Longue vie à Mme Clinton !
Mme Hillary Clinton a réclamé, jeudi dernier à partir de Tunis, «plus d’espace» au discours politique, à l’opposition, à l’intégration économique et au développement des entreprises. N’est-ce pas émouvant de voir la secrétaire d’Etat américaine prendre les soucis algériens à cœur et défendre leurs intérêts avec autant, sinon plus de fougue que Mme Louisa Hanoune ? Au point que ceux qui méconnaissent le grand cœur de Mme Clinton et la noblesse de ses sentiments pourraient croire, au vu son insistance, qu’elle proférait des injonctions et non pas d’innocents souhaits.
Mme Clinton disait, sur la base des confidences de son petit doigt, qu’il y avait en Algérie «une liste de pas à accomplir pour accroître les chances de succès des efforts de réforme en cours, et nous espérons les voir franchis dans les semaines et mois à venir». Qui pouvait imaginer la responsable de la diplomatie de la première puissance mondiale pressée tant que ça de voir le quotidien algérien moins morose, plus prometteur, mieux rempli ? C’est tellement généreux qu’il va falloir penser à s’inventer une semaine incluant deux ou trois samedis pour permettre à la contestation de marcher à volonté et de s’épanouir ainsi.
Ces derniers temps, les Etats-Unis d’Amérique et l’Occident se présentent au monde comme les défenseurs de la veuve et de l’orphelin et se tiennent résolument avec les peuples arabes qui se rebellent contre leurs gouvernants. Bien sûr, moins résolument lorsque ce sont les monarchies amies qui sont contestées, ce qui pousse à s’interroger sur la discrimination occidentale face à un «printemps arabe» qui avait agréablement surpris, mais qui n’arrive pas à conclure et qui reste donc douteux. Paris, qui a fait des pieds et des mains pour entraîner le Conseil de sécurité dans la guerre contre Kadhafi au motif de sauver le peuple libyen, se pose comme l’exemple type de cette discrimination.
La France n’avait-elle pas empêché ce même Conseil de sécurité de décider une protection des populations sahraouies qui se font réprimer sauvagement jusqu’à nos jours par les forces marocaines dans les territoires occupés du Sahara occidental ? Mme Clinton connaît bien l’histoire, elle qui, par le passé, s’était tenue justement aux côtés de Mme Aminatou Haïder face à l’injustice du roi Mohammed VI
. M. Z.
mohamed_zaaf
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