Une réunion des chefs de la diplomatie de l’UMA ce samedi à Rabat
L’intégration régionale doit être globale et inclusive
Appel à l’UE pour soutenir les pays du sud de la Méditerranée
L’ambition de leadership de la diplomatie marocaine a démarré avec le dossier libyen
Youssef Amrani ne perd pas de temps. A peine a-t-il quitté l’Union pour la Méditerranée (Barcelone) qu’il est déjà à l’œuvre au ministère des Affaires étrangères et de la coopération. Ce professionnel aguerri, qui connaît parfaitement les rouages de la diplomatie, s’est révélé un fervent défenseur du Maghreb. En effet, la récente tournée du président tunisien Moncef Marzouki dans la région commence à donner ses fruits. Réunir un sommet des chefs d’Etat des pays de l’UMA ne semble plus un vœu pieux. L’espoir d’un dégel politique pour insuffler une nouvelle dynamique dans cette région est à portée de main. A condition que l’Algérie joue le jeu. On le saura prochainement. Pour l’heure, Rabat abrite une réunion des chefs de la diplomatie des pays de l’UMA ce samedi. C’est une première occasion pour le duo marocain (Saâd-Eddine Othmani et Youssef Amrani) de travailler ensemble. En tout cas, pour Amrani, la construction de cet ensemble régional se fera sur la base des institutions acquises en 1989. «Aujourd’hui, il s’agit de développer les relations people to people, c’est-à-dire, inclure dans cette relation maghrébine de nouveaux acteurs que sont notamment les entreprises et la société civile», souligne le ministre délégué.
Le diplomate développe un véritable plaidoyer pour l’intégration maghrébine, allant jusqu’à vouloir «maghrébiniser tout ce qui a réussi à Europe». Pour lui, l’intégration régionale s’étend à toutes les libertés, de la circulation des biens et des personnes aux capitaux. «Je suis convaincu que l’intégration maghrébine se fera. Il ne faut pas que nous tardions, au risque de rater un rendez-vous de l’histoire. Si nous créons des réseaux transfrontaliers, il faudra ouvrir les frontières», martèle t-il.
Pour lui, l’important est d’avoir une ambition politique. «Aujourd’hui, en raison du nouveau contexte, avec les transitions politiques au sud de la Méditerranée et la crise financière au Nord, l’ensemble des pays maghrébins aspirent à un Maghreb démocratique. Ainsi, nous pourrons créer un marché de plus de 100 millions d’habitants et un pôle de compétitivité», note le ministre. Il saisit cette opportunité pour lancer un appel à l’Union européenne pour soutenir les pays du sud de la Méditerranée, notamment ceux du Maghreb, à travers des instruments novateurs et des financements adéquats. «Nous savons que l’Europe est en train de réfléchir à sa politique de voisinage et aux perspectives financières pour 2014-2020. Il faut qu’elle nous accompagne», dit-il.
Sur la scène internationale, le Maroc a marqué des points ces derniers temps. C’est ainsi qu’il a été élu et à l’unanimité membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU en janvier dernier. A travers son statut, Rabat ambitionne de «contribuer au dialogue des civilisations et à la gestion des crises», notamment au Moyen-Orient. Le projet de résolution sur la Syrie, présenté par le Maroc au Conseil de sécurité, s’inscrit dans cette logique. «Le Maroc a pris ses responsabilités pour soutenir la feuille de route de la Ligue arabe pour la résolution du conflit en Syrie», indique Amrani. Le plan de la Ligue arabe appelle à «l’arrêt immédiat et total de la violence et encourage le dialogue politique». Il souligne aussi l’importance «d’accorder au peuple syrien la possibilité de construire des institutions politiques nationales», mais précise que cela devrait se faire «dans le cadre de la souveraineté de la Syrie, de son intégrité territoriale et dans le respect de sa cohésion sociale», sans oublier le rejet de «toute intervention militaire étrangère en Syrie».
L’intégration régionale doit être globale et inclusive
Appel à l’UE pour soutenir les pays du sud de la Méditerranée
L’ambition de leadership de la diplomatie marocaine a démarré avec le dossier libyen
Youssef Amrani ne perd pas de temps. A peine a-t-il quitté l’Union pour la Méditerranée (Barcelone) qu’il est déjà à l’œuvre au ministère des Affaires étrangères et de la coopération. Ce professionnel aguerri, qui connaît parfaitement les rouages de la diplomatie, s’est révélé un fervent défenseur du Maghreb. En effet, la récente tournée du président tunisien Moncef Marzouki dans la région commence à donner ses fruits. Réunir un sommet des chefs d’Etat des pays de l’UMA ne semble plus un vœu pieux. L’espoir d’un dégel politique pour insuffler une nouvelle dynamique dans cette région est à portée de main. A condition que l’Algérie joue le jeu. On le saura prochainement. Pour l’heure, Rabat abrite une réunion des chefs de la diplomatie des pays de l’UMA ce samedi. C’est une première occasion pour le duo marocain (Saâd-Eddine Othmani et Youssef Amrani) de travailler ensemble. En tout cas, pour Amrani, la construction de cet ensemble régional se fera sur la base des institutions acquises en 1989. «Aujourd’hui, il s’agit de développer les relations people to people, c’est-à-dire, inclure dans cette relation maghrébine de nouveaux acteurs que sont notamment les entreprises et la société civile», souligne le ministre délégué.
Le diplomate développe un véritable plaidoyer pour l’intégration maghrébine, allant jusqu’à vouloir «maghrébiniser tout ce qui a réussi à Europe». Pour lui, l’intégration régionale s’étend à toutes les libertés, de la circulation des biens et des personnes aux capitaux. «Je suis convaincu que l’intégration maghrébine se fera. Il ne faut pas que nous tardions, au risque de rater un rendez-vous de l’histoire. Si nous créons des réseaux transfrontaliers, il faudra ouvrir les frontières», martèle t-il.
Pour lui, l’important est d’avoir une ambition politique. «Aujourd’hui, en raison du nouveau contexte, avec les transitions politiques au sud de la Méditerranée et la crise financière au Nord, l’ensemble des pays maghrébins aspirent à un Maghreb démocratique. Ainsi, nous pourrons créer un marché de plus de 100 millions d’habitants et un pôle de compétitivité», note le ministre. Il saisit cette opportunité pour lancer un appel à l’Union européenne pour soutenir les pays du sud de la Méditerranée, notamment ceux du Maghreb, à travers des instruments novateurs et des financements adéquats. «Nous savons que l’Europe est en train de réfléchir à sa politique de voisinage et aux perspectives financières pour 2014-2020. Il faut qu’elle nous accompagne», dit-il.
Sur la scène internationale, le Maroc a marqué des points ces derniers temps. C’est ainsi qu’il a été élu et à l’unanimité membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU en janvier dernier. A travers son statut, Rabat ambitionne de «contribuer au dialogue des civilisations et à la gestion des crises», notamment au Moyen-Orient. Le projet de résolution sur la Syrie, présenté par le Maroc au Conseil de sécurité, s’inscrit dans cette logique. «Le Maroc a pris ses responsabilités pour soutenir la feuille de route de la Ligue arabe pour la résolution du conflit en Syrie», indique Amrani. Le plan de la Ligue arabe appelle à «l’arrêt immédiat et total de la violence et encourage le dialogue politique». Il souligne aussi l’importance «d’accorder au peuple syrien la possibilité de construire des institutions politiques nationales», mais précise que cela devrait se faire «dans le cadre de la souveraineté de la Syrie, de son intégrité territoriale et dans le respect de sa cohésion sociale», sans oublier le rejet de «toute intervention militaire étrangère en Syrie».
Triptyque
Au Maghreb, la sécurité est un enjeu de taille. L’Algérie a manifesté sa volonté d’intégrer la sécurité à l’ordre du jour de la réunion de Rabat. Elle concerne la migration, le terrorisme au Sahel… Dans ce dossier sensible, l’approche doit être globale, concertée, inclusive. C’est la condition sine qua non pour faire face à ce défi. «Nous devons travailler tous ensemble parce que nous sommes tous visés par différentes menaces», rappelle Amrani. L’approche globale est également liée à la dimension de développement. «Nous ne pouvons pas faire face aux menaces sécuritaires si nous n’incluons pas la création de plus de richesses, de plus d’emplois et de plus de solidarité. C’est un triptyque entre approche sécuritaire, développement et solidarité», note-t-il.
L'economiste
Au Maghreb, la sécurité est un enjeu de taille. L’Algérie a manifesté sa volonté d’intégrer la sécurité à l’ordre du jour de la réunion de Rabat. Elle concerne la migration, le terrorisme au Sahel… Dans ce dossier sensible, l’approche doit être globale, concertée, inclusive. C’est la condition sine qua non pour faire face à ce défi. «Nous devons travailler tous ensemble parce que nous sommes tous visés par différentes menaces», rappelle Amrani. L’approche globale est également liée à la dimension de développement. «Nous ne pouvons pas faire face aux menaces sécuritaires si nous n’incluons pas la création de plus de richesses, de plus d’emplois et de plus de solidarité. C’est un triptyque entre approche sécuritaire, développement et solidarité», note-t-il.
L'economiste
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