Mohammed VI a-t-il "monnayé" son soutien au CNT?
«L'avenir du Sahara (occidental, Ndlr) ne peut être que sous souveraineté marocaine», a indiqué un porte-parole du Conseil national de transition libyen.
Ça baigne entre Tripoli et Rabat. Les deux capitales sont, selon toute vraisemblance, sur la même longueur d'onde en ce qui concerne la question du Sahara occidental. L'information a vite été relayée par l'agence officielle de presse marocaine.
Elle résonne en écho à la reconnaissance de l'organe politique de l'insurrection libyenne par le Maroc. Le souverain alaouite a en effet, dépêché mercredi à Benghazi son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. Taieb Fassi Fihri a été chargé par Mohammed VI de transmettre un message verbal au président du CNT. Quel en était la teneur?
«Le message royal porte sur l'évolution significative enregistrée sur la scène libyenne et le rôle déterminant joué par le CNT dans cette nouvelle page de l'histoire de ce pays, pour la réalisation des aspirations légitimes du peuple libyen frère à la démocratie, à la liberté et au progrès», peut-on lire dans une dépêche de la MAP datée du 1er septembre. Le Makhzen a caressé dans le bon sens du poil.
Le président du CNT lui a rendu la pareille dans un échange de bons procédés, annonciateur d'une nouvelle lune de miel entre les nouveaux hommes forts de Tripoli et le trône alaouite. «Le rôle prépondérant et l'appui du Royaume du Maroc à la révolution libyenne étaient sans équivoque depuis la première semaine de la constitution du Conseil national de transition», a souligné Mustapha Abdeljalil dans une déclaration à la presse à l'issue de l'audience qu'il a accordée au chef de la diplomatie marocaine. Le meilleur restait à venir.
Le 31 août, la télévision régionale d'Al Aayoune diffusait dans son journal du soir une déclaration téléphonique du porte-parole du Conseil national de transition basé à Londres. «L'avenir du Sahara ne peut être que sous souveraineté du Royaume du Maroc», a déclaré Jomoa Al-Gamaty, rapporte dans une dépêche datée de jeudi Maghreb Arab Presse. La cerise sur le gâteau. Il faut reconnaître que le terrain, en plus d'être favorable, a été déblayé pour aboutir à ce type d'entente. Le Front Polisario depuis le début de la crise libyenne a été la cible constante de la rébellion libyenne qui l'accusait de participer à ce conflit aux côtés des forces loyales à l'ex-guide de la Jamahiriya.
«Des milliers de partisans d'El Gueddafi ont été arrêtés, parmi lesquels des centaines de mercenaires africains et 556 mercenaires du Front Polisario qui lutte face au Maroc pour l'indépendance du Sahara occidental», a rapporté sur son site «Geotribune», un magazine généraliste qui traite des «questions stratégiques» dont l'animateur est un ancien officier de la Légion étrangère française (voir L'Expression du 28 août 2011).
L'agence de presse officielle marocaine s'est empressée de répercuter ces accusations. «Plusieurs de ces mercenaires ont été arrêtés dans la ville de Zawiya, mais également dans le complexe militaire de Bab El Aziziah...», ajoute MAP dans une dépêche datée du 1/09/2011. Il est tout de même aburde d'avancer de telles allégations. En effet, comment le Front Polisario, qui a décidé d'entrer en négociations avec le Maroc pour mettre un terme au conflit du Sahara occidental de façon pacifique, est allé faire le coup de poing en Libye? L'affaire est cousue de fil blanc.
Tous les ingrédients ont été réunis pour que le pacte soit paraphé sur le dos du peuple sahraoui. Mohammed VI a-t-il «monnayé» son soutien au CNT? Certains éléments permettent de penser qu'un deal s'est conclu de façon presque naturelle pour diaboliser le Mouvement de libération sahraoui. Entre Rabat et Tripoli c'est du donnant-donnant. Le marché a été conclu à Benghazi...
Mohamed Touati
l'Expression DZ
«L'avenir du Sahara (occidental, Ndlr) ne peut être que sous souveraineté marocaine», a indiqué un porte-parole du Conseil national de transition libyen.
Ça baigne entre Tripoli et Rabat. Les deux capitales sont, selon toute vraisemblance, sur la même longueur d'onde en ce qui concerne la question du Sahara occidental. L'information a vite été relayée par l'agence officielle de presse marocaine.
Elle résonne en écho à la reconnaissance de l'organe politique de l'insurrection libyenne par le Maroc. Le souverain alaouite a en effet, dépêché mercredi à Benghazi son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. Taieb Fassi Fihri a été chargé par Mohammed VI de transmettre un message verbal au président du CNT. Quel en était la teneur?
«Le message royal porte sur l'évolution significative enregistrée sur la scène libyenne et le rôle déterminant joué par le CNT dans cette nouvelle page de l'histoire de ce pays, pour la réalisation des aspirations légitimes du peuple libyen frère à la démocratie, à la liberté et au progrès», peut-on lire dans une dépêche de la MAP datée du 1er septembre. Le Makhzen a caressé dans le bon sens du poil.
Le président du CNT lui a rendu la pareille dans un échange de bons procédés, annonciateur d'une nouvelle lune de miel entre les nouveaux hommes forts de Tripoli et le trône alaouite. «Le rôle prépondérant et l'appui du Royaume du Maroc à la révolution libyenne étaient sans équivoque depuis la première semaine de la constitution du Conseil national de transition», a souligné Mustapha Abdeljalil dans une déclaration à la presse à l'issue de l'audience qu'il a accordée au chef de la diplomatie marocaine. Le meilleur restait à venir.
Le 31 août, la télévision régionale d'Al Aayoune diffusait dans son journal du soir une déclaration téléphonique du porte-parole du Conseil national de transition basé à Londres. «L'avenir du Sahara ne peut être que sous souveraineté du Royaume du Maroc», a déclaré Jomoa Al-Gamaty, rapporte dans une dépêche datée de jeudi Maghreb Arab Presse. La cerise sur le gâteau. Il faut reconnaître que le terrain, en plus d'être favorable, a été déblayé pour aboutir à ce type d'entente. Le Front Polisario depuis le début de la crise libyenne a été la cible constante de la rébellion libyenne qui l'accusait de participer à ce conflit aux côtés des forces loyales à l'ex-guide de la Jamahiriya.
«Des milliers de partisans d'El Gueddafi ont été arrêtés, parmi lesquels des centaines de mercenaires africains et 556 mercenaires du Front Polisario qui lutte face au Maroc pour l'indépendance du Sahara occidental», a rapporté sur son site «Geotribune», un magazine généraliste qui traite des «questions stratégiques» dont l'animateur est un ancien officier de la Légion étrangère française (voir L'Expression du 28 août 2011).
L'agence de presse officielle marocaine s'est empressée de répercuter ces accusations. «Plusieurs de ces mercenaires ont été arrêtés dans la ville de Zawiya, mais également dans le complexe militaire de Bab El Aziziah...», ajoute MAP dans une dépêche datée du 1/09/2011. Il est tout de même aburde d'avancer de telles allégations. En effet, comment le Front Polisario, qui a décidé d'entrer en négociations avec le Maroc pour mettre un terme au conflit du Sahara occidental de façon pacifique, est allé faire le coup de poing en Libye? L'affaire est cousue de fil blanc.
Tous les ingrédients ont été réunis pour que le pacte soit paraphé sur le dos du peuple sahraoui. Mohammed VI a-t-il «monnayé» son soutien au CNT? Certains éléments permettent de penser qu'un deal s'est conclu de façon presque naturelle pour diaboliser le Mouvement de libération sahraoui. Entre Rabat et Tripoli c'est du donnant-donnant. Le marché a été conclu à Benghazi...
Mohamed Touati
l'Expression DZ
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