La situation que vit actuellement le Président Gbagbo n’est peut-être pas confortable. Lâche, inconsciente de sa mission de défense de l’intégrité territoriale, son Armée qui a un effectif supérieur à celui des Rebelles et un armement plus conséquent, s’est effondrée.
Ses généraux qui ont cédé à la peur, à l’intimidation et aux bombardements de Sarkozy, doivent savoir qu’ils sont des traîtres à la Nation Ivoirienne. Ils ont choisi de vivre dans le déshonneur ! Ils ont choisi de laisser tomber leur peuple !
Un soldat qui choisit la vie à la place du sacrifice pour l’honneur de sa Nation, n’en est pas un !
Beaucoup d’Africains qui se sont opposés à la mainmise de l’Europe colonialiste sur l’Afrique pendant la conquête coloniale comme Lat-Dior, le héros anticolonialiste sénégalais, savaient qu’ils allaient y laisser leur vie !
Mais cette certitude ne les avait pas retenus face au devoir envers leur peuple. Et l’Histoire retiendra que ce sont les civils avec à leur tête le Président ivoirien qui ont défendu la République avec dignité jusqu’au bout face à la France qui ne défend que ses propres intérêts.
Il faut admettre que l’Onu, les Etats Unis, l’Union Européenne, la CEDEAO, l’Union Africaine, ont été tous ‘travaillés’ au corps et roulés dans la farine de blé par Sarkozy qui a ses objectifs en Côte d’Ivoire et a déployé tout l’arsenal diplomatique et psychologique qui sied pour les atteindre.
D’abord, punir Gbagbo, le récalcitrant, dont les soldats ont osé bombarder la base Française de Bouaké en 2004 et tué neuf précieuses vies françaises ; ensuite mettre à la place de ce dernier un obligé, son ami Ouattara, pour renforcer la Françafrique qui commençait à battre de l’aile avec la décision de Dakar de fermer les bases françaises au Sénégal.
Le troisième objectif de Sarkozy est donc de reconquérir le pré-carré français en Afrique et lancer un message fort aux dirigeants africains qui, comme l’autre, pensent qu’ils dirigent des Etats indépendants…
Pour discréditer et détruire Gbagbo, Sarkozy l’a savamment présenté – aidé en cela par la presse occidentale – comme un dictateur qui a perdu des élections et qui refuse de céder le pouvoir au vainqueur.
Il sait que c’est une marchandise qui se vend bien en Afrique à l’heure où la soif de démocratie est grande et le rejet des dictateurs vivace sur le Continent. C’est cela d’ailleurs qui explique le fait que dans leur grande majorité les Africains peu avisés ont avalé la pilule sans chercher à savoir les motivations profondes de la démarche de Sarkozy et de ses valets en Afrique.
Gbagbo peut avoir tous les défauts du monde ; il a sans nul doute commis des erreurs en tant qu’homme politique, mais ce n’est pas un dictateur !
Il a apporté à la Côte d’Ivoire, dans le domaine des conquêtes démocratiques et sociales, beaucoup plus que ses adversaires d’aujourd’hui, Ouattara et Bédié, qui l’avaient combattu aux côtés de Houphouët quand il se battait contre les mesures d’ajustement structurel et le système de parti unique de fait. Et les FRCI (Forces Républicaines de Côte d’Ivoire ou mieux ‘Forces de Répression des Citoyens Ivoiriens’) de Ouattara ont massacré plus d’Ivoiriens en un seul jour (à Duékoué le 28 mars 2011) que les FDS de Gbagbo en 11 ans !
Légalement, Gbagbo n’a pas, non plus, perdu les élections parce que c’est le Conseil constitutionnel de son pays qui l’a déclaré vainqueur, comme cela se passe dans tous les autres pays, y compris la France et le Sénégal.
Pour rappel, en 1993 Wade avait contesté l’élection de Diouf mais ce dernier avait été investi parce que le Conseil Constitutionnel l’avait déclaré vainqueur.
Pareil pour la victoire de Wade aux élections de 2007. L’opposition avait contesté sa victoire, mais la décision du CC était sans appel.
Mais l’Onu et la France qui avaient leur candidat, en l’occurrence, Alassane Ouattara, ont manœuvré pour rejeter les chiffres du Conseil Constitutionnel et valider ceux ‘provisoires’ de la Commission électorale. Du ‘provisoire’ plus valide que du ‘constitutionnel’ !
C’est ce que la France nous a fait avaler !
A fait avaler à Obama !
A fait avaler à l’Onu !
A fait avaler à la CEDEAO !
Même si les Accords entre protagonistes de la guerre civile ivoirienne stipulent que c’est l’Onu qui doit ‘certifier’ les résultats, l’institution internationale aurait dû savoir qu’elle n’avait point le droit de ‘certifier’ les résultats de son propre choix, à la tête du client !
Mais plutôt les résultats validés par l’organe constitutionnel suprême du pays, le Conseil Constitutionnel. Sinon pourquoi laisser fonctionner ce dernier ?
On aurait dû purement et simplement supprimer le Conseil Constitutionnel avant les élections comme son avis n’allait avoir aucune valeur face à celui de l’Onu. Pour donner les pleins pouvoirs à cette dernière…
Aujourd’hui le néocolonialiste Sarkozy accule Gbagbo jusque dans ses derniers retranchements et cherche à l’inciter au suicide !
Mais les grands hommes ne se suicident jamais, même s’ils peuvent – et doivent ! – attendre la mort avec dignité !
Ni Sarkozy, ni Ouattara n’ose le faire tuer !
Ils savent bien ce qu’il représente dans le pays !
Il a la jeunesse abidjanaise avec lui. Et c’est lui le PERE DE LA DEMOCRATIE IVOIRIENNE pour s’être opposé à Houphouët au moment où personne n’osait le faire en Côte d’Ivoire ; au moment où Ouattara et Bédié, les deux poulains du ‘VIEUX’, lâchaient les policiers et les militaires sur les opposants et les syndicalistes qu’il dirigeait. Un engagement syndical et politique qui lui a voulu des années d’exil (de 1982 à 1987 à Paris), la prison (1992 par Ouattara lui-même, alors Pm de Houphouët), de multiples arrestations et menaces de mort. C’est cet homme ordinaire mais digne qu’on humilie et nous restons les bras croisés ! Comme si on nous avait ôté notre âme !
Si Gbagbo a commis des erreurs, de quel droit Sarkozy se prévaut-il pour le punir ?
C’est au peuple ivoirien de le punir, comme Ben Ali et Moubarak l’ont été par le leur. Ou Sarkozy est-il devenu le nouveau maître du monde, le nouveau Bush ?
Rejeté par les Français, battu dans les sondages par la petite La Pen, celui qui a nié la présence de l’Afrique dans l’Histoire humaine cherche à redorer son blason avant les élections françaises en tuant des centaines d’Ivoiriens pour neuf Français tués par erreur.
C’est d’ailleurs ce même souci qui explique son acharnement contre Kadhafi. Il cherche à créer l’union sacrée des Français autour de lui en utilisant la technique bien connue de ‘la patrie en guerre’.
Monsieur Sarkozy, même si un Français valait cent pauvres Nègres, le compte doit être bon maintenant ! Combien d’Ivoiriens sont tombés sous les balles de vos soldats envahisseurs ?
Monsieur Sarkozy, loin d’être un dictateur, Gbagbo nous rappelle plutôt Lumumba, Kwame Nkrumah, Modibo Keita, tous de grands patriotes africains emportés politiquement ou physiquement par l’Occident… qui nous a imposé Mobutu et Moussa Traoré, entre autres. De vrais dictateurs, ceux-là !…
Gorgui DIeng
Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, Sénégal.
Ses généraux qui ont cédé à la peur, à l’intimidation et aux bombardements de Sarkozy, doivent savoir qu’ils sont des traîtres à la Nation Ivoirienne. Ils ont choisi de vivre dans le déshonneur ! Ils ont choisi de laisser tomber leur peuple !
Un soldat qui choisit la vie à la place du sacrifice pour l’honneur de sa Nation, n’en est pas un !
Beaucoup d’Africains qui se sont opposés à la mainmise de l’Europe colonialiste sur l’Afrique pendant la conquête coloniale comme Lat-Dior, le héros anticolonialiste sénégalais, savaient qu’ils allaient y laisser leur vie !
Mais cette certitude ne les avait pas retenus face au devoir envers leur peuple. Et l’Histoire retiendra que ce sont les civils avec à leur tête le Président ivoirien qui ont défendu la République avec dignité jusqu’au bout face à la France qui ne défend que ses propres intérêts.
Il faut admettre que l’Onu, les Etats Unis, l’Union Européenne, la CEDEAO, l’Union Africaine, ont été tous ‘travaillés’ au corps et roulés dans la farine de blé par Sarkozy qui a ses objectifs en Côte d’Ivoire et a déployé tout l’arsenal diplomatique et psychologique qui sied pour les atteindre.
D’abord, punir Gbagbo, le récalcitrant, dont les soldats ont osé bombarder la base Française de Bouaké en 2004 et tué neuf précieuses vies françaises ; ensuite mettre à la place de ce dernier un obligé, son ami Ouattara, pour renforcer la Françafrique qui commençait à battre de l’aile avec la décision de Dakar de fermer les bases françaises au Sénégal.
Le troisième objectif de Sarkozy est donc de reconquérir le pré-carré français en Afrique et lancer un message fort aux dirigeants africains qui, comme l’autre, pensent qu’ils dirigent des Etats indépendants…
Pour discréditer et détruire Gbagbo, Sarkozy l’a savamment présenté – aidé en cela par la presse occidentale – comme un dictateur qui a perdu des élections et qui refuse de céder le pouvoir au vainqueur.
Il sait que c’est une marchandise qui se vend bien en Afrique à l’heure où la soif de démocratie est grande et le rejet des dictateurs vivace sur le Continent. C’est cela d’ailleurs qui explique le fait que dans leur grande majorité les Africains peu avisés ont avalé la pilule sans chercher à savoir les motivations profondes de la démarche de Sarkozy et de ses valets en Afrique.
Gbagbo peut avoir tous les défauts du monde ; il a sans nul doute commis des erreurs en tant qu’homme politique, mais ce n’est pas un dictateur !
Il a apporté à la Côte d’Ivoire, dans le domaine des conquêtes démocratiques et sociales, beaucoup plus que ses adversaires d’aujourd’hui, Ouattara et Bédié, qui l’avaient combattu aux côtés de Houphouët quand il se battait contre les mesures d’ajustement structurel et le système de parti unique de fait. Et les FRCI (Forces Républicaines de Côte d’Ivoire ou mieux ‘Forces de Répression des Citoyens Ivoiriens’) de Ouattara ont massacré plus d’Ivoiriens en un seul jour (à Duékoué le 28 mars 2011) que les FDS de Gbagbo en 11 ans !
Légalement, Gbagbo n’a pas, non plus, perdu les élections parce que c’est le Conseil constitutionnel de son pays qui l’a déclaré vainqueur, comme cela se passe dans tous les autres pays, y compris la France et le Sénégal.
Pour rappel, en 1993 Wade avait contesté l’élection de Diouf mais ce dernier avait été investi parce que le Conseil Constitutionnel l’avait déclaré vainqueur.
Pareil pour la victoire de Wade aux élections de 2007. L’opposition avait contesté sa victoire, mais la décision du CC était sans appel.
Mais l’Onu et la France qui avaient leur candidat, en l’occurrence, Alassane Ouattara, ont manœuvré pour rejeter les chiffres du Conseil Constitutionnel et valider ceux ‘provisoires’ de la Commission électorale. Du ‘provisoire’ plus valide que du ‘constitutionnel’ !
C’est ce que la France nous a fait avaler !
A fait avaler à Obama !
A fait avaler à l’Onu !
A fait avaler à la CEDEAO !
Même si les Accords entre protagonistes de la guerre civile ivoirienne stipulent que c’est l’Onu qui doit ‘certifier’ les résultats, l’institution internationale aurait dû savoir qu’elle n’avait point le droit de ‘certifier’ les résultats de son propre choix, à la tête du client !
Mais plutôt les résultats validés par l’organe constitutionnel suprême du pays, le Conseil Constitutionnel. Sinon pourquoi laisser fonctionner ce dernier ?
On aurait dû purement et simplement supprimer le Conseil Constitutionnel avant les élections comme son avis n’allait avoir aucune valeur face à celui de l’Onu. Pour donner les pleins pouvoirs à cette dernière…
Aujourd’hui le néocolonialiste Sarkozy accule Gbagbo jusque dans ses derniers retranchements et cherche à l’inciter au suicide !
Mais les grands hommes ne se suicident jamais, même s’ils peuvent – et doivent ! – attendre la mort avec dignité !
Ni Sarkozy, ni Ouattara n’ose le faire tuer !
Ils savent bien ce qu’il représente dans le pays !
Il a la jeunesse abidjanaise avec lui. Et c’est lui le PERE DE LA DEMOCRATIE IVOIRIENNE pour s’être opposé à Houphouët au moment où personne n’osait le faire en Côte d’Ivoire ; au moment où Ouattara et Bédié, les deux poulains du ‘VIEUX’, lâchaient les policiers et les militaires sur les opposants et les syndicalistes qu’il dirigeait. Un engagement syndical et politique qui lui a voulu des années d’exil (de 1982 à 1987 à Paris), la prison (1992 par Ouattara lui-même, alors Pm de Houphouët), de multiples arrestations et menaces de mort. C’est cet homme ordinaire mais digne qu’on humilie et nous restons les bras croisés ! Comme si on nous avait ôté notre âme !
Si Gbagbo a commis des erreurs, de quel droit Sarkozy se prévaut-il pour le punir ?
C’est au peuple ivoirien de le punir, comme Ben Ali et Moubarak l’ont été par le leur. Ou Sarkozy est-il devenu le nouveau maître du monde, le nouveau Bush ?
Rejeté par les Français, battu dans les sondages par la petite La Pen, celui qui a nié la présence de l’Afrique dans l’Histoire humaine cherche à redorer son blason avant les élections françaises en tuant des centaines d’Ivoiriens pour neuf Français tués par erreur.
C’est d’ailleurs ce même souci qui explique son acharnement contre Kadhafi. Il cherche à créer l’union sacrée des Français autour de lui en utilisant la technique bien connue de ‘la patrie en guerre’.
Monsieur Sarkozy, même si un Français valait cent pauvres Nègres, le compte doit être bon maintenant ! Combien d’Ivoiriens sont tombés sous les balles de vos soldats envahisseurs ?
Monsieur Sarkozy, loin d’être un dictateur, Gbagbo nous rappelle plutôt Lumumba, Kwame Nkrumah, Modibo Keita, tous de grands patriotes africains emportés politiquement ou physiquement par l’Occident… qui nous a imposé Mobutu et Moussa Traoré, entre autres. De vrais dictateurs, ceux-là !…
Gorgui DIeng
Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, Sénégal.
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