Le secrétaire général du mouvement « national pour la libération de l’Azwad », Bilal Agh Cherif à El Khabar : « Nous n’avons aucun lien et avec Al-Qaida et n’avons pas eu d’armes libyennes »
Le secrétaire général du mouvement « national pour la libération de l’Azwad », Bilal Agh Cherif, a indiqué que l’appel au cessez-le-feu lancé par la capitale algérienne « ne nous concerne pas malgré notre respect de l’alliance du 23 mai et les efforts de nos frères algériens ». Agh Cherif réfute également, lors de l’entretien à El Khabar, tout lien avec Al Qaida et l’obtention par le mouvement d’armes libyennes. Il a exhorté le gouvernement algérien à aider à arrêter « une guerre ethnique » contre « les Blancs » à Bamako.
Le gouvernement malien et « l’alliance démocratique du 23 mai pour le changement » ont adressé un appel depuis l’Algérie pour un cessez le feu au nord Mali, qu’en pensez-vous ?
Premièrement le conflit entre le gouvernement malien et « l’Azwad » dure depuis cinquante ans, durant lesquels nous sommes passés par plusieurs périodes dont les parties régionales ont été témoins, particulièrement nos frères en Algérie. Nos frères algériens ont vu de leurs yeux comment le gouvernement malien réagit aux différents accords. Nous avons respecté l’accord de 1991 en dépit du fait que nous sommes entrés dans une lutte fratricide en raison du refus de certains d’entre. Nous nous en sommes malgré tout tenu à la volonté de paix et avons respecté nos voisins algériens. Quant à l’appel lancé par le gouvernement malien et « l’alliance démocratique », en fin de semaine depuis Alger, et avec notre plus grand respect pour l’alliance, ce dernier n’existe plus au sein du mouvement Azwad. Même la partie militaire de « l’alliance 23 mai », présidée par le colonel Ada Moussa est sortie de l’alliance et a rejoint depuis deux mois le mouvement Azwad. Il est actuellement un des plus importants chefs des opérations, c’est pour cela que le mouvement national ne pense pas que l’alliance le représente.
Mais y a-t-il la moindre chance que vous répondiez à d’éventuels appels au calme ?
Notre position est claire, nous sommes prêts à des négociations qui aboutissent à une solution sur laquelle on puisse se baser et mènerait à la fin du conflit qui a détruit la région et a créé des groupes extrémistes et des réseaux très complexes en raison de l’absence des Azwad dans la gestion de leur région. Le conflit à détruit la stabilité et s’est étendu aux pays voisins. L’Algérie a des frontières et connaît les répercussions de cela par l’existence de contrebande et de groupes extrémistes. Nous ne voyons aujourd’hui aucun accord sur lequel nous puissions bâtir une paix qui mettrait fin aux souffrances des habitants, sans tutelle ou ingérence du Mali. Le gouvernement malien exerce une « guerre ethnique » à Bamako contre « les Blancs ». Même le vice-président du parlement malien, qui est un Azwad, ainsi qu’un élu représentant la ville de Menka, ont fui Bamako parce que « les Blancs » (azwad) étaient ciblés. Certains ont vu leurs maisons incendiées, alors que d’autres ont fui vers des ambassades depuis lesquelles ils lancent des appels. Où est donc le projet d’unité ? Les expériences ont prouvé qu’il a échoué. Quant à un arrêt des opérations militaires, nous sommes un groupe qui s’est constitué en novembre 2010 et nous demandons depuis au gouvernement malien de répondre pacifiquement. Nous lui avons transmis des rapports explicatifs, et avons transmis des rapports à l’ambassade algérienne et mauritanienne. Avant de débuter les opérations militaires, nous avions préféré un comportement pacifique et avions expliqué au parlement que nous étions prêts à négocier avant de tirer une seule balle. Mais le président Toumani Touré répétait en même temps qu’il n y avait pas de mouvement à reconnaître. Il a envoyé l’armée. Nous avons alors réagi. L’armée a commis des bavures au nord et a attaqué les habitants et a volé leurs moutons.
Quels sont donc vos conditions pour arrêter les opérations militaires ?
Après les opérations de libération que nous avons effectuées au nord du Mali, tout éventuel cessez-le-feu doit être précédé par une reconnaissance par le gouvernement malien de notre droit. Nous avons des otages de l’armée malienne et des régions libérées, alors que le président Amadou Toumani Touré continue de répéter un discours qui n’ouvre pas la voie à un projet de cessez-le-feu… Les opérations continueront jusqu’à la libération du sol azwad, ou un accord qui assure ce choix, à travers des négociations et des conditions justes.
Le gouvernement malien vous accuse d’être allié à Al-Qaida et d’avoir obtenu des armes libyennes ?
Notre mouvement a été fondé par des intellectuels et des universitaires. Au sujet d’Al-Qaida, notre mouvement est prêt à fournir les preuves que c’est le gouvernement malien qui traite avec Al-Qaida, et ce n’est pas un secret. La relation du gouvernement malien et de l’organisation est claire depuis 2007 et est basée essentiellement sur la contrebande de drogue. Un avion chargé de drogue s’est posé au nord en 2007 et un autre en 2009. Les enquêtes ont montré la présence de personnes de la présidence, qui étaient impliquées. Le gouvernement malien se débat également dans des accusations de négociations sur les otages. C’est pour cela que nous n’avons pas besoin de démentir en disant : nous n’avons aucun lien avec Al-Qaida. Cette organisation est le résultat de la présence de l’armée malienne dans les régions azwad et ses terroristes sont contre nous. Al-Qaida est une organisation qui nous est étrangère de par son comportement religieux et sa lecture des textes. Je ne vois personnellement rien du nom d’Al-Qaida dans la région azwad. Ce que avons entendu, c’est que l’organisation s’est déplacée des montagnes d’Agherghar jusqu’aux frontières mauritaniennes. Il n y a aucune coordination avec eux. Quant au mouvement « Ansar Al-Din », dirigé par Iyad Ghali, ils disent qu’il regroupe toutes les sensibilités religieuses. Je dis qu’il représente une alternative religieuse à Al-Qaida. Ce mouvement refuse la violence et l’enlèvement. Les accusations qui nous sont adressées sont anciennes. Quant aux armes libyennes, à la chute de Kadhafi les entrepôts ont été ouverts. Ceux qui ont voulu prendre ont pris et ceux qui ont voulu acheter ont acheté. Quant à nous, nous n’avons importé aucune arme et n’avons d’ailleurs pas d’argent pour en acheter. Il est vrai que nos éléments ont des armes personnelles qu’ils ont acheté avec leur propre argent. Ce sont de petites quantités, contrairement à ce que dit la rumeur, qui prétend que nous avons des armes lourdes, pour que le gouvernement malien justifie ses défaites.
L’Algérie peut-elle jouer un nouveau rôle dans l’opération de facilitation ou de médiation ?
Le peuple azwad et le peuple algérien sont un seul peuple géographiquement et historiquement. Le soutien de la révolution algérienne au sud a aidé le peuple azwad, ce que ne nient pas les valeureux moudjahidines, dont son excellence le président Abdelaziz Boutflika. Nous souhaitons que la position algérienne réponde favorablement à ces deux demandes : que nous instaurions une nouvelle phase qui se caractérise par la stabilité, et que les frontières soient stables entre nous et l’Algérie. Nous nous engageons pleinement, fermement et de manière permanente à veiller à tout ce qui touche à nos frères algériens, et nous souhaitons à cette occasion, que les frontières algériennes restent un havre de paix ouvert à nos habitants blessés et réfugiés.
El Khabar
Le secrétaire général du mouvement « national pour la libération de l’Azwad », Bilal Agh Cherif, a indiqué que l’appel au cessez-le-feu lancé par la capitale algérienne « ne nous concerne pas malgré notre respect de l’alliance du 23 mai et les efforts de nos frères algériens ». Agh Cherif réfute également, lors de l’entretien à El Khabar, tout lien avec Al Qaida et l’obtention par le mouvement d’armes libyennes. Il a exhorté le gouvernement algérien à aider à arrêter « une guerre ethnique » contre « les Blancs » à Bamako.
Le gouvernement malien et « l’alliance démocratique du 23 mai pour le changement » ont adressé un appel depuis l’Algérie pour un cessez le feu au nord Mali, qu’en pensez-vous ?
Premièrement le conflit entre le gouvernement malien et « l’Azwad » dure depuis cinquante ans, durant lesquels nous sommes passés par plusieurs périodes dont les parties régionales ont été témoins, particulièrement nos frères en Algérie. Nos frères algériens ont vu de leurs yeux comment le gouvernement malien réagit aux différents accords. Nous avons respecté l’accord de 1991 en dépit du fait que nous sommes entrés dans une lutte fratricide en raison du refus de certains d’entre. Nous nous en sommes malgré tout tenu à la volonté de paix et avons respecté nos voisins algériens. Quant à l’appel lancé par le gouvernement malien et « l’alliance démocratique », en fin de semaine depuis Alger, et avec notre plus grand respect pour l’alliance, ce dernier n’existe plus au sein du mouvement Azwad. Même la partie militaire de « l’alliance 23 mai », présidée par le colonel Ada Moussa est sortie de l’alliance et a rejoint depuis deux mois le mouvement Azwad. Il est actuellement un des plus importants chefs des opérations, c’est pour cela que le mouvement national ne pense pas que l’alliance le représente.
Mais y a-t-il la moindre chance que vous répondiez à d’éventuels appels au calme ?
Notre position est claire, nous sommes prêts à des négociations qui aboutissent à une solution sur laquelle on puisse se baser et mènerait à la fin du conflit qui a détruit la région et a créé des groupes extrémistes et des réseaux très complexes en raison de l’absence des Azwad dans la gestion de leur région. Le conflit à détruit la stabilité et s’est étendu aux pays voisins. L’Algérie a des frontières et connaît les répercussions de cela par l’existence de contrebande et de groupes extrémistes. Nous ne voyons aujourd’hui aucun accord sur lequel nous puissions bâtir une paix qui mettrait fin aux souffrances des habitants, sans tutelle ou ingérence du Mali. Le gouvernement malien exerce une « guerre ethnique » à Bamako contre « les Blancs ». Même le vice-président du parlement malien, qui est un Azwad, ainsi qu’un élu représentant la ville de Menka, ont fui Bamako parce que « les Blancs » (azwad) étaient ciblés. Certains ont vu leurs maisons incendiées, alors que d’autres ont fui vers des ambassades depuis lesquelles ils lancent des appels. Où est donc le projet d’unité ? Les expériences ont prouvé qu’il a échoué. Quant à un arrêt des opérations militaires, nous sommes un groupe qui s’est constitué en novembre 2010 et nous demandons depuis au gouvernement malien de répondre pacifiquement. Nous lui avons transmis des rapports explicatifs, et avons transmis des rapports à l’ambassade algérienne et mauritanienne. Avant de débuter les opérations militaires, nous avions préféré un comportement pacifique et avions expliqué au parlement que nous étions prêts à négocier avant de tirer une seule balle. Mais le président Toumani Touré répétait en même temps qu’il n y avait pas de mouvement à reconnaître. Il a envoyé l’armée. Nous avons alors réagi. L’armée a commis des bavures au nord et a attaqué les habitants et a volé leurs moutons.
Quels sont donc vos conditions pour arrêter les opérations militaires ?
Après les opérations de libération que nous avons effectuées au nord du Mali, tout éventuel cessez-le-feu doit être précédé par une reconnaissance par le gouvernement malien de notre droit. Nous avons des otages de l’armée malienne et des régions libérées, alors que le président Amadou Toumani Touré continue de répéter un discours qui n’ouvre pas la voie à un projet de cessez-le-feu… Les opérations continueront jusqu’à la libération du sol azwad, ou un accord qui assure ce choix, à travers des négociations et des conditions justes.
Le gouvernement malien vous accuse d’être allié à Al-Qaida et d’avoir obtenu des armes libyennes ?
Notre mouvement a été fondé par des intellectuels et des universitaires. Au sujet d’Al-Qaida, notre mouvement est prêt à fournir les preuves que c’est le gouvernement malien qui traite avec Al-Qaida, et ce n’est pas un secret. La relation du gouvernement malien et de l’organisation est claire depuis 2007 et est basée essentiellement sur la contrebande de drogue. Un avion chargé de drogue s’est posé au nord en 2007 et un autre en 2009. Les enquêtes ont montré la présence de personnes de la présidence, qui étaient impliquées. Le gouvernement malien se débat également dans des accusations de négociations sur les otages. C’est pour cela que nous n’avons pas besoin de démentir en disant : nous n’avons aucun lien avec Al-Qaida. Cette organisation est le résultat de la présence de l’armée malienne dans les régions azwad et ses terroristes sont contre nous. Al-Qaida est une organisation qui nous est étrangère de par son comportement religieux et sa lecture des textes. Je ne vois personnellement rien du nom d’Al-Qaida dans la région azwad. Ce que avons entendu, c’est que l’organisation s’est déplacée des montagnes d’Agherghar jusqu’aux frontières mauritaniennes. Il n y a aucune coordination avec eux. Quant au mouvement « Ansar Al-Din », dirigé par Iyad Ghali, ils disent qu’il regroupe toutes les sensibilités religieuses. Je dis qu’il représente une alternative religieuse à Al-Qaida. Ce mouvement refuse la violence et l’enlèvement. Les accusations qui nous sont adressées sont anciennes. Quant aux armes libyennes, à la chute de Kadhafi les entrepôts ont été ouverts. Ceux qui ont voulu prendre ont pris et ceux qui ont voulu acheter ont acheté. Quant à nous, nous n’avons importé aucune arme et n’avons d’ailleurs pas d’argent pour en acheter. Il est vrai que nos éléments ont des armes personnelles qu’ils ont acheté avec leur propre argent. Ce sont de petites quantités, contrairement à ce que dit la rumeur, qui prétend que nous avons des armes lourdes, pour que le gouvernement malien justifie ses défaites.
L’Algérie peut-elle jouer un nouveau rôle dans l’opération de facilitation ou de médiation ?
Le peuple azwad et le peuple algérien sont un seul peuple géographiquement et historiquement. Le soutien de la révolution algérienne au sud a aidé le peuple azwad, ce que ne nient pas les valeureux moudjahidines, dont son excellence le président Abdelaziz Boutflika. Nous souhaitons que la position algérienne réponde favorablement à ces deux demandes : que nous instaurions une nouvelle phase qui se caractérise par la stabilité, et que les frontières soient stables entre nous et l’Algérie. Nous nous engageons pleinement, fermement et de manière permanente à veiller à tout ce qui touche à nos frères algériens, et nous souhaitons à cette occasion, que les frontières algériennes restent un havre de paix ouvert à nos habitants blessés et réfugiés.
El Khabar
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