La fièvre grimpe entre les deux pays qui se disputent des îles en mer de Chine. Dans un éditorial* au canon, le quotidien Huanqiu Shibao, relais d'un nationalisme chinois, dénonce l'"arrogance" de Tokyo. Et affirme qu'il ne faut surtout pas s'inquiéter d'une possible escalade armée.
L'Agence nationale de la Police japonaise a déclaré le 21 août qu'en cas de nouvelles tentatives de débarquement sur les îles Diaoyu [Senkaku pour le Japon] de la part de Chinois [des militants de Hong Kong y ont accosté à la mi-août et ont été arrêtés par les garde-côtes nippons, puis renvoyés vers Hong Kong], une action judiciaire serait engagée contre ces derniers. De telles déclarations ne sont cependant pas de nature à effrayer les activistes chinois qui projettent de débarquer à nouveau sur l'archipel. Les menaces du Japon [allusion à un exercice militaire maritime conjoint de Tokyo et des Etats-Unis actuellement en cours, dans lequel est simulé une opération de reconquête d'une île] laissent présager une nouvelle escalade dans la crise des îles Diaoyu.
Le gouvernement chinois doit absolument se préparer - y compris militairement -à un éventuel dérapage dans le conflit qui l'oppose au Japon à propos de ce territoire. Suite aux attaques de la droite japonaise [le gouverneur de Tokyo a en particulier tenu des propos bellicistes], la crise des îles Diaoyu a désormais atteint le stade d'un antagonisme sino-japonais impossible à résoudre dans l'état actuel des choses, et l'accord tacite de non-escalade conclu entre les deux parties a volé en éclats. Pour l'instant, les deux gouvernements ne peuvent reculer, et la forte hostilité entre les populations ne fait qu'aviver les tensions.
Il est impossible que le gouvernement chinois prenne unilatéralement des mesures de contrôle [des îles], car cela se ferait au détriment de la cohésion nationale et aurait des répercussions catastrophiques sur son image. En tout état de cause, la société chinoise ne demande pas une récupération immédiate et intégrale des îles Diaoyu, car les citoyens ont conscience de la difficulté de la tâche. Mais ils ne supportent pas l'attitude insolente du Japon dans les altercations qui l'opposent à la Chine à propos de l'archipel. Il est clair que les Chinois ne peuvent pas manger de ce pain-là !
Avoir la capacité d'arrêter les Japonais
La Chine doit faire preuve d'audace pour créer des conditions nouvelles de lutte avec le Japon. Les forces chinoises chargées de faire appliquer la loi doivent pouvoir entrer dans la soi-disant "zone côtière japonaise" ; elles doivent avoir la capacité d'arrêter les Japonais qui cherchent à accoster sur les îles. Si remplir de telles missions reste difficile actuellement, cela doit devenir l'objectif à atteindre par les Chinois chargés officiellement de défendre les îles.
Voilà qui risque de déclencher des tensions extrêmes en mer, mais nous ne devons pas redouter un tel cas de figure. Pour supprimer ces tensions, les deux parties doivent toutes deux faire machine arrière face à la "nouvelle réalité" dans les îles Diaoyu, puis se partager de façon égale la responsabilité de faire régner la paix dans cette zone maritime. La Chine ne doit pas se montrer inquiète face à d'éventuelles frictions militaires qui pourraient survenir dans les Diaoyu. Tant que la Chine et le Japon n'auront pas vraiment l'intention de se faire la guerre, l'intensité de ces frictions ne devrait pas dépasser un certain niveau.
La stratégie de la corde raide
Le Japon est le pays le plus puissant parmi les différents Etats du voisinage que des différends territoriaux opposent à la Chine. Si l'on cherche à combattre son arrogance, cela aura naturellement des conséquences en Mer de Chine méridionale [où plusieurs pays de la région, en plus de la Chine, se disputent des îles]. Il ne s'agit donc pas d'un "plan de guerre" vis-à-vis du Japon, mais d'une réplique ferme en réponse à sa politique intransigeante vis-à-vis de la Chine. Il s'agit de forcer la société japonaise à traiter la Chine avec davantage de sang-froid en employant une stratégie de la corde raide.
Ce n'est peut-être pas le meilleur choix pour la Chine, mais il est sans doute inévitable. Compte tenu de la complexité de la situation qui voit s'affronter la Chine et le Japon sur les îles Diaoyu, il n'y a de toute façon pas de "bon choix".
Quand on est face à un choix difficile, il convient de prendre surtout en compte les aspirations du courant dominant de la société chinoise, plus importantes que les réactions étrangères. C'est un principe que doit toujours garder à l'esprit le gouvernement chinois quand il doit composer à la fois avec des éléments de politique extérieure et intérieure. C'est une "règle tacite" affirmée ouvertement par les pays voisins opposés à la Chine pour des litiges territoriaux. Ce n'est qu'en faisant de même que la Chine trouvera la force de mieux gérer les risques.
source: courrier international
L'Agence nationale de la Police japonaise a déclaré le 21 août qu'en cas de nouvelles tentatives de débarquement sur les îles Diaoyu [Senkaku pour le Japon] de la part de Chinois [des militants de Hong Kong y ont accosté à la mi-août et ont été arrêtés par les garde-côtes nippons, puis renvoyés vers Hong Kong], une action judiciaire serait engagée contre ces derniers. De telles déclarations ne sont cependant pas de nature à effrayer les activistes chinois qui projettent de débarquer à nouveau sur l'archipel. Les menaces du Japon [allusion à un exercice militaire maritime conjoint de Tokyo et des Etats-Unis actuellement en cours, dans lequel est simulé une opération de reconquête d'une île] laissent présager une nouvelle escalade dans la crise des îles Diaoyu.
Le gouvernement chinois doit absolument se préparer - y compris militairement -à un éventuel dérapage dans le conflit qui l'oppose au Japon à propos de ce territoire. Suite aux attaques de la droite japonaise [le gouverneur de Tokyo a en particulier tenu des propos bellicistes], la crise des îles Diaoyu a désormais atteint le stade d'un antagonisme sino-japonais impossible à résoudre dans l'état actuel des choses, et l'accord tacite de non-escalade conclu entre les deux parties a volé en éclats. Pour l'instant, les deux gouvernements ne peuvent reculer, et la forte hostilité entre les populations ne fait qu'aviver les tensions.
Il est impossible que le gouvernement chinois prenne unilatéralement des mesures de contrôle [des îles], car cela se ferait au détriment de la cohésion nationale et aurait des répercussions catastrophiques sur son image. En tout état de cause, la société chinoise ne demande pas une récupération immédiate et intégrale des îles Diaoyu, car les citoyens ont conscience de la difficulté de la tâche. Mais ils ne supportent pas l'attitude insolente du Japon dans les altercations qui l'opposent à la Chine à propos de l'archipel. Il est clair que les Chinois ne peuvent pas manger de ce pain-là !
Avoir la capacité d'arrêter les Japonais
La Chine doit faire preuve d'audace pour créer des conditions nouvelles de lutte avec le Japon. Les forces chinoises chargées de faire appliquer la loi doivent pouvoir entrer dans la soi-disant "zone côtière japonaise" ; elles doivent avoir la capacité d'arrêter les Japonais qui cherchent à accoster sur les îles. Si remplir de telles missions reste difficile actuellement, cela doit devenir l'objectif à atteindre par les Chinois chargés officiellement de défendre les îles.
Voilà qui risque de déclencher des tensions extrêmes en mer, mais nous ne devons pas redouter un tel cas de figure. Pour supprimer ces tensions, les deux parties doivent toutes deux faire machine arrière face à la "nouvelle réalité" dans les îles Diaoyu, puis se partager de façon égale la responsabilité de faire régner la paix dans cette zone maritime. La Chine ne doit pas se montrer inquiète face à d'éventuelles frictions militaires qui pourraient survenir dans les Diaoyu. Tant que la Chine et le Japon n'auront pas vraiment l'intention de se faire la guerre, l'intensité de ces frictions ne devrait pas dépasser un certain niveau.
La stratégie de la corde raide
Le Japon est le pays le plus puissant parmi les différents Etats du voisinage que des différends territoriaux opposent à la Chine. Si l'on cherche à combattre son arrogance, cela aura naturellement des conséquences en Mer de Chine méridionale [où plusieurs pays de la région, en plus de la Chine, se disputent des îles]. Il ne s'agit donc pas d'un "plan de guerre" vis-à-vis du Japon, mais d'une réplique ferme en réponse à sa politique intransigeante vis-à-vis de la Chine. Il s'agit de forcer la société japonaise à traiter la Chine avec davantage de sang-froid en employant une stratégie de la corde raide.
Ce n'est peut-être pas le meilleur choix pour la Chine, mais il est sans doute inévitable. Compte tenu de la complexité de la situation qui voit s'affronter la Chine et le Japon sur les îles Diaoyu, il n'y a de toute façon pas de "bon choix".
Quand on est face à un choix difficile, il convient de prendre surtout en compte les aspirations du courant dominant de la société chinoise, plus importantes que les réactions étrangères. C'est un principe que doit toujours garder à l'esprit le gouvernement chinois quand il doit composer à la fois avec des éléments de politique extérieure et intérieure. C'est une "règle tacite" affirmée ouvertement par les pays voisins opposés à la Chine pour des litiges territoriaux. Ce n'est qu'en faisant de même que la Chine trouvera la force de mieux gérer les risques.
source: courrier international