de la ville. Ils tiraient même sur ceux qui nous donnaient les premiers soins", raconte un Libyen de 27 ans. Pour preuve, Mohammed Ebreke, un humanitaire du Croissant rouge, a été touché au flanc alors qu'il transportait un blessé.


                          AFP
                          Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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                          • #43
                            À Tripoli, le carré des derniers fidèles de Kadhafi

                            La caserne dans laquelle les jusqu'auboutistes serrent les rangs autour de Kadhafi se trouve à la sortie de la capitale libyenne. C'est un énorme complexe hyperprotégé par une double enceinte de hauts murs qui enserre le coeur du pouvoir.

                            Autour de Mouammar Kadhafi, le premier cercle des fidèles s'est retranché dans la caserne Bab el-Azizia de Tripoli pour diriger le dernier combat. Tous font partie de la famille du Guide de la révolution, ou sont des proches qui l'accompagnent depuis plus trente ans. D'abord Khamis, 29 ans, le plus jeune de ses fils. Commandant des forces spéciales, assisté de Mansour Daou, lui aussi présent, il dirige cette garde prétorienne, rempart ultime du régime. Très bien armée, elle peut faire beaucoup de dégâts. À condition qu'elle ne fasse pas défection. Deux autres fils se tiennent aux côtés du Guide: Seif el-Islam, dauphin supposé qui présentait jusqu'ici le visage ouvert du régime et militait pour l'adoption d'une constitution. Son discours menaçant de lundi l'a reclassé dans le camp des durs. Il est plus spécialement chargé de tenter de reconquérir la jeunesse, dont il se veut le représentant. Il est flanqué de son frère Muatassim Billah, président du Conseil de sécurité . Comme Seïf al-Islam, il apparaît de temps en temps comme un successeur possible . Il chapeaute les services de renseignement et de sécurité.

                            Ensuite, Abdallah al-Senoussi. Beau-frère de Mouammar Kadhafi, c'est l'homme des renseignements et des coups à l'étranger. La justice française l'a condamné par contumace à perpétuité en juin 1998, pour avoir été l'organisateur de l'attentat contre un DC-10 d'UTA au-dessus du Niger en septembre 1989, condamnation un peu oubliée après l'accord d'indemnisation conclu entre la Fondation Kadhafi et l'association des victimes. À côté de lui, Moussa Koussa. Ancien directeur des renseignements extérieurs, aujourd'hui ministre des Affaires étrangères, il était dernièrement l'homme des contacts avec le monde occidental, reçu à la Maison-Blanche et à l'Élysée. C'est lui qui transmettait les connaissances et les dossiers libyens en matière de terrorisme, depuis début 2004, quand la Libye a entamé une collaboration avec l'Ouest. Il a un passé sombre. Dans les années 1980, il organisait les assassinats d'opposants à l'étranger. Envoyé comme ambassadeur à Londres dans ce seul but, il avait été rapidement expulsé.

                            Enfin, autre membre important de ce cercle rapproché, Béchir Salah Béchir, secrétaire particulier de Mouammar Kadhafi, est un Toubou du Sud. Francophone, cet Africain est bien plus qu'un secrétaire. Il fut un temps chargé des investissements libyens en Afrique. Aujourd'hui, il s'occupe plus particulièrement de recruter les mercenaires dans les pays africains alliés de la Libye.

                            L'urgence de la situation semble avoir fait taire, pour l'instant, les rivalités intenses qui agitent ce petit milieu. Un télégramme diplomatique révélé par WikiLeaks fait la liste des nombreux responsables libyens limogés ou exilés pour s'être trouvés mêlés de trop près aux affaires des rejetons de Kadhafi. Comme par exemple le président de la compagnie pétrolière nationale, «démissionné» pour avoir refusé de transférer 1,2 million de dollars à Muatassim, qui voulait créer sa propre garde personnelle. Toujours selon WikiLeaks, un associé en affaires de Seïf al-Islam, et son conseiller financier depuis longtemps, a été forcé à l'exil en janvier, une façon de contrer l'influence de Seïf.

                            Un casque sous le turban
                            Les connaisseurs de la Libye se demandent si cette coalition de frères ennemis peut durer. En tout cas, le dernier cercle se rétrécit. Jeudi, un proche de Kadhafi a annoncé sa défection. Son cousin Ahmed Gadhaf al-Dam, sosie du Guide, chargé des contacts internationaux, a annoncé avoir quitté la Libye pour l'Égypte en «signe de protestation» dénonçant de «graves violations des droits de l'homme et des lois internationales».

                            La caserne dans laquelle les jusqu'auboutistes serrent les rangs autour de Kadhafi se trouve à la sortie de Tripoli. C'est un énorme complexe hyperprotégé par une double enceinte de hauts murs qui enserre le cœur du pouvoir: le bureau de Mouammar Kadhafi, meublé simplement et décoré d'une grande carte de l'Afrique. Il donne sur une cour herbeuse où broutent deux chamelles, fournisseuses du lait quotidien du Guide. D'un côté de la cour, une tente est plantée en permanence. C'est là que Kadhafi reçoit l'été. De l'autre, les ruines de sa maison bombardée en 1986 par l'armée américaine, conservées en l'état comme mémorial, et décorée d'une sculpture représentant un poing fermé écrasant un avion américain. C'est de là que Kadhafi a prononcé son terrifiant discours de mardi.

                            L'endroit pourrait receler des bunkers souterrains. En surface, la tente cache une armature en béton. Mouammar Kadhafi lui-même se protège d'un gilet pare-balles porté sous ses vêtements, et si son turban semble rigide, c'est qu'il recèle un casque en kevlar.

                            Autour de la caserne la ville de Tripoli restait calme jeudi, par crainte des représailles. Les habitants étaient terrés chez eux, par peur d'être pris pour cible par les avions ou les hélicoptères, ou encore par des nervis armés par le pouvoir et qui font régner la terreur. Les cadavres de plusieurs pilotes d'hélicoptères, qui avaient refusé de tirer sur la foule, ont été retrouvés sur la route de l'aéroport.


                            Le Figaro
                            Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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                            • #44
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                              • #45
                                Une autre contre-offensive d'envergure des troupes de Kaddafi sur la ville de Zawiya, en ce moment même. On entendait des bombardements et des tirs nourris pendant qu'un citoyen de la ville faisait un rapport par téléphone à Al-Jazeera.
                                Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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