Marine Le Pen (FN) arriverait en tête au premier tour de la présidentielle, devant Nicolas Sarkozy et le candidat du PS au coude à coude, selon un sondage Harris Interactive pour Le Parisien. Réalisée du 28 février au 3 mars 2011 auprès de 1 618 personnes âgées de 18 ans, cette enquête d'opinion crédite la présidente du FN de 23 % des intentions de vote, devant le président de la République (21 %), à égalité avec le Martine Aubry (PS). Derrière, le président du Modem, François Bayrou, largement distancé (8% des intentions de vote), est talonné par l'écologiste Eva Joly et l'ancien premier ministre Dominique de Villepin, à égalité à 7%. Olivier Besancenot (Nouveau parti anticapitaliste, NPA) et Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) recueillent chacun 5 % des intentions de vote. Hervé Morin (Nouveau Centre), Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) obtiennent chacun 1 % des intentions de vote. Selon l'enquête, l'abstention atteint 35 % des sondés.
Ravie, Marine Le Pen a accueilli ce sondage, depuis Lille, la ville de Mme Aubry, "comme un encouragement". Pour elle, "les Français ont envie de se donner un véritable choix au second tour: le choix entre un projet national, et un projet mondialiste qui peut être représenté soit par Nicolas Sarkozy, soit par Dominique Strauss-Kahn ou par Martine Aubry". Mais pour elle, ce sondage est le signe "que de toutes façons Nicolas Sarkozy perdra cette élection présidentielle". "Je pense qu'il ne remontra pas la pente (...) il est presque éliminé du second tour", a-t-elle ajouté..
La première secrétaire du PS, Martine Aubry a pointé samedi sur Europe 1 la responsabilité du président Nicolas Sarkozy dans cette ascension de Mme Le Pen dans les sondages. "Ce qui est clair c'est que Nicolas Sarkozy joue à une espèce de quitte ou double depuis des semaines. Je n'ai pas attendu un sondage pour dire cela", a t-elle déclaré depuis Athènes, où elle participe à une réunion des chefs de partis socialistes européens . "Il ne veut pas changer de politique donc il fait peur. Il avait commencé avec l'identité nationale et les Roms maintenant ce sont les immigrés", poursuivi Mme Aubry.
Au PS et à l'UMP, on prend l'avertissement au sérieux : le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, a jugé ce sondage "inquiétant" tout en accusant Nicolas Sarkozy d'avoir "propagé l'incendie". "Cela appelle de la part de la gauche beaucoup de clarté, beaucoup d'engagement sur la question sociale, sur les salaires, sur ce qui préoccupe les gens". Dominique Paillé, ex-porte-parole de l'UMP, préfère voir dans cette poussée du FN une manifestation du "doute à l'égard ou à l'encontre des partis de gouvernement". Cependant, il admet que "le risque d'être absent du second tour est réel". "Cela doit nous faire penser toujours plus au fait que nous devons dans notre camp n'avoir qu'un candidat pour porter nos couleurs", estime-t-il.
Jean Marc Ayrault, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale est revenu, dimanche, sur ce sondage qui place Marine Le Pen en tête d'un premier tour sans Dominique Strauss-Kahn. Un résultat dont il fait peser la responsabilité sur le président de la République, qui se laisse "dicter son ordre du jour" par le Front National. "C'est le symptôme d'un malaise profond. Les Français sont fatigués, épuisés ; ils ont l'impression d'un déclassement pour eux même mais aussi pour le pays... Et puis il y a aussi ces scandales, ces inégalités sociales, ces injustices, le sentiment qu'on écoute pas les gens. Marine Le Pen surfe là dessus", constate Jean Marc Ayrault. Mais le plus grave selon lui c'est qu'elle "dicte l'ordre du jour politique dans lequel s'engouffre Nicolas Sarkozy et l'UMP ; je pense à la question de l'islam, de la laïcité...Depuis le discours de Grenoble où Nicolas Sarkozy distinguait les bons et les mauvais Français, Marine Le Pen est passée de 12% à 23%... .Accepter l'ordre du jour de Marine Le Pen quand on est le président de la République de tous les Français c'est prendre une extrêmement lourde responsabilité."
Au sein des autres partis, ce sondage suscite des réactions contradictoires : le co-fondateur du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, refuse d'accorder du crédit à ces chiffres dévoilés à 14 mois de la présidentielle, parlant de "guignolisation de la politique". "Pourquoi voulez-vous que le peuple français soit le seul peuple à vouloir un fasciste à sa tête ? C'est aussi stupide que d'annoncer que le père Noël est en tête", a-t-il ironisé sur I-Télé.
Quant au président du MoDem, François Bayrou, il a attribué le résultat de ce sondage au "climat malsain" et aux "désordres et déséquilibres" actuels entretenus, selon lui, par le président Nicolas Sarkozy.
Dans un communiqué, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) "s'alarme de cette popularité de la candidate Front national, qui révèle la montée des idées d'extrême droite en France". "L'UEJF rappelle qu'un nombre important de collaborateurs et conseillers de Mme Le Pen sont des proches d'organisations ouvertement racistes et antisémites", ajoute le texte. Sa présidente, Arielle Schwab, estime qu'"un an et demi avant les élections présidentielles, il est temps de lancer une campagne républicaine contre Marine Le Pen, c'est-à-dire contre le Front national".
Depuis plusieurs semaines, des voix à droite comme à gauche mettent en avant le risque d'une réédition du 21 avril 2002, où Jean-Marie Le Pen avait réussi, aux dépens de Lionel Jospin, à s'inviter au second tour, face à Jacques Chirac. Au sein d'Europe Ecologie, plusieurs responsables dont José Bové en viennent même à envisager l'hypothèse d'un retrait de la candidature des Verts pour la présidentielle si celle-ci devait faciliter le passage au second tour de Marine Le Pen.
LEMONDE.FR avec AFP | 05.03.11 | 13h50 • Mis à jour le 06.03.11 | 10h16
Ravie, Marine Le Pen a accueilli ce sondage, depuis Lille, la ville de Mme Aubry, "comme un encouragement". Pour elle, "les Français ont envie de se donner un véritable choix au second tour: le choix entre un projet national, et un projet mondialiste qui peut être représenté soit par Nicolas Sarkozy, soit par Dominique Strauss-Kahn ou par Martine Aubry". Mais pour elle, ce sondage est le signe "que de toutes façons Nicolas Sarkozy perdra cette élection présidentielle". "Je pense qu'il ne remontra pas la pente (...) il est presque éliminé du second tour", a-t-elle ajouté..
La première secrétaire du PS, Martine Aubry a pointé samedi sur Europe 1 la responsabilité du président Nicolas Sarkozy dans cette ascension de Mme Le Pen dans les sondages. "Ce qui est clair c'est que Nicolas Sarkozy joue à une espèce de quitte ou double depuis des semaines. Je n'ai pas attendu un sondage pour dire cela", a t-elle déclaré depuis Athènes, où elle participe à une réunion des chefs de partis socialistes européens . "Il ne veut pas changer de politique donc il fait peur. Il avait commencé avec l'identité nationale et les Roms maintenant ce sont les immigrés", poursuivi Mme Aubry.
Au PS et à l'UMP, on prend l'avertissement au sérieux : le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, a jugé ce sondage "inquiétant" tout en accusant Nicolas Sarkozy d'avoir "propagé l'incendie". "Cela appelle de la part de la gauche beaucoup de clarté, beaucoup d'engagement sur la question sociale, sur les salaires, sur ce qui préoccupe les gens". Dominique Paillé, ex-porte-parole de l'UMP, préfère voir dans cette poussée du FN une manifestation du "doute à l'égard ou à l'encontre des partis de gouvernement". Cependant, il admet que "le risque d'être absent du second tour est réel". "Cela doit nous faire penser toujours plus au fait que nous devons dans notre camp n'avoir qu'un candidat pour porter nos couleurs", estime-t-il.
Jean Marc Ayrault, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale est revenu, dimanche, sur ce sondage qui place Marine Le Pen en tête d'un premier tour sans Dominique Strauss-Kahn. Un résultat dont il fait peser la responsabilité sur le président de la République, qui se laisse "dicter son ordre du jour" par le Front National. "C'est le symptôme d'un malaise profond. Les Français sont fatigués, épuisés ; ils ont l'impression d'un déclassement pour eux même mais aussi pour le pays... Et puis il y a aussi ces scandales, ces inégalités sociales, ces injustices, le sentiment qu'on écoute pas les gens. Marine Le Pen surfe là dessus", constate Jean Marc Ayrault. Mais le plus grave selon lui c'est qu'elle "dicte l'ordre du jour politique dans lequel s'engouffre Nicolas Sarkozy et l'UMP ; je pense à la question de l'islam, de la laïcité...Depuis le discours de Grenoble où Nicolas Sarkozy distinguait les bons et les mauvais Français, Marine Le Pen est passée de 12% à 23%... .Accepter l'ordre du jour de Marine Le Pen quand on est le président de la République de tous les Français c'est prendre une extrêmement lourde responsabilité."
Au sein des autres partis, ce sondage suscite des réactions contradictoires : le co-fondateur du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, refuse d'accorder du crédit à ces chiffres dévoilés à 14 mois de la présidentielle, parlant de "guignolisation de la politique". "Pourquoi voulez-vous que le peuple français soit le seul peuple à vouloir un fasciste à sa tête ? C'est aussi stupide que d'annoncer que le père Noël est en tête", a-t-il ironisé sur I-Télé.
Quant au président du MoDem, François Bayrou, il a attribué le résultat de ce sondage au "climat malsain" et aux "désordres et déséquilibres" actuels entretenus, selon lui, par le président Nicolas Sarkozy.
Dans un communiqué, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) "s'alarme de cette popularité de la candidate Front national, qui révèle la montée des idées d'extrême droite en France". "L'UEJF rappelle qu'un nombre important de collaborateurs et conseillers de Mme Le Pen sont des proches d'organisations ouvertement racistes et antisémites", ajoute le texte. Sa présidente, Arielle Schwab, estime qu'"un an et demi avant les élections présidentielles, il est temps de lancer une campagne républicaine contre Marine Le Pen, c'est-à-dire contre le Front national".
Depuis plusieurs semaines, des voix à droite comme à gauche mettent en avant le risque d'une réédition du 21 avril 2002, où Jean-Marie Le Pen avait réussi, aux dépens de Lionel Jospin, à s'inviter au second tour, face à Jacques Chirac. Au sein d'Europe Ecologie, plusieurs responsables dont José Bové en viennent même à envisager l'hypothèse d'un retrait de la candidature des Verts pour la présidentielle si celle-ci devait faciliter le passage au second tour de Marine Le Pen.
LEMONDE.FR avec AFP | 05.03.11 | 13h50 • Mis à jour le 06.03.11 | 10h16
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