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L'Afrique touchée au cœur

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  • L'Afrique touchée au cœur

    Pas de trêve des confiseurs pour Al-Qaida en Algérie et la secte Boko Haram au Nigeria. Les terroristes ont choisi le 26 août 2011, dernier vendredi du ramadan, pour frapper de nouveau. Un cancer qui gangrène le continent, selon L'Observateur Paalga.

    A Abuja, la capitale fédérale du Nigeria, un kamikaze s’est fait exploser au volant d’un camion bourré d’explosifs à l'entrée du bâtiment des Nations unies, faisant 24 morts et de nombreux blessés. Le même jour, un quart d’heure après la rupture du jeûne, deux kamikazes déclenchaient leur charge d’explosifs devant l’académie militaire interarmes de Cherchell en Algérie, tuant 18 personnes. Ce timing est-il anodin ou confirme-t-il l’allégeance de la secte du nord-est du Nigeria à Al-Qaida ?

    Toujours est-il que ces deux attentats ont visé des symboles pour mieux frapper l’imaginaire collectif et inspirer la terreur : en s’attaquant à l’ONU, emblème des nations, et si loin de leur base qui est située dans le nord-est du pays, la secte nigériane est entrée dans une logique internationaliste, le territoire nigérian servant de théâtre d’opération ; elle montre ainsi qu’elle est capable de frapper n’importe quelle partie du géant de l’Afrique. Auparavant, elle était connue pour son opposition au gouvernement central de Lagos en vue de faire de Borno, son fief, un Etat islamique. Cet attentat contre l’ONU signe donc et l’extension du champ de la lutte et l’entrée de Boko Haram dans l’internationale terroriste.

    Il n’est cependant pas exclu que cette attaque, bien que revendiquée par un homme se réclamant de la secte de Borno, soit le fait d'Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), car son mode opératoire est d’une grande sophistication : en effet, pour pénétrer dans l’immeuble, ultrasécurisé, des Nations unies, passer deux barrières de sécurité et perpétrer son forfait, il faut bénéficier d’un vaste réseau de complicités et d’une expertise dont Boko Haram peut difficilement se prévaloir. S’il s’avérait toutefois que cette action était la leur, ce serait vraiment une magistrale gifle administrée au gouvernement de Goodluck Jonathan. Celui-ci avait, on se rappelle, tendu la main aux intégristes, en les conviant à la table des négociations. Mais peut-on fumer le calumet de la paix avec le diable ?

    Le président Bouteflika l’avait bien tenté, après la sortie de l’Algérie de la guerre civile [des années 1990], en accordant l’amnistie aux barbus repentis tout en menant une traque sans merci contre les groupes résiduels comme le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc), devenu, en 2007, Aqmi. En frappant la plus grande académie militaire du pays, Al-Qaida au Maghreb islamique touche au cœur du système sécuritaire algérien et démontre sa grande capacité de nuisance. L’hydre du terrorisme est quasi impossible à détruire : on a beau en couper les têtes, elles repoussent.

    Goodluck Jonathan a dit que le terrorisme était une plaie. Mais, plus qu’une plaie, le terrorisme islamiste ressemble à un cancer. Quelle que soit la médecine utilisée, la chimiothérapie ou l’amputation – en d’autres termes, la négociation ou la guerre – le résultat n’est jamais qu’une rémission : après, on découvre que des cellules terroristes ont métastasé d’autres parties du territoire.

    Saïdou Alcény Barry
    source L'Observateur Paalga.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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